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 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

A Sydney, Transdev souffle la politesse à la DB et à Keolis

Photomontage du futur tramway de Parramatta dans la banlieue de Sydney, en Australie. Mise en service en 2023.

A la tête d’un consortium avec le constructeur espagnol CAF, Transdev a décroché un nouveau contrat d’exploitation de tramway, dans la métropole de Sydney en Australie, pour un montant de 330 millions d’euros. La filiale de la Caisse des Dépôts a remporté le marché devant les deux autres finalistes, Deutsche Bahn-Alstom et Keolis-Ansaldo-China Railways Construction.

Ce nouveau tramway de Parramatta, dans la grande banlieue ouest de Sydney, doit entrer en service en 2023 sur 12 kilomètres de ligne. Le contrat comprend la fourniture de 13 trams, les systèmes, l’aménagement des stations, la construction du dépôt, l’exploitation et la maintenance de la ligne.

Transdev exploite déjà des ferries, des bus et une ligne de tramway dans l’agglomération de Sydney. En 2020, il doit exploiter la ligne de tram actuellement en construction entre le centre-ville et la banlieue sud-est.

Le groupe est également présent à Melbourne, Perth et Brisbane.

Ewa

Transdev renforce ses partenariats sur la mobilité autonome partagée

ZF e.Go Moove e.Go Mover

A l’occasion du Consumer Electronics Show de Las Vegas, plus grand salon mondial d’électronique, Transdev a fait deux annonces dans le domaine de la mobilité autonome partagée.

Le 7 janvier, l’exploitant français a annoncé son association avec le fournisseur de technologies autonomes Torc Robotics pour développer des solutions pour la navette partagée et entièrement autonome i-Cristal. Torc concède sous licence sa suite logicielle de conduite autonome Asimov et son offre de capteurs pour la navette autonome i-Cristal. Quant à Transdev, grâce à son Système de transport autonome global (Autonomous Transport System by Transdev), il fournit son système de supervision, son infrastructure connectée, son application client et sa technologie embarquée.
L’intégration de la technologie de Torc permettra à l’i-Cristal (produite par Lohr) de s’insérer dans la circulation urbaine jusqu’à une vitesse de 30 km/h. « Notre partenariat réunit deux entreprises ayant une vision similaire de l’avenir de la mobilité autonome, » a indiqué Michael Fleming, directeur général de Torc lors d’une conférence de presse sur le salon. « Nous sommes convaincus que le transport public sera le premier domaine à voir se développer de réels services autonomes ouverts au grand public », a précisé de son côté Yann Leriche, directeur général de Transdev Amérique du Nord et responsable des Systèmes de transport autonome.

La deuxième annonce faite par Transdev, le lendemain, concernait un partenariat entre l’opérateur, le géant de l’équipement automobile ZF et le fabricant de véhicule électrique e.Go. Les partenaires veulent développer une nouvelle solution de mobilité autonome partagée. La coentreprise e.GO Moove GmbH, issue des partenaires e.GO et ZF, fournit la navette électrique, connectée et autonome e.GO Mover. ZF équipe cette navette avec ses systèmes de moteurs électriques, de direction et de freinage ainsi que son ordinateur central ZF ProAI utilisant l’intelligence artificielle, et les capteurs qui permettent les fonctions de conduite automatisée. Transdev, avec son Système de transport autonome, fournira son système de supervision, d’infrastructure connectée et d’application client.
Pour Wolf-Henning Scheider, directeur général de ZF Friedrichshafen AG, « les nouveaux choix de mobilité urbaine, tels que les plateformes de VTC connectées, constituent l’un des principaux moteurs du développement de la conduite autonome ».
L’objectif pour les partenaires est de fournir une solution d’ici à 2020, en priorité sur les marchés français et allemands.

Ewa

Bertrand Gosselin prend la tête de Thalys

Thalys

Après le départ d’Agnès Ogier qui devient directrice générale Communication et Image du Groupe SNCF, le conseil d’administration de Thalys a nommé le 7 janvier Bertrand Gosselin au poste de directeur général de la compagnie détenue par la SNCF (60 %) et la SNCB (40 %).

