Dans un contexte où certaines entreprises risquent de fermer faute de commandes, le site Bombardier de Crespin, dont les effectifs de production sont quasiment au complet depuis le 2 juin, doit littéralement mettre les bouchées doubles pour assurer dans les temps le production des trains, suspendue de la mi-mars au 11 mai, lorsque la production a redémarré avec un effectif réduit. Depuis le 2 juin, toutes les lignes de production de tous les projets sont à nouveau opérationnelles, avec 1 715 personnes à Crespin, soit l’effectif total de production « à l’exception de quelques personnes qui ont des obligations familiales ou médicales », précise Bombardier.
En effectif réduit, un premier train Francilien a pu être livré la dernière semaine de mai et d’autres livraisons de Regio 2N et Omneo Premium doivent suivre courant juin, ainsi que des voitures du RER NG pour le site Alstom de Petite-Forêt. Pour ce qui est de la suite des livraisons (une rame de Francilien et une rame de Regio 2N supplémentaires en août), la solution proposée le 5 juin par la direction du site en vue de rattraper les retards dus à la fermeture pendant la crise sanitaire a été de demander « à l’ensemble de son personnel, à l’exception des activités de SAV et de bogies, de travailler pendant la première semaine de congés annuels », c’est-à-dire celle du 27 juillet. Cet effort sera compensé de l’équivalent d’une semaine de salaire supplémentaire et d’une prime exceptionnelle de 200 euros.
Mais pour les salariés, qui ont été au chômage partiel pendant près de deux mois, cette décision se traduit par une semaine de congés estivaux en moins. En opposition à cette mesure, des arrêts de travail ont été observés par 200 à 300 salariés sur le site de Crespin le 8 juin, pendant une heure en matinée et une autre heure l’après-midi. Le mouvement s’est poursuivi le 9 juin en matinée, hors des murs du site industriel, qui « n’a pas subi de perturbation opérationnelle pendant les mouvements sociaux », selon Bombardier.
Pour ce qui est de ses autres sites et activités en France et en Begique, le constructeur a précisé lors de la reprise de juin que ses équipes de service de garantie basées dans les Technicentres sont en poste depuis la semaine du 18 mai et que sur le site de Bruges, rouvert le 14 avril, « la reprise opérationnelle est également terminée et s’est déjà traduite par la livraison de deux voitures de M7 ».
P. L.