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 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

Arabie saoudite : le nouveau calendrier de la LGV « du désert » se précise

Medine La Mecque Talgo trains des sables

Trois étapes viennent d’être convenues pour la mise en service du train à grande vitesse entre Médine et La Mecque (Arabie saoudite). Dès l’automne 2018, une desserte commerciale sera assurée entre les deux villes saintes, mais seulement les jeudis, vendredis, samedis et mardis. Cette phase à 200 km/h deviendra quotidienne en janvier 2019, et le service complet à 300 km/h sera offert en septembre 2019.

Ce calendrier a été conclu entre le gouvernement de Riyad via Saudi Railways Organization (SRO) et Al Shoula, le consortium des constructeurs saoudiens et espagnols qui mène ce projet dit « Haramain » depuis octobre 2006. Les circulations devaient débuter le 15 mars dernier, mais les difficultés se sont accumulées : retard dans l’infrastructure assurée par des entreprises chinoises (avec son prolongement sur la signalisation), chaleur et dunes de sable à maîtriser, des gares inachevées sans compter avec les bisbilles financières entre les protagonistes vu les délais rallongés.

Pourtant, les essais ont commencé avec succès dès le 31 décembre 2017 et les 36 rames Talgo seront bientôt toutes à pied d’œuvre en Arabie saoudite. La facture globale de cette LGV est maintenant estimée entre sept et dix milliards d’euros : les 450 km seront à écartement UIC et électrifiés en 25kV60Hz avec une vitesse maximale de 320 km/h. 160 000 voyageurs en moyenne sont attendus chaque jour pour un trajet de deux heures et demie entre les deux terminus.

Michel GARICOÏX

Ewa

Lyon parie sur le développement de Bluely par Bolloré

Bluely Bolloré Lyon

Après l’arrêt d’Autolib’ à Paris, la question de l’avenir de son homologue Bluely à Lyon se pose de deux façons : le fiasco parisien menace-t-il de la même façon la métropole lyonnaise ? Ou bien, y a-t-il une recette de la réussite du modèle du système d’autopartage de Bolloré dans la capitale des Gaules ? Les déclarations des responsables de la métropole de Lyon incitent à évacuer la première hypothèse pour prendre en compte les facteurs positifs de Bluely. De son côté, l’entreprise Bolloré, sollicitée, n’a pas donné suite sur le futur de la désormais plus grande vitrine de son savoir-faire dans l’autopartage en France.

Si le silence est assourdissant, la cause est entendue malgré tout pour Karine Dognin-Sauze, vice-présidente (LREM) chargée de la Mobilité intelligente à la Métropole : « Nous sommes engagés dans une démarche pérenne pour développer un modèle économique visant la rentabilité. » Selon elle, il s’agit bien d’un « modèle gagnant-gagnant » entre Bolloré et la métropole pour un déploiement intelligent des nouveaux usages de l’électromobilité grâce à une évolution des comportements. « En tant que collectivité, nous jouons un rôle de facilitateur, on avance en nous adaptant avec des retours sur expérience. » La qualité de la relation et les objectifs partagés par les partenaires seraient donc un gage d’assurance pour Bluely. Même si Pierre Hémon, délégué (EELV) aux Mobilités actives de la métropole, met la pédale douce : « Bluely, c’est une belle vitrine opaque qui ne donne pas beaucoup de chiffres. C’est regrettable à l’heure de l’open data, et si elle n’est pas rentable on devrait savoir si elle permet ou non la démotorisation des trajets et le passage aux transports en commun »

A la grande différence d’Autolib’ en délégation de service public, le dispositif lyonnais fait l’objet d’une convention avec des obligations réciproques des deux partenaires : Bolloré conduit sa propre politique commerciale et d’investissement tandis que la collectivité intègre l’offre Bluely dans sa politique globale de communication et lui donne accès à son domaine public moyennant redevance (100 euros/an/place de stationnement et 1,25 % sur le chiffre d’affaires). Cette redevance est aussi en vigueur pour l’autre système d’autopartage lyonnais créé par la SEM LPA avec Citiz et Yea!, augmentée à 250 euros/place/an car il s’agit de véhicules à essence. Louis Pelaez, président de LPA, a annoncé que Citiz a atteint son équilibre financier en 2017, dix ans après son lancement.