Diplômé de l’ESCP Europe (1991) et d’un master 2 en gestion publique de l’université Paris-Dauphine, Bertrand Gosselin a une longue carrière au sein de la SNCF où il a notamment piloté la tarification des TGV Bruxelles – Province à la direction des Grandes lignes TGV, conduit le développement des synergies au sein du groupe SNCF entre Transilien, TER, Effia et Keolis avant de diriger le cabinet du directeur de la branche Transport public ou encore été directeur du Marketing et des Services de Transilien.

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Le nouveau design « RubY » des futures rames de Thalys.

Il était depuis 2012 directeur de la région Paris Rive Gauche et notamment du RER C au sein de SNCF Mobilités.

Bertrand Gosselin prend les rênes de Thalys au moment ou l’entreprise se prépare à lancer trois nouvelles dessertes en France (Marne-la-Vallée, Roissy-Charle-de-Gaulle et Bordeaux). Thalys va également renouveler son parc de matériel roulant avec un nouveau design, et veut poursuivre le développement de IZY, son offre low cost entre Bruxelles et Paris.

Ewa

Open data : la facture pourrait être salée

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Comment s’y retrouver pour comprendre les règles qui s’appliquent en matière d’ouverture de données publiques et de mobilité ? Autrement dit, quelles informations les entreprises sont-elles tenues de mettre sur la place publique et à quelles conditions ? En France, pas moins de quatre lois traitent déjà de la question.

De toutes, c’est la loi Lemaire qui va le plus loin, imposant aux transporteurs d’ouvrir gratuitement leurs bases de données et autorisant potentiellement une réutilisation gratuite (dans le respect toutefois des droits de propriété intellectuelle détenus notamment par des tiers).

Volonté de se montrer pionnière dans ce domaine ? La France a profité de l’élaboration du projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) pour en rajouter une couche : notre pays exige des opérateurs de transport public la mise à disposition des données nécessaires à l’information voyageurs aussi bien « statiques » qu’en temps réel. Et cela d’un seul coup, allant plus loin que le règlement européen (dit MMTIS) de mai 2019 prévoyant la mise à disposition à partir du 1er décembre 2019 des seules données statiques du réseau européen. Cela concerne le réseau ferroviaire grandes lignes et huit agglomérations (au sens de l’Insee) : Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille, Strasbourg, Toulouse, Nice. Pour le reste, c’est-à-dire en ce qui concerne l’ouverture des données en temps réel, le règlement européen laisse à chaque pays membre le soin de décider de son calendrier.

Le législateur européen impose une autre contrainte : une mise en conformité avec les normes européennes. La norme Netex pour les données statiques, la norme Siri pour les données en temps réel, toutes deux s’appliquant dans le transport urbain. La norme STI-TAP (spécification technique d’interopérabilité sur les applications télématiques passagers) est demandée pour le ferroviaire. Actuellement, la norme utilisée par la plupart des réseaux est celle de Google (norme GTFS).

Ces mises aux normes vont demander un travail considérable aux opérateurs. Qui va s’ajouter à la tâche de générer énormément de données en temps réel. Ces considérations n’ont pas empêché les pouvoirs publics français de vouloir accélérer encore plus le mouvement dans notre pays : selon les dispositions actuelles du projet de la LOM (donc susceptibles d’évoluer pendant le débat parlementaire l’année prochaine), tout devra être terminé le 1er décembre 2021 dans tous les formats requis.

L’impact financier risque d’être conséquent. Ce coût sera répercuté sur les collectivités locales puisque la LOM devrait leur confier la responsabilité de cette ouverture des données de mobilité. même si elles pourront ensuite en sous-traiter la charge aux opérateurs. Dans ce cas, il faudra le prévoir dans les contrats sous forme d’avenants et… le financer.

Or, de nombreux élus portent un discours très volontariste sur cette question. On comprend qu’ils veulent plus et plus vite. Ont-ils compris que cette précipitation pourrait leur coûter cher ? Pas sûr.

A titre d’exemple, selon les chiffres disponibles en 2016, pour la mise en place d’une plateforme Open Data dans un réseau de transport urbain d’une métropole de province, le coût des investissements est estimé à près de 100 000 euros pour la mise à disposition au seul format GTFS et le coût de fonctionnement de 38 000 à 70 000 euros par an, hors frais de personnel, sachant que ces coûts ne sont pas dégressifs pour les réseaux de moindre taille. Il faudra y ajouter les coûts de la mise aux nouvelles normes, encore difficiles à chiffrer. « On est sur des logiques qui peuvent coûter cher », commente Anne Meyer, directrice du département Affaires économiques et techniques de l’UTP.

