Parmi les réseaux ferrés desservant l’agglomération londonienne, le plus récent est l’Overground, progressivement constitué depuis 2007 par l’assemblage de lignes orbitales ou radiales permettant une desserte fine de la proche périphérie de Londres. Jusqu’à présent, ces lignes d’origines parfois très diverses (l’une faisait partie du métro), et ne formant pas un réseau connexe (une des lignes est complètement isolée des autres) étaient identifiées sur le célèbre plan de Londres par une seule couleur : l’orange. Et si les noms historiques (East London Line, North London Line etc.) des tronçons repris par l’Overground sont connus des passionnés, ils ne correspondent pas toujours aux dessertes offertes aujourd’hui. D’où la décision prise par Transport for London (TfL), l’autorité organisatrice londonienne, de distinguer par des noms et des couleurs chacune de ces desserte.
C’est ainsi que d’ici la fin de l’année, les six lignes actuelles de l’Overground devraient chacune porter un nom. « Il y a tellement d’histoires fascinantes, et souvent oubliées, de notre ville qui devraient être racontées et dont on devrait se souvenir. Nommer les lignes contribuera non seulement à apprendre aux visiteurs de notre ville son histoire incroyable, mais elle permettra aussi aux personnes qui vivent, travaillent ou passent à Londres de se retrouver plus facilement dans la ville », justifie Sadiq Khan, maire de Londres. Des noms liés à l’histoire sociale de la ville, qui met l’accent sur le rôle des femmes et de l’immigration, choisis avec « des clients, communautés, historiens locaux, universitaires et spécialistes des transports ».
Dans le nord-ouest, la ligne de la gare d’Euston à Watford Junction (Watford DC Line), qui dessert le stade de Wembley, devient la Lioness Line, reprenant le surnom de l’équipe d’Angleterre féminine de football. Sa couleur sera un jaune orangé.
La desserte orbitale entre Richmond ou Clapham Junction à Stratford (North London Line et West London Line) devient la Mildmay Line, en l’honneur d’un petit hôpital de l’East End qui s’est spécialisé dans les épidémies, dont le sida depuis plus de trois décennies. Sa couleur sera un bleu gris.
La desserte orbitale entre Highbury & Islington et New Cross, Clapham Junction, Crystal Palace ou West Croydon (East London Line prolongée et South London Line) devient la Windrush Line. Un nom qui a été celui d’un navire, l’Empire Windrush, puis le surnom de ses passagers venus des Antilles britanniques après la Seconde Guerre mondiale, nombreux parmi les agents des transports londoniens à l’époque. Sa couleur sera le rouge.
Sans véritable connexion avec le reste du réseau Overground, les dessertes entre la gare de Liverpool Street et Enfield Town, Cheshunt ou Chingford, dans le nord-est, deviennent la Weaver Line, rappelant le rôle de la confection et de l’immigration huguenote, juive puis Bangladeshi dans les quartiers est de Londres. Sa couleur sera un marron tirant vers le violet.
Au nord, la ligne orbitale de Gospel Oak à Barking Riverside (Gospel Oak to Barking Line, d’où son surnom « Goblin »), devient la Suffragette Line. Annie Huggett, dirigeante clé du mouvement pour le droit de vote des femmes, a en effet vécu et milité à Barking. Le vert a été élu couleur de cette ligne.
Isolée au nord-est de Londres, mais portant aussi la marque Overground, la petite ligne de Romford à Upminster devient la Liberty Line, pour de nombreuses raisons, de l’esprit de liberté de Londres au fait que le Borough de Havering, desservi par la ligne, avait au moyen-âge un statut spécial de liberty. Sa couleur sera une nuance foncée de gris.
P. L.