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Ewa

Le Sénat très remonté contre la loi Mobilités

Maurey_Mandelli-Senat

 Au pas de course ! Il n’aura pas fallu plus d’une journée à la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable du Sénat pour examiner les 620 amendements du projet de loi d’orientation des mobilités (LOM). Et en retenir 240, dont 150 déposés par le rapporteur du texte, Didier Mandelli (LR). Le 6 mars à 17h30, c’était bouclé.

Comme l’on pouvait s’y attendre, le volet financement est au cœur du texte qui sera examiné en séance plénière de la Chambre haute, du 19 mars au 2 avril. « C’est un projet de loi qui a des objectifs louables mais qui arrive (devant les parlementaires, NDLR) avec des lacunes incroyables : il a été préparé depuis bientôt un an, or il n’a pas de volet financier réellement établi pour les infrastructures. C’est inimaginable ! », s’est emporté le sénateur centriste Hervé Maurey, président de la commission, lors d’un point presse jeudi 7 mars. Dont acte : la commission consacre les objectifs, les dépenses et le contrôle de la programmation en ouverture du projet de loi, chassant la gouvernance de la mobilité un peu plus bas. « Tous les autres éléments de la LOM découlent du financement », justifie Didier Mandelli (LR), rapporteur du texte au Sénat qui, moqueur, se demande « où sont les outils et l’argent pour les acheter ? » Référence aux propos de la ministre des Transports sur la loi mobilités : « Une boîte à outils au service des territoires », a coutume de dire Elisabeth Borne.

Un budget et une trajectoire financière pérennes de l’Agence de financement des infrastructures de France (Afitf), c’est le cap tenu par Didier Mandelli depuis qu’il a été nommé rapporteur fin novembre 2018. Si le Vendéen n’a pas défendu le péage urbain – inversé ou classique –, encore moins la vignette poids lourd comme pistes de financement des grands projets d’infrastructures de transport, il a obtenu l’unanimité des membres de la commission, tous groupes confondus, pour faire approuver l’amendement sanctuarisant les ressources de l’Afitf. Comment ? En fléchant vers l’Agence l’intégralité des recettes issues de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) prévue dans la loi de finances pour 2019 (+2 centimes pour les voitures, +4 centimes pour les poids lourds). Soit 1,2 milliard d’euros. « Halte au hold-up de Bercy ! », a lancé Hervé Maurey qui décrie l’idée que l’Agence soit soumise aux aléas des recettes des amendes des radars.

Autre piste de financement retenue par amendement : affecter une part du produit des certificats d’économie d’énergie, « dispositif opaque », selon Hervé Maurey, mais qui pourrait rapporter un milliard d’euros aux mobilités propres.

Dans la même veine, le Conseil d’orientation des infrastructures (COI), présidé par l’ancien député PS Philippe Duron, est ressuscité. Cette commission d’experts chargée de proposer une stratégie au gouvernement en matière d’investissements n’était pas inscrite dans le projet de loi du gouvernement.

Toujours au chapitre du financement, pour les collectivités locales cette fois, l’amendement visant à « faire sauter le verrou » du versement mobilité (ex-versement transport) a été adopté en commission : cette taxe versée par les entreprises de plus 11 salariés et qui finance 48 % des transports publics réguliers, s’appliquerait aussi aux transports non réguliers, avec un taux minoré à 0,3 %. L’objectif est de permettre aux collectivités de financer des solutions de mobilité (covoiturage organisé, transport à la demande, etc.) dans les zones rurales. Un amendement propose aussi d’attribuer une part du produit de la TICPE (elle rapporte 37 milliards d’euros par an) au financement de la mobilité dans les territoires ruraux « dont les ressources sont insuffisantes ». Objectif, lutter contre la voiture comme seule solution pour se déplacer quand on vit à la campagne.

Les sénateurs envisagent un cumul du forfait mobilité durable (400 euros par an, pour l’heure sur la base du volontariat des entreprises) avec l’indemnité kilométrique vélo.

Gouvernance, passages à niveau, petites lignes

Concernant le transfert de la compétence mobilité aux régions si les intercommunalités ne veulent pas l’assumer, un amendement envisage de décaler de six mois la date butoir pour se décider (31 mars 2021) avec un transfert effectif aux régions le 1er juillet 2021. Les contrats opérationnels de mobilité supprimés en réunion interministérielle font leur retour. Ils ont pour objectif d’articuler les politiques et de mutualiser l’offre de transport des régions avec celle des autres autorités organisatrices de mobilité. Ces contrats seraient signés par les membres des « comités de partenaires », coprésidés par la région et le département qui réuniraient les intercommunalités, les syndicats mixtes et les acteurs de l’emploi et du social. Ces comités devront être consultés avant toute évolution importante de l’offre de transport, des tarifs et du taux du versement mobilité.

Enfin, à l’initiative de Jean Sol, sénateur des Pyrénées-Orientales où s’était produit fin 2017 un accident mortel au passage à niveau de Millas, plusieurs amendements ont été adoptés pour renforcer la sécurité des passages à niveau. Les amendements relatifs au transfert des petites lignes ferroviaires aux régions n’ont pas été retenus par la commission, les sénateurs invoquant l’article 40 de la Constitution (aggravation des charges pour les collectivités).

Après l’examen en séance plénière au Sénat jusqu’à début avril, le projet de LOM sera devant l’Assemblée nationale en juin, en vue d’une adoption à l’été.

