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 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

Keolis restera à Château-Thierry neuf ans de plus

Réseau Fablio de Château-Thierry

Le réseau de transport urbain Fablio de Château-Thierry, dans l’Aisne, continuera d’être exploité par Keolis. La nouvelle délégation de service public entre la Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry (CARCT) et l’exploitant commencera le 1er juillet pour neuf ans. Elle devrait générer un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros.

Keolis s’engage à augmenter le nombre de voyages de 14,3 % grâce à une restructuration du réseau urbain et à la création de nouvelles lignes de transport à la demande. Celles-ci permettront de desservir les 87 communes de l’agglomération, contre 35 actuellement. La gamme tarifaire doit être simplifiée et les voyageurs bénéficieront d’informations en temps réel à la rentrée. Une application et un site de réservation en ligne sont également au programme.

Keolis vise une hausse des recettes de 22,6 % d’ici à la fin du contrat.

Ewa

Affaire IBM-SNCF : perquisitions au siège de la SNCF et à la direction des Achats

Siège de la SNCF, Saint-Denis

Selon une information révélée par Le Parisien, des agents de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales ont mené des perquisitions mardi 4 juin au siège de la SNCF à Saint-Denis ainsi qu’à la direction des Achats de la compagnie ferroviaire, à Lyon. C’est au sein de cette direction que travaillait le lanceur d’alerte Denis Breteau, qui avait porté plainte contre X en 2012 pour dénoncer les procédures de passation des contrats entre la SNCF et l’informaticien IBM (lire l’article dans notre numéro de mars 2019).

La perquisition s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte en 2016 par le Parquet national financier (PNF) qui vise à vérifier si la SNCF a favorisé, ou non, le groupe américain IBM lors d’appels d’offres pour acheter des prestations et du matériel informatiques dans les années 2010. Marchés que Denis Breteau, alors acheteur à la direction des Achats, avait jugés biaisés, car « saucissonnés en contrats inférieurs à 1,5 million d’euros », et passés via une filiale dédiée, Stelsia, dissoute en 2017 par Florence Parly (l’actuelle ministre des Armées était alors directrice Stratégies et Finances de la SNCF) suite à une mise en demeure de la Commission européenne.

Marchés de gré à gré avec IBM

Les juges d’instruction s’intéressent justement à cette filiale créée en 2010 et qui a servi à passer des marchés de gré à gré avec IBM, alors que la SNCF est soumise aux procédures de la commande publique qui l’oblige à organiser des appels d’offres. Selon des sources syndicales, ce contournement des règles serait un renvoi d’ascenseur pour l’énorme marché logistique d’un milliard d’euros lancé par IBM et remporté deux ans plus tôt par Geodis, filiale de SNCF.

Licencié fin 2018, le lanceur d’alerte (statut que ne lui reconnaît pas la SNCF), s’est vu donner raison en avril dernier par le tribunal des prud’hommes qui a annulé son licenciement. La SNCF a fait appel. Quelle que soit l’issue de l’affaire Breteau, l’enquête sur les marchés potentiellement truqués poursuit visiblement son cours.

N. A.

Ewa

Devenir des champions de l’e-industrie

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Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau était l’invité du Club Ville Rail & Transports pour parler de son livre Les nouveaux industriels. Nourri par son expérience dans le BTP et les services, en France et à l’International, que ce soit la gestion et la distribution de l’eau, l’aéroportuaire ou le transport urbain, il expose sa vision sur la façon dont l’industrie doit se développer. Un point de vue qu’il applique à SNCF Réseau.

 

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Le Club VRT accueillait Patrick Jeantet
le 9 avril dernier, dans les Salons de la mairie
du VIIe arrondissement à Paris.

« J’ai écrit ce livre après avoir constaté qu’aujourd’hui on parle davantage de virtuel et de plateformes que d’industrie. Les Gafa captent l’attention et la capitalisation boursière. En réalité ces plateformes ne sont possibles que parce que des industries et des infrastructures réelles extrêmement puissantes existent », soutient Patrick Jeantet. Contrairement aux idées reçues, estime-t-il, nous ne sommes pas dans une ère de désindustrialisation, mais dans une ère hyper industrielle : « Cela ne se voit pas sur les indicateurs, car le PIB industriel a baissé, mais cela est dû aux gains de productivité réalisés qui ont permis de faire baisser les prix. » Selon sa thèse, développée dans son livre, les entreprises qui gagneront demain seront à la fois capables d’avoir des actifs industriels et de faire la convergence avec l’actif digital. L’e-industrie reposera sur l’alliance du virtuel et du réel. « Les Gafa ne s’y trompent pas. Google travaille à la conception de la Google Car, Elon Musk a lancé Space X et Tesla et une usine de batteries entièrement automatisée, qui permettra de les produire aux Etats Unis pour 10 % moins cher que le marché mondial. La convergence du virtuel et du réel est essentielle pour les entreprises de demain. Celles qui ne feront que du virtuel perdront pied », prédit-il.

