NTV en difficultés en appelle au gouvernement italien
C’est un tweet qui a mis le feu aux poudres. Le 1er septembre, le vice-président (Forza Italia) du Sénat italien… Maurizio Gasparri, qui brigue aussi la présidence de la nouvelle Alitalia, lançait un court message assassin à ses 42 000 abonnés. En substance : « Arrêtez d’acheter des billets de train à NTV, c’est une société en quasi-faillite ».A la direction de l’opérateur ferroviaire privé NTV (Nuovo Trasporto Viaggiatori), dans lequel la SNCF est actionnaire à hauteur de 20 %, l’interprétation est immédiate : « Ce tweet est la confirmation du peu de considération que la politique a de la libéralisation des transports »,réagit immédiatement son service communication. Cette fois, c'en est trop, l'entreprise décide de mettre ses ennuis sur la place publique, par voie de presse. Car cette pique succède aux multiples bâtons dans les roues que NTV estime avoir subi depuis sa création en 2007 et le lancement commercial de ses trains à grande vitesse Italo sur l’axe Milan – Naples, en avril 2012, avec six mois de retard, déjà à cause d'un conflit avec les FS…
La situation financière de l’entreprise est certes délicate, mais elle n’est pas – encore ? – catastrophique. Avec un trafic voyageurs qui monte en puissance, de 6,2 millions en 2013 et de 6,5 millions en 2014, elle serait même enfin, et « pratiquement en ligne avec ses objectifs initiaux », selon un connaisseur du secteur. Pas tout à fait cependant si l'on se réfère aux déclarations initiales : à l’été 2008, l’un de ses fondateurs (voir plus bas), Giuseppe Sciarrone, ambitionnait de capter 20 % du marché de la grande vitesse dans la Botte en 2015, évalué à près de 150 000 voyages par jour avec un trajet moyen de 320 km, en affirmant « NTV vise 30 000 voyages par jour, 10 millions par an et 3,3 millions de voyageurs.km ».
Il était aussi question d’atteindre l’équilibre en trois ans, or la compagnie accumule les pertes. Selon son dernier rapport financier annuel, rapporté par le quotidien économique Il Corriere della sera du 3 septembre, malgré un chiffre d’affaires de 249,6 millions d’euros en 2013 (contre 102,9 M€ en 2012), les pertes totales s’élèvent à 105,8 M€ et sont identiques à celles de l’année précédente, sachant que la part des pertes d’exploitation est de 77,6 M€. « NTV a un besoin de refinancement dans les mois à venir, c’est quelque chose de classique dans une start-up »,juge un observateur italien du secteur.
En attendant, NTV s'est offert une pleine page de communication dans plusieurs quotidiens
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