Nantes transforme votre smartphone en ticket
Pour moins de 100 000 euros, la TAN s’est offert l’outil de télécommunications le plus tendance du moment. En plus des infos habituelles – horaires, plans, etc. –, l’opérateur va plus loin en permettant d’acheter ses titres de transport sur son smartphone.? La petite histoire retiendra peut-être que c’est à Nantes que le téléphone mobile est devenu le moyen d’accès privilégié aux transports publics. Le service est lancé le 1er octobre prochain avec de sérieux espoirs de conquête de clientèle, sans avoir coûté cher. Il est accessible à tout un chacun dès lors qu’il dispose d’un smartphone. L’utilisateur des transports aura à télécharger sur son smartphone l’application de la TAN (Transports de l’agglomération nantaise), à ouvrir un compte, qui est commun avec le site Internet de la TAN, à acheter des billets comme il pourrait le faire de chez lui sur son ordinateur. Pour voyager, il sélectionnera sur son téléphone le titre qu’il utilise. Si c’est un ticket ordinaire, à l’heure, un petit sablier s’affichera pour indiquer le temps de validité restant. En cours de voyage, le cas échéant, l’utilisateur montrera le ticket au contrôleur sur son écran de téléphone. En appuyant sur une touche « contrôle », il fera apparaître un code-barres en deux dimensions (QR Code) grâce auquel le contrôleur vérifiera que le billet a bien été acheté auprès de la TAN. Au besoin, il pourra envoyer un justificatif de l’utilisation du ticket, par exemple à son employeur.
A la TAN, ce système de « e-ticket » arrive, pour moins de 100 000 euros de frais de développement informatique, comme le sous-produit du lancement, en mars dernier, de l’application téléchargeable pour smartphone, déclinaison du site Internet TAN.fr. « Beaucoup d’informations sur les transports deviennent ainsi disponibles au grand public, même nos horaires en temps réel. L’inclinaison en faveur de l’open data accélère le mouvement. Nous nous sommes demandé, à la TAN, comment aller plus loin que l’information. Quels seraient les services à valeur ajoutée que nous devions offrir à nos clients. Nous sommes tombés sur le paiement de titres », explique Pascal Leroy, directeur commercial de la TAN.
Du côté des dépenses, la TAN profite de ne pas avoir à demander aux téléphones mobiles de ses clients d’être des moyens de franchissement « sans contact » pour passer les bornes d’accès à son réseau. A la différence de beaucoup de réseaux de transports, il ne dispose pas de billetterie informatique intégrale. « Quand Apple a lancé son iPhone 4S, tout le monde pensait qu’il intégrerait cette fonction sans contact, mais il ne l’a pas fait. Cela aurait rendu service au monde du transport public. Nous nous sommes dit que, de toute façon, par anticipation, nous mettions nous-mêmes en place le maximum de solutions indépendantes du constructeur de téléphone ou de l’opérateur de téléphonie », indique Pascal Leroy.
Depuis mars dernier, 42 000 personnes à Nantes ont téléchargé l’application TAN.fr sur les quelque 150 000 possesseurs de smartphone dans l’agglomération. Le réseau nantais espère bien en séduire davantage. « Ce nouvel outil va simplifier la vie à tous ces gens, petits utilisateurs des transports publics, qui me disent que c’est trop compliqué. Ils ajoutent souvent : quand je n’ai plus de ticket en poche, comment dois-je faire ? Faut-il que je coure à un bar tabac ? Ces familiers du smartphone dans leur travail n’auront plus cette excuse », affirme Jean-François Retière, vice-président aux Transports de l’agglomération nantaise. A la TAN, on estime que ce nouveau système devrait plutôt réduire le coût de distribution des titres de transport.
Hubert HEULOT