Trois défis à surmonter

Pour réussir leur mue, les industries sont face à trois défis. Il faut, d’abord, continuer à développer ses produits phares tout en développant ceux de demain. « En ce qui concerne le ferroviaire, cela implique de s’intéresser au projet Hyperloop ou à la lévitation magnétique. La technologie a tellement évolué qu’elle pourrait être celle de demain. Les entreprises doivent être ambidextres, pour continuer à développer leurs produits historiques, tout en s’organisant pour investir sur des systèmes en rupture qui pourront remplacer ces produits historiques. Si la lévitation magnétique coûte moitié moins cher que le TGV, ce dernier pourrait disparaître à son profit. » C’est pourquoi il plaide pour que soient montées dans les entreprises, parallèles aux anciennes structures, des entités séparées capables de produire des innovations de rupture.

Le deuxième enjeu pour les entreprises consiste, selon Patrick Jeantet, à revoir la méthode de développement de produits nouveaux. « Historiquement, les ingénieurs avançaient dans leurs recherches de manière séquentielle. Ils ne cherchaient pas à savoir ce qui existait dans d’autres secteurs. Aujourd’hui, il faut aller voir ce qui a été inventé ailleurs pour croiser ces avancées avec la recherche de notre domaine. Les start-up apportent beaucoup de bonnes idées. Il faut articuler leur travail avec les grands groupes. Parce que l’organisation de produits nouveaux se fait différemment qu’avant, la SNCF a créé les “574“ pour accélérer les projets digitaux. C’est à la fois une place de coworking, un endroit où on teste, où l’on fait travailler les start-up avec des ingénieurs maison, un showroom… La transdisciplinarité permet l’agilité avec les partenaires à la fois internes et externes à l’entreprise », assure Patrick Jeantet.

Et le troisième défi auquel les entreprises doivent se préparer, c’est d’être capable de combiner la force de l’industrie et du digital. L’industrie s’est fondée sur l’idée de standardiser pour réduire les coûts et vendre en masse, tandis que l’approche du digital permet la personnalisation en fonction de la connaissance de chaque client. « Les nouveaux industriels seront capables de garder des coûts bas en prenant en compte la connaissance des clients. C’est ce qu’essaye de faire l’industrie automobile. A la place des chaînes, on a des équipes qui personnalisent les voitures. »

En plus de ces défis, les industries doivent prendre en compte l’écologie et le développement durable. « Car même si la France est parmi les pays les plus vertueux, nous sommes en retard par rapport aux objectifs de la COP21, et les jeunes générations réclament une réaction. Dans tous les produits, il faut du low carbon by design, et ne pas faire les choses après coup. »

L’e-industrie, une chance pour l’Europe

Patrick Jeantet voit dans l’émergence de l’e-industrie une opportunité de relancer le projet européen autour d’objectifs concrets et fédérateurs. « L’Europe a perdu la révolution du numérique (B to C) contre les Gafa et les BATX [Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi, NDLR], c’est irrattrapable, mais l’e-industrie démarre seulement. Si on parle beaucoup d’intelligence artificielle, de maintenance prédictive, des drones d’Amazon, cela reste des concepts, des trucs de communicants. Il y a là quelque chose à jouer. Mais pour pouvoir transformer l’essai, il faut une fédération européenne. Si une politique industrielle n’est pas poussée par l’Europe, chaque pays européen deviendra le vassal des Chinois ou des Américains », prévient-il. A ce titre il regrette que l’Europe n’ait pas autorisé la fusion Siemens-Alstom. « Ensemble ces deux entreprises auraient eu plus de moyens pour financer des projets d’innovation. La Commission était contre pour des raisons de concurrence, parce que la fusion aurait limité le nombre de concurrents dans certains pays, mais le refus a aussi été motivé parce qu’ensemble ces entreprises auraient représenté 66 % des parts de marché de la très grande vitesse. Mais il n’y a pas de marché de la grande vitesse, il y a un appel d’offres tous les trois ans. Ensemble ces sociétés auraient pu faire des TGV moins cher pour faire face à la concurrence chinoise qui arrive. Cette décision pose la question de savoir où est la politique industrielle de l’Europe. Nous avons su faire Airbus, mais depuis nous avons perdu la vision originaire de l’Europe de la CECA. Il faut la reconstruire. Si les Français n’aiment pas leurs industries, il y a peu de chance qu’elles reviennent en France. Une étude récente a démontré que la jeune génération attend beaucoup de la renaissance industrielle, ce qui laisse de l’espoir. Mais on a besoin d’une Europe fédérale. L’Europe économique sans politique budgétaire ne marche pas. Si on ne fait rien au niveau Européen, on risque de décliner. Il faut une convergence physique et digitale pour créer les grands groupes de demain. C’est ce que j’explique dans ce livre. »

Une révolution culturelle nécessaire

Et, pour faire le lien avec le ferroviaire, le président-directeur général de SNCF Réseau explique : « La SNCF a toujours été innovante, mais le temps du transport ferroviaire n’est pas celui du digital. Il est beaucoup plus lent. Dans les années 50 l’électrification a été une rupture majeure, comme les TGV dans les années 80, et le site Internet ouisncf.com est l’un des sites qui vend le plus. Le groupe a rarement raté un tournant. Aujourd’hui il prépare celui de l’automatisation complète du transport ferroviaire prévue pour dans 10 ou 20 ans. On commence en installant Nexteo sur Eole, et ERTMS niveau 2 et bientôt niveau 3 sur le réseau structurant. C’est un premier pas vers l’automatisation. Pour les attributions de sillons, demain nous aurons des systèmes intelligents qui reconnaîtront les conflits, sauront simuler et, en cas d’incident, optimiser le système pour aider à la décision puis donner des ordres aux trains. On arrivera ensuite aux trains autonomes. Ce sera une grande révolution dans le ferroviaire. »

