Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

La montée en puissance de Ouigo

TGVD_n°772_sur_la_LGV_BPL_© Cramos Le Mans Rennes

Après Montparnasse et la gare de l’Est, la SNCF propose à partir du 9 décembre 2018 des Ouigo au départ de Paris-Lyon vers de nouvelles destinations dans le sud de la France. Une priorité, à l’approche de l’ouverture à la concurrence.

 

Ouigo continue d’étendre son territoire, tout particulièrement à partir de Paris intra-muros. Ainsi, à compter du 9 décembre, le TGV à bas coûts partira de la gare de Paris-Lyon pour proposer 11 destinations au sud de la France : Lyon-Saint-Exupéry, Marseille, Aix-en-Provence-TGV, Avignon et Valence (gares qui sont déjà desservies par Ouigo via des gares périphériques) ainsi que Nice, Cannes, Antibes, Toulon, Saint-Raphaël et Les Arcs-Draguignan (qui sont des destinations nouvelles pour Ouigo). Ce sera la troisième gare parisienne qui accueillera le TGV aux rames bleu et rose après Paris-Montparnasse depuis la fin 2017 et Paris-Est depuis juillet dernier.

Le TGV qui a été lancé il y a cinq ans entre Marne-la-Vallée et Marseille-Saint-Charles arrive également en gare de Lille-Flandres, d’où les voyageurs pourront rejoindre Marne-la-Vallée, Roissy-Charles-de-Gaulle, Lyon, Marseille, Aix-en-Provence-TGV, Avignon et TGV-Haute-Picardie.

Les ventes seront ouvertes à partir du 11 octobre, à des tarifs toujours ultra-compétitifs (10, 16 ou 19 euros par adulte, et 5 ou 8 euros par enfant jusqu’à 12 ans).

Des tarifs autorisés par des coûts de production très inférieurs à ceux des TGV classiques : plus de rotations des rames, dont la capacité est accrue de 25 % par rapport à un TGV Duplex, maintenance de nuit et distribution 100 % en ligne. Ce qui permet de toucher une nouvelle clientèle : six clients sur 10 n’auraient pas voyagé en train sans Ouigo, affirme la SNCF.

L’entreprise, qui met en avant le succès de Ouigo, mise sur un fort développement : le TGV a transporté 7,7 millions de voyageurs, il en attend 12,7 millions cette année, avec un objectif de passer à 26 millions de passagers d’ici à 2020 avec plus de 40 destinations. Ce qui représentera 25 % du trafic à grande vitesse en France (contre 18 % en 2018 avec 28 destinations).

Cette montée en puissance de Ouigo conduirait mécaniquement à une baisse de la part du TGV classique, selon plusieurs syndicats. « Dans un premier temps, Ouigo a commencé à remplacer des TGV intersecteurs les moins fréquentés en partant de Marne-la-Vallée. Ceux sur lesquels la SNCF était le plus déficitaire », souligne l’un d’eux. « Ouigo a d’abord circulé sur les sillons les moins chers et les moins attractifs mais qui attirent une clientèle à la recherche de petits prix. Maintenant il s’étend rapidement. Dans le même temps, on supprime çà et là quelques dessertes par TGV », poursuit cette source syndicale.

De son côté, la SNCF explique qu’elle s’est fixé l’objectif de diminuer de 2 % par an pendant cinq ans le coût au siège/kilomètre de ses TGV classiques. Un principe validé en juillet lors du conseil d’administration de SNCF Mobilités, qui s’est penché sur le modèle économique du TGV. Le but est de faire la chasse aux coûts partout où c’est possible, en s’inspirant de l’expérience de Ouigo.

Interrogée sur sa stratégie, Voyages SNCF rappelle que le TGV classique est toujours au cœur de son offre grande vitesse. Avec une montée en gamme sous le label TGV Inoui. « Le parc TGV Inoui sera optimisé avec une intensification des roulements et une massification de l’offre par l’introduction de rames ultra-capacitaires », rappelle-t-on. De quoi se préparer à l’arrivée de la concurrence.

