Les applis originales
En parallèle des applis fortement concurrentielles positionnées sur la navigation
et les horaires, d’autres plus originales mais tout aussi innovantes émergent. Le transport n’est alors plus un simple mode de déplacement, mais un moyen de découvrir la ville autrement. Le crowdsourcing, par le biais duquel l’usager devient un acteur de sa mobilité, poussé par l’open data et les hackathons (Ville de Paris, SNCF), devient la norme. Des applis confidentielles mais qui méritent de trouver leur public. 1Tranquilien : le train qui fait du bien
Application : iPhone, Android (gratuite)
Née des HackDays Transilien de juin 2012, la première application Tranquilien sort sur iOS un an plus tard. Elle permet au voyageur de connaître l’affluence des trains au départ de sa gare grâce à un code couleur (du vert pour les rames vides au rouge quand elles sont bondées). L’objectif de la SNCF ? Décongestionner les trains et « lisser » les heures de pointe. Elle combine un modèle prédictif issu des données historiques de la SNCF et des informations envoyées directement pas les usagers, qui peuvent constater l’affluence de visu. Des données qui sont ensuite passées à la moulinette de la géolocalisation pour être vérifiées. Six mois après le lancement, l’appli a été téléchargée 20 000 fois. Disponible sur Android depuis janvier, elle offre de nouvelles fonctionnalités comme l’affichage de la charge du train dans chaque gare le long du trajet. Les données sont affinées, en prenant compte d’autres données, comme la densité de population ou l’attractivité des localités, la météo… Une idée originale qui combine crowdsourcing et open data.
VocaBus : faciliter l’accessibilité des bus aux malvoyants
Application : iPhone, Android (gratuite)
Les initiatives pour les déficients visuels et les aveugles sont assez rares pour être relevées. En février 2013, la Société de transport du Grand Angoulême lance VocaBus, une application dédiée aux malvoyants qui leur offre en temps réel les informations sur la circulation des bus de la ville. Il suffit de toucher l’écran à l’ouverture de l’application pour être géolocalisé et écouter l’annonce vocale concernant les passages des prochains bus à un arrêt. L’application est complétée par un dispositif de QR codes aux arrêts de bus, qui donnent les mêmes informations. Conçue avec l'association Valentin Haüy, l'interface a été spécialement adaptée : grand contraste de l'écran, couleurs vives, typographie spécifique, grandes icônes et lecture à haute voix. A noter : l’appli a été développée en interne en quelques semaines pour un coût d’environ 20 000 euros. Aux Etats-Unis, l’application One Bus Away, sur le même principe, existe depuis un moment déjà.
Les Imagidoux
Application iPhone et iPad (1,79 euro)
Originale, cette appli est dédiée aux parents qui souhaitent éduquer leurs enfants à l’importance des transports en commun. Baptisée sobrement « Les transports », elle permet à l’enfant de découvrir les moyens de transport de manière ludique et interactive. Guidé dans l'application par l'interface vocale, il découvre les différents véhicules, leurs noms et leur bruit au travers de jeux de mise en situation : faire rouler le vélo pour qu'il gagne la course, soigner un blessé dans l'ambulance… Bilingue français/anglais, l’application est adaptée aux enfants à partir de deux ans. Sur l’AppStore, les parents semblent apprécier et louent l’efficacité de cette appli !
En promenade : faire de la ville un terrain d’exploration
Application iPhone, Android (gratuite)
Lauréate du prix JCDecaux au concours open data Moov'in the City 2013 de la Ville de Paris, En promenade est une idée originale visant à inciter les urbains à faire de petites balades géolocalisées, à pied ou en vélo à Paris et en Ile-de-France. A l’ouverture de l’appli, il suffit de choisir son mode de transport et son humeur (tonique, calme, curieux), En promenade calcule automatiquement une promenade qui correspond, en fonction du temps dont l’usager dispose. Sympathique, même si encore peu diversifié.