N. A.

Ewa

Descente au cœur du futur Grand Paris Express

gare grand paris express Villejuif-institut gustave roussy

Encore combien d’années ? On a beau désespérer du calendrier hasardeux du métro automatique Grand Paris Express qui ne sera pas au rendez-vous des JO de 2024, une chose est sûre, au fond du gigantesque cratère de 53 mètres de profondeur, au pied de l’Institut de lutte contre le cancer Gustave-Roussy (IGR), la centaine d’ouvriers, les hydrofraises, les pelleteuses, et autres engins de creusement mettent du cœur à l’ouvrage sur le chantier phénoménal de la future gare de Villejuif-IGR sur la ligne 15 Sud. Si tout va bien, elle sera en service en 2025 (voir le tracé).

En activité 24h/24h, le chantier a déjà produit 600 000 m3 de déblais acheminés par une route spécifique, vers l’autoroute A6. Sur ce site où se croiseront la ligne 15 Sud et la ligne 14 de la RATP, les amorces sont faites pour que le futur tunnelier qui creusera le prolongement sud de la ligne 14 entre Olympiades et l’aéroport d’Orly entre en action. On n’ose pas donner de date, mais le calendrier est fixé aux JO de 2024 pour relier au final Saint-Denis-Pleyel à l’aéroport d’Orly.

Au fond de ce puits de 63 mètres de diamètre, la statuette de sainte Barbe, patronne des mineurs et des travailleurs souterrains, est déjà en place, prête à protéger les pilotes des deux tunneliers qui se croiseront dans l’une des gares les plus profondes du Grand Paris Express (GPE), dessinée par l’architecte Dominique Perrault. Tous les deux attendent encore leur nom de baptême. Celui de la ligne 14 œuvrera fin 2019. Une quinzaine de mètres plus bas, c’est le tunnelier de la ligne 15 Sud qui déploiera ses mâchoires début 2020, en provenance de la gare d’Arcueil-Cachan où il est en cours de montage, à ciel ouvert.

Le bout du tunnel ?

« Nous avons aménagé une passerelle piétonne au-dessus du puits de départ afin que les Cachanais puissent voir le tunnelier dont la roue de coupe est déjà en place, avant qu’il parte à l’assaut des 3,4 km de tunnel entre Cachan et Villejuif-IGR », explique Jack Royer, chef de projet à la Société du Grand Paris, pour le secteur Bagneux-Cachan. Une manière de faire patienter jusqu’à mi-2025 les riverains qui endurent de lourds travaux de génie civil depuis leur démarrage en 2015, dans cette commune du Val-de-Marne déjà desservie par le RER B. « Avec le GPE, ils pourront dans six ans rejoindre rapidement l’ouest de la capitale sans passer par Paris », avance Jack Royer. Et si tout va bien, la Défense en 2030 (les travaux ne sont pas encore lancés pour le tronçon entre Pont-de-Sèvres et La Défense).

tunnelier arcueil-cachan grand pars express
Puits de départ du tunnelier à Arcueil-Cachan.
Sur le site de la future gare d’Arcueil-Cachan, située trois kilomètres au sud de la porte d’Orléans, dans une zone dense en fort développement démographique, on découvre deux chantiers en un : le puits de départ du tunnelier et les travaux de génie civil qui façonnent la « boîte » de la gare. Les parois moulées(1) sont achevées depuis fin 2018, la fin du génie civil est prévue pour 2021 juste avant que ne démarre la construction des équipements de la gare (ascenseurs, escaliers mécaniques, voies) construite sur quatre niveaux souterrains.

Le RER B et le Grand Paris Express y seront interconnectés, ce sera l’une des plus fréquentées de la ligne 15 Sud, avec 95 000 voyages par jour selon les estimations de la SGP. Une fois construite, la gare conçue par l’atelier Ar-thème accueillera un immeuble de bureaux de six étages, projet de la SGP et de la ville de Cachan. En attendant, c’est l’état-major de Vinci Construction, attributaire de la ligne 15 Sud entre Fort-d’Issy et Villejuif et de la ligne 14 Sud (Olympiades – aéroport d’Orly) qui est installé sur la base-vie de ce chantier titanesque.

Les riverains commenceront à apercevoir le bout du tunnel avec les premiers travaux de terrassement prévus au printemps 2019, suivis de la pose des appuis définitifs du tablier du RER B, la gare du Grand Paris étant construite sous le viaduc du RER.

 

Sainte-Monique, priez pour eux

chanatier de la gare de Bagneux grand paris express
Travaux de génie civil pour la future gare de Bagneux.

A Bagneux, les dizaines de milliers d’habitants des barres HLM qui encerclent la future gare du Grand Paris Express, située Rond-Point des Martyrs, en sont encore loin. Ils voient le ballet incessant des grues devant leurs fenêtres et doivent composer depuis 2015 avec les travaux de la ligne 15 Sud, mais aussi du prolongement de la ligne 4 du métro, depuis Montrouge. La tour Pasteur et ses 15 étages de logements ainsi que ses commerces ont été détruits il y a quatre ans pour accueillir la base-vie du génie civil de la gare. Coincée entre la route et le chantier en activité permanente, l’église Sainte Monique est comme écrasée. « Le curé nous a demandé d’améliorer la signalétique pour rendre l’église plus visible », confie un représentant de la Société du Grand Paris. Les fidèles manquent à l’appel.