Marie-Hélène POINGT


Ouigo en 2020

30 destinations
26 millions de voyageurs
70 circulations quotidiennes
34 rames

En cinq ans…

33 millions de voyageurs
Soit un nombre multiplié par 9
65 % ont voyagé pour moins de 25 euros

Ewa

Auvergne-Rhône-Alpes inaugure un premier car au GNV

Car GNV de la région Rhônes-Alpes

La région Auvergne-Rhône-Alpes, désormais AOT des transports interurbains, a inauguré le 6 septembre son premier autocar au GNV sur la liaison Cluses – Chamonix dans la vallée de l’Arve, l’un des sites industriels les plus pollués de France. Après une expérimentation par des sociétés de transport routier (Sotradel et Megevand) qui avaient ouvert la voie au GNV dès 2010, lea région et la communauté de communes du Pays du Mont-Blanc avec leur transporteur familial SAT adoptent à leur tour la solution pour « développer une nouvelle forme de mobilité alternative et plus propre, premier pas pour faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la première région décarbonée d’Europe », a affirmé Paul Vidal, délégué aux Transports scolaires et interurbains à la région. L’ambition régionale est de déployer neuf véhicules au GNV d’ici mars 2019 dans la vallée de l’Arve promue « zone prioritaire ».

Après un parc de véhicules scolaires/interurbains équipé en Euro VI à 60 %, le GNV est une étape intermédiaire en attendant de passer à l’hydrogène, grand objectif du plan « Zéro Emission Valley » en Haute-Savoie.

Claude Ferrero

Ewa

Tisséo veut convertir les automobilistes toulousains

Tisséo campagne

En cette rentrée, Tisséo, l’autorité organisatrice des transports de l’agglomération toulousaine, lance une campagne de communication pour convaincre les actifs se rendant au travail en voiture d’essayer les transports en commun.

Elle comprend deux affiches conçues par l’agence Verywell ainsi qu’un prospectus détaillant sur six pages l’intérêt des transports en commun : rapidité, ponctualité, économies (avec 50 % de l’abonnement pris en charge par l’employeur), confort (4G dans le métro, recharge du téléphone dans les Linéo), simplicité (abonnement annuel sur carte pastel, Ticket Easy sur smartphone, agence en ligne, calculateur d’itinéraires).

Des milliers de prospectus seront distribués les 11 et le 18 septembre sur les axes les plus embouteillés de Toulouse, notamment aux sorties de la rocade. Une opération avec un coût global (animations terrain, affichage, dépliants et sports radio) de 20 000 euros.

C. S.

Ewa

Réouverture de la ligne Montréjeau-Luchon : Carole Delga dénonce l’inflation des coûts

Occitanie

Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, dénonce l’inflation du coût des travaux annoncés par SNCF Réseau pour la rénovation de la ligne Montréjeau – Luchon, passés de 36 à 59 millions d’euros en deux ans.

« SNCF Réseau présente une étude en total décalage avec la première étude conduite en 2015. La région ne peut souscrire ni aux coûts ni aux délais présentés aujourd’hui », s’insurge-t-elle, demandant à l’opérateur de lancer au plus vite les études d’avant-projet déjà conventionnées. La participation prévue de la région était de 70 %, l’Etat apportant 17 % et la SNCF 13 %. Après une rencontre avec le directeur national de SNCF Réseaux, celui-ci s’est engagé à lancer une contre-expertise indépendante pour connaître le vrai montant des travaux.

En 2014, alors qu’élus et usagers s’étaient fortement mobilisés pour sauver cette ligne de montagne datant de 1873, fortement endommagée par les inondations de 2013 et menacée de fermeture par la SNCF, celle qui était alors secrétaire d’Etat était déjà montée au créneau. « Montréjeau – Luchon est emblématique de ce que voudra faire, ou pas, le gouvernement, pour les territoires de montagne. Si elle ne se fait pas, cela veut dire que des dizaines de lignes en France vont fermer », alerte-t-elle dans une interview au journal local La Dépêche du Midi.

Dans le cadre des « Etats généraux du Rail et de l’Intermodalité », La région Occitanie s’était engagée fin 2016 à sauver cinq autres lignes prioritaires pour l’aménagement du territoire en plus de Montréjeau – Luchon : Alès – Bessèges, Carcassonne – Quillan, le Train Jaune, la Rive droite du Rhône et Rodez – Sévérac.

Catherine Stern

Ewa

Reprise des relations TER sur la LGV BPL et la virgule de Sablé

Virgule de Sablé

Après sept mois d’interruption, les relations TER entre Nantes, Angers, Laval et Rennes, via la ligne à grande vitesse Bretagne – Pays de la Loire et la virgule de Sablé, ont pu reprendre le 27 août. L’organisme Certifer a en effet émis un avis favorable à la reprise des circulations de rames Z TER modifiées sur cette LGV, ainsi qu’entre cette dernière et le réseau classique. Une décision prise suite aux mesures mises en œuvre par SNCF Réseau et le concessionnaire Eiffage Rail Express (ERE) pour remédier aux déshuntages constatés l’automne dernier, dans les semaines qui ont suivi la mise en service des nouvelles relations entre le nord et le sud des Pays de la Loire.