Le deuxième champ d’application du digital à la SNCF concerne la maintenance prédictive avec l’analyse des données. « Pour avoir davantage d’informations, SNCF Réseau va rajouter des capteurs qui permettront de surveiller ses 30 000 km de voies automatiquement. Pour mettre cela en place et pouvoir travailler avec le monde du digital, nous avons monté les Fab 574, un digital open lab, avec la FIF et nous travaillons avec Fer de France pour améliorer l’ensemble du système ferroviaire avec tous les industriels », détaille-t-il.

Mais le dirigeant constate que les changements qui arrivent nécessitent une révolution culturelle. « Le premier frein dans les groupes comme la SNCF, c’est la culture trop cartésienne de nos ingénieurs. Ils proposent trop souvent une seule solution pour un problème donné. Il faut transformer la culture et analyser les risques de probabilité. Cette transformation culturelle est essentielle, mais implique le droit à l’erreur. Et il faut amplifier la coconstruction. Nous avons lancé un programme de poste d’aiguillage du futur sous forme de partenariat d’innovation avec quatre industriels qui ont comme objectifs finaux d’être 15 % moins cher et compatibles avec ERTMS, mais ont la liberté des moyens technologiques pour y parvenir. Cette nouvelle approche partenariale permettra de faire baisser les coûts des trains, et d’augmenter la qualité de service et la capacité du système ferroviaire. » 

Valérie Chrzavzez

 


Questions & Réponses

Un membre du club demande à Patrick Jeantet si une entreprise comme la SNCF peut être disruptive et comment il envisage le financement de la recherche dans les grandes structures. Il reconnaît : « A la SNCF nous sommes des cartésiens au carré, mais on sent un ras-le-bol de ce système de la part des ingénieurs de Réseau. Il faut devenir disruptif, changer, sinon nous disparaîtrons. Avec l’équipe de direction nous en avons la volonté. Nous avons lancé le programme Nouvel’R pour travailler différemment : en coconstruction, en transversalité, en ouverture. Nous allons y arriver, mais cela nécessite de convaincre. Nous avons longtemps eu tendance à faire des infrastructures pour des infrastructures et à poser, après seulement, la question du service, tandis que le digital part des failles du marché pour proposer quelque chose qui y réponde. Il faut parvenir à combiner les deux approches. Le Comex de SNCF Réseau est aligné avec cette stratégie. L’enjeu de la réforme du ferroviaire, c’est le changement radical de la façon dont le groupe est géré, il nous faut le décentraliser. Concernant les recrutements, les Gafa sont tellement riches qu’elles peuvent embaucher tous ceux qui font de l’intelligence artificielle à des salaires triples de ceux que nous pouvons offrir. Heureusement, il existe encore des gens qui ne veulent pas travailler pour elles et considèrent que le service public reste essentiel. Et comme la SNCF a la réputation d’être une société innovante, elle a un pouvoir d’attractivité envers de jeunes talents qui ont envie de faire avancer les choses. Si, face aux Gafa, il y a un sujet financier, il faut reconnaître que les sociétés d’Etat ont les moyens d’innover, y compris via le Crédit impôt recherche, que la SNCF n’utilise pas assez. »

On interroge aussi Patrick Jeantet sur la façon dont SNCF Réseau se positionne sur l’ouverture à la concurrence. « Il y a déjà de la concurrence dans le fret. On y compte 20 entreprises autres que la SNCF, ce qui implique des interfaces plus complexes à gérer. Le rôle de SNCF Réseau est de piloter et coordonner ces activités. En matière de concurrence, mon objectif est de donner confiance aux nouveaux entrants. La réforme réunifie l’ensemble du système et on pourrait penser que SNCF Réseau ne sera pas impartial, même si la loi a mis des garde-fous. Aussi, pour donner confiance, j’ai mis en place une équipe qui démarche les entreprises ferroviaires pour étudier avec elles la mise en place de nouveaux services. Il y a deux ans, j’avais déjà mis en place une équipe pour accompagner les Régions dans l’ouverture du marché. Nous avons besoin de concurrence, car nous avons le réseau ferroviaire le plus grand d’Europe, mais il est aussi le moins circulé. Il faut y mettre davantage de trains. C’est possible, mais il faut convaincre les entreprises pour qu’elles ouvrent de nouveaux services. Et c’est pour cela que nous travaillons sur les péages, et proposer des mesures spécifiques pour les nouveaux entrants, par exemple des péages adaptés durant les trois premières années. »

Avez-vous un avis sur l’ouverture des données ? « L’ouverture des données fait l’objet d’un chapitre de la LOM. A titre personnel je suis favorable à l’ouverture de beaucoup de données, mais je ne vois pas pourquoi le TGV donnerait celles qui relèvent du secret commercial à ses concurrents. On peut aussi se poser la question de leur ouverture dans la maintenance. Il est légitime de donner les standards de maintenance, mais l’optimisation qu’a pu faire un opérateur, c’est son savoir-faire. Il ne faut pas le lui enlever, au risque de l’affaiblir. »

Vous avez évoqué l’intérêt d’externaliser certaines activités, comment avancez-vous sur ce sujet avec vos équipes ?