Le règlement européen indique qu’il est possible de mettre en place une redevance en cas de réutilisation des données quand les coûts de mises à disposition sont considérés comme excessifs. De son côté, le projet de LOM le prévoit quand le volume de données utilisées excède un seuil qui devra être fixé par décret. Ces garde-fous paraissent insuffisants : en effet, les réseaux voient déjà des entreprises « venir pomper des données avec des adresses IP différentes ».

La RATP par exemple explique avoir dépensé un million d’euros pour lancer sa plateforme dès le début 2017. Depuis, elle n’a pas touché un seul euro en retour… 

Si le cadre peut être aussi facilement contourné, ce sont avant tout les géants du Net qui devraient profiter de cette aubaine financée par de l’argent public. Non seulement, ils pourraient en tirer d’importants gains financiers mais aussi influencer dans le futur les modes de déplacements en fonction de ceux qui les paieront le plus.

Résumant l’opinion générale dans le secteur, Arnaud Julien, le directeur Data et Digital de Keolis se dit favorable à l’ouverture des données de mobilité. « Mais sous certaines conditions, ajoute-t-il. L’ouverture doit bénéficier à tous et se faire dans l’esprit de la loi, c’est-à-dire dans l’intérêt public pour lutter contre l’auto-solisme et favoriser le développement des mobilités partagées », précise-t-il.

Un cadre plus contraignant permettant de faire payer lorsqu’il y a un grand nombre de requêtes en temps réel irait dans le bon sens. La profession se dit aussi favorable à la mise en place de licences open data, également appelées licences ODBL, homologuées par la loi Lemaire, qui obligent à repartager le travail fait sur la donnée ouverte selon le principe du share alike. « Les licences open data nécessitent une authentification de l’utilisateur final et un engagement de respect des politiques publiques et de l’intérêt général, à l’instar de ce que propose le Grand Lyon », souligne Arnaud Julien.

Ces principes protecteurs permettent de dessiner un modèle économique intégrant le pouvoir des géants du numérique alors que le mouvement d’open data semble inéluctable.

Marie-Hélène Poingt

Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur notre site ou dans le numéro de janvier de VR&T.

Ewa

« Il va bien falloir trouver le moyen de financer les infrastructures »

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On avait déjà abandonné l’Ecotaxe, puis on a renoncé à la « redevance temporelle » concernant les poids lourds… C’était pourtant, comme la LKW Maut en Allemagne, une bonne façon de maîtriser la progression du transport routier et de financer l’entretien des infrastructures, routières ou autres. Aux yeux de Louis Nègre, le président de la Fédération des industries ferroviaires, la mise en place d’une telle ressource stable est une nécessité. Nous publions ici sa tribune.

 

Pour lâcher du lest face à la colère des « gilets jaunes », le gouvernement a confirmé le report de la création d’une « redevance temporelle » concernant les poids lourds, comme avait été abandonnée l’écotaxe, pourtant adoptée à la quasi-unanimité en 2007, sous le quinquennat précédent.

La Fédération des industries ferroviaires peut comprendre un repli tactique dans une conjoncture politique difficile. Elle demeure cependant convaincue que la question reviendra s’imposer dans l’actualité, comme un long chagrin de l’Ecotaxe que seule une issue positive permettra de soigner définitivement.

De quoi s’agit-il ? De la révolution représentée par le développement exponentiel du transport routier de marchandises dans l’Union européenne depuis 50 ans. C’est un acquis de la croissance économique sur cette période et de la création du Marché unique européen. C’est aussi, revers de la médaille, un problème majeur en matière d’émission de GES et de particules ainsi que d’encombrement et parfois de sécurité sur certaines routes, et un facteur spécifique de dégradation des infrastructures trop souvent sous-estimé.

La catastrophe du pont Morandi de Gênes, en Italie, doit en effet amener à réfléchir, en France comme dans le reste de l’Europe, à la « fatigue » accélérée des infrastructures résultant de ce développement du trafic poids lourds, qui n’a certainement pas été prise en compte au moment de leur conception dans l’immédiat après-guerre, et peut avoir des conséquences dramatiques lorsqu’il s’agit de ponts.

