Que va devenir le ferroviaire d'Alstom ?
Dans la bataille pour Alstom, le ferroviaire fait figure de parent pauvre. Il n’intéresse pas General Electric qui veut acquérir pour environ 10 milliards d’euros le secteur de l’énergie. Certes, le ferroviaire est embarqué dans la proposition faite ce dimanche par Siemens, mais l’énergie reste au centre de la proposition. Dans l’une ou l’autre option, l’avenir du ferroviaire d’Alstom n’est pas écrit.
Si GE l’emporte, Alstom, privé de l’énergie et de plus de 70 % de son CA deviendrait, de fait, un pur et simple groupe industriel de transport. La stratégie jusqu’à présent suivie par Patrick Kron repose sur de grands partenariats industriels, à commencer par celui avec le russe TMH. Le patron d’Alstom avait de plus annoncé récemment la filialisation du transport dans la perspective de son entrée en bourse. Pas sûr que cela suffise à faire le poids. « Alstom va se sentir bien seul », commente un expert.
Dans le cas d’un accord avec Siemens, l’industriel allemand apporterait à Alstom une partie de son transport pour s’emparer de l’énergie à moindre prix. Il s’agirait – selon Les Echos – de la grande vitesse et des locomotives. Ainsi prendrait corps le vieux thème d’un Airbus du rail qui serait constitué parallèlement – et un peu par ricochet – à un Airbus de l’énergie, thème cher à François Hollande.
Problème : de notoriété publique, le patron d’Alstom, Patrick Kron, se refuse à un accord avec Siemens, qui se traduirait, du fait de grandes redondances, par une forte « casse » sociale. On le dit de l’énergie. C’est vrai aussi du ferroviaire.
Certes, une coopération entre les deux constructeurs ferroviaires peut se révéler fructueuse, comme l'a prouvé la réalisation en commun, déjà ancienne, de la locomotive diesel BB 75000 pour Fret SNCF, où les deux acteurs ont apporté le meilleur de leurs savoir-faire respectifs. Mais à part cet exemple, pour lequel Siemens a investi en France un segment, la locomotive diesel-électrique, quasi déserté par Alstom ces dernières années, les deux industriels sont largement présents sur les mêmes marchés, tant géographiquement que techniquement.
En effet, et on l'oublie en France, c'est en Allemagne, à Salzgitter, que se situe la plus grande usine Alstom Transport, dans le nord du pays, en Basse-Saxe, où le constructeur allemand LHB s'était installé après-guerre. Cette usine produit essentiellement des autorails et automotrices
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