Un an après Brétigny, les certitudes ébranlées de la SNCF
Le déraillement de Brétigny sera-t-il pour le réseau ferré français l’équivalent du choc de… modernisation qu’a connu le réseau britannique après l’accident de Hatfield, au nord de Londres, en octobre 2000 ? Le rapport des experts judiciaires Michel Dubernard et Pierre Henquenet, qui doit être rendu public ce lundi 6 juillet par le procureur d'Evry, met gravement en cause la SNCF. Le rapport, que se sont procuré Le Figaro, Le Monde et Le Parisien, écarte l'acte de malveillance. En effet, écrivent les experts, « les examens métallurgiques qui ont été effectués permettent d'établir que nous ne sommes pas en présence d'un acte de malveillance. Le processus ayant abouti à la désagrégation complète de l'assemblage s'est bien au contraire étalé sur plusieurs mois et a concerné l'ensemble de l'appareil de voie incriminé. » Les experts ont dénombré pas moins de 200 anomalies de divers degrés de criticité sur les rails où s'est produit l'accident. En plusieurs endroits, selon Le Parisien, « les deux ingénieurs experts ont constaté le même processus de dégradation avec les mêmes probables conséquences, à savoir un déraillement. » Les experts relèvent « un état de délabrement, jamais vu par ailleurs ». Selon eux, « La plupart de ces anomalies étaient connues de a SNCF ou de ses agents sans qu'il y soit remédié de façon adéquate ». Le document critique sévèrement l'organisation de la maintenance, avec un référentiel jugé trop volumineux; contradictoire et parfois inadapté. Le démontage de l'appareil qui a cédé, estime,t-ils, n'aurait pas dû être réalisé tous les trois ans mais tous les ans.
Selon les ingénieurs qui se sont rendus en divers endroits, pour comprendre l'état général du réseau, la situation est tout aussi inquiétante à Noisy-le-Sec.
Dans un communiqué commun diffusé dimanche (portant l'en-tête de la seule SNCF), RFF et la SNCF affirment : « Le réseau ferroviaire français fait l’objet d’une maintenance de très haut niveau et d’une surveillance constante qui exclut l’expression outrancière « d’état de délabrement jamais vu». Les deux établissements publics rappellent qu'après l'accident, « en deux semaines, les équipes ont vérifié 5 000 coeurs d'aiguilles, 100 000 éclisses, 250 000 boulons et 520 000 attaches. » Et affirment que le programme Vigirail (lancé en octobre 2013) « intègre aujourd'hui les actions répondant aux recommandations émises par le BEA-TT dans son rapport d’étape du 10 janvier 2014. »
Doté d’un budget de 410 millions d’euros sur quatre ans, ce programme a pour but de renforcer la sécurité des appareils de voie et d’en moderniser la maintenance, tout en int&ea
L'article complet ( 1424 mots) est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !