Un salaire minimum pour les cheminots allemands
Après trois mois de discussions tendues, Peter Struck est parvenu à un résultat que beaucoup tenaient pour impossible : la DB et six de ses principaux concurrents ont signé un accord de branche, qui met fin à la concurrence salariale. «La fin du dumping » : voilà ce que Peter Struck vient d’obtenir. Après trois mois de discussions tendues, ce M. Bons Offices est parvenu à un résultat que beaucoup tenaient pour impossible : la DB et six de ses principaux concurrents, parmi lesquels Veolia et Keolis, ont signé un accord de branche, qui met fin à la concurrence salariale. Dès le 1er février, et à l’exception des conducteurs qui avaient boycotté la table ronde, tous les cheminots d’outre-Rhin bénéficieront d’un revenu calculé « sur la base de la grille tarifaire de la DB » : 35 000 salariés sont concernés, dont 6 000 employés par des opérateurs privés. Valable uniquement pour le trafic régional, cet accord pourrait changer la donne lors des prochains appels d’offres : en pratiquant des salaires de 20 à 30 % inférieurs à ceux de l’opérateur historique, les compagnies privées s’imposent régulièrement face à DB Regio et contrôlent aujourd’hui un cinquième du marché. « Désormais, la concurrence ne se fera plus sur le dos des salariés », commente, ravi, Alexander Kirchner, le chef de EVG, la puissante organisation issue de la fusion entre Transnet et DGBA.
En signant cette convention, les rivaux de la DB renoncent effectivement à leur principal avantage concurrentiel. Alors que la moitié des franchises doivent être remises en jeu au cours des prochaines années. « Nous avons pris part à ces négociations car nous avons atteint une taille critique et souhaitons assumer nos obligations vis-à-vis des salariés », précise Ulrike Riedel. « Nous pouvons vivre avec ce résultat, même s’il est à la limite du supportable. »
En fait, les cheminots de la DB continueront de percevoir des revenus plus confortables car ils bénéficient d’avantages sociaux, exclus de l’accord. Mais l’écart public-privé est nettement réduit : il n’excédera pas 6,5 %.
Autre avancée : les partenaires sociaux se sont entendus sur les conditions et la durée du travail, celle-ci limitée à 40 heures par semaine. Pour autant, le texte n’est pas encore une convention collective : 10 % des cheminots ne peuvent bénéficier de ces avantages car ils sont employés par l’une des nombreuses petites compagnies non-signataires de l’accord.