Pour commencer, cinq allers et retours quotidiens seront assurés en TER sur LGV, comme lors du lancement de cette desserte en juillet 2017. Cette fréquence devrait être portée à sept allers et retours quotidiens fin 2018, puis à huit fin 2019, au fur et à mesure de l’équipement des rames Z TER.

Le retour des TER sur LGV, qui permettent des gains de temps de l’ordre de 40 minutes entre Nantes, Angers, Laval et Rennes, est accompagné de mesures tarifaires « commerciales et compensatoires » jusqu’au 4 novembre, avec plafonnement des tarifs à 15 euros, voir 10 euros pour les porteurs de cartes et d’abonnements régionaux.

P. L.

Ewa

Neuf mois de retard pour l’ouverture du tunnel Crossrail sous Londres

Canary Wharf Crossrail Station Cross section 
27 May 09

Prévue pour décembre prochain, la mise en service régulier du tunnel central de la future Elizabeth Line du RER londonien Crossrail est désormais reportée à l’automne 2019. Ceci afin d’assurer que la nouvelle ligne est – ouest sous Londres soit « sûre et fiable au moment de son ouverture » selon la direction du projet Crossrail.

En effet, il s’est avéré que l’équipement du tunnel central a pris plus de temps que prévu, de même que les essais concernant l’informatique. Par conséquent, l’intégration a pris du retard. Parallèlement, la mise en service entre la gare de Liverpool Street et Shenfield (banlieue est) des nouvelles rames Class 345 a pris un mois de retard au printemps 2017. Puis, cette année, l’arrivée entre la gare de Paddington et l’aéroport de Heathrow (banlieue ouest) de ces rames conçues pour Crossrail a été retardée par des problèmes sur l’équipement ERTMS.

Plutôt que de risquer une mise en service précipitée de Crossrail, avec de nouveaux trains, un nouveau tunnel et des transitions inédites entre systèmes de sécurité ferroviaire (ERTMS à l’ouest de Londres, CBTC sous Londres et système britannique TPWS dans la banlieue est), la direction du projet a préféré reporter l’ouverture du tunnel sous Londres. Question « RER », 2018 aura quand même été une année faste pour la capitale britannique, avec la spectaculaire modernisation de la ligne nord – sud Thameslink en début d’année (nouveaux trains, nouvelle gare de London Bridge, pilotage automatique sur ERTMS dans la traversée du centre-ville et connexion avec le réseau de la gare de Kings Cross vers la banlieue nord).

Ewa

« Les arguments contre la gratuité dans les transports me paraissent faibles »

Patrice Vergriete

VR&T a interviewé Patrice Vergriete (DVD), maire de Dunkerque qui ce mois-ci devient la plus grande agglomération de France (et la deuxième d’Europe) à ne plus faire payer l’utilisation de ses transports publics.

 

Ville, Rail & Transports. Pourquoi ce choix de la gratuité ?
Patrice Vergriete. Avant tout, je veux signaler qu’à partir du 1er septembre, Dunkerque devient la première agglomération d’Europe à proposer la gratuité pour tous dans ses transports publics. Si on ne prend en compte que la taille, nous sommes la deuxième agglomération européenne à le faire, derrière la ville de Tallinn, qui n’accorde la gratuité qu’à ses résidents. Pour nous, la gratuité n’a que des effets bénéfiques en termes de politique publique. D’abord sur le plan environnemental puisque la gratuité permet un report modal de la voiture vers les transports publics. Même si c’est vrai, la gratuité se traduit aussi par un report modal du vélo et de la marche vers les transports publics.
Cette question de la lutte contre la pollution est centrale. D’ailleurs, si de grandes villes allemandes se posent aujourd’hui la question de la gratuité, c’est bien sûr pour des questions environnementales.
A Dunkerque, nous n’avons pas le choix : nous battons des records si l’on prend en compte le nombre de jours de pics de pollution. Avec une part des transports publics tombée à 4,75 % en 2014-2015. Notre objectif est de doubler la fréquentation. Et donc d’avoir une part modale pour les transports publics de 9 à 10 % à Dunkerque.