Velibobo : le diagnostic du VLS
Application iPhone, Android (gratuite)
Lauréate du concours Moov’in the City 2013, Velibobo plafonne à 1 000 téléchargements mais vaut le détour pour son design et l’aspect communautaire de son concept. A Paris (et bientôt à Lyon), les utilisateurs de vélo en libre service peuvent vérifier l’état d’un Vélib’ avant de l’enfourcher en indiquant simplement son numéro, et éviter ainsi les mauvaises surprises de la chaîne déraillée, du pneu légèrement dégonflé ou des freins trop timides. Et inversement déclarer ceux qui sont inutilisables, détraqués, abandonnés et recommander celui que l’on vient d’emprunter et qui nous a menés à bon port. Encore faut-il prendre la peine de dégainer son smartphone pour le bien de la communauté…
E. S.
Les tops…
Les plus téléchargées, recommandées, utiles… Quelques rares applis transport
sont désormais devenues des incontournables pour se déplacer. Les applis dédiées
aux automobilistes sont les plus sollicitées. D’autres, faute de ressources, de mises à jour ou d’utilisateurs, vivotent et n’ont donc malheureusement plus trop d’intérêt pour les usagers.
BlaBlacar : le leader du covoiturage
Application : iPhone et Android (gratuite), site web mobile
Depuis décembre 2009, l’application de Blablacar, ex-Covoiturage.fr, a été dépoussiérée à maintes reprises pour pouvoir aujourd’hui couvrir les besoins de tous les Européens à la recherche d’un covoiturage. Blablacar s’est vu pousser des ailes puisque ses ambitions sur le vieux continent ont boosté le nombre de téléchargements, qui est passé de 450 000 à 1,8 million en à peine plus d’un an. La recherche de trajet est basique (sans inscription préalable) et le nombre de trajets immédiats pour des destinations province à province et de la province à une ville européenne est assez intéressant (plusieurs Bordeaux – Barcelone le même jour ou Nice – Berlin, par exemple). Les avis des covoitureurs précédents permettent de se rassurer et de choisir son conducteur en fonction de ses préférences (non-fumeur, amateur de musique, animaux acceptés…) et du degré d’activité du covoitureur (débutant, habitué, expert, ambassadeur). En peaufinant son application, Blablacar peut se targuer de proposer aujourd’hui deux millions de covoiturages disponibles en France et en Europe pour six millions de membres (95 % des offres de covoiturage en France). Son principal concurrent en Europe : Carpooling, qui le talonne de près (1,3 million de téléchargements). Sur l’AppStore, l’appli obtient 4/5 sur les notes utilisateurs pour 10 000 avis, idem sur Google Play avec 17 000 avis.
Google Maps : le kit du piéton perdu
Application : iPhone, Android, web (gratuite)
Encore une fois, le géant de Mountain View domine, avec l’appli incontournable pour tous les urbains à la recherche de n’importe quel lieu dans le monde. L’appli répond à un besoin principal : rechercher un itinéraire piéton, motorisé ou cyclable. Une fois lancée, elle vous guide au pas près. Pratique pour ceux qui ne savent pas se repérer sans boussole. Pratique aussi si l’on cherche un supermarché, pharmacie, distributeur automatique ou fleuriste à proximité – même si tout n’est pas répertorié et mis à jour. Son gros défaut : être très faible en termes d’itinéraires en transports en commun… en France. Sur l’AppStore, l’appli obtient 4,5/5 pour 8 600 avis… et plus de trois millions sur Google Play avec une note quasi identique. Principaux concurrents ? Waze. Ca tombe bien, Google l’a rachetée.
Waze : du Google Maps collaboratif
Application : iPhone, Android (gratuite)
A l’instar de Google Maps, Waze est une application de navigation, indispensable surtout aux automobilistes. Ergonomie plus sympa que Google Maps. Pourtant, il semble que le rachat par Google n’ait pas fait que du bien à Waze, certains utilisateurs critiquant l’aspect collaboratif (qui lui a pourtant valu ses premiers succès), par le biais duquel certaines informations données par les utilisateurs eux-mêmes (bouchons…) sont mal interprétées par l’appli. Hallucinant : 1,2 million de commentaires sur Google Play pour une note de 4,5 ! Même note sur l’AppStore avec 40 000 commentaires.
