RATP Dev vise une nouvelle phase de croissance rapide
En 2011, RATP Dev (11 000 salariés, 603 millions de chiffre d’affaires 2011) a consacré une bonne partie de son énergie à accueillir et à intégrer seize nouvelles sociétés rétrocédées suite à la fusion entre Veolia et Transdev. Chose aisée pour les 3 filiales de Grande-Bretagne et d’Italie, mais plus difficile pour les 13 filiales françaises qu’il a fallu « débrancher » des services centraux de Veolia et de Transdev pour les connecter à RATP Dev. « Il a fallu que ce soit “sans couture”, ce d’autant plus que les élus ne nous avaient pas choisis », a expliqué le président du directoire de RATP Dev, Jean-Marc Janaillac, lors d’une rencontre avec la presse le 10 mai. Et puis, il a fallu gérer l’atterrissage : la reconduction des contrats et le redressement des comptes. « Nous n’avons pas hérité des contrats les plus longs ni les plus rentables », a noté Jean-Marc Janaillac. Le groupe aura toutefois connu quelques succès en France (liaison express A14, DSP de Charleville-Mézières) et continué son développement à l’étranger (acquisitions de BBC et de Metrolink en Grande-Bretagne). « Notre profitabilité de 2,2 % est non seulement supérieure en 2011 à celle de Veolia Transdev, mais elle dépasse également celle de Keolis », a soutenu la directrice financière du groupe, Laurence Battle. La société, dont le chiffre d’affaires a été triplé en 3 ans, vise une nouvelle phase de déploiement. Le groupe, qui a déjà enregistré en 2012 les renouvellements d’exploitation de Bourges, Châteaudun et Moulins, ainsi que le réseau d’Austin au Texas, a plusieurs contrats en voie d’acquisition au Maghreb et table déjà sur une augmentation de 25 % de son chiffre d’affaires. En 2020, RATP Dev a pour objectif de représenter 30 % du chiffre d’affaires du groupe RATP. Il souhaite dans cette optique devenir une véritable troisième option en France et « pas seulement celui que l’on vient chercher pour challenger le sortant avant de le reconduire », a indiqué Jean-Marc Janaillac. « Il nous reste à convaincre les maires de grandes villes », a-t-il ajouté. A l’international, le groupe fonde beaucoup d’espoir sur ses pays forts : le Royaume-Uni, où il s’est récemment renforcé et où il sera candidat à l’exploitation de Docklands et de Crossrail, et le marché italien, sur lequel il s’est récemment positionné pour racheter Ataf (bus de Florence). Par ailleurs, il compte bien reprendre la totalité de la JV qu’il partage en Asie avec Veolia Transdev, comme le contrat lui en offre théoriquement la possibilité.
Guillaume LEBORGNE