Et Yea, le nouveau système en free floating créé en octobre 2017 avec 100 véhicules, lance 50 automobiles supplémentaires cet été pour répondre à la demande. « Nous aurions pu craindre que Yea! se substitue à Citiz, notamment sur les trajets courts, or, nous avons constaté une accélération du rythme des locations. Citiz a augmenté son kilométrage parcouru de 50 % depuis début 2018 tandis que Yea! répond à l’attente d’une clientèle de jeunes urbains », se félicite Christine Giraudon, directrice marketing de LPA.

Sur le terrain, il apparaît que les trois systèmes (boucle, stations, free floating), malgré des craintes de concurrence potentielle, visent des clientèles et des longueurs de trajets différentes : 65 km en moyenne pour Citiz, 15 km environ pour Yea!, des trajets courts autour de 6 km pour Bluely. A priori, un cercle vertueux où chacun trouve son créneau dans un environnement complémentaire et favorable : « la dynamique de l’autopartage est forte à Lyon comme au plan national, avec des abonnés de Bluely en progression constante », commente Pierre Soulard, directeur de la Mobilité urbaine à la métropole. Une chose est sûre : la collectivité pratique « des conditions d’accueil transparentes et équitables » pour les opérateurs et entend soutenir et promouvoir leur développement. Bluely, créé en octobre 2013, n’est qu’à la moitié du chemin qui a conduit Citiz à l’équilibre et, selon la métropole, Bolloré va accentuer son implantation en connaissance de cause.

D’ailleurs, l’opérateur Blue Solutions ne manque pas de communiquer pour vanter le succès de Bluely à l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry et sur ses offres promotionnelles auprès des étudiants, en période de soldes, etc. Des comités de pilotage trimestriels complétés par des reportings techniques hebdomadaires permettent d’échanger sur des questions stratégiques comme l’emplacement des stations, où l’intérêt de l’entreprise (fréquentation/rentabilité) rejoint celui de la métropole (desserte des nouveaux quartiers). Les études Qualité récurrentes font état de la satisfaction des abonnés sur la propreté des voitures, et d’une demande d’une disponibilité et d’un maillage plus importants de Bluely. « Il faut trouver l’équilibre entre la masse critique pour répondre à l’intérêt général de l’autopartage et le risque industriel assumé par l’opérateur », résume Pierre Soulard, confiant dans le pari de Bolloré. L’entreprise, selon lui, a fait le pari de l’électromobilité pour être prête lors du décollage du véhicule électrique et de la recharge intelligente partagée (un tiers des bornes sert aussi aux non-utilisateurs Bluely). Blue Solutions devrait donc poursuivre l’amélioration des performances de ses batteries tous formats à Lyon. Une décision pour se positionner comme un fournisseur fiable à Lyon, futur marché important, où le prochain passage à l’électrique du parc du réseau de bus du Sytral concerne plus de mille véhicules.


Claude FERRERO

*Bluely : 300 véhicules (130 en 2013), 12 700 abonnés. Citiz : 107 véhicules, 2 800 abonnés. Yea! : 150 véhicules.

Ewa

Des navettes autonomes à la demande attendues en septembre à Rouen

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Une première européenne ! C’est ce qu’affirment les promoteurs du service de navettes autonomes à la demande qui vont circuler à partir de septembre à Rouen, au beau milieu de la circulation. Ce service est porté par Rouen Normandy Autonomous Lab, résultat d’un partenariat public-privé doté d’un budget de 11 millions d’euros et regroupant la métropole de Rouen, la région Normandie, Transdev, Renault, la Matmut et la Caisse des dépôts.

Après 18 mois de travaux et une phase de test, le service est prêt pour être lancé sur la commune de Saint-Etienne-du-Rouvray. Dès septembre 2018, (sous réserve d’autorisation), et jusqu’à décembre 2019, il suffira à ceux voulant le tester, de télécharger une application pour pouvoir commander l’une des quatre ZOE électriques autonomes, mais aussi dès fin 2018, une navette i-Cristal de 12 places, codéveloppée par Transdev et Lohr.

Ces véhicules desserviront trois lignes totalisant 10 km, avec 17 points d’arrêts en correspondance avec les lignes du réseau de transport en commun de la métropole de Rouen. Les quatre Renault ZOE dédiées à ce projet sont équipées d’une technologie leur permettant de circuler sur routes ouvertes, en intégrant les contraintes de trafic, les autres véhicules, les ronds-points, les piétons… Pour des raisons réglementaires, un safety driver est présent dans toutes les voitures, prêt à reprendre la main si nécessaire.