Voyages-sncf : petit à petit l’appli fait son nid
Application : iPhone, Android (gratuite)
Ultrapratique, l’appli Voyages-sncf fait partie des palmes des applis transport pour Apple qui l’a consacrée dans sa catégorie « Excellentes apps gratuites de l'AppStore ». L’opérateur ferroviaire promet désormais une réservation de billet en moins de 10 secondes. Quelques nouveautés à souligner : possibilité d’enregistrer ses moyens de paiement pour les achats futurs, commande vocale, un mode NFC pour les voyageurs Paris – Lille, le m-billet (Passbook), réservation sur les Ouigo… La guerre est lancée avec Capitaine Train ! (Note de 4/5 avec 34 000 avis sur iOS et 20 000 sur Google Play).
… et les flops
Un Ticket – Application iPhone et Android (gratuite)
Les opérateurs ont finalement eu gain de cause. Après avoir longtemps fait parler d’elle, son objectif étant purement et simplement d’inciter les usagers à avertir de la présence de contrôleurs dans les transports en commun, l’application végète. C’est un cercle vicieux : moins les utilisateurs la téléchargent, moins elle a d’intérêt. Ce que ses utilisateurs (parisiens et lyonnais du moins) déplorent : « le réseau communautaire est vraiment trop faible pour que cette app soit vraiment efficace », « pas ergonomique », ce qui n’incite pas à signaler, « plus aucune alerte »… Elle n’a d’ailleurs pas été mise à jour depuis fin 2012. Il faut souligner que certains (vrais ? faux ?) utilisateurs ont incité à la boycotter, la dénonçant d'encourager à l’incivisme.
Pervenche – Application iPhone et Android (payant)
Sur le même principe que Un Ticket mais s’adressant aux automobilistes, Pervenche était bien partie avec 400 000 téléchargements en 2012. Un crash s’en est suivi à l’occasion du passage en payant, rendant naturellement l’appli moins pertinente, sa force résidant dans le nombre d’utilisateurs. Depuis la dernière mise à jour en octobre 2013, l’appli sur iOS 7 ne semble même plus démarrer. Un test rapide permet de réaliser qu’à Paris, seule une dizaine de contrôles ont été signalés dans la journée ou les jours précédents, et quasiment aucun dans d’autres villes de France.
Uinfopark – Application iPhone (gratuite)
Même sort pour Uinfopark qui n’a jamais décollé, faute d’utilisateurs et d’une définition claire de son modèle économique. La start-up Utilisacteur proposait aux usagers d’échanger des informations sur le stationnement et les transports en commun au travers d’une application faisant la part belle au design de service. L’équipe à l’origine de cette application n’en a pas moins rebondi sur d’autres sujets, à l’international notamment.
Parcmètre assistant – Application iPhone (devenu gratuit)
Payante à l’origine, cette application est devenue gratuite. Un pas en arrière peu habituel qui ne lui a pourtant pas permis de faire le plein de nouveaux utilisateurs. L’appli permet de localiser son véhicule et d’être alerté avant la fin de son stationnement. Principal hic relevé par les usagers : la localisation est très approximative (plusieurs centaines de mètres pour certains), ce qui est un peu gênant pour une application dont c’est l’un des seuls objectifs. Bon, la dernière mise à jour date de septembre 2010…
Vélib’ – Application iPhone et Android (gratuite)
L’appli officielle des Vélib’ parisiens est toujours aussi décriée. Il faut dire qu’il existe de multiples alternatives plus ergonomiques et fiables (iVelo, Vivez vélo, Citymapper…). Mise à jour régulièrement (décembre 2013 pour la dernière version iOS), les utilisateurs dénigrent surtout le design et la lenteur de la mise à jour des informations sur la disponibilité des vélos et des stations. Les différentes versions n’ont pas apporté beaucoup de fonctionnalités supplémentaires, comme le calcul d’itinéraires, qui semblerait pourtant évident pour une appli de ce genre.
Celles qui ont disparu :
Placelib – Application iPhone et Android (freemium)
Fait assez rare pour être signalé : au lieu de laisser vivoter leur appli, les concepteurs de Placelib ont semble-t-il préféré la supprimer des stores. L’appli a sûrement été devancée par son principal concurrent, Apila – qui comptait fin 2012 cinq fois plus de téléchargements. Elle permettait aux automobilistes de « s’échanger » leurs places de stationnement, en se signalant les uns aux autres. Encore une fois, la faible communauté est le principal forfait de cette application. Streetparking, une application similaire, n’a jamais décollé non plus.
Et aussi : Transports, CO2 Go, Kanjariv’, Statio Lib.
E. S.