Dans l’Aube, on associe les taxis
«Le transport à la demande, c’est aussi un outil de lutte contre la désertification des campagnes », assure Gilles Jacquard, président de la communauté de communes du Briennois (CCB), dans l’Aube, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Troyes. Début février, le conseil de la CCB a voté, à l’unanimité, la création de ce service. «Le transport à la demande, c’est aussi un outil de lutte contre la désertification des campagnes », assure Gilles Jacquard, président de la communauté de communes du Briennois (CCB), dans l’Aube, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Troyes. Début février, le conseil de la CCB a voté, à l’unanimité, la création de ce service. Baptisé Tinéa pour transport intercommunautaire du nord-est aubois, il se déploiera sur un territoire de 23 communes où habitent quelque 7 350 personnes. « Ces habitants ont les mêmes souhaits et les mêmes nécessités de déplacements que ceux des grandes agglomérations », poursuit Gilles Jacquard. C’est-à-dire : se rendre en ville pour faire des courses, rencontrer des amis, faire du sport… « La différence, c’est qu’ils sont plus disséminés qu’en milieu urbain ». Il y a six ans, le président de la CCB avait imaginé une desserte classique en bus, selon des lignes définies. Mais, quelques études plus tard, il a pris conscience de la dispersion des utilisateurs et de leur volonté d’individualisme qui leur fait préférer des véhicules plus petits. Ce sont ces constantes qui ont conduit la CCB à s’appuyer sur les Taxis dienvillois. « Il ne s’agit pas de concurrencer les taxis, mais de leur apporter un revenu complémentaire. » Car si le prix du trajet à la demande est forfaitaire pour les usagers – 5 euros pour les adultes et 3 pour les moins de 16 ans –, la communauté de communes compense le manque à gagner pour les taxis par rapport au prix d’une course libre. Toujours afin de ne pas tuer la concurrence, la CCB a choisi de ne proposer le service à la demande que le mercredi et le samedi pour que les enfants puissent se rendre à des activités sportives, artistiques ou simplement se rencontrer, et le jeudi matin afin que les habitants puissent se rendre au marché hebdomadaire de Brienne-le-Château.
Le choix des taxis permet également de minimiser les coûts de fonctionnement. Pas d’achat de bus, ni de coût d’entretien. Seule l’acquisition d’un logiciel spécifique a été nécessaire pour un montant de 42 000 euros. Auquel s’ajoutent les coûts de fonctionnement estimés à 15 000 euros par an, en partie compensée à hauteur de 5 000 euros par l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs qui gère plusieurs sites de stockage dans le département). Le logiciel acheté par la CCB sert à gérer les courses, à compenser les coûts et à établir des statistiques. « Le contrat avec les Taxis dienvillois se termine dans trois ans. On fera alors un bilan. C’est encore un avantage de la souplesse du partenariat. On pourra ajuster l’offre et la demande, éventuellement tout arrêter ».