VR&T. Quelles sont les autres raisons ?
P. V. Nous voulons aussi rendre du pouvoir d’achat à la population. Les recettes liées à l’achat de tickets et d’abonnements nous rapportaient 4,5 millions d’euros par an. Nous rendons donc cet argent aux Dunkerquois et tout particulièrement aux familles.
J’ajoute une troisième raison sociale : avec des transports publics gratuits, la ville devient accessible à tous et pour tous. Les services publics deviennent plus accessibles, la recherche d’emploi aussi… Enfin, la gratuité renforce la cohésion sociale puisqu’elle a pour effet d’accroître la mobilité.

VR&T. Comment avez-vous procédé ?
P. V. Nous avons commencé par expérimenter la gratuité le week-end. Depuis, on a vu la fréquentation augmenter de 30 % le samedi et de 80 % le dimanche.
Nous avons aussi enregistré une baisse de 60 % des incivilités. Dans le débat sur la gratuité, on entend souvent dire que ce qui est gratuit n’a pas de valeur. Je trouve que cet argument est faible. Nous constatons le contraire : il y a un renforcement du contrôle social. De plus les contrôleurs peuvent effectuer d’autres tâches comme assurer la lutte contre les incivilités, renforcer la sécurité…

VR&T. Comment financez-vous la gratuité ?
P. V. C’est le seul élément négatif : la gratuité a un coût ! Le coût global des transports publics à Dunkerque s’élève à 45 à 50 millions d’euros par an. Comme je l’ai dit, nos recettes s’élèvent à 4,5 millions d’euros annuels. Cela montre donc que seulement 10 % du coût est couvert par la vente de titres de transport. Ce qui revient à dire que 90 % du coût pèse déjà sur le contribuable. L’effort n’est donc pas si important. Il est en tout cas moins important que ce qu’a représenté la baisse des dotations de l’Etat, qui ont été réduites de cinq millions par an pendant trois ans sous le gouvernement Valls.
Je rappelle qu’à Dunkerque, les deux tiers du budget dédié aux transports viennent du versement transport et le dernier tiers vient du budget général de la communauté urbaine. Mon prédécesseur, Michel Delebarre avait décidé, en 2011, d’augmenter le versement transport en le faisant passer de 1,05 % à 1,55 % de la masse salariale.
Cette hausse de 0,5 % a rapporté entre huit et neuf millions d’euros annuels à la communauté urbaine. Or si une collectivité fait le choix de développer des transports à haut niveau de service, elle peut bénéficier de subventions de l’Etat. J’ai donc décidé d’abandonner le projet retenu par mon prédécesseur de construire une salle de sport de 10 000 places dans le cadre d’un PPP (qui nous aurait coûté huit millions d’euros annuels) et qui aurait été financé par la hausse de versement transport. A la place j’ai décidé d’utiliser ces huit millions, d’abord, jusqu’en 2018, pour améliorer le réseau de transport public, car nous avons associé la gratuité à un principe d’amélioration du réseau.
Nous allons désormais consacrer 4,5 millions d’euros pour financer la gratuité et deux millions pour l’amélioration des services (en mettant en service plus de bus, davantage de fréquences, des bus le vendredi soir avec systématiquement une personne accompagnant le conducteur, un équipement en Wi-Fi…).

VR&T. Si la fréquentation augmente, le coût ne risque-t-il pas d’être trop élevé à terme ?
P. V. Nous avons déjà intégré dans nos coûts le doublement de la fréquentation. C’est un choix politique. Je ne donne pas de leçons aux autres villes. Nous nous donnons trois-quatre ans pour évaluer l’effet complet de la gratuité. C’est un pari lié à un contexte local : la part de la voiture a beaucoup progressé, elle est passée de 62 % à 66 % de 2000 à 2015. Ce n’est pas soutenable. Dunkerque est une ville adaptée à la voiture. Pour changer la donne, nous sommes obligés de changer de modèle et de mettre le paquet.

VR&T. Pourquoi ne pas avoir lancé une politique favorisant les vélos et les piétons ?
P. V. Nous sommes en train de réfléchir à la future politique cyclable de Dunkerque. Nous aborderons tous ses aspects, des VLS (qui sont déjà en place), aux achats de vélos, en passant par l’aménagement de parkings, de pistes cyclables. En septembre, nous annoncerons un plan et nous attellerons à une politique complète et intégrée du vélo. C’est notre seconde ambition : augmenter la part modale du vélo.