L’élargissement de l’UE aux nouveaux Etats membres de l’Est dans les années 2000 est venu accentuer la pression compétitive sur un secteur déjà très concurrentiel. Le « report modal » vertueux préconisé par la Commission européenne, de la route vers les modes de transport de marchandises moins polluants du rail et de la voie navigable, ne s’est pas produit. Bien au contraire, le transport routier de marchandises a continué sa progression au détriment des autres modes.

A cela, il y a de multiples raisons, qui tiennent notamment à l’évolution de l’économie : recul de l’industrie lourde et complexité des chaînes de valeurs industrielles qui imposent des mouvements complexes dans des délais contraints. La force du transport routier, c’est sa souplesse, qui lui permet à l’évidence de mieux répondre à ces évolutions.

La question aujourd’hui, c’est de se donner les moyens de réparer, quand nécessaire, et d’entretenir les infrastructures de transport existantes. C’est aussi de maîtriser la progression du transport routier de marchandises, en favorisant les modes alternatifs, et notamment le ferroviaire quand c’est économiquement justifié, c’est-à-dire sur les longues distances et le trafic massifié ou de pondéreux, voire sur le trafic de proximité (modèle short-liner).

Pour cela, il faut lancer des signaux clairs : le premier d’entre eux doit être celui de la non-gratuité, au même titre que les péages ferroviaires, c’est-à-dire la tarification de la circulation des poids lourds (sans discrimination) sur le réseau routier national non concédé. Après l’abandon de la taxe poids lourds, la FIF soutient, à défaut de la redevance au kilomètre, l’idée de la « redevance temporelle » proposée par le ministère des Transports dans les premières versions de la loi d’orientation des mobilités (LOM).

Le produit de cette redevance, à l’instar de la « LKW Maut » existant depuis plus de dix ans en Allemagne, devrait être affecté à l’entretien des infrastructures de transport, routières en premier lieu, mais aussi alternatives, et notamment ferroviaires. La LOM ouvre la voie à une telle affectation en reconnaissant les « externalités négatives occasionnées par le transport routier de marchandises… ».

La création de cette redevance serait un signal destiné à modérer le recours à ce mode de transport. L’affectation de son produit permettrait de dégager année après année des recettes pérennes susceptibles de mettre le nécessaire effort financier imposé par la dégradation très largement reconnue des infrastructures de transport à l’abri des contraintes budgétaires conjoncturelles.

L’industrie ferroviaire française, quant à elle, est tournée vers l’avenir et, confrontée à de nouveaux défis au niveau international, effectue sa mue vers le digital, pour le transport de passagers mais aussi de fret, avec le soutien du programme de recherche innovation européen Shift2Rail. Elle poursuit ses efforts vers une mobilité zéro carbone en développant les trains hydrogènes et hybrides, les batteries ainsi que la conduite autonome. La réforme du ferroviaire adoptée au printemps est un atout pour une relance de ce mode de transport. La mise en place de ressources stables pour le financement de l’entretien et la modernisation des infrastructures de transport est une nécessité.

Ewa

5 400 km de lignes supprimées en Allemagne en 25 ans

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Malgré le succès de l’ouverture à la concurrence du trafic ferroviaire régional, qui a permis de sauver des dizaines de lignes de la fermeture, le réseau allemand n’a cessé de se réduire depuis la réforme de 1994. La compagnie Deutsche Bahn (DB) a supprimé ainsi 5 400 kilomètres de lignes ferroviaires, ce qui représente plus de 16 % de l’ensemble de son réseau (qui est actuellement de 33 000 km).

Ces chiffres, révélés par le quotidien Süddeutsche Zeitung, ont été communiqués par le secrétaire d’Etat du ministère des Transports, Enak Ferlmemann, après une question du groupe écologiste à l’assemblée fédérale (Bundestag). « Au cours des dernières années, des régions rurales ont été abandonnées », a déploré Annalena Baerbock, la présidente du parti écologiste.

La DB, qui traverse actuellement une grave crise de structurelle, est notamment accusée d’avoir échoué dans sa stratégie d’investissement. « Au lieu d’injecter des milliards dans des projets prestigieux sur d’autres continents, la DB devrait plutôt se concentrer sur son cœur de métier, à savoir le transport de personnes en Allemagne », a dénoncé Annalena Baerbock.

La direction de la compagnie ferroviaire n’a pas démenti ces chiffres mais rappelle qu’elle a également construit plus de 1 000 kilomètres de nouvelles lignes, notamment des LGV. Par ailleurs, la DB estime que les responsables politiques sont aussi responsables de cette situation. Les régions notamment ont une influence décisive sur l’avenir du réseau ferroviaire.