« On se cherche et on avance en marchant. Dans l’externalisation, il faut faire plus de prestations complètes, alors qu’aujourd’hui on externalise des métiers par spécialité et cela pose la question du pilotage. Il faut que les industriels s’améliorent sur la gestion de la sécurité, mais plus encore sur la gestion de projet. Autant nous sommes remarquables dans la gestion de grands projets comme Eole, autant, dans la gestion de projets de taille moyenne, il faut progresser. Nous n’avons pas encore de stratégie claire sur l’optimum de l’externalisation. En ingénierie, nous externalisons 20 à 30 %, paradoxalement, nous sommes frileux pour externaliser les études d’exécution alors que nous externalisons trop souvent des études d’exploitation ou de conception. »

V. C

Ewa

Interview – Lime France cherche à s’acheter une conduite pour ses trottinettes

Lime
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Lime lance une adresse mail pour signaler les trottinettes mal garées : parkingparis@li.me.

L’opérateur de trottinettes en flotte libre Lime qui se revendique leader sur le marché français avec 1,2 million d’utilisateurs et 65 000 utilisations quotidiennes à Paris, a senti le vent du boulet. Depuis qu’il a lancé ses petits bolides couleur citron vert dans les rues de la capitale en juin 2018, la colère des habitants ne faiblit pas devant les écarts de conduite des « trotteurs ». En cause, la circulation et le stationnement sauvage sur les trottoirs et la chaussée.

En attendant la régulation du free-floating actuellement examinée par les députés dans le cadre de la discussion sur la loi Mobilités (LOM), Lime joue les bons élèves et lance une campagne d’affichage choc et 12 mesures pour tenter d’éduquer ses utilisateurs. L’effet boule de neige aura t-il lieu ?

Interview du dirigeant de Lime France, Arthur-Louis Jacquier.

photo arthur louis jacquierVille, Rail & Transports. « Marre de ces trottinettes de m…, Ras le c… de ces trottinettes ». Vous lancez jeudi une campagne publicitaire choc reprenant les amabilités des Parisiens et des élus vis-à-vis de ce nouveau mode de transport. L’exaspération risque t-elle d’avoir raison de l’entreprise en France où Lime connait sa plus belle croissance ?
Arthur-Louis Jacquier. Le phénomène trottinettes s’est développé à toute vitesse sur l’Hexagone et beaucoup d’utilisateurs n’ont pas eu le temps de prendre de bonnes habitudes, menant à l’exaspération des autres usagers de la ville. En tant que leader – un million d’utilisateurs en un an à Paris, 65 000 utilisations par jour, 30 000 en hiver – notre responsabilité est de rappeler les règles de bonne conduite pour nous inscrire dans le long terme.

Impossible de survivre dans un milieu de plus en plus hostile ?
Si on continue comme ça, c’est no future. La mairie de Paris a été très claire et la capitale est une vitrine en France et à l’international. Encore une fois, rien ne nous préparait à une croissance aussi rapide. Dès l’automne 2018, soit trois mois après notre arrivée à Paris, nous avons tenté de sensibiliser nos utilisateurs aux règles de bon sens, mais cela n’a pas suffi. Et comme nous sommes les plus visibles dans les rues par le nombre [Lime ne communique pas sur le nombre de trottinettes, fabriquées en Chine, actuellement en circulation, NDLR], nous portons la responsabilité de nos concurrents.

Qu’attendez-vous de la LOM ?
Qu’elle mette en place le cadre des opérations pour que chacun soit au courant de ses droits et devoirs. Une fois les règles posées, la relation entre les loueurs de trottinettes électriques et les villes sera gravée dans le marbre. Le but n’est pas de prendre d’assaut le marché, mais d’être acceptables pour continuer à exister.

Les contraintes réglementaires et de régulation qui attendent le free-floating deviennent-elles un argument concurrentiel pour Lime qui vise l’hégémonie sur le marché français ?
Oui, s’il devait n’en rester qu’un, ce serait Lime! Préserver notre domination sur le marché français, c’est mon boulot. Aujourd’hui, personne d’autre ne peut se permettre d’apposer 500 affiches sur les Abribus pour dire « Trottinettes de m… ». Mais nous avons conscience que cela ne peut pas suffire, on veut aller plus loin en accompagnant les utilisateurs sur les règles de circulation et de stationnement sur des emplacements dédiés – près des arceaux à vélos, scooters, motos, entre deux voitures, etc. Nous avons recruté 50 personnes pour déplacer les trottinettes mal garées, ouvert un site pour signaler les abus, nous ouvrons des juice bars pour recharger les batteries dans les superettes Franprix, recyclons à 77% nos batteries, achetons l’électricité auprès d’un fournisseur d’énergie verte, Planete.oui, etc.

