Comment la SNCF envisage l’après-confinement
05 Mai 2020
© Pascal Riffaud
Le gouvernement veut reprendre la main sur la communication des entreprises de transport public. En fin de semaine, c’est le secrétaire d’Etat aux Transports qui devrait présenter le plan de transport de la SNCF et non pas son dirigeant comme celui-ci avait prévu initialement de le faire. On verra alors si les pouvoirs publics ont validé le plan de transport ferroviaire de l’après-confinement présenté le 30 avril par la SNCF aux organisations syndicales. Celui-ci prévoit pour l’Ile-de-France 50 % en moyenne de circulations de trains Transilien pendant les deux premières semaines, puis 75 % les deux semaines suivantes, en espérant ensuite passer à un trafic quasi normal. Reste à savoir si le gouvernement demandera plus à partir du 11 mai.
Fermer les ventes numériques pour limiter les voyages
Dans les régions, la compagnie devrait faire rouler autour de 50 % des trains pendant les deux premières semaines, puis 65 à 75 % les deux semaines suivantes avant d’aller au-delà ensuite. Evoquée par le Premier ministre, la réservation obligatoire a été rejetée par les régions (autorités organisatrices des transports), en raison de son impossibilité technique. En revanche, d’autres moyens sont possibles pour limiter le nombre de voyageurs à bord des TER comme la réduction de la durée de validité des titres de transport ou la fermeture des ventes numériques, chaque région étant libre de ses choix.
Doubler le nombre des TGV dès le 8 mai ?
Enfin, côté TGV, la SNCF prévoyait dans son plan initial d’assurer 15 % de circulations du 8 au 11 mai, soit le double d’aujourd’hui pour permettre dès ce week-end de ramener les Parisiens qui s’étaient exilés à la campagne, explique Didier Mathis, le secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire. Puis elle prévoyait 30 % des TGV du 11 au 27 mai, « la suite dépendant du maintien ou non de la limite des déplacements à 100 km », selon lui. D’après les Echos de ce jour, l’autorité de tutelle lui imposerait 15 % de TGV seulement à partir du 11 mai avec toujours l’obligation de ne vendre qu’un siège sur deux. Un niveau très bas de nature à décourager les déplacements. Pour combien de temps ? Devant les sénateurs mi-avril, Jean-Pierre Farandou espérait arriver à faire rouler rapidement un TGV sur deux pendant un mois, pour aboutir à un service à 100 % au début de l’été. « Cette mise en service progressive permettra aussi de roder la relance de la machine », soulignait alors le dirigeant du groupe. Elle permettrait aussi de regagner du cash, dont le TGV est un gros pourvoyeur.
M.-H. P.