Christophe Bourdoiseau

Ewa

La grande vitesse espagnole allongera sa toile au fil de 2019

AVE Espagne

Freiné ces dernières années et encore en 2018 par des contraintes financières (budget de l’Etat et entreprises du BTP en manque de liquidités), le réseau ferré à grande vitesse espagnol (AVE) a dû également faire face à des aléas techniques (géologie, malfaçons).

Sauf nouveaux revirements de la scène publique ibérique, 2019 doit amener un rebond sur quelques sections, notamment sur Venta-de-Baños – Burgos (91 km), un tronçon essentiellement à voie unique, sur lequel un pont a dû être reconstruit et qui devrait être mise en service en 2019. Ou encore sur les tunnels de Pajares (entre Madrid-León et les Asturies), deux tubes de 25 km chacun déjà forés, qui seront équipés l’un avec écartement UIC, l’autre sera mixte (UIC et ibérique). Le montage des voies doit démarrer, le contrat ayant été passé en juin 2018. Sur la liaison Antequera – Grenade (114 km), une jonction AVE provisoire sera ouverte en juin 2019, a promis José-Luis Abalos, ministre du Développement. Privée de liaison directe depuis 2015, la ville andalouse sera dès lors à 3 heures de Madrid. Enfin, la ligne AVE Monforte – Murcie (62 km) devait être livrée dès 2017, mais la pression pour un terminus en souterrain repousse l’échéance à 2020.

D’autres tracés demeurent en travaux comme le tunnel AVE entre les gares d’Atocha et de Chamartin, à Madrid, ces deux terminaux devant remodeler leurs voies grande vitesse. D’autre part, depuis Barcelone vers le sud jusqu’à Almería, le « Corridor Méditerranée » à écartement UIC se précise : sections nouvelles et mises à trois files de rails des voies existantes. Ensuite, la ligne AVE directe entre Madrid et la Galice avance au nord-ouest avec un chantier central sur le maillon Zamora – Orense. Le gestionnaire des infrastructures Adif annonce enfin pour 2020 la nouvelle ligne à l’ouest entre Plasencia et Badajoz, 164 km qui rapprocheront le Portugal de la capitale via l’Estrémadure. Quant au « Y basque », longtemps gelé pour des considérations financières et techniques à la jonction de ses trois branches près de Mondragón, il serait prêt en 2024.

Côté services, le projet Renfe de train à grande vitesse  low-cost « EVA » qui devait être essayé en mars 2019 entre Barcelone et Madrid, a été ajourné car « non-réaliste ». Même sort pour les convois de Ilsa (Intermodalidad de Levante SA) prévus entre Montpellier et Madrid par cette filiale d’Air Nostrum : des tracasseries juridico-administratives ont empêché leur démarrage dès le 5 octobre dernier, et aujourd’hui les rames nécessaires (les AVE S 100R d’Alstom) font défaut.

Michel Garicoïx

Ewa

La RATP s’entraîne à la « crue du siècle »

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« Fluctuat nec mergitur », la devise de la Ville de Paris, communément traduite par « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas », se révèle un choix tout à fait logique à l’aune de l’histoire d’une cité qui a tiré de la Seine sa richesse, mais qui a aussi subi les humeurs d’un fleuve aux crues violentes. Une menace ancienne. La plus grande crue qu’aurait connue Paris a eu lieu en 1658, la Seine montant alors jusqu’à 8,81 m (selon les instruments de mesure de l’époque). Plus proche de nous, la crue de 1910 – qualifiée de centennale – et ses 8,62 m sur l’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz a durement touché la capitale et son alors tout jeune réseau de métro. La moitié de celui-ci a été totalement fermée pendant de longs mois. Certains voyageurs circulant même en barque dans des tunnels inondés ! A peine ouverte, la ligne 4 fraîchement inaugurée doit même fermer. Le Zouave du pont de l’Alma qui rend hommage aux soldats d’Afrique du Nord tombés pendant la guerre de Crimée devient l’indicateur préféré des Parisiens pour déterminer la puissance d’une crue. En 1910, la sculpture avait les épaules immergées.