A quel mode de transport avez-vous pris des parts de marché ?
Le sondage commandé à Odoxa et réalisé en Ile-de-France en avril dernier, montre que la trottinette a pris des parts modales sur la voiture en ville : 59% des trotteurs ont réduit leur déplacement en voiture. Il montre aussi que c’est un usage intermodal : pour le premier et le dernier kilomètre.

C’est aussi le dernier mètre aussi dans les couloirs de métro…
Dorénavant, toutes les gares, les stations de métro et tous les parcs de Paris sont en zone rouge, ce qui signifie que si  l’on entre dans l’enceinte du métro avec sa Lime, le compteur continue à tourner. C’est dissuasif.

Quelles leçons avez-vous tiré de l’aventure malheureuse de Gobee.bike que vous dirigiez en France et qui a jeté l’éponge en Europe et à Hongkong, sa ville d’origine ?
Qu’il ne faut pas viser le volume avant de comprendre les marchés.

Propos recueillis par N. A.


Lime en France

  • Présent à Paris depuis juin 2018, également présent à Marseille et Bordeaux qui vient d’autoriser l’opérateur après la signature d’une « charte d’engagements ».
  • Plus de dix millions de trajets
  • 960 000 utilisateurs uniques à Paris, 1,2 million en France
  • 12 minutes de trajet moyen en France
  • 350 employés en France

 

Ewa

Reprise du match train-avion avec le débat sur la loi Mobilités

tgv avion

Le sujet est parti de Suède fin 2018 avec le mouvement « Honte de prendre l’avion » visant à privilégier le train sur des trajets de courte et moyenne distance (lire notre précédent article) ou bien les trains de nuit pour la longue distance.

Il a rebondi pendant la campagne des Européennes de mai dernier, plusieurs listes (La République en marche, Europe Ecologie-Les Verts, France insoumise, PS-Place publique) souhaitant instaurer une taxe sur le kérosène pour financer les investissements en faveur de la transition écologique.

Cette petite musique retentit de plus belle aujourd’hui en France à l’occasion de l’examen de la loi d’orientation sur les mobilités (LOM) à l’Assemblée nationale, qui a démarré hier en séance publique. Dès le 20 mai, un amendement avait été adopté en commission fléchant le surplus des recettes de la « taxe Chirac » (taxe de solidarité sur les billets d’avion pour financer les pays en voie de développement, environ 30 millions d’euros en 2018) vers l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) . Ce qui ne suffira pas aux yeux du président de l’Agence, Christophe Béchu, qui milite pour avoir une part de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques – relire son interview).

Interdire les vols intérieurs quand le train est compétitif

Une nouvelle salve est intervenue le 31 mai, tirée par plusieurs députés, l’insoumis François Ruffin, le socialiste Dominique Potier, Delphine Batho, ex-ministre socialiste de l’Ecologie, le marcheur Sébastien Nadot et le communiste Sébastien Jumel : ils ont déposé des amendements pour modifier le texte de la LOM et privilégier le train à l’avion sur des trajets domestiques, jugés trop polluants. « Selon l’écocalculateur de la direction de l’Aviation civile, un aller-retour Paris – Marseille en avion émet 195 kg de CO2 par passager. Ce même aller-retour effectué en TGV en émet 4,14, soit près de 50 fois moins », défend François Ruffin sur son site.

Le texte propose notamment d’interdire les vols intérieurs sur un parcours réalisable en train et qui dure jusqu’à 2 heures 30 de plus que le même trajet en avion. Bref, lorsque le train reste compétitif puisque la plupart du temps, il achemine les voyageurs de centre-ville en centre-ville et leur épargne les temps de trajets pour aller et repartir de l’aéroport. « Une proposition démago qui risque d’affaiblir l’attractivité économique de certains territoires », a jugé ce matin sur France Inter, la députée RN de l’Hérault, Emmanuelle Ménard, en prenant l’exemple de Perpignan relié à Paris en cinq heures de TGV.

Pour Zivka Park, députée LREM d’Essonne et co-rapporteure de la LOM, le report des passagers aériens vers le train se fait naturellement lorsque c’est pertinent : « Sur la liaison Paris-Bordeaux en 2h, l’avion a perdu 40% de parts de marché », a-t’elle illustré lors d’un point presse le 4 juin, prônant « la complémentarité plutôt que l’interdiction ».

Permis d’émissions de CO2

Jean-Louis Fugit, également co-rapporteur de la LOM, a voulu rappeler que le transport aérien « représente 2% des émissions de CO2 en France ». Et 3,2% en Europe. C’est vrai… si l’on déduit les compensations payées par les compagnies aériennes dans le cadre du système européen de permis d’émissions (ETS) pour réduire leur impact environnemental. Le rapport environnemental sur le transport aérien en Europe, réalisé par l’Agence européenne de sécurité aérienne, l’Agence de l’environnement et Eurocontrol et publié début 2019, indique que les émissions CO2 dans le ciel européen ont augmenté de 10 % de 2014 à 2017, et que compte tenu de la croissance du trafic, elles devraient bondir d’au moins 16 % d’ici à 2040.

Aux yeux d’Air France, une taxation au niveau national serait contre-productive et aurait des conséquences négatives sur la compétitivité du pavillon français sans réduire l’impact environnemental du transport aérien.

