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Les horaires flexibles renforcent la congestion

12 Mai 2021

télétravail

Ligne 13 du métro parisien

Ça va de soi : en recourant aux horaires flexibles en entreprise, on étale, ou plutôt on étire les pointes horaires, et on soulage ainsi les routes ou les transports publics. Ça va de soi, sauf que c’est faux. Emmanuel Munch, enseignant-cher- cheur à l’Ecole d’urbanisme de Paris a épluché la dernière Enquête nationale transports et déplacements ( 2008). Et il a fait, explique-t-il au Forum Vies Mobiles, « un constat de prime abord paradoxal ». En Ile-de-France au moins, les travailleurs qui peuvent choisir leurs horaires arrivent au bureau à l’heure de pointe, plus encore que ceux dont l’horaire est fixé par l’employeur.

graphique horaire

Flexibiliser les horaires aggrave la congestion… Pour quelle raison ? Munch a interrogé par questionnaire, entre 2014 et 2017, plusieurs milliers de cadres bénéficiant d’horaires flexibles. Il a relevé l’importance des « contraintes de couplage », c’est-à-dire de tout ce qui impose d’accorder ses activités avec autrui : l’école du matin pour les parents, la première réunion au bureau, la coordination avec le conjoint en font partie. Mais il ne faut pas oublier le rite social des retrou- vailles autour de la machine à café… ou le regard pas toujours bienveillant des collègues quand on arrive plus tard. Le problème ne vient pas de l’urgence, mais du panurgisme.

Piste prometteuse à laquelle se réfère Emmanuel Munch : la gouverneure de Tokyo, Uriko Koïke, en 2017, a expliqué à maintes reprises dans les médias que « le fait d’arriver après l’heure de pointe ne signifie pas qu’on travaille moins ou moins bien que les autres ». Si c’est la gouverneure qui le dit…

F.D.

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