Touchée par deux crues majeures, en juin 2016 et tout récemment en janvier 2018, la ville a connu deux rappels de cette implacable réalité. Et elle attend toujours la crue centennale, cette « crue du siècle » qui détrônera celle de 1910 dans la mémoire collective des Parisiens. Devant ce risque, la ville se prépare, tout comme la RATP, dont près de la moitié du réseau de métro est exposée aux inondations provoquées par les crues.

Le 11 décembre dernier, les équipes de la RATP participaient à une répétition générale sur le parvis de la station Balard (ligne 8), dans le XVe, un arrondissement particulièrement vulnérable en cas de crue. Ce test grandeur nature du déploiement du plan de protection contre le risque inondation (PPRI) a été étalonné sur la crue de 1910. A l’époque, la place Balard était noyée sous 80 cm d’eau, une mesure qui sert de référence pour l’exercice du jour. La RATP a aussi pu tester à cette occasion la réactivité de ses partenaires externes qui interviennent notamment dans la chaîne logistique.

Une quarantaine d’agents étaient mobilisés pour édifier des protections en aluminium et en parpaings. La première pour protéger un poste éclairage force (PEF), tandis que de l’autre côté de la rue, c’est une bouche d’aération qui devait être préservée de l’eau. Les agents ont sécurisé le PEF en deux heures (contre trois initialement prévues), tandis que la structure en parpaings a demandé huit heures de travaux et la mobilisation d’importants moyens : une bétonnière, de nombreux parpaings et encore plus de sacs de ciment. Cette solution, lourde à mettre en place, présente tout de même l’intérêt d’édifier des structures à la dimension que l’on souhaite. Pour son nouveau système en aluminium, la RATP s’est tournée vers la solution amovible K-System développée par IBS, un fabricant allemand représenté en France par ESTHI. Ce système de batardeau sans fondation est beaucoup plus rapide à monter, il demande également beaucoup moins de personnels pour son installation, un enjeu crucial pour la RATP.

Pour tester tous les échelons de la chaîne de décision, une cellule de crise qui réunit l’ensemble des acteurs concernés en interne a également été mise en place. Elle devra notamment assurer la gestion de crise en bonne intelligence avec les équipes municipales.

L’entreprise de transport a identifié 400 points d’infiltration potentiels à protéger pour éviter une inondation du réseau en cas de montée importante des eaux de la Seine et de la Marne. 140 km de réseau ferré se trouvent en zone inondable et 70 stations de métro sont considérées comme particulièrement sensibles. L’ouvrage, centenaire, demande une surveillance constante des équipes de la régie. En cas de crue centennale, si rien n’était fait et que le réseau se trouvait inondé, la note à payer serait salée. A la RATP, on l’estime à 3,5 milliards d’euros. Dans ce contexte, l’investissement initial d’environ six millions d’euros semble une évidence. L’entreprise est un des premiers opérateurs à disposer de son propre PPRI, validé par la région en janvier 2015. La RATP poursuit ainsi un double objectif. Le premier, c’est la préser­vation de l’infrastructure. Le
second est de parvenir à maintenir l’activité le plus longtemps possible. Dès le déclenchement du plan, plus de 1 000 agents, tous volontaires et formés spécialement pour faire face à ce type crise, peuvent être mobilisés.

Le directeur d’unité opérationnelle Equipements, Stations et Ouvrages d’art David Courteille, également coordinateur général du PPRI, explique l’intérêt de ce type de simulation : « Grâce à cet exercice nous pourrons aussi savoir combien de temps nous mettons pour tout monter afin de ne pas lancer les opérations trop tôt lors des véritables crues. »

Les enjeux sont considérables. En cas de crue centennale, entre quatre et cinq millions de personnes seraient directement touchées par le dysfonctionnement, voire l’arrêt complet de ces réseaux. D’autant plus que le réchauffement climatique fait peser une menace nouvelle sur la ville et son réseau de transport. S’il est impossible de prouver une corrélation entre réchauffement climatique et augmentation de la crue lente, les projections climatiques réalisées par Météo-France prévoient une augmentation des précipitations en hiver, sans augmentation du nombre de jours de pluie. Le bouleversement climatique augmente ainsi l’occurrence de pluies importantes en hiver à Paris. Des événements climatiques qui peuvent provoquer des crues rapides, comme celle de juin 2016, provoquée par trois jours de pluies intenses sur des sols déjà très chargés en eau. David Courteille explique : « On étudie évidemment l’impact du réchauffement climatique sur le profil des crues rencontrées. Nous constatons qu’il y a moins de crues hivernales qui sont plus prévisibles et plus de crues en période pré-estivale dont les effets sont bien plus difficiles à prédire. » Des événements aggravés par l’urbanisation grandissante et la « bétonisation » du fleuve. Quatre lacs-réservoirs permettent de mieux réguler les crues, mais en cas d’épisode de grande ampleur, ils ne permettront de diminuer que de 70 cm la hauteur de l’eau dans la capitale.

