Stif : tensions au sommet
Des tensions se sont fait jour, le 2 juillet, à la tête du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), où le vice-président EELV Pierre Serne entend voir partir la directrice générale, soutenue par le président PS Jean-Paul Huchon.
Le Conseil d'administration du Stif, le 2 juillet, a été le théâtre d'une vive sortie de Pierre Serne contre la directrice générale Sophie Mougard, évoquant la possibilité d'une « motion de défiance » pour « revenir à une situation normale où les élus dirigent et l'administration exécute ».
Pierre Serne a égrené une longue liste de griefs à l'encontre de Sophie Mougard : « non-respect des élus, […] prises de positions unilatérales non validées politiquement, […] obstruction sur des dossiers comme la sortie du diesel, […] interdiction à des agents de venir à des réunions » jusqu'à des « délibérations qui ne respectent pas notre rédaction et que l'on doit amender en séance ».
Pour Pierre Serne, « on a une entreprise de 9 milliards d'euros de budget avec une directrice qui n'obéit pas à son conseil d'administration, au mieux à son président ».
« Je ne vois pas comment aller au bout de mon mandat dans 18 mois, dans une telle ambiance de défiance. […] Il faut que l'on passe à une nouvelle époque et que la directrice change », a dit Pierre Serne.
Jean-Paul Huchon a répondu qu'il n'avait « jamais cédé au chantage » et qu'il souhaitait que « chacun reprenne ses esprits », dans une déclaration à l'AFP.
« J'ai toute confiance en la directrice générale sans laquelle rien ne se ferait aussi bien, aussi vite et en les agents du Stif », a souligné Jean-Paul Huchon, qui travaille de longue date avec Sophie Mougard, nommée à la tête du Stif en 2006.
Sophie Mougard « agit dans le cadre du mandat et de la feuille de route qui lui sont confiés par le conseil du Stif », a-t-il poursuivi. « Il peut y avoir des débats, les dossiers sont menés avec le souci du respect des élus et des agents et dans le sens de l'intérêt général », a-t-il tranché.
« Vous croyez que l'on fait voter 9 milliards d'euros annuels et 550 délibérations par an avec un problème de gouvernance ? », a dit Jean-Paul Huchon.
Administrateur UMP au Stif, le conseiller régional François Durovray a estimé que « le fond du problème » était que Jean-Paul Huchon « ne gère pas ses dossiers, ne contrôle rien, n'impulse rien. […] Mme Mougard prend de la place au Stif parce que M. Huchon ne le préside pas, […] la nature a horreur du vide. »
« Elle n'est pas sous tension politique. Je comprends l'agacement de M. Serne mais il devrait s'adresser autant à M. Huchon qu'à Mme Mougard », a-t-il analysé.
Sur le fond, « je suis pour un changement de politique au Stif, ce n'est pas une question d'homme ou de femmes », a souligné François Durovray pour qui « le Stif ne répond à aucun des défis transports, on avance à la petite cuillère ».