Propos recueillis par Marie-Hélène POINGT

 


Dunkerque lance les premières Rencontres sur la gratuité des transports
Les 3 et 4 septembre, Dunkerque organise les Rencontres des villes du transport gratuit. Soit deux jours de débats, de forum et de visites sur le réseau DK Plus de mobilités, en présence d’élus de villes ayant fait le choix de la gratuité pour tout ou partie de leur réseau, notamment Taavi Aas, le maire de Tallin, et Naheed Kurban Nenshi, maire de Calgary.

 

 

 

 

Ewa

« La gratuité des transports sera l’un des grands thèmes des prochaines municipales »

Maxime Huré

Interview de Maxime Huré, maître de conférences à l’Université de Perpignan, et chercheur à Sciences Po Lyon.

Ville, Rail & Transports. Vous avez été amené à travailler sur l’instauration de la gratuité à Dunkerque. Quelle a été votre mission ?
Maxime Huré. Dans le cadre d’un collectif de jeunes chercheurs [l’association VIGS, NDLR], nous avons été sollicités par Dunkerque dès 2015, donc peu après les élections municipales. Nous avons formé une petite équipe et avons vite compris que la nouvelle équipe municipale souhaitait mettre en place la gratuité en deux temps (d’abord la gratuité le week-end avant de passer à la gratuité totale) et disposer d’une évaluation du dispositif par des chercheurs.
En effet, en France, il y a eu peu de recherches sur le sujet, sinon des positions un peu idéologiques de chercheurs qui n’avaient pas travaillé la question.
Nous avons lancé en mars 2017 une première étude pour évaluer les effets de la gratuité le week-end. La communauté urbaine souhaitait un regard sur trois aspects : elle souhaitait savoir si la gratuité se traduirait par une hausse de la fréquentation, s’il y aurait de nouveaux usagers et s’il y aurait un report modal. Nous avons constaté une hausse de fréquentation de près de 30 % le samedi et de 80 % le dimanche.
Il faut noter que cette mesure très politique d’instaurer la gratuité a été accompagnée d’un projet de renforcement de la qualité du réseau puisque presque 65 millions d’euros ont été investis sur cinq ans, pour mettre en place notamment des bus en site propre.

VR&T. Quels changements avez-vous constatés ?
M. H. Un nouveau public est arrivé dans les transports publics. Parmi eux, nous avons constaté qu’il y avait des individus en situation de grande pauvreté ainsi que des personnes âgées qui se sentaient un peu isolées. Ces personnes ont profité de cette mesure pour retisser du lien social. Nous avons aussi observé un retour dans les bus des familles, qui ont profité du dispositif pour se rendre à des manifestations ou à des activités récréatives. Clairement, le public familial va lâcher la voiture pour prendre le bus. Enfin, un public de jeunes entre 16 et 18 ans a également profité de la mesure. Des usagers classiques se sont retrouvés dans des bus bien remplis, ce qui a parfois pu donner lieu à des réactions négatives de leur part.

VR&T. Avez-vous observé un report modal ?
M. H. Nous avons adressé un questionnaire à 400 personnes. Sur la question du report modal, nous devrons encore vérifier les chiffres. Mais à la question : quel mode de transport avez-vous abandonné ? 67 % ont dit qu’ils avaient renoncé à la voiture pour prendre le bus le week-end, 33 % la marche et 16 % le vélo (sachant que les modes n’étaient pas exclusifs les uns des autres).
Les chiffres sur la bicyclette sont à relativiser puisque la pratique du vélo à Dunkerque qui est très faible : sa part modale est de 1,2 %.

VR&T. Les objectifs des élus ont-ils été atteints selon vous ?
M. H. Les élus voulaient aussi rendre de nouveau attractif le centre-ville. Cette mesure y contribue très clairement : les bus sont surfréquentés lors de grandes manifestations organisées dans la ville. Les commerçants, qui se montraient réservés avant le lancement du dispositif, se montraient plutôt satisfaits six mois après.

VR&T. Que pouvez-vous dire aux opposants de la gratuité ?
M. H. Certaines idées reçues ont été battues en brèche comme l’affirmation selon laquelle les réseaux gratuits seraient plus dégradés que les autres. A Dunkerque ou à Châteauroux, rien de tel n’a été observé. On observe qu’il y a plus d’usagers et que les politiques investissent davantage contrairement à ce qu’on pourrait croire.