Mais comme nous avons pu le vérifier, sa présence servira surtout à rassurer et informer les personnes empruntant le service. Car les véhicules ne sont pas laissés sur la route sans vigilance. Depuis le PC central des bus de Rouen, un poste de commandement a été installé. Tous les véhicules autonomes y sont géolocalisés, leur comportement contrôlé. Il est même possible d’y établir une communication avec les passagers en mode audio et vidéo. C’est depuis ce poste que l’opérateur peut intervenir en cas de nécessité. C’est de là notamment qu’en cas de pluie, il peut réduire la vitesse des véhicules, ou les arrêter.

La période de test avec utilisateurs permettra de vérifier l’acceptabilité sociétale de ce type de service de mobilité autonome, partagée et à la demande, et de prendre en compte les remontées d’informations délivrées par les voyageurs. « L’intérêt pour nous est d’avoir de vrais clients, pour avoir un retour d’utilisation et pouvoir commencer à travailler sur le business model. Car l’objectif est de vérifier que ce type de transport peut s’inscrire dans la continuité du transport public du premier ou dernier kilomètre, et de construire une offre de transport efficace, plus personnalisée, plus écologique et plus connectée, qui va transformer les frontières entre transport particulier et collectif », détaille Thierry Mallet, PDG de Transdev. « Nous allons voir comment les habitants vont s’approprier le service qui sera mis à leur disposition gratuitement. L’améliorer en prenant en compte les remarques, pour trouver le bon compromis vitesse/confort afin que cette expérimentation puisse donner lieu à généralisation », ajoute Frédéric Sanchez, président de la métropole Rouen-Normandie.

Valérie Chrzavzez

Ewa

Uber devient un acteur du transport public à Nice

Ph Pradal ©DR

A Nice, la régie Ligne d’Azur a présenté le 4 juillet une nouvelle offre de transport proposée avec Uber. La plateforme de VTC américaine proposera le soir à partir de 20 heures du transport individuel au prix fixe de six euros, ce qui permettra de prendre le relais de lignes de bus complémentaires du tramway, qui s’arrêtaient alors de fonctionner à cette heure-là. Philippe Pradal, adjoint au maire de Nice, chargé des Transports, explique à VR&T les raisons de ce choix.

Ville, Rail & Transports. Pourquoi cette nouvelle offre ?
Philippe Pradal. Il s’agit d’une expérimentation visant à offrir aux abonnés annuels de la Régie Ligne d’Azur une offre de transport nocturne de 20h à 2h30 à partir ou vers six stations de tramway pour un tarif unique de six euros. Ce dispositif fonctionne sur le trajet de lignes de bus éligibles (que nous avons définies) et qui sont exclus de la desserte par notre service de bus nocturne (Noctambus ou arrêt du tramway). L’aspect collinaire du territoire de la ville de Nice nous a invité à imaginer ce dispositif dont l’activité relève plus d’un transport à la demande que d’un transport classique. Cette expérimentation permettra de vérifier la pertinence de cette hypothèse.

VR&T. Quel est le principe financier retenu ?
Ph. P. Le tarif pour l’usager sera de six euros par course. Il est possible que le coût réel de la course soit supérieur au tarif fixé. Dans ce cas, les parties sont convenues d’une répartition financière à parts égales, c’est-à-dire 30 000 euros chacune.

VR&T. Pourquoi avoir choisi une offre VTC ? Et pourquoi le choix Uber ?
Ph. P. La régie Ligne d’Azur a défini le cadre de son expérimentation puis a recherché les différents partenaires capables de mener cette expérimentation. L’objectif principal est de comprendre les mobilités de nos usagers pour nous assurer que notre offre de transport est adaptée à leurs besoins. Il était donc nécessaire de rechercher un partenaire disposant de l’infrastructure de traitement des données pour valider l’expérimentation.
Des contacts ont également été pris avec les taxis afin de leur proposer une expérimentation similaire. Des réunions techniques se dérouleront très prochainement.

VR&T. Envisagez-vous de recourir aux services d’autres plateformes ?
Ph. P. Non, une fois les différents sites évalués, nous disposerons de données fiables et nous serons en capacité de définir l’offre du réseau.

