Parlementaires. Les élus plus frileux que leurs administrés sur l'écologie
La conscience verte des parlementaires français a progressé durant la dernière décennie. Cependant, le public s’avère plus sensible que les élus à la thématique écologique.
C’est ce qui ressort de l’enquête « Les parlementaires et l’environnement » du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée pour le compte de l’Ademe auprès de 130 députés et 70 sénateurs et publiée début octobre. En effet, le développement durable est cité spontanément comme « l’un des éléments les plus importants de la notion de développement pour un pays comme la France » par 59 % des élus interrogés, contre 22 % lors de la précédente étude du même type, en avril 2003. Quant aux « problèmes prioritaires », l’item « prise en compte de l’environnement » obtient 23 %, contre 14 % en 2003.
Le grand public garde toutefois une longueur d’avance. Explication de Daniel Boy du Cevipof : de par sa composition sociologique (hommes, âge) le groupe des parlementaires « tend à garder un attachement plus fort aux thèmes de la croissance économique ». La perspective de changer nos comportements pour lutter contre l’effet de serre est très largement acceptée par le public (75 % en 2003, 61 % en 2009), moins par les élus (54 % en 2003 et 66 % en 2010). A noter que la comparaison est faussée, un item ayant été ajouté dans la dernière enquête auprès du public : « C’est aux Etats de réglementer », qui recueille 18 %. Mais le plus saisissant : 36 % des parlementaires estiment qu’il faut stopper la construction de toute nouvelle autoroute et affecter cet argent au transport par rail. Le public en est lui convaincu à 67 % !