Trains de nuit

Les mêmes députés défendent aussi la réouverture de trains de nuit. Un amendement en ce sens a déjà été adopté le 23 mai en commission, et demande au gouvernement d’étudier le développement de nouvelles lignes de train de nuit.

Le débat à l’Assemblée doit se poursuivre pendant deux semaines, en vue d’une adoption définitive de la LOM en juillet. De son côté, le gouvernement a appris la leçon des élections européennes et cherche à verdir ses actions : il abordera le projet de taxe européenne du transport aérien dès le 6 juin en conseil des ministres européens à Luxembourg.

Nathalie Arensonas

Ewa

Les autocaristes embarquent BlaBlaCar à bord

BlaBlaCar _FNTV

Signe des temps, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) qui regroupait historiquement les entreprises de transport par autocar a décidé d’ouvrir ses rangs aux acteurs du covoiturage : BlaBlaCar, Klaxit et Ecov. Actifs sur le marché du court-voiturage (domicile – travail), ils cherchent visiblement à s’appuyer sur l’expérience de la FNTV en matière de contractualisation avec les régions qui organisent (et subventionnent) ce mode de déplacements.

Les cars Macron aussi

Ils sont logés dans une nouvelle structure appelée FNTV Nouvelles Mobilités destinée à accueillir également les opérateurs des « autocars Macron » : FlixBus, Isiline-Euroline (en passe d’être racheté par FlixBus) et BlaBlaBus, la nouvelle marque de Ouibus puisque la pépite de Frédéric Mazella a racheté la filiale routière de la SNCF.

Et les VTC ?

FNTV Nouvelles Mobilités accueillera aussi les entreprises qui assurent « des services de transport par véhicule de moins de 10 places », indique la fédération dans un communiqué. « Pas les VTC à ce stade », précise Ingrid Mareschal, déléguée générale de la FNTV. « Il s’agit d’opérateurs de transport à la demande, de personnes à mobilité réduite, etc. Nous restons le représentant des acteurs de transport collectif interurbain », précise-t-elle.

Pourtant, le projet de loi Mobilités (LOM) qui arrive à l’Assemblée nationale le 3 juin cherche à assouplir les contraintes qui pèsent sur les VTC, notamment l’autorisation d’expérimenter le covoiturage conventionné en zone rurale. Des taxis au lieu des minibus à la demande, subventionnés par les collectivités locales, autorités organisatrices des transports ?

N. A.

Ewa

Herrenknecht, l’européen qui construit presque tous les tunneliers du Grand Paris

Tunnelier Herrenknecht

« Les Chinois ont acheté tous les concurrents et je reste le dernier en Europe ! » Fondateur de l’entreprise qui fournit tous les tunneliers du chantier du Grand Paris Express sauf deux, l’ingénieur Martin Herrenknecht est un Européen convaincu, qui se présente ainsi, dans leur langue, à ses visiteurs français. Il faut dire que Schwanau, le village allemand où le leader mondial des tunneliers a son siège et son usine, est à proximité immédiate du Rhin et de l’Alsace. Et sur les 5 000 employés du site, 165 sont français.

L’entreprise dont le chiffre d’affaires annuel mondial atteint 1,3 milliard d’euros, réalise plus de 45 millions d’euros par an de CA avec ses fournisseurs en France (SMI Drulingen, SKF, Schneider Electric, Ferry Capitain). En quatre décennies, Herrenknecht s’est enrichi de filiales, certaines françaises, dont l’activité est complémentaire de la maison mère : Formwork (voussoirs), VMT (mesures), H+E Logistik (convoyeurs), Global Tunnelling Experts (main-d’œuvre), TMS (au Pouzin, près de Valence, spécialiste des trains sur pneus racheté en 2010) et MSD (constructions métalliques, racheté dans les années 1990).

Chaque machine est unique

Au total, Herrenknecht produit une soixantaine de machines par an pour les plus grands chantiers du monde (Bosphore, Gothard, Grand Paris Express…), dont 35-40 à Schwanau… et le reste en Chine, à Guangzhou. Une condition nécessaire pour être présent et concurrentiel sur le marché chinois, qui facilite également le transport des tunneliers vers les clients de la région (Kuala Lumpur, Singapour, Hongkong, ­Perth…) Chaque machine est unique, sur mesure, mais on peut réutiliser un tunnelier à condition que le terrain et les dimensions des accès soient les mêmes, voire en modifiant le diamètre. Actuellement, le record du monde est de 17,60 m, à Hongkong (Chep Lap Kok), mais un tunnelier de 19 m de diamètre est à l’étude pour Saint-Pétersbourg.