VR&T. Est-ce que ce service vous permet de supprimer quelques liaisons assurées par du transport public traditionnel ?
Ph. P. C’est tout le contraire, cette expérimentation ne supprime aucune offre du réseau de transport mais représente un service supplémentaire pour nos abonnés. Notre stratégie vise à faire de notre régie l’intégrateur des différentes solutions de mobilité proposées sur notre territoire. Les abonnés doivent pouvoir bénéficier d’un panier de services de mobilité. L’objectif est d’une part de favoriser le report modal, d’autre part d’apporter une réponses aux différents besoins de déplacements.

VR&T. Quel est le coût pour la collectivité ?
Ph. P. Il n’y a aucun coût supplémentaire autre que le partage avec le partenaire, de la compensation due par les trajets dont le coût réel est supérieur au tarif fixé.

VR&T. Si l’expérience se révèle positive, envisagez-vous de l’élargir ? Si oui, où ?
Ph. P. Avec l’arrivée de la ligne 2 de tramway sur le secteur ouest – est de notre territoire, nous nous demandons si nous pourrions développer une expérience similaire que nous souhaitons proposer en priorité aux taxis.

VR&T. Jusqu’où une collectivité peut-elle recourir à ce type de prestations ? Ne craignez-vous pas une dépossession d’un service public aux intérêts du privé ?
Ph. P. Il n’y a aucune dépossession du service public : il s’agit d’une offre intégrée au service public, opérée par un privé comme dans le cadre d’un marché public.

VR&T. Demandez-vous à avoir accès aux données d’Uber sur les déplacements ?
Ph. P. L’accès aux données nous permettra d’identifier les besoins en mobilité et permettra de vérifier la pertinence d’une telle offre.

VR&T. Combien de temps vous êtes-vous donnés pour évaluer l’expérience et quelle sera la prochaine étape ?
Ph. P. La convention d’expérimentation prévoit deux mécanismes : une durée d’un an et l’atteinte du plafond de compensation soit 30 000 euros par chaque partenaire. La prochaine étape consistera à analyser la pertinence de l’offre et son recalibrage, si nécessaire. L’étude des données pourrait éventuellement permettre de définir un cahier des charges pour répondre aux exigences de la commande publique et ouvrir la possibilité à n’importe quel opérateur d’assurer ce service.

Propos recueillis par Marie-Hélène POINGT

Ewa

De plus en plus de plaintes contre les nuisances sonores des nouvelles LGV

TGV sur LGV SEA

Les nouvelles lignes à grande vitesse font trop de bruit, estiment des riverains qui se sont organisés en collectifs et en associations, tout particulièrement sur l’axe Tours – Bordeaux et Bretagne – Pays de la Loire. Outre les nuisances sonores, ils font état de vibrations ou de dégradations de bâtiments.
Est-ce dû à la vitesse plus élevée des TGV qui filent à 320 km/h sur ces lignes, le bruit augmentant avec la vitesse ? Ainsi qu’au nombre élevé de trains ? Ou à des habitations plus proches des voies ? Ou encore les riverains sont-ils plus exigeants qu’avant ? Ce qui est sûr, c’est que jamais les plaintes n’ont été si nombreuses, reconnaît-on du côté de Lisea, qui a reçu près de 400 plaintes. « C’est beaucoup par rapport à ce qui se passe ailleurs », reconnaît concessionnaire de la LGV Tours – Bordeaux
Relayées par les élus, ces plaintes sont arrivées jusqu’aux oreilles de la ministre des Transports, Elisabeth Borne qui a commandé un rapport au CGEDD (Conseil général de l’Environnement et du Développement durable) sur la question.
Côté Tours – Bordeaux, Lisea affirme être en train d’achever des mesures : près de 300 points de mesures sur la ligne ont été effectués en concertation avec les riverains « pour avoir une compréhension très factuelle des niveaux de bruit ressentis ou subis, indique Hervé Le Caignec. Notre travail consiste à démontrer que nous avons bien respecté toutes les réglementations et nos engagements dans le contrat », ajoute le président de Lisea.
En Bretagne, ERE a aussi lancé des mesures avec le Cerema. « Il s’avère que nous respectons la réglementation, nous allons même au-delà. Mais force est de constater que cette réglementation ne satisfait pas les riverains. On prend conscience collectivement que les mentalités des riverains évoluent », estime Loïc Corbec.
Actuellement, indique Hervé Le Caignec, « nous disposons d’études sur le bruit à 300 km, ce qui a permis de modéliser le bruit des TGV et d’édifier des murs antibruit, et des merlons en conséquence le long de la ligne ». Selon lui, les riverains se plaignent toutefois que la réglementation fixe une moyenne mais ne prend pas en compte les pics de bruit. « On se rend compte aujourd’hui qu’on ne dispose pas d’études approfondies sur le sujet », résume le patron de Lisea. Le CGEED devra donc répondre à une question jamais posée jusqu’alors : la réglementation est-elle adaptée aux nouveaux TGV ?

