SNCF : reconduit, Guillaume Pepy promet une gestion rigoureuse
Guillaume Pepy s’est présenté à deux reprises, le mardi 19 mars l’air grave et concentré, pour défendre son bilan. Le matin devant les sénateurs, le soir devant les députés. Sans surprise, les deux commissions du Parlement ont donné à l’unanimité leur feu vert à la reconduction du président de la SNCF pour un nouveau mandat de 5 ans. Reconduction actée mercredi par le gouvernement. Au sein de la classe politique, Guillaume Pepy n’est pas un sujet de clivage. « Ce n’est pas mon chef d’entreprise préféré, mais comme président de la SNCF, il est le meilleur », glisse en aparté un député de l’opposition pourtant critique sur le bilan. Guillaume Pepy rempile donc jusqu’en 2018 et sa feuille de route doit encore être affinée. La réforme du système ferroviaire, la poursuite de l’effort sur les transports du quotidien et la préparation de l’entreprise à la concurrence devraient être les enjeux majeurs de ce nouveau mandat. Le tout dans un contexte budgétaire resserré : « compte tenu des finances publiques contraintes et du pouvoir d’achat sous tension, nous devons baisser nos coûts pour pouvoir baisser nos prix, il faut que nous fassions des gains de performance », a-t-il indiqué lors de son audition au Palais-Bourbon. En évoquant le plan d’affaires 2013-2017 de la SNCF, Guillaume Pepy avait précédemment évoqué une marge opérationnelle de 10 % à l’horizon 2017 (contre 8,9 % en 2012) et un recul de la dette à 6 milliards d’euros. Il ajoute trois milliards d’économies à réaliser d’ici 2018. Devant les députés, Guillaume Pepy s’est posé en gestionnaire soucieux du denier public : « le capital du système ferroviaire français représente 100 milliards d’euros, l’efficacité de l’utilisation de ce capital qui appartient aux Français est essentielle », a-t-il lancé. Deux jours plus tard, lors des trophées du groupe, Guillaume Pepy n’a pas tenu un discours différent à ses troupes : « Je nous trouve un peu trop lourds, trop lents et trop bureaucratiques », a-t-il osé devant 2 000 cheminots réunis au Zénith de Paris, avant de les exhorter à « aller chercher » le chiffre d’affaires et à améliorer la performance de la production.