100 voyages en camions pour transporter un tunnelier

La France, où Herrenknecht a remporté son premier contrat en 1985, est un marché important, qui présente l’avantage supplémentaire d’être géographiquement proche, ce qui est appréciable quand on sait qu’un tunnelier comme ceux du Grand Paris Express fait plus de 100 m de long, pour un diamètre approchant les 10 m (8,8 m à 9,83 m pour être précis). Ces « trains-usines » géants, qui sont montés une première fois à Schwanau et dont le fonctionnement est testé sur place, y compris la mise en mouvement de la roue de coupe frontale, sont ensuite démontés et transportés en une centaine de voyages en camion jusqu’au chantier où ils seront ensuite mis en œuvre. C’est ainsi que depuis trois décennies, les tunneliers Herrenknecht se sont illustrés à Strasbourg (passage du tram sous la gare), pour le métro de Lyon, le bouclage de l’A86 à l’ouest de Paris, la ligne B du métro de Toulouse, le tunnel de Saverne sur la LGV Est-européenne, le tunnel sous Nice pour la ligne T2 du tramway, qui doit ouvrir dans les prochains mois, ou encore le métro de Rennes. Mais il n’y a pas que les infrastructures de transport : en France, les machines Herrenknecht ont aussi été utilisées dans d’autres forages, y compris pour la géothermie, en Alsace.

Le Grand Paris Express, plus grand projet d’Herrenknecht

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Maquettes des tunneliers Herrenknecht pour le Grand Paris Express.

Toujours est-il que parmi les contrats français, le Grand Paris Express, sur le chantier duquel quatre tunneliers sont actuellement en service, revêt une importance particulière, avec 16 boucliers à pression de terre (EPB, pour les lignes 15 Sud, 14 Sud et 16, en début d’assemblage) et trois tunneliers à densité variable (ligne 15 Sud). C’est ainsi que Martin Herrenknecht a dit « Merci Monsieur Dallard et la SGP, c’est notre plus grand projet », au patron du futur métro, lors de sa visite du 20 mai. Le marché est de taille, avec un total atteignant quelque 300 millions d’euros pour la période 2017-2020 (soit 20 millions d’euros par tunnelier, en ordre de grandeur). Ceci dit, le client n’est pas directement la Société du Grand Paris, maître d’ouvrage, mais les entreprises de BTP ou groupements attributaires des lots (Vinci Construction, Eiffage GC, NGE GC, Bouygues TP dans le groupement Horizon…). Et malgré cette belle référence, mise en évidence dans le showroom de l’usine de Schwanau par force maquettes de tunneliers et cartes interactives des lignes du Grand Paris Express, Martin Herrenknecht ne décolère pas au sujet des deux tunneliers qui lui ont échappé : pour lui, les concurrents chinois ont fait du dumping pour l’emporter.

P. L.

Ewa

Des voies dédiées aux bus et aux covoitureurs avant la disparition du périphérique parisien ?

Anne Hidalgo

Le lieu choisi par la Mission d’information et d’évaluation (MIE) pour remettre le 28 mai à Anne Hidalgo son rapport sur l’avenir du Périphérique n’a pas été laissé au hasard : un cinéma multiplexe situé porte des Lilas, sur la dalle qui recouvre justement cette autoroute urbaine de 35 kilomètres, empruntée quotidiennement par plus d’un million de véhicules et qui appartient à la Ville de Paris.

Le même jour, s’ouvrait au tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) un procès contre l’Etat intenté par une mère et sa fille confrontées à des pathologies respiratoires qu’elles imputent à la pollution de l’air. Ces deux ex-riveraines du Périphérique l’accusent de « carence fautive ».

Réduire la vitesse à 50 km/h

Parmi les propositions drastiques présentées aux élus parisiens et de la proche couronne pour transformer le Périph’ en « boulevard urbain » dès 2024 (l’année des JO) puis le rayer de la carte à un horizon lointain, figurent des mesures que la maire de la capitale va présenter au prochain conseil de Paris, le 11 juin :

  • vitesse abaissée à 50 km/h (contre 70 km/h aujourd’hui) pour fluidifier le trafic,
  • interdiction des poids lourds en transit ,
  • chaussée réduite à 2 x 3 voies (contre 4 ou 5 actuellement),
  • une voie de circulation réservée aux transports en commun, au covoiturage, aux véhicules électriques et de secours (mesure déjà votée pour les véhicules des sportifs et des journalistes pendant les JO de 2024),
  • la végétalisation des parois et murs antibruit,
  • des écrans d’information sur le niveau de pollution autour du périphérique,
  • une nouvelle gouvernance de cette autoroute urbaine associant les communes riveraines, de la métropole, la Préfecture de Paris et la région.

Jardins suspendus et promenades comme à Séoul

Les élus parisiens réunis dans cette mission, issus de tous les groupes politiques, se sont mis d’accord pour formuler au total une quarantaine de préconisations, avec en point d’orgue final, « à une date non déterminée » : la disparition pure et simple du périphérique pour en faire un « couloir d’aération » avec des promenades et des franchissements piétons, des jardins suspendus, des œuvres d’art dans les souterrains et sur les piliers de soutènements, etc.« Séoul, New York, San Francisco l’ont fait, pourquoi pas nous ? », a lancé Laurence Goldgrab, présidente de la Mission (et du groupe Radical de Gauche, Centre et Indépendants au conseil de Paris) devant les élus de la proche couronne, Anne Hidalgo et des journalistes. « L’objectif, c’est de passer de 80 à 60 décibels sur cette autoroute urbaine, réduire les émissions polluantes qui touchent 100 000 riverains immédiats, 400 000 à distance plus éloignée, et gonfle les chiffres des urgences pédiatriques en lien avec l’asthme (chiffres APHP) », a t’elle poursuivi.