M.-H. P.

Ewa

Comment l’Arafer juge la réforme ferroviaire

Roman Bernard ©Arafer

A l’occasion de la présentation du rapport annuel de l’Arafer le 6 juillet, Bernard Roman, son président, est revenu pendant près d’une heure sur les motifs de satisfaction, mais aussi ses inquiétudes. L’adoption de la réforme ferroviaire a évidemment occupé une part importante de son propos. Avec quelques craintes sur le rôle de l’Arafer à l’avenir.

La première mouture du texte comportait ainsi la suppression de l’avis conforme du régulateur sur la tarification du réseau. Finalement, estime Bernard Roman, « alors que l’autorité risquait de sortir affaiblie de cette loi fondatrice, elle en sort renforcée dans ses prérogatives ». Mais il reste encore de nombreux points à trancher via les ordonnances que la loi a prévues.

Ainsi, subsistent des interrogations sur le périmètre des missions de la holding de tête SNCF et le traitement des missions transversales ou mutualisées. « Nous serons particulièrement vigilants », affirme-t-il, en rappelant la « nécessaire indépendance du gestionnaire d’infrastructure ». Le transfert de Gares & Connexions vers SNCF Réseau est aussi vu comme une « évolution très positive », en faisant toutefois attention à bien identifier les personnels à transférer.

Mais c’est essentiellement l’ordonnance relative aux modalités d’association de l’Autorité au contrat de performance, et les conséquences en cas d’avis défavorable sur la tarification du réseau, qui va être scrutée. Et ce, alors que « le contrat de performance [actuel] est mort, a asséné Bernard Roman. C’est toute la place du régulateur dans le système qui se joue », estime son président. « J’ai la conviction que l’on aura raté cette réforme ferroviaire si on ne laisse pas sa juste place au régulateur » dont l’action permet de garantir productivité, efficacité et donc hausse de la part modale du ferroviaire a défendu son président.

Le rôle du gendarme du ferroviaire devrait également évoluer à l’avenir avec la future loi d’orientation des mobilités. Le projet prévoit de lui confier de nouvelles missions, notamment en matière de contrôle du processus d’ouverture des données. Bernard Roman, qui n’était pas particulièrement demandeur, pose un préalable à toute nouvelle mission : obtenir des effectifs et ressources financières supplémentaires. A périmètre constant, l’Arafer estime qu’elle manque déjà de dix équivalents temps plein. Et pour tenir compte des nouvelles missions déjà prévues par la réforme ferroviaire et à venir via la LOM, elle juge que 23 emplois supplémentaires seront nécessaires. Une demande écrite a été adressée à Gérald Darmanin mais pour l’heure, le gouvernement ne semble pas prêt à donner satisfaction à l’Autorité. Tout cela n’empêche pas le président de l’Autorité de continuer à réclamer la régulation des ports et de l’aérien. Même si Bernard Roman en convient, il sera difficile d’obtenir gain de cause. D’où son constat : « Je mesure bien qu’au moment où on veut vendre un aéroport, il est plus facile de vendre un aéroport non régulé »

Camille SELOSSE

Ewa

Toulouse va faire payer les scooters en libre service

Cityscoot

Toulouse a validé le 15 juin en conseil municipal le principe de l’implantation de scooters électriques en libre service, après avoir lancé en avril un appel à manifestation d’intérêt. Deux opérateurs sont intéressés : Indigo Weel, qui a implanté des vélos en libre service sans borne ni attache en mai et annonce ses scooters pour fin juillet ; CityScoot, déjà présent à Paris et en cours d’expérimentation à Nice, qui promet l’arrivée de ses engins pour l’automne.