VR&T. La gratuité peut-elle être mise en place par n’importe quel réseau selon vous ?
M. H. On voit que la gratuité des transports ne concerne pas que les petites villes. Peu à peu, les seuils sont dépassés. Dunkerque rassemble plus de 200 000 habitants, Tallinn plus de 400 000. Ce sont souvent des réseaux où les recettes générées par les transports ne sont pas très élevées et se situent en dessous de 8 %. Certains chercheurs disent qu’au-dessus de 5 %, il n’est pas possible pour un réseau de passer à la gratuité. Or, Paris, Grenoble ou Clermont ont des recettes bien supérieures et y réfléchissent.
Ce que l’on observe, c’est que les collectivités qui mettent en place la gratuité ne le font pas toutes pour les mêmes raisons. Certaines le font car leur réseau est peu utilisé et se disent qu’ainsi il aura une meilleure utilité sociale. C’est ce qu’avait fait Châteauroux en 2001.
D’autres veulent redynamiser leur centre-ville. C’est le cas de Dunkerque mais aussi de Clermont. D’autres encore le veulent pour lutter contre la pollution atmosphérique, comme à Grenoble, Dunkerque, ou encore en Allemagne où la mesure sera expérimentée dans trois grandes villes.
La gratuité est avant tout une mesure très politique qui répond à des objectifs variés.

VR&T. N’y a-t-il pas tout de même quelques limites ?
M. H. La question du financement se pose, non pas à court terme, mais à long terme : il faut se demander si, à une échéance de dix à 15 ans, on aura assez de ressources pour la financer.
C’est une question cruciale pour les grands réseaux comme Paris qui doivent construire un budget sur le long terme et qui risquent la sursaturation.
Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne pourront pas passer du jour au lendemain à la gratuité. Mais c’est une mesure qui peut se mettre en place progressivement.
Et ponctuellement. La gratuité existe les jours de pollution. On peut aussi penser à des mesures ciblées telles que la gratuité le week-end, ou sur les lignes de nuit, les lignes de plage… Ce peut être une mesure qui va s’imposer progressivement. Elle sera un des thèmes très présents lors des prochaines élections municipales.

Propos recueillis par Marie-Hélène POINGT

Ewa

Auvergne-Rhône-Alpes teste le Wi-Fi dans les TER

ter aura ©SNCFTERAURA e1687802809304

Après le TGV, le Wi-Fi fait son entrée dans les TER en Auvergne-Rhône-Alpes, une première en France depuis le 28 août. Mais l’arrivée du haut débit 3G/4G dans les trains régionaux reste très mesurée puisqu’elle démarre une expérimentation sur 18 mois dans trois rames sur l’axe Mâcon – Lyon – Valence, repérables grâce à un pictogramme sur les rames connectées.

Pour l’heure, c’est une première technologie maison SNCF-21net-VSCT qui est mise en œuvre incluant un portail de connexion (wifiter.sncf) avec un ensemble de services et le recueil en temps réel des avis des clients pour « assurer un codéveloppement » du Wi-Fi, selon les dirigeants de la SNCF. A l’automne, une deuxième technologie concernera un nouveau vitrage « haut débit » permettant de renforcer le signal 3G/4G sur les lignes Lyon – Bourg-en-Bressse et Lyon – Clermont – Roanne, deux systèmes aussi déployés sur les TER d’Occitanie et Normandie. Enfin, une troisième solution spécifique à Rhône-Alpes en partenariat avec Orange et Faiveley sera installée début 2019 sur Lyon – Grenoble.

Claude FERRERO

Ewa

Espagne : SNCF Logistics prend le contrôle de Comsa Rail

La locomotora diésel-eléctrica 335.003 de Comsa (Euro 4000 de Vossloh), parada en la salida de la estación de Martorell esperando que salga un cercanías, para retomar su marcha en dirección astellbisbal.

Déjà présente dans l’entreprise ibérique Comsa Rail Transport à hauteur de 25 % de l’actionnariat, la SNCF vient d’acquérir la totalité du capital de cette filiale. Désormais, ses dessertes marchandises menées dans la péninsule se feront sous la marque européenne « Captrain ».

L’ensemble Comsa a été constitué en 2009 avec des capitaux familiaux et la compagnie s’est spécialisée dans la construction d’infrastructures ferroviaires en Espagne, puis à l’international où elle réalise à présent la moitié de son chiffre d’affaires, notamment en Europe de l’Est et en Amérique latine. A partir de ses chantiers notamment pour les lignes à grande vitesse AVE, Comsa a créé une filiale Transport qui assure aujourd’hui, par exemple, la traction de trains de charbon ou de minerais, ainsi que de conteneurs.