Une fête populaire pour la Nuit Blanche

Les premières mesures (vitesse réduite, voies dédiées) pourraient intervenir rapidement si elles sont adoptées au prochain conseil de Paris. Et pour la prochaine Nuit Blanche, le 5 octobre, une fête populaire sur des portions du périphérique fermées pour l’occasion est en projet. Après la récente proposition de Gaspard Gantzer, autre candidat déclaré aux municipales de mars 2020, de supprimer le Périph’’, cet ouvrage titanesque sorti de terre entre 1956 et 1973 est bien sur l’agenda électoral.


Télécharger le rapport : ici


Nathalie Arensonas

Ewa

Une rame automatique nouvelle génération pour le métro de Lyon

Alstom métro automatique ligne b Lyon

Le Sytral (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise) a présenté ce lundi la future rame MPL16 d’Alstom qui équipera la ligne de métro B de Lyon. Chaque rame longue de 36 mètres comprend deux voitures communicantes avec des entrées élargies permettant d’assurer une meilleure fluidité aux heures de pointe. Prévues pour 325 passagers (dont 64 assis), les rames sans conducteur sont entièrement climatisées, vidéoprotégées et dotées de vingt écrans d’informations dont huit pour la chaîne TV des TCL.

Six rames seront mises en service d’ici fin 2019, puis 16 en 2020 et huit en 2023 lors du prolongement de la ligne B vers Hôpitaux-Sud. Ces 30 rames nouvelle génération écoconçues (LED, récupération d’énergie par freinage, recyclables à 96 %.) représentent un investissement de 140 millions d’euros.

C. F.

Ewa

Une start-up associée à Transdev promet des plans de mobilité en 72 jours

Wever plan de mobilité

Transdev a annoncé le 23 mai son entrée au capital de Wever, une start-up de Sophia-Antipolis, près de Nice, lauréate du Challenge Jeunes Pousses en 2015 pour sa solution de covoiturage communautaire sur les trajets domicile – travail. Cette première réalisation a fait long feu, mais Wever tente aujourd’hui de rebondir en s’appuyant sur l’expérience acquise avec son tableau de bord de la mobilité.

Un logiciel qui répertorie les habitudes de déplacements personnels et réalise des diagnostics de mobilité express pour le compte d’entreprises, de collectivités locales, d’organisateurs de salons, ou même de clubs de foot pour les matchs de ligue, etc. Et préconise des solutions de transport multimodales.

Données anonymisées

Tout passe par un questionnaire sur une plate-forme « WeDiag » qui, comme son nom l’indique, dialogue avec les individus en recueillant leur « expérience personnelle de déplacements via l’application weeverapp ou le portail web, explique Thomas Côte, cofondateur et dirigeant de Wever. L’utilisateur fait son propre diagnostic mobilité et définit son besoin en une minute », poursuit-il. Pour les inciter à participer, des goodies et des bons d’achat négociés avec les enseignes de proximité sont offerts en retour. « Nous avons eu des taux de participation de 75% chez certains clients. »

plan de mobilitéCes données anonymisées sont enrichies (ruptures de charge lors du trajet, impact carbone, ce que la personne serait prête à changer lors de ses déplacements) quasiment en temps réel, puis présentées au client qui dispose alors d’un état des lieux de la mobilité de ses collaborateurs. Tout comme le ferait un cabinet d’étude spécialisé. La différence, c’est le délai : Wever affirme être en mesure de fournir un diagnostic immédiat et surtout, un plan de mobilité en 72 jours.

Au lieu d’un an, en moyenne, dans un schéma classique à partir du calcul des flux. La start-up a une approche inverse puisqu’elle travaille à partir de ce que les gens déclarent et non pas des enquêtes terrain avec comptage des flux de voyageurs.

Partenariat avec Transdev

Les entreprises de la zone d’activité de Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône ont signé pour un plan de déplacement interentreprises. GSF, Amadeus, l’Université Côte d’Azur, l’aéroport de Lyon, le CNRS font aussi partie du portefeuille clients. En août 2018, la RATP et weverapp avaient organisé des navettes à la demande pour rentrer du Festival Aoutside.

Cette solution a aussi séduit Transdev qui a pris 10% du capital de Wever. « Il faut sortir du transport de masse. La donnée pour comprendre les flux ne suffit pas, nous avons besoin d’avoir une connaissance plus fine des clients », reprend Hubert Joseph Antoine, le directeur stratégie de l’opérateur de transport qui ne fait pas que prendre des parts mais veut visiblement s’impliquer dans le développement stratégique commercial de la jeune pousse. Ensemble, ils ont remporté un appel d’offres modeste à Manosque.

Le business model de Wever qui affiche 200 000 euros de chiffre d’affaires en 2018 ? Une licence pluriannuelle SaaS – Software as a Service, modèle de distribution de logiciel au sein duquel un fournisseur tiers héberge les applications et les rend disponibles pour ses clients par l’intermédiaire d’internet –, dont le coût diffère selon la taille de l’entreprise ou de la collectivité. A laquelle vient s’ajouter une commission perçue auprès des prestataires de mobilité (transport public, covoiturage, VTC, trottinettes, vélos, etc.).

N. A.