Une certitude : les équipes de la RATP seront amenées dans le futur à faire face à une crise tout à fait réelle et le Zouave du pont de l’Alma ne restera pas au sec bien longtemps. Cette simulation se révélera alors peut-être salutaire.

Samuel DELZIANI

Ewa

Des trains Ouigo au départ des gares de Paris-Lyon et Lille-Flandres

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Ouigo propose depuis le 9 décembre des trains au départ de la gare de Paris-Lyon. C’est la troisième gare intra-muros à proposer des trains low cost de la SNCF après gare Montparnasse il y a un an et Paris-Est en juillet dernier.

Au total, ce sont trois allers-retours par jour vers Marseille et deux vers Nice qui permettront de desservir aussi Aix-en-Provence, Toulon, Les Arcs-Draguignan, Saint-Raphaël, Cannes et Antibes.

Ouigo a également commencé à la même date des relations au départ de Lille-Flandres vers Marne-la-Vallée, Roissy-Charles-de-Gaulle, Lyon-Saint-Exupéry, Marseille-Saint-Charles, Aix-en-Provence-TGV et Avignon TGV.

Ces nouvelles relations seront proposées à partir de 16 ou 19 euros, selon les destinations, pour les adultes et un prix fixe de huit euros pour les enfants.

Ewa

Les bus électriques pourraient caler devant les dépôts

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Quand une réglementation pointilleuse met des obstacles sur la voie de la transition énergétique… Un nouvel arrêté pris cet été sur les dépôts de bus pourrait en effet freiner le développement des bus électriques. Cet arrêté datant du 4 août 2018 impose des contraintes lourdes pour les dépôts qui accueillent des véhicules électriques. « L’objectif est de protéger les bâtiments tiers des incendies qui pourraient se déclencher lors de la recharge des bus », résume Michel Hils, chef de projet à la direction Equipement et Patrimoine du Sytral à Lyon.

L’ancienne réglementation ICPE 2925 [installations classées pour la protection de l’environnement, NDLR] qui s’appliquait jusqu’alors était également – à sa façon – très contraignante : pour construire un nouveau dépôt, il fallait négocier au cas par cas avec les autorités locales (dont les pompiers) pour démontrer que la sécurité était optimale et obtenir une autorisation. Ce qui nécessitait de longs mois de procédure administrative auprès de la préfecture avec enquête d’utilité publique.

Les nouvelles règles ont supprimé cette demande d’autorisation au cas par cas. Désormais pour résumer, une déclaration préalable en conformité suffit. « Cet arrêté a le mérite de définir des règles qui s’appliquent à tous et de mettre fin au vide juridique », se félicite Michel Hils. C’est aussi l’avis de Catherine Guillouard. Lors de l’inauguration en novembre de l’électrification du dépôt de Shepherd’s Bush dans l’Ouest londonien, la PDG de la RATP avait expliqué que sans ces nouvelles modalités, l’entreprise n’aurait jamais pu tenir son calendrier de renouvellement de flotte qui prévoit d’ici à 2025 deux tiers de bus électrique, le reste au biogaz. Les nouvelles dispositions vont donc très bien à la RATP qui n’a pas caché qu’elle a fortement pesé sur leur adoption. L’enjeu était fondamental pour la régie en train de construire et d’adapter ses centres et dépôts de bus pour qu’elle puisse accueillir dans les temps sa future flotte.

En revanche, en province, lorsque les dépôts existent déjà (ce qui représente la majorité des cas sur le territoire, où 90 % des dépôts sont déjà construits, selon Benoît Chauvin qui travaille sur la question au Gart), les exigences pourraient être rédhibitoires, estime-t-il. Surtout pour les petits réseaux qui n’ont pas les reins aussi solides que les grands et vont devoir se conformer, comme les autres, aux obligations d’installation de systèmes de sécurité exigeants et gourmands en espaces fonciers et en finances.

