Petite mise en Seine pour la conférence de presse post JO de Voies navigables de France (VNF), organisée le 11 septembre au pied du pont Saint-Michel, sur le bateau « Le Rhône ». Il avait transporté la petite délégation du Kirghizistan (une quinzaine d’athlètes) lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, le 26 juillet dernier. Le gestionnaire du réseau fluvial français tirait le bilan de l’exercice hors norme de régulation du trafic fret et passagers auquel se sont livrés ses agents, épaulés par des équipes de renfort, pendant les trois semaines de fermeture partielle ou totale de la Seine dans la capitale pendant les Jeux. Avec des arrêts et des reprises de trafic entre 2 heures et 11 heures du matin, des heures supplémentaires aux écluses, en amont et en avant de Paris (photo), un système de barrières flottantes, filtrées par l’Armée, et des circulations de bateaux en alternance.
A Gennevilliers, un bras de Seine a été complètement fermé du 3 juillet au 8 septembre, pour sécuriser le village olympique de Saint-Denis, nécessitant l’aménagement d’un bras secondaire (17 M€ financés par la Société de livraison des ouvrages olympiques, Solideo). Ici aussi, les bateliers, principalement de fret, passaient en alternance, le bras étant trop étroit. « En temps normal, 60 bateaux de fret traversent Paris tous les jours, plus 700 bateaux de passagers (en boucles) », indique Cécile Avezard, directrice générale de VNF.
La régulation de trafic et la gestion du niveau de l’eau, c’est le métier de l’établissement public, « mais pendant les JO, nous avons réussi à faire passer des bateaux en permanence sur la Seine, dans des conditions exceptionnelles », insiste François Houix, chef de projet Jeux de Paris 2024 de VNF.
Si la répétition de la parade des bateaux des athlètes n’avait pas pu se faire avant la cérémonie d’ouverture, le débit de la Seine étant trop rapide, le jour J, « des manœuvres de barrages coordonnées entre nos agents en amont (sur l’Yonne) et en aval (à Suresnes), ont permis que le niveau de l’eau soit réglé au centimètre près », assure Cécile Avezard. Il a plu comme à Gravelotte le 28 juillet au soir à Paris, mais le tirant d’eau n’a pas gâché la fête olympique, ni douché la nouvelle patronne de VNF. L’heure du bilan des trafics du premier semestre 2024 n’est pas encore venue, mais elle s’attend à un impact des JO sur les volumes transportés par la voie d’eau, aggravé par la crise immobilière et ses conséquences sur le secteur du BTP, gros client de VNF. Doublé d’une mauvaise campagne céréalière. Seules les activités conteneurs et logistique urbaine ont gardé la tête hors de l’eau. En 2023, 43,4 millions de tonnes avaient transité par la voie d’eau en France.
Le budget global de VNF représente 652 M€, alimenté par les subventions pour charges de service public (environ 248 M€), les redevances hydrauliques (celles versées par EDF notamment), les recettes d’occupation du domaine fluvial (bateaux-logements, guinguettes, etc.), les péages et les dotations de l’Agence de financement des infrastructures de France (environ 129 M€), l’AFITF dont le budget n’est lui-même pas du tout sécurisé.
Nathalie Arensonas