Une centaine de scooters électriques, pouvant rouler à 45 km/h, seront proposés au départ. Mais « la ville pourrait accueillir 600 scooters si nos conditions sont respectées, notamment sur l’espace géographique », affirme Jean-Michel Lattes, premier adjoint au maire de Toulouse en charge des Déplacements et du Stationnement. En effet, les scooters ne sont pas autorisés à stationner entre deux locations dans le périmètre de l’hypercentre.

Le coût d’occupation de l’espace public voté le 15 juin pour les deux opérateurs est de 30 euros par an et par scooter. A Paris et Nice, le prix payé par les utilisateurs de CityScoot, via une application dédiée, est de 0,28 euro la minute et 0,20 euro la minute pour 100 min prépayées.

Catherine STERN

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Le grand chantier de l’information voyageurs

information voyageurs

Un peu moins d’un an après la grande panne qui avait paralysé le gare de Paris Montparnasse, en plein chassé croisé des juillettistes et des aoûtiens, la SNCF a présenté le 3 juillet le plan qu’elle a lancé aussitôt après, pour éviter que se reproduise à l’avenir une telle cacophonie due à une information défaillante. « Il s’agit de faire en sorte que les 5 millions de clients qui prennent chaque jour le train puissent dire qu’ils ont été bien informés« , a résumé Patrick Ropert, le directeur général de SNCF Gares & Connexions, chargé par Guillaume Pepy de superviser ce plan. Un plan de grande ampleur, surnommé First, qui représente un investissement de 150 millions d’euros et doit être mené à grande vitesse pour s’achever à l’été 2020. Explications.

Des données unifiées et raccordées à la même base de données
« Actuellement, les systèmes d’information ne nous permettent pas d’être performants, pour des raisons historiques, car les systèmes sont différents selon les canaux», explique Benjamin Huteau, le directeur du programme Information voyageur. Les informations transmises aux voyageurs dans les gares par exemple peuvent être différentes de celles diffusées par les systèmes d’information, car chaque gare saisit elle-même ses propres informations. « Plus la situation est perturbée, plus la qualité de l’information risque d’être mauvaise », souligne le responsable du programme.
« En octobre, il est prévu de raccorder les médias digitaux (appli SNCF, site oui.sncf, bornes de vente…) à la même base de données. Ce sera ensuite le tour des gares : il faudra une année pour les raccorder toutes à la même source d’information. On commencera par les petites gares, on terminera par les plus grandes. Tout sera terminé au deuxième semestre 2019 », précise Benjamin Huteau.

Une information personnalisée
Pour personnaliser l’information, plusieurs projets sont lancés, surnommés TIC et TAC. TIC (pour Toujours informer le client) vise ceux qui donnent leurs coordonnées à la SNCF (c’est le cas de 95 % des clients de grandes lignes) : il consiste à envoyer un SMS ou un mail en cas d’aléa. Ce service sera testé cet été sur quelques lignes, avant une généralisation en septembre. Aujourd’hui, la SNCF peut déjà envoyer des informations par SMS et mail mais uniquement pour les aléas qu’elle connaît au moins 3 heures à l’avance. D’où les informations transmises aux voyageurs au moment des grèves puisqu’elle connaissait à l’avance ses plans de transport. Demain tout sera automatisé, ce qui permettra l’envoi d’informations en temps réel.
Le projet TAC (Toujours accompagner le client) permettra de gérer les ruptures de correspondances. À partir de la fin de l’année, les voyageurs recevront automatiquement, par mail ou SMS, une réservation de place dans le train suivant en correspondance.

La refonte de l’appli SNCF
L’appli de la SNCF est toute récente. Pourtant en fusionnant avec les applis TER, TGV et Transilien, elle est devenue difficilement lisible, reconnaît-on à la SNCF. « Les parcours sont compliqués et nécessitent beaucoup de clics », commente Benjamin Huteau. « Nous allons complètement refondre le design et fluidifier le parcours. C’est prévu pour octobre », détaille-t-il.

Des écrans digitaux plus grands, plats et à led
Le programme prévoit une trentaine de millions d’euros pour renouveler les écrans d’affichage en gare avec de nouveaux écrans digitaux plus grands, plats et à LED. La gare de Brest sera la première concernée fin juillet, sur le modèle de Paris-Saint-Lazare, qui représente la gare pilote. Suivront Monaco, Toulouse, Lille-Flandres et Paris-Est d’ici la fin de l’année. Les gares de Paris-Lyon et de Montparnasse seront équipées en mars 2019.