Le nouvel arrêté (rebaptisé « arrêté RATP » par Benoit Chauvin) prévoit des protections permettant de couper la charge électrique, des dispositifs d’urgence et des systèmes de sécurité (détecteurs d’incendie, moyens d’alerte, etc.), ainsi que des moyens de lutte contre l’incendie. Les dépôts devront aussi être gardés lors des recharges, souvent toute la nuit. « On demande au gardien de multiples compétences non seulement en matière de gardiennage mais aussi en conduite et en lutte contre les incendies », précise Benoît Chauvin. Des prescriptions plus sévères sont prévues lorsque les ateliers sont surmontés de locaux occupés par des tiers. Le texte impose aussi des espacements importants entre les bus. Ces distances peuvent toutefois être réduites par l’installation de parois coupe-feu ou un système d’extinction automatique d’incendie.

« Ce sont les mêmes consignes que pour une usine de fabrication de batteries, c’est une réglementation quasiment équivalente à la réglementation Cevesco », assure Benoît Chauvin qui regrette que ni le Gart, ni l’UTP, ni Ile-de-France Mobilités, ni encore l’Avere (Association pour le développement de la mobilité électrique) n’aient été consultés par le groupe de travail qui a travaillé sur le sujet sous l’égide de la Direction générale de la Prévention des risques (DGPR, rattachée au ministère de l’Intérieur). Selon Sophie Tricaud, directrice de la Communication de Forsee Power, « le texte part du principe que l’électricité est plus dangereuse que d’autres types de motorisation. On nous demande des distances trois fois supérieures à celles des bus au gaz par exemple. Pourquoi imposer des dispositions aussi drastiques à l’électricité ? », s’interroge-t-elle. « Cela risque de faire mal à la filière », conclue-t-elle.

D’où ce cri d’alarme : la mise en œuvre de ces nouvelles obligations risque d’engendrer des coûts supplémentaires élevés risquant de remettre en question l’adoption des véhicules à faibles émissions, malgré les obligations de renouvellement inscrites dans la Loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015.

De son côté, l’UTP nuance ces menaces. Les autorités publiques ont certes sorti le parapluie pour se protéger de tout risque, mais le texte offre quelques portes de sortie. Et les préfets auront toujours la possibilité d’accepter des dérogations. Difficile aujourd’hui de connaître l’impact exact de ces nouvelles dispositions, indique-t-on du côté des réseaux qui sont plutôt aujourd’hui dans une démarche de compréhension et d’évaluation du texte.

M.-H. P.

 

Des contraintes fortes dans les centres-villes

Quand ils se trouvent en plein centre-ville où il y a peu de possibilités d’agrandissement, le maintien des dépôts pourrait se poser. Selon le Sytral, les dispositions de l’arrêté vont abaisser les capacités d’accueil des dépôts de bus de 15 à 30 %. « Nous avons fait appel à un bureau d’études pour qu’il évalue précisément les conséquences de ce texte. Nous le saurons à la fin du premier trimestre 2019, précise Michel Hils. Il est évident que plus les dépôts se situent en secteur dense, plus ils seront impactés », ajoute-t-il.

Pour le Sytral, qui doit affiner sa stratégie en matière de renouvellement de flotte pour respecter la loi sur la transition énergétique, les contraintes liées aux dépôts seront un des critères pris en compte pour faire les choix en 2019. La longueur des lignes et la nécessité de passer – ou pas – dans des tunnels seront aussi prises en compte. Pour compliquer les choses, les bus au gaz sont interdits de circulation dans les tunnels de Fourvière et de la Croix-Rousse.

A Bordeaux aussi, la question de l’emplacement des dépôts se pose avec acuité alors que la collectivité a décidé de rénover le dépôt de Lescure en plein centre-ville, « En cas de défaillance d’une batterie, il faudra pouvoir isoler un bus avec des installations coupe-feu, ce qui prendra la place de 4 ou 5 bus. Ce qui n’est pas négligeable. Nous allons voir ce que nous ferons », souligne Jean-Marc Rouffet, le directeur du réseau de transport urbain de Bordeaux. « Nous serons peut-être obligés de mettre ces bus ailleurs et donc de les faire rouler davantage pour les remiser et pour la reprise du service. Ce n’est pas très rationnel ! », poursuit-il. Pour être accompagnée dans ses choix de flotte qui fonctionne aujourd’hui pour les deux tiers au gaz, la collectivité a demandé une assistance à maîtrise d’ouvrage.