Nancy déclare son appel d’offres sans suite
A moins de deux mois de l’échéance de sa délégation de service public (DSP), le 28 janvier, la communauté urbaine du Grand Nancy (CUGN) a été contrainte de déclarer « sans suite » l’appel d’offres lancé le 20 mars 2009 pour la gestion du réseau Stan. A moins de deux mois de l’échéance de sa délégation de service public (DSP), le 28 janvier, la communauté urbaine du Grand Nancy (CUGN) a été contrainte de déclarer « sans suite » l’appel d’offres lancé le 20 mars 2009 pour la gestion du réseau Stan. L’autorité organisatrice avait déjà prorogé d’un an le contrat débuté en 2001 avec Veolia Transport, par convention temporaire jusqu’en avril 2011 pour attendre le rapport d’expertise du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) sur le TVR. Cette fois, c’est la réponse de Veolia, la seule reçue malgré les trois manifestations d’intérêt initiales (Keolis et CFT du groupe espagnol Vectalia), qui est trop chère, malgré son recalibrage à la demande du président de la CUGN, André Rossinot. « Le candidat a fait des efforts […]. Néanmoins ceux-ci restent insuffisants par rapport aux capacités financières de la communauté urbaine », précise la délibération du conseil. « C’était plus que très cher ! » précise Christian Parra, vice-président chargé des transports à la CUGN. Il assure cependant ne pas être inquiet pour la suite.
Il faut dire que les exigences du cahier des charges avaient de quoi décourager : en plus de l’exploitation du réseau – à restructurer en intégrant la ligne 2 et la préfiguration de la ligne 3 – et de la maintenance du tram et de ses infrastructures, il fallait fournir le trolleybus pour la future ligne 2 et renouveler le parc existant de bus et de minibus. Le tout avec un TVR (ligne 1) semi-agonisant, devant être traité par Bombardier pour tenir encore 10 ans. Certes, la durée de la convention était de 12 ans, avec résiliation anticipée après 5 ans… à l’initiative du Grand Nancy. « Les marges prises par le privé sur les investissements sont incompatibles avec nos finances locales », poursuit l’élu. Cette tentative de faire porter les investissements sur le délégataire ayant échoué, l’autorité organisatrice envisage de relancer très prochainement un nouvel appel d’offres, mais plus traditionnel cette fois-ci puisqu’il portera exclusivement sur l’exploitation et sur 6 années. La CUGN a donc de nouveau prorogé Veolia jusqu’au 31 décembre, comme la loi l’y autorise. Le délai est néanmoins serré, et « il n’a pas l’air de choquer d’éventuels candidats », assure Christian Parra. L’élu espère recevoir plus d’une offre, d’autant que Keolis, qui était occupé en 2009 et 2010 au renouvellement de ses DSP lyonnaise et lilloise, devrait être plus disponible en 2011.
En attendant, ce sont les Nancéiens qui en pâtissent. Sans parler des déboires passés du tram mis en service en janvier 2001 – ils ne sont pas rancuniers puisqu’ils s’en déclaraient satisfaits à 70 % en 2008 –, la ligne 2 de TCSP est un projet toujours incertain, malgré sa déclaration d’utilité publique de 2008. Imaginée en trolleybus et subventionnée par le premier appel à projets du Grenelle de l’environnement, la ligne est-ouest sera plutôt du BHNS. « Avec un site propre sur 60 % des 9 km et du matériel dédié haut de gamme, moins coûteux toutefois qu’un trolley », poursuit Christian Parra. Et même si les finances locales ont été également plombées par le TVR, l’élu garde le moral. « N’importe quel matériel roulant a besoin d’une opération de “grand levage” au bout de 10 ans », insiste-t-il. Sans doute, mais la révision du TVR coûte presque 300 000 euros de plus que pour un tramway classique. « Avec l’aide de l’Etat [préconisée par le récent rapport du CGEDD, NDLR], le différentiel pour la collectivité n’est plus que de 100 000 à 150 000 euros par rame. » Il rappelle aussi que l’autorité organisatrice a été indemnisée par Bombardier à hauteur de 10 millions d’euros en 2007. « Somme correspondant à 25 % environ du coût initial de ce matériel… »