La parole aux voyageurs
La SNCF, qui doit informer 5 millions de voyageurs par jour, estime qu’elle peut aussi profiter des informations récoltées par les voyageurs eux-mêmes. Elle a lancé cette année le « waze » du rail, qui incite ses clients à informer en temps réel les autres voyageurs sur les retards, les suppressions ou les trains bondés. Ces informations (qui se chiffrent à plus de 30 000 par jour) doivent remonter aux centres opérationnels.
« Nous travaillons aussi pour disposer, dans les centres opérationnels, des tableaux de bord de ce qui se dit sur Twitter », indique le directeur du programme. La SNCF va aussi lancer un nouveau service Allô Simone (en référence à Hérault, la voix de la SNCF depuis 30 ans) pour avoir davantage de remontées d’informations de la part de ses clients en cas de problème. Elle dispose déjà des community managers, mais elle devrait en plus, avec Simone, disposer d’un nouvel outil de management. Un nouveau rôle pour Simone qui passe de voix de la SNCF à porte-voix des clients.

Les scénarios perturbés scénarisés
« Nous sommes en train d’écrire des scénarios de situations perturbées pour toutes les activités TER et TGV, à l’image de Transilien qui en a déjà », indique Benjamin Huteau. Selon lui, quand la gare Saint-Lazare a été bloquée mi-juin, le scénario pré-écrit sur la fermeture de la gare a permis de réagir très rapidement, en lançant des navettes sur cinq gares de délestage. « Ces scénarios permettent de donner des informations aux agents en gare et de mieux se coordonner. En septembre, tous les scénarios devraient avoir été écrits. »

De nouveaux centres opérationnels reconfigurés
« Nous avons besoin de centres opérationnels performants. Or jusqu’à présent, les centres étaient trop fragmentés, pas adaptés, ils ne permettaient pas de regrouper les équipes », estime Benjamin Huteau. D’où la décision de reconstruire les centres opérationnels dans les 10 plus grandes gares de France d’ici deux ans. Elles seront toutes reliées sur un même canal d’information. Elles permettront de visualiser toute la gare et de regrouper toutes les équipes opérationnelles. Un nouveau centre opérationnel a déjà ouvert ses portes à Paris-Saint-Lazare qui doit servir de modèle. Un autre fonctionne aussi à Rennes. Le plus grand sera celui de la gare du Nord. L’investissement tourne autour de deux à trois millions d’euros par gare.

Une tour de contrôle nationale à Paris
Au niveau national, l’ensemble des centres de commandement des TGV, des Ouigo et des Intercités va être regroupé dans un centre national des opérations de crise. « Les centres de décision étaient trop éloignés les uns des autres », justifie un porte-parole de la SNCF.
Cette tour de contrôle nationale sera installée à Paris ou en proche banlieue parisienne, le lieu précis sera choisi cet été. Elle devrait voir le jour à l’été 2020, pour un coût de plusieurs dizaines de millions d’euros.

Des managers de l’information
Des managers nationaux de l’information seront présents dans les centres opérationnels. Il y aura aussi une astreinte dans toutes les régions en cas de crise.

Des efforts mesurés chaque jour
Pour évaluer les progrès, des standards de gestion de l’information perturbée ont été définis et des indicateurs de fiabilité et de réactivité créés. Ces indicateurs sont mesurés tous les jours. C’est le cas pour les TGV depuis mars, pour les TER et Intercités depuis mai, et c’est prévu à partir de septembre pour les Transilien. « Les résultats sont prometteurs : sur les TGV, en quatre mois, on a progressé de sept points sur la fiabilité et de 25 points sur la réactivité », indique le responsable du programme.
Une dizaine de personnes pilotent le projet mais ce sont les 150 000 salariés de la SNCF qui sont concernés. Une révolution culturelle est enclenchée à un rythme proche de la grande vitesse : l’objectif est de réaliser l’ensemble du programme à l’été 2020. Soit trois ans après la crise de Montparnasse.

Marie-Hélène POINGT

Ewa

Jean-Marc Ambrosini nommé directeur général de l’Audit et des Risques à la SNCF

JEAN MARC AMBROSINI
(c) Ratp Jean François Mauboussin

Jean-Marc Ambrosini a remplacé