Inaugurée en 1892, l’usine de Hayange (Moselle), principal fournisseur de rails de SNCF Réseau, devrait être reprise par le groupe britannique Liberty Steel. Intégrée en 1999 au groupe Corus, cette usine, qui compte aujourd’hui 450 salariés, a sans cesse changé de raison sociale depuis : Tata Steel France Rail en 2010, British Steel France Rail en 2016, puis, après la faillite du groupe sidérurgique britannique en mai 2019, France Rail Industry. C’est sur le devenir de cette dernière entreprise que la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg était appelée à se prononcer, l’usine de Hayange n’étant pas comprise lors du rachat en mars dernier de British Steel par le groupe chinois Jingye. Ce dernier faisait toutefois partie des cinq candidats à la reprise de Hayange, à côté d’ArcelorMittal, du groupe indien Jindal et des britanniques Olympus Steel et Liberty Steel. Ce dernier offrait comme plus d’intégrer également l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), en vue de (re)mettre sur pied « une filière franco-française » du rail (les deux sites industriels travaillent déjà ensemble) et de produire de l’acier « vert », c’est à dire neutre en carbone.
Si l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC et FO) du site mosellan s’était prononcée en faveur de Jingye, le repreneur britannique a les faveurs des syndicats du site nordiste.
Restait à Liberty Steel, une fois réglés « quelques éléments importants », d’obtenir l’aval du ministère de l’Économie, qui n’était pas favorable à la reprise du site lorrain par un groupe chinois. C’est chose faite depuis le 13 août, avec la validation par Bercy du choix de la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg.
P. L.