Infrastructure : LGV SEA, l'objectif 2017 est maintenu
A quelques kilomètres d’Angoulême, la pose des premiers voussoirs de la LGV Sud Europe Atlantique (SEA, reliant Tours à Bordeaux) a débuté en février au viaduc de la Boëme. Fabriqués à Coulombiers (Vienne), ces éléments de béton de forme trapézoïdale et pesant 65 t constituent le tablier des plus importants viaducs. Ils sont particulièrement emblématiques de ce chantier de 350 km de LGV qui compte dix-neuf traversées d'obstacles naturels. En visite sur le chantier, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a souligné l'importance des LGV pour l'économie locale : « Ces grands équipements sont indispensables pour la confiance et la croissance. J'ai trop entendu qu'il fallait tout arrêter. Bien au contraire, il faut faire en sorte que la fracture territoriale n'existe plus », a-t-il martelé. Le chantier de la LGV SEA devrait atteindre son apogée au printemps avec 5 800 personnes employées par le constructeur de la ligne, Cosea, dont 1 200 embauchées localement. Lisea (Vinci, CDC Infrastructures et des fonds d'investissement), le concessionnaire de la ligne, confirme que la mise en service de cette LGV permettant de gagner une heure entre Tours et Bordeaux aura lieu au plus tard le 30 juillet 2017. « Nous sommes dans les temps du programme contractuel, mais nous avons un peu de retard sur nos propres objectifs en raison de demandes très poussées dans le domaine de la protection de l'environnement, concernant le fauchage, le déboisement ou la protection des 220 espèces que l'on trouve sur le parcours », explique le président de Lisea, Hervé Tricot. Sur cette LGV qui fait l'objet d'une concession de cinquante ans, le risque trafic sera assumé par le concessionnaire, qui entend optimiser les circulations. Selon Lisea, une fois le plan de dessertes prévu mis en œuvre, il restera des sillons à attribuer entre Tours et Bordeaux. « Le cabotage ferroviaire sera autorisé à partir de 2019, c'est-à-dire juste après l'ouverture de la ligne. Et nous allons chercher des clients en Europe », indique Hervé Tricot.