Transdev a annoncé le 23 mai son entrée au capital de Wever, une start-up de Sophia-Antipolis, près de Nice, lauréate du Challenge Jeunes Pousses en 2015 pour sa solution de covoiturage communautaire sur les trajets domicile – travail. Cette première réalisation a fait long feu, mais Wever tente aujourd’hui de rebondir en s’appuyant sur l’expérience acquise avec son tableau de bord de la mobilité.
Un logiciel qui répertorie les habitudes de déplacements personnels et réalise des diagnostics de mobilité express pour le compte d’entreprises, de collectivités locales, d’organisateurs de salons, ou même de clubs de foot pour les matchs de ligue, etc. Et préconise des solutions de transport multimodales.
Données anonymisées
Tout passe par un questionnaire sur une plate-forme « WeDiag » qui, comme son nom l’indique, dialogue avec les individus en recueillant leur « expérience personnelle de déplacements via l’application weeverapp ou le portail web, explique Thomas Côte, cofondateur et dirigeant de Wever. L’utilisateur fait son propre diagnostic mobilité et définit son besoin en une minute », poursuit-il. Pour les inciter à participer, des goodies et des bons d’achat négociés avec les enseignes de proximité sont offerts en retour. « Nous avons eu des taux de participation de 75% chez certains clients. »
Ces données anonymisées sont enrichies (ruptures de charge lors du trajet, impact carbone, ce que la personne serait prête à changer lors de ses déplacements) quasiment en temps réel, puis présentées au client qui dispose alors d’un état des lieux de la mobilité de ses collaborateurs. Tout comme le ferait un cabinet d’étude spécialisé. La différence, c’est le délai : Wever affirme être en mesure de fournir un diagnostic immédiat et surtout, un plan de mobilité en 72 jours.
Au lieu d’un an, en moyenne, dans un schéma classique à partir du calcul des flux. La start-up a une approche inverse puisqu’elle travaille à partir de ce que les gens déclarent et non pas des enquêtes terrain avec comptage des flux de voyageurs.
Partenariat avec Transdev
Les entreprises de la zone d’activité de Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône ont signé pour un plan de déplacement interentreprises. GSF, Amadeus, l’Université Côte d’Azur, l’aéroport de Lyon, le CNRS font aussi partie du portefeuille clients. En août 2018, la RATP et weverapp avaient organisé des navettes à la demande pour rentrer du Festival Aoutside.
Cette solution a aussi séduit Transdev qui a pris 10% du capital de Wever. « Il faut sortir du transport de masse. La donnée pour comprendre les flux ne suffit pas, nous avons besoin d’avoir une connaissance plus fine des clients », reprend Hubert Joseph Antoine, le directeur stratégie de l’opérateur de transport qui ne fait pas que prendre des parts mais veut visiblement s’impliquer dans le développement stratégique commercial de la jeune pousse. Ensemble, ils ont remporté un appel d’offres modeste à Manosque.
Le business model de Wever qui affiche 200 000 euros de chiffre d’affaires en 2018 ? Une licence pluriannuelle SaaS – Software as a Service, modèle de distribution de logiciel au sein duquel un fournisseur tiers héberge les applications et les rend disponibles pour ses clients par l’intermédiaire d’internet –, dont le coût diffère selon la taille de l’entreprise ou de la collectivité. A laquelle vient s’ajouter une commission perçue auprès des prestataires de mobilité (transport public, covoiturage, VTC, trottinettes, vélos, etc.).
N. A.