Ici quatre chantiers cohabitent : celui de la ligne 4 de la RATP, celui du tunnelier du Grand Paris Express, celui de la gare de Bagneux, et enfin, les travaux du projet de l’écoquartier Victor Hugo. A 150 mètres du rond-point des Martyrs, de son église et des HLM, le tunnelier Ellen (du nom de la navigatrice Ellen Mac Arthur) a commencé à creuser depuis le puits Robespierre de Bagneux vers Arcueil-Cachan le 14 février dernier. « Dans un mois [début avril, NDLR], Ellen atteindra le tympan Est de la gare de Bagneux pour ensuite la traverser et passer sous l’ouvrage de la ligne 4 du métro en juin 2019 », explique Jack Royer. Comme la navigatrice, le tunnelier poursuivra ensuite sa course en solitaire jusqu’à la gare d’Issy-Vanves-Clamart, à raison de 16 mètres par jour, soit quatre kilomètres en 16 mois. Dès mi-2021, les habitants de cette partie désolée de Bagneux, dans les quartiers nord de la commune des Hauts-de-Seine, seront reliés à Paris par le métro.

Il leur faudra attendre 2025 pour emprunter le Grand Paris Express. Si la « gare monument » conçue par l’atelier Barani (trois niveaux, 120 mètres de long, 28 de large, les quais à 33 mètres de profondeur), dimensionnée pour accueillir 60 000 voyages/jour, a vu ses parois moulées posées fin 2018, le terrassement de la « boîte » de la gare doit démarrer en avril. La gare sera prête fin 2024 selon les prévisions de la SGP, mais les habitants de Bagneux devront attendre 2025 pour l’emprunter, le temps que les autres stations du tronçon sud du Grand Paris Express soient elles aussi livrées.

Nathalie Arensonas

(1) les parois moulées permettent de faire l’entourage des « boîtes » des gares

Ligne 15 Sud : de Pont de Sèvres à Noisy-Champs
Date prévisionnelle de mise en service : mi-2025
33 km
22 communes desservies (plus d’un million d’habitants)
250 000 à 350 000 voyageurs à l’heure de pointe du matin
16 gares reliées en 37 minutes, interconnectées avec des lignes de RER, métro, tramway et/ou transports en commun en site propre.

Attributaires des lots de génie civil :

Gare Fort-d’Issy-Vanves-Clamart (exclue) et la gare Villejuif-Louis-Aragon (inclue) : Vinci Construction, Spie Batignolles TPCI, Dodin Campenon Bernard, Spie Fondations et Botte Fondations

Gare de Fort-d’Issy-Vanves-Clamart : Bouygues Travaux Publics (mandataire solidaire) et trois filiales du groupe Soletanche Bachy

Réalisation du tunnel foré entre les Noisy-Champs et Bry-Villiers-Champigny : groupement Alliance, composé de Demathieu Bard Construction (mandataire), NGE Génie Civil, GTS, Guintoli, Impresa Pizzarotti, Implénia, Franki Foundations Belgium et Atlas Fondation

Arrière-gare de Noisy-Champs, à la jonction des lignes 15 Sud et 16 : groupement constitué des entreprises Parenge, Dacquin parois moulées et Léon Grosse TP (mandataire du groupement)

Tronçon T2A entre les gares Villejuif-Louis-Aragon et Créteil-l’Echat : groupement constitué de Bouygues Travaux Publics, en qualité de mandataire solidaire, et de : Soletanche Bachy France, Soletanche Bachy Tunnels, de Bessac et de Sade.


Les étapes de construction d’une gare du Grand Paris express : visionner la vidéo (source: SGP)

Ewa

La montée en puissance de SNCF Réseau

Patrick Jeantet, SNCF Réseau

SNCF qui doit devenir un groupe plus unifié est en train de mettre en place son futur schéma de fonctionnement dans lequel les trois Epic devraient laisser la place à sept sociétés anonymes. Avec SNCF Réseau comme pivot du système. Interview de Patrick Jeantet, son pdg

Ville, Rail & Transports. SNCF Réseau devient le pivot du système, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Patrick Jeantet. Aux côtés des autorités organisatrices et des entreprises ferroviaires, qui restent maîtres de leurs plans de transport et de leurs relations commerciales, SNCF Réseau sera le seul acteur doté d’une vision globale et de tous les leviers pour agir. Dans le détail, SNCF Réseau est d’une part chargé d’étendre et de rénover le réseau. Cette fonction va changer radicalement car nous sommes en train de vivre une véritable révolution industrielle. Le système ferroviaire a déjà connu une première révolution avec l’électrification, une deuxième avec l’arrivée du TGV et il y en a une qui arrive désormais avec l’automatisation.

La performance va être considérablement renforcée, même si cette évolution va prendre du temps du fait de la complexité ferroviaire. Par exemple lorsque Nexteo sera mis en place sur la ligne E, les ordres d’accélération ou de freinage seront donnés de façon automatique dans la partie centrale de la ligne. On pourra ainsi rapprocher les trains entre eux et donc gagner en capacité, et la qualité de service sera de plus bien meilleure. Et encore davantage le jour où on arrivera au tout-automatique.

Tout le système ferroviaire est appelé à basculer : l’infrastructure mais aussi les trains. Demain, les futurs matériels seront automatisés, donc ils seront plus simples à faire rouler et moins chers. Notre premier rôle consiste à piloter tout cela.

Lire la suite de l’interview et l’enquête sur SNCF Réseau dans notre numéro de mars 2019

 

(suite…)

Ewa

Networking au féminin dans les transports

Réseaux féminins transports

8 mars, Journée internationale des droits de femmes. A cette occasion, nous avons mené l’enquête sur la mixité hommes-femmes et les réseaux féminins dans le secteur des transports.

