Après Montparnasse et la gare de l’Est, la SNCF propose à partir du 9 décembre 2018 des Ouigo au départ de Paris-Lyon vers de nouvelles destinations dans le sud de la France. Une priorité, à l’approche de l’ouverture à la concurrence.
Ouigo continue d’étendre son territoire, tout particulièrement à partir de Paris intra-muros. Ainsi, à compter du 9 décembre, le TGV à bas coûts partira de la gare de Paris-Lyon pour proposer 11 destinations au sud de la France : Lyon-Saint-Exupéry, Marseille, Aix-en-Provence-TGV, Avignon et Valence (gares qui sont déjà desservies par Ouigo via des gares périphériques) ainsi que Nice, Cannes, Antibes, Toulon, Saint-Raphaël et Les Arcs-Draguignan (qui sont des destinations nouvelles pour Ouigo). Ce sera la troisième gare parisienne qui accueillera le TGV aux rames bleu et rose après Paris-Montparnasse depuis la fin 2017 et Paris-Est depuis juillet dernier.
Le TGV qui a été lancé il y a cinq ans entre Marne-la-Vallée et Marseille-Saint-Charles arrive également en gare de Lille-Flandres, d’où les voyageurs pourront rejoindre Marne-la-Vallée, Roissy-Charles-de-Gaulle, Lyon, Marseille, Aix-en-Provence-TGV, Avignon et TGV-Haute-Picardie.
Les ventes seront ouvertes à partir du 11 octobre, à des tarifs toujours ultra-compétitifs (10, 16 ou 19 euros par adulte, et 5 ou 8 euros par enfant jusqu’à 12 ans).
Des tarifs autorisés par des coûts de production très inférieurs à ceux des TGV classiques : plus de rotations des rames, dont la capacité est accrue de 25 % par rapport à un TGV Duplex, maintenance de nuit et distribution 100 % en ligne. Ce qui permet de toucher une nouvelle clientèle : six clients sur 10 n’auraient pas voyagé en train sans Ouigo, affirme la SNCF.
L’entreprise, qui met en avant le succès de Ouigo, mise sur un fort développement : le TGV a transporté 7,7 millions de voyageurs, il en attend 12,7 millions cette année, avec un objectif de passer à 26 millions de passagers d’ici à 2020 avec plus de 40 destinations. Ce qui représentera 25 % du trafic à grande vitesse en France (contre 18 % en 2018 avec 28 destinations).
Cette montée en puissance de Ouigo conduirait mécaniquement à une baisse de la part du TGV classique, selon plusieurs syndicats. « Dans un premier temps, Ouigo a commencé à remplacer des TGV intersecteurs les moins fréquentés en partant de Marne-la-Vallée. Ceux sur lesquels la SNCF était le plus déficitaire », souligne l’un d’eux. « Ouigo a d’abord circulé sur les sillons les moins chers et les moins attractifs mais qui attirent une clientèle à la recherche de petits prix. Maintenant il s’étend rapidement. Dans le même temps, on supprime çà et là quelques dessertes par TGV », poursuit cette source syndicale.
De son côté, la SNCF explique qu’elle s’est fixé l’objectif de diminuer de 2 % par an pendant cinq ans le coût au siège/kilomètre de ses TGV classiques. Un principe validé en juillet lors du conseil d’administration de SNCF Mobilités, qui s’est penché sur le modèle économique du TGV. Le but est de faire la chasse aux coûts partout où c’est possible, en s’inspirant de l’expérience de Ouigo.
Interrogée sur sa stratégie, Voyages SNCF rappelle que le TGV classique est toujours au cœur de son offre grande vitesse. Avec une montée en gamme sous le label TGV Inoui. « Le parc TGV Inoui sera optimisé avec une intensification des roulements et une massification de l’offre par l’introduction de rames ultra-capacitaires », rappelle-t-on. De quoi se préparer à l’arrivée de la concurrence.
Marie-Hélène POINGT
Ouigo en 2020
30 destinations
26 millions de voyageurs
70 circulations quotidiennes
34 rames
En cinq ans…
33 millions de voyageurs
Soit un nombre multiplié par 9
65 % ont voyagé pour moins de 25 euros