La vraie raison de la fermeture des 60 stations de métro à Paris
En annonçant début mai que 60 stations de métro resteraient fermées au moment du déconfinement, Catherine Guillouard a avant tout avancé une raison de sécurité. Notamment pour la station République « dont les quais sont étroits ».
Interrogé par VRT, Arnaud Bertrand, le président de l’association Plus de trains, rappelle que « sur ces 60, il y en a 55 qui sont de petites stations. Nous préférons qu’elles soient fermées et qu’il y ait suffisamment de personnels pour gérer les flux de voyageurs. Ce serait bien qu’il n’y ait pas de fermeture de deux stations qui se suivent. Mais ce que nous regrettons surtout, c’est que parmi les stations fermées, il y a de grosses stations de correspondances comme République, Havre-Caumartin et Stalingrad ».
Pour la RATP, ces stations sont toutes situées dans Paris intra-muros. Les Parisiens n’ont qu’à marcher 300 ou 400 mètres de plus pour trouver une station ouverte, ce qui est plus compliqué à faire en banlieue. « Nous avons priorisé les lignes de banlieue », rappelle-t-on côté Régie.
En revanche, les associations Plus de Trains et la Fnaut Ile-de-France avancent une tout autre explication à la fermeture de ces stations : le manque de personnel.
« Quand on interroge le service clientèle de la RATP, pour lui demander de faire circuler plus de métros plus tôt le matin, dans le nord de Paris, pour éviter les rames bondées, il nous répond : si vous voulez plus de métros, il faudra qu’on ferme plus de stations », raconte Marc Pélissier, le président de la Fnaut Ile-de-France.
La RATP nous a confirmé que la fermeture de ces stations s’explique par le manque de personnel. Elle annonce autour de 8 000 agents en arrêt maladie ou en garde d’enfants sur un effectif total de 46 000 pour l’EPIC. Et affirme proposer aujourd’hui l’offre maximum qu’elle peut faire en fonction de son personnel. Soit actuellement en moyenne 75 % d’offre sur son réseau.
D’où une interrogation sur la possibilité pour la RATP de porter à 100 % son offre début juin comme le demande le gouvernement si le taux d’indisponibilité de son personnel reste le même.
Marie-Hélène Poingt
Publié le 10/01/2025 - Philippe-Enrico Attal