Première constatation, la proportion d’hommes aux manettes est écrasante… sauf à la RATP qui affiche une belle parité. Peu à peu, les barrières tombent. 
Des associations et des réseaux de femmes veulent 
y contribuer.

Ville, Rail & Transports prend sa part de critiques, lorsque notre magazine organise des tables rondes qui manquent de mixité. Une situation qui reflète la réalité des entreprises du secteur, où les chiffres sont souvent sans appel : sur les quelque 150 000 personnes qui travaillent à la SNCF, la proportion hommes-femmes est sans appel : 80 %-20 %. Au comité exécutif (comex), centre névralgique de décision, on ne compte qu’une femme (Agnès Ogier tout récemment nommée) sur les 12 membres de l’Epic de tête (mais un peu plus à SNCF Mobilités et à SNCF Réseau).

Keolis ou Transdev ne font pas mieux : deux femmes seulement sur neuf membres siègent au comex de la filiale de transport public de la SNCF, une seule sur dix au comex de son concurrent. Dans cet univers uniformément masculin, une entreprise sort du lot : la RATP, présidée par Catherine Guillouard, affiche une belle parité dans son équipe dirigeante.

Lire la suite de l’enquête dans le numéro de mars de Ville, Rail & Transports

 

 

Ewa

IBM, la SNCF et le lanceur d’alerte, une affaire qui n’en finit plus

Denis Breteau, 53 ans, est sans doute le dernier cheminot licencié de 2018, « radié des cadres » (l’équivalent du licenciement pour faute dans le secteur public), après 19 ans dans l’entreprise dont 14 au service des achats. Le 26 décembre 2018, l’ingénieur de e.SNCF, direction numérique logée à l’Epic de tête SNCF, recevait sa lettre de radiation signée de Benoit Tiers, directeur général de e.SNCF. Assortie d’une notification de sanction. Raison officielle du licenciement, « son refus répété d’accepter les postes proposés par sa hiérarchie, depuis sa mutation des achats vers e.SNCF ». En réalité, les relations étaient très tendues depuis 2010 entre l’ex-acheteur de la SNCF et sa hiérarchie, depuis qu’il avait alerté, puis dénoncé, ses supérieurs sur la manière dont étaient passés certains contrats informatiques.

« Denis Breteau avait quitté en avril 2016 la direction des achats contre laquelle il avait porté des accusations de harcèlement, pour être rattaché aux services informatiques (…) Responsable d’un projet de développement d’une application destinée à la gestion RH, il a bénéficié à l’occasion de cette affectation d’une promotion (…) Il a toujours refusé de s’impliquer dans ce processus de reclassement », indique la SNCF que nous avons interrogée. Denis Breteau, lui, a vécu les choses très différemment : « J’ai été nommé responsable d’une application de gestion des contrats d’intérim, « BAPS », abandonnée trois mois après mon arrivée. Je n’avais plus rien à faire, j’étais au placard, on brisait ma carrière ».

Renvoi d’ascenseur à IBM ?

A partir de juillet 2017, il n’avait plus aucune mission, à tel point qu’il restait chez lui. La direction l’oriente alors à l’Espace initiatives mobilité (EIM), cellule de reclassement interne. « Un Pôle Emploi interne à la SNCF, un mouroir !, selon Jean-René Delepine, du syndicat Sud Rail, membre du conseil d’administration de SNCF Réseau et défenseur de Denis Breteau. Il y a des milliers de cheminots à l’EIM, des pauvres hères qui ne sont plus employables ! », ajoute le syndicaliste. « Entre juillet 2017 et août 2018, quatre propositions de postes ont été faites à M. Breteau : deux sur Lyon, deux sur Paris avec des possibilités de télétravail (il habite Valence, NDLR). Il a refusé toutes ces propositions », indique un porte-parole de l’entreprise dans une réponse écrite à nos questions. « A Paris, on me proposait de m’occuper de la mise en cohérence de la politique RH, alors que je suis ingénieur informaticien. Quant aux deux postes à Lyon, ils étaient à la direction des achats, sous les ordres de ceux dont j’avais dénoncés les agissements dans l’affaire IBM, il y avait risque de harcèlement« , rétorque Denis Breteau. Ce que SNCF conteste.

L’affaire IBM ? Selon l’ancien acheteur, père de cinq enfants, il paierait le fait d’avoir dénoncé certaines passations de contrats ou des appels d’offres qu’il jugeait biaisés, car « saucissonnés », et dont aurait bénéficié le groupe informatique IBM. C’est à ce moment là que les ennuis commencent pour Denis Breteau. Une affaire complexe qui remonte à 2010, et pour laquelle la direction de la SNCF dément tout lien direct avec le licenciement de son agent. En résumé, la SNCF réfute toute volonté de représailles, et conteste les faits allégués.

Rappel des faits. En 2010, la SNCF avait créé une filiale, Stelsia, qui passait certains contrats de prestations informatiques de gré à gré avec IBM. La SNCF est pourtant soumise aux procédures de la commande publique qui l’oblige à organiser des appels d’offres, et interdit le « saucissonnage », qui consiste à ficeler des contrats d’un montant inférieur à 1,5 million d’euros, seuil au-delà duquel tout marché doit faire l’objet d’un appel d’offres. « Ces pratiques existaient, quant à Stelsia, il s’agissait d’une société écran pour détourner les règles européennes des marchés publics », indique Denis Breteau. « L’ensemble des marchés avec IBM, qui remontent à plus de dix ans, est en règle. Tant les contrôles indépendants, externe (mission de contrôle de Bercy dirigée à l’époque par Noël de Saint-Pulgent, NDLR) et interne, que la Commission des marchés de SNCF n’ont relevé aucune irrégularité », se défend la SNCF pour qui Stelsia était une « petite » filiale (558 M€ de chiffre d’affaires en 2016, source Infogreffe), dissoute en 2017 et « qui ne représentait qu’une part infime des achats de SNCF » (14 milliards d’euros, dont environ un milliard pour les produits et services informatiques, selon une source proche du dossier). Denis Breteau avait porté plainte contre X en 2012 devant le Parquet de Lyon pour infraction financière et pour harcèlement. Classement sans suite, les juges estiment que M. Breteau n’avait pas d’intérêt personnel à agir.

Sans suite, c’est aussi comme cela que ses supérieurs hiérarchiques lui auraient demandé de classer un certain nombre d’appels d’offres informatiques, « pour ensuite passer des marchés de gré à gré avec IBM pour du matériel ou des services dont on n’avait pas forcément besoin ou que l’on payait deux à trois fois plus cher que celui qui aurait été obtenu par appel d’offres », assure le lanceur d’alerte. Un renvoi d’ascenseur suite à l’énorme marché logistique d’un milliard d’euros lancé par IBM et remporté en 2008 par Geodis ? C’est ce que confirment certaines sources syndicales, c’est la conviction de Denis Breteau.

Lanceur d’alerte ou pas ?

« Toute entreprise, même publique, prend quelques libertés pour les achats en urgence, mais dans le cas d’IBM, il s’agissait de malversations qui s’apparentent à de la corruption », estime t-il. J’ai alerté très tôt mes supérieurs hiérarchiques qui m’ont répondu que tout était légal. A mon sens, il s’agissait de malversations moralement inacceptables pour une entreprise publique, j’ai décidé de dénoncer ces pratiques », raconte le lanceur d’alerte. Un statut reconnu et protégé depuis la loi Sapin II de décembre 2016 qu’il ne se voit pas accordé par sa direction : « Denis Breteau n’est aucunement un lanceur d’alerte au sens de la loi (1) car il ne correspond pas à sa définition, et les faits dénoncés n’ont reçu à aucun moment le moindre commencement de preuve », indique la SNCF pour qui « il est indispensable de séparer clairement les deux sujets : l’instruction en cours du parquet financier (qui s’est saisi du dossier SNCF-IBM en 2017 NDLR)) et l’affaire Denis Breteau ».

Lanceur d’alerte ou pas, les salariés du secteur public ou privé peuvent pourtant dénoncer tout «fait de corruption» sans risquer de perdre leur poste, selon le Code du travail.

A l’époque, la seule à réagir, c’est la Commission européenne : saisie par Denis Breteau en 2015, elle met en demeure la SNCF de mettre fin fin aux activités de Stelsia , estimant qu »i s’agit « d’une construction artificielle (…) contraire au droit européen de la commande publique ». Sans appel ! SNCF considère « qu’il s’agit d’une divergence d’interprétation du droit des marchés publics : Stelsia, en tant que filiale (privée, NDLR), était-elle soumise ou non à la réglementation européenne ? Cette question juridique n’a jamais été résolue et la Commission européenne n’a pas ouvert de procédure contentieuse sur ce point », nous répond la SNCF. En effet, le recours de Bruxelles s’est éteint puisqu’en 2017, Florence Parly, alors directrice générale stratégies et finances de SNCF (aujourd’hui ministre des Armées) engage la dissolution de la filiale incriminée. Sommée par le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, de mettre de l’ordre dans les procédures d’achats, Florence Parly règle la question, mais le problème dénoncé par le lanceur d’alerte a bel et existé. Depuis 2017, tous les achats du groupe ferroviaire public sont revenus dans le giron de la direction des achats, mutualisée aux trois entités : SNCF, SNCF Mobilités et SNCF Réseau.

Echec de la rupture conventionnelle

Une autre zone d’ombre plane sur le différend qui oppose le lanceur d’alerte à son entreprise et lui a coûté son poste : une négociation en vue d’une rupture conventionnelle aurait été tentée en 2017 pour finalement échouer, les deux parties ne réussissant pas à se mettre d’accord sur le montant du chèque de départ. Interrogée, la SNCF n’a pas répondu à cette question précise. De son côté, Denis Breteau affirme que début 2017,  cherchant à mettre fin à ce conflit interminable (changements d’affectation, refus de postes, mises à pieds), le DRH de e.SNCF, Stéphane Feriaut, lui aurait proposé un deal de départ : dix années de salaires. « La proposition était moralement acceptable : je ne perdais ni ne gagnait d’argent par rapport aux années qui me séparaient de l’âge de la retraite (j’avais alors 52 ans), on ne pouvait donc pas m’accuser d’avoir lancé l’alerte pour m’enrichir », analyse Denis Breteau. Des discussions en vue de ce départ négocié se seraient alors engagées avec Marie Savinas, DRH de l’Epic de tête SNCF. Elle aurait proposé 350 000 euros, D. Breteau aurait surenchéri à 450 000 euros, « la somme que j’aurais touché à la SNCF jusqu’à mon départ à la retraite », calcule-t-il. La DRH aurait jugé la demande « démesurée », et aurait finalement proposé 250 000 euros. Fin de la négociation, et un doute qui s’installe : Denis Breteau est-il un lanceur d’alerte désintéressé ? Ou a-t-il été piégé par sa direction ?

Il sera finalement licencié fin 2018 et a saisi début 2019 les Prud’hommes en référé, pour demander l’annulation de la sanction et sa réintégration à la SNCF. « A l’évidence, ce licenciement est l’aboutissement du harcèlement discriminatoire engagé contre lui, pour son rôle de lanceur d’alerte relative à des pratiques contraires aux règles de la commande publique », jugent Julien Troccaz, Eric Santinelli et Jean-René Delepine, représentants Sud Rail aux conseils de surveillance et d’administration des trois entités du groupe SNCF, dans un courrier adressé mi-janvier aux dirigeants,  Frédéric Saint-Geours, Guillaume Pepy et Patrick Jeantet.

Le dossier des contrats IBM/SNCF est sur le bureau du Parquet national financier (PNF) qui s’est saisi de l’affaire en février 2017 et a ouvert une enquête préliminaire. « J’ai transmis les pièces apportant les preuves de mes allégations », expose le lanceur d’alerte qui a de nouveau été entendu début 2019, ainsi qu’un autre témoin, par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, suite à la parution d’un article de nos confrères du Parisien. Le bureau français de Transparency international s’intéresse aussi au dossier et Anticor a récemment envoyé un courrier au chef de la Mission de contrôle économique et financier des transports, rattachée à Bercy. Sans réponse, elle compte se constituer partie civile. L’affaire SNCF-IBM est loin d’être terminée. La lanceur d’alerte, lui, est au chômage.

Nathalie Arensonas

(1) la loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite loi Sapin II,  apporte une définition claire : «Un lanceur d’alerte est une personne physique qui révèle ou signale, de manière désintéressée et de bonne foi, un crime ou un délit, une violation grave et manifeste d’un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France, d’un acte unilatéral d’une organisation internationale pris sur le fondement d’un tel engagement, de la loi ou du règlement, ou une menace ou un préjudice graves pour l’intérêt général, dont elle a eu personnellement connaissance.

 

Ewa

Oribiky gonfle sa flotte de vélos électriques et partagés

photos oribiky 6

Des vélos bleus, blancs, rouges en libre-service et à assistance électrique (VAE) ont fait discrètement leur apparition dans les rues de Paris et en première couronne fin 2018. Derniers arrivés sur le marché des bicyclettes en semi-floating (1), ces Oribiky (déclinaison d’origami car l’entreprise vendait des vélos pliables), sont un peu plus nombreux, bientôt 400 au lieu de 280.

Ils affichent une autonomie de 100 km et peuvent atteindre 25 km/h. Trois personnes issues d’écoles d’insertion professionnelle sont chargées de la maintenance, elles font des tournées de nuit (en Kangoos électriques) pour l’entretien des vélos et la recharge des batteries.

Obligation de se garer sur les parkings à vélo
Plusieurs tarifs, plusieurs options : de 0,10 à 0,12 centimes d’euros la minute pour les formules sans abonnement. Des forfaits à 14,99 euros ou 19,99 euros par mois sont également prévus pour les utilisateurs réguliers. Il existe aussi une offre pour les entreprises et les coursiers. L’appli permet de géolocaliser le vélo et le déverrouiller via un smartphone. On peut le réserver dix minutes à l’avance. Pour ne pas encombrer davantage les trottoirs parisiens, obligation est faite de garer la bicyclette sur un parking à vélo après utilisation (il faut déclarer son emplacement sur l’application), sous peine d’une amende de 50 euros. Aucune n’a été dressée à ce jour, indique l’opérateur.

Basée à Stains, en Seine-Saint-Denis, la start up française vient en complément de Vélib’, dont 30% de la flotte est électrique, et devance Jump Bikes racheté au printemps 2018 par Uber. Le VTCiste américain est déjà présent sur le marché du vélo électrique partagé à San Francisco et Washington et envisagerait de déployer une flotte identique à Paris courant 2019, sur la même application que pour ses taxis.

N.A

(1) stationnement organisé par géolocalisation

Ewa

La loi Mobilités entame son marathon parlementaire

Sénat hemicycle-2017

Avec près d’un an de retard, et des revirements in extremis liés à la crise des gilets jaunes (les péages urbains et la taxe poids lourd ont disparu du texte), le projet de loi d’orientation sur les mobilités (LOM) arrive cette semaine devant le Parlement. A commencer par le Sénat où la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable examine le texte à partir de mercredi 6 mars. La LOM sera ensuite débattue en séance du 19 mars au 2 avril. Avant de reprendre sa course devant l’Assemblée nationale en mai, en vue d’un vote définitif avant l’été.

Plus de 600 amendements ont été déposés par les sénateurs, un certain nombre ne sont pas passés sous les fourches caudines des articles 40 et 45 de la Constitution, soit parce qu’ils n’avaient aucun rapport avec la loi, soit parce que leur application diminueraient les ressources publiques ou à l’inverse, aggraveraient les charges pour les collectivités. Morceaux choisis.

Financement

L’angle mort du projet de LOM, c’est le financement. Alors que l’enjeu de cette loi très attendue, 37 ans après la LOTI (1) de 1982, est de couvrir tout le territoire français, notamment les zones isolées périurbaines et rurales, avec des solutions de mobilité, le texte reste flou sur les ressources financières pour déployer des offres de transport, partout.

L’un des amendements les plus symboliques consiste à remonter en ouverture du projet de loi les articles relatifs à la programmation des infrastructures. « Tous les autres éléments de la LOM en découlent », justifie Didier Mandelli (LR), rapporteur du texte au Sénat, et auteur de cet amendement, comme de 130 autres.

  • Budget de l’AFITF: le rapporteur veut aussi que les ressources de l’Agence de financement des infrastructures de France (routes, voies ferrées, voies navigables, ports, etc), qui finit l’année avec un déficit de 340 millions à cause de la chute des recettes des radars (dommage collatéral du 80km/h, de la révolte des gilets jaunes, et de l’annulation de la taxe sur les carburants), soient « sanctuarisées » dans la loi, avec le fléchage de l’intégralité des recettes issues de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) prévue dans la loi de finances pour 2019.
  • Vignette poids lourds pour les camions étrangers : un amendement déposé par la sénatrice centriste Jocelyne Guidez, soutenu par une trentaine de sénateurs, veut ouvrir le débat sur la taxation des poids lourds étrangers. Levée de boucliers immédiate des fédérations professionnelles du transport routier de marchandises qui affirment que cette mesure n’est pas conforme au droit européen et s’appliquerait par conséquent aux entreprises françaises, lesquelles financent déjà la TCIPE et l’AFITF.
  • Faire sauter le verrou du versement mobilité (ex-versement transport) : cette taxe versée par les entreprises de plus 11 salariés et qui finance 48% des transports publics réguliers, s’appliquerait aussi aux transports non réguliers, avec un taux minoré à 0,3%. L’objectif est de permettre aux collectivités de financer des solutions de transport dans les zones peu denses non desservies.
  • Péage urbain inversé : un amendement déposé par des sénateurs du Nord vise à tenter d’introduire un système de péage inversé, comme souhaite l’instaurer la métropole de Lille. Il s’agit d’inciter financièrement les automobilistes à ne plus prendre le volant aux heures auxquelles ils avaient l’habitude de le faire, pour soulager le trafic automobile dans les grandes villes. Cette mesure risque de ne pas passer le cap de l’article 40 (charges supplémentaires pour les collectivités). Quant au péage urbain classique, inscrit puis retiré du projet de loi, « on laissera les députés prendre la responsabilité de déposer un amendement s’ils souhaitent le réintroduire », glisse Didier Mandelli.

Gouvernance

La gouvernance des transports est actuellement le titre I du projet de LOM. C’est logique puisque l’enjeu clé de la loi est de répondre aux besoins de mobilité dans les zones non desservies, ces « zones blanches » qui représentent 80 % du territoire français. Pour lutter contre cet isolement qui touche 25 à 30 % de la population, la LOM prévoit que tout l’Hexagone soit couvert par des autorités organisatrices de mobilité (AOM).

  • Transfert de compétence aux régions : les régions deviendraient les « chefs de file » de la mobilité si les communautés de communes ne s’emparent pas de cette compétence au 30 septembre 2020, avec un transfert effectif aux régions le 1er janvier 2021. Un amendement du rapporteur Mandelli prévoit de reporter de six mois ces dates butoir. Un autre propose d’allonger le délai accordé aux AOM pour élaborer les plans de mobilité (ex plans de déplacement urbain).
  • Contrats opérationnels de mobilité : supprimés en réunion interministérielle, ils font leur retour dans un amendement sénatorial. De quoi s’agit-il ? Pour mieux articuler les politiques et mutualiser l’offre de transport des régions et des autres AOM, ces contrats seraient signés par les membres des « comités de partenaires », coprésidés par la région et le département qui réuniraient les intercommunalités, les syndicats mixtes et les acteurs de l’emploi et du social. Ces comités devront être consultés avant toute évolution importante de l’offre de transport, des tarifs et du taux du versement mobilité.

Petites lignes ferroviaires : le sujet épineux sur lequel le préfet Philizot doit remettre un rapport cette semaine et dont il exposé les grandes lignes dans une interview accordée à Ville, Rail & Transports (lire) fait l’objet de deux amendements portés par des sénateurs LR et RDSE prônant le transfert de leur gestion aux collectivités territoriales.

Open data : l’article 11 de LOM fera sans doute l’objet d’un intense débat, certains grands opérateurs de transport (notamment la RATP) qui ont ouvert leurs données (et les ont vu aspirées par les Gafa) considèrent qu’en l’état actuel, les dispositions de la loi favorisent les acteurs privés aux dépens des autorités organisatrices de mobilité (AOM). Didier Mandelli a déposé un amendement afin de remettre les AOM au centre du jeu, pour bénéficier de la création de valeur par les données et préserver ainsi le modèle économique du transport public. Avec son projet d' »assistant personnel de mobilité », la SNCF ne partage pas forcément cette position.

Forfait mobilité durable : limité à 400 euros par an, exonéré de cotisations sociales pour les employeurs et d’impôt pour les bénéficiaires, un amendement sénatorial propose de le rendre cumulable avec le remboursement de 50% de l’abonnement transport en commun.

Nathalie Arensonas

(1) loi d’orientation sur les transports intérieurs

Ewa

RATP Dev donnée vainqueur pour les transports urbains d’Angers

Tramway ligne B Angers

La décision définitive doit intervenir le 11 mars avec le vote des élus d’Angers Loire Métropole, mais selon Angers Info, RATP Dev serait en passe de déloger Keolis, aux manettes depuis plus 40 ans de l’exploitation des transports urbains d’Angers. Le tram arc-en-ciel, dont les lignes B et C sont attendues en 2022, et les 180 bus de la ville du roi René devraient donc rouler aux couleurs de la filiale du groupe RATP.

Un contrat de 225 millions d’euros sur six ans. Avec quarante millions de voyages en 2018 (bus et tramways) sur les 30 communes de l’agglomération, Angers Loire Métropole a l’ambition de voir ces chiffres décoller dans le nouveau contrat de délégation de service public (DSP). Objectifs inscrits dans la DSP : transport à la demande, covoiturage, baisse des tarifs pour les personnes en situation de handicap (1,50 euro le voyage au lieu de 3,40 euros aujourd’hui), nouveaux moyens de paiements par carte bancaire et smartphone, bus au biogaz.

Le changement d’opérateur doit intervenir le 1er juillet 2019.

N. A.

Ewa

SNCF Réseau refond ses tarifs et obtient le feu vert de l’Arafer

Travaux de modernisation sur le secteur de Venissieux.

C’est la première fois depuis sa création voici près de dix ans que l’Arafer, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, valide sans encombre le tarif des redevances de SNCF Réseau. Autrement dit, le montant des péages que le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire facture aux opérateurs (et aux candidats autorisés) pour faire circuler leurs trains de voyageurs et de fret sur le réseau ferré. Les redevances annuelles perçues par SNCF Réseau représentent près de six milliards d’euros. Elles servent à couvrir les frais d’exploitation, de maintenance et de rénovation du réseau ferré.

La tarification des péages est définie chaque année par SNCF Réseau qui le soumet à l’Arafer pour avis. Cet avis est contraignant, ce qui signifie que le régulateur peut opposer son véto aux principes tarifaires de SNCF Réseau. Tant qu’un accord n’est pas trouvé, c’est la tarification de l’année précédente qui s’applique. Ce scénario s’est réalisé à de nombreuses reprises, ce qui a tendu les relations entre le régulateur et le gestionnaire des 30 000 km de lignes, mais aussi entre le gouvernement et l’autorité indépendante de régulation.

Limités au niveau de l’inflation

Cette fois, à la faveur d’un travail de concertation de longue haleine entre l’Arafer et SNCF Réseau en vue de la refonte de la tarification dans la perspective de l’ouverture à la concurrence ferroviaire, les tarifs des péages ont été validés du premier coup, à quelques réserves près. Cette refonte conforme aux règles fixées par la Commission européenne, simplifie l’architecture de la tarification, améliore la transparence, la lisibilité et la prévisibilité des tarifs pour l’ensemble des entreprises ferroviaires.

L’objectif poursuivi est de « limiter la hausse des péages des TGV et du fret au niveau de l’inflation, pour que le train, partout, retrouve une dynamique de développement », avait d’ailleurs indiqué le Premier ministre Edouard Philippe en mai 2018, au moment du débat parlementaire (et de la grève perlée) sur la réforme ferroviaire.

Dont acte, pour l’horaire de service 2020, année de transition avant l’ouverture à la concurrence, une hausse de 1,8% a été validée par le régulateur pour les liaisons commerciales (TGV, Eurostar, Thello, Thalys, Lyria…) et les trains de fret, dans la limite de l’inflation. Les péages pour le passage des TER, Transilien Ile-de-France et des Intercités ont aussi reçu le feu vert de l’Arafer, à l’exception des majorations tarifaires imposées aux régions, autorités organisatrices des TER et du Transilien Ile-de-France, car l’évolution proposée par SNCF Réseau dépassait le taux d’inflation.

Sollicité par Ville, Rail & Transports, SNCF Réseau n’a pas souhaité réagir au sens et au contenu de l’avis de l’Arafer publié le 25 février 2019.

Nathalie Arensonas

 

Ewa

L’Argus investit dans la trottinette de fonction

Mobistreet_trottinette_Argus

Le groupe Argus annonce un investissement de près d’un million d’euros dans la start-up Mobistreet, qui propose un service de trottinettes électriques de fonction aux entreprises. Orangina, dont les locaux sont à quinze minutes à pied de la plus proche station de métro à Neuilly, a mordu à l’hameçon en août 2018, suivi du chauffagiste Cram, filiale d’Alkia et d’EDF. Le numéro deux des soft drinks propose une trentaine de trottinettes à ses employés pour leurs déplacements professionnels, le chauffagiste en teste trois et calcule avoir augmenté d’un tiers le nombre de tournées quotidiennes. « D’autres entreprises le testent », indique Eric Clairefond, cofondateur de Mobistreet. Parmi elles, le groupe Danone pour ses bureaux parisiens. La start-up vise également les acteurs publics, les hôtels, les campus universitaires.

« Nous sommes convaincus que ce service de mobilité verte peut s’imposer au sein des flottes de véhicules professionnels », justifie Alexandrine Breton, présidente de l’Argus, le groupe de services aux professionnels de l’automobile, créée en 1927.

Mobistreet propose deux types de trottinettes électriques dont la vitesse est bridée à 25 km/heure avec une autonomie de 25 kilomètres : la citadine légère pliable qui peut être embarquée dans le métro, et la trois roues plus puissante. Elles sont entreposées dans des meubles connectés, branchés à une recharge électrique. Via une application pour smartphone, les salariés réservent la trottinette et ouvrent le meuble. La location longue durée (64 euros par mois/trottinette) inclut la livraison, les assurances, la formation, la maintenance, et la gestion de flotte via l’application mobile Mobistreet.

La dernière levée de fonds vise à développer des flottes de trottinettes de fonction en free-floating, réservables sur l’application, pour les salariés des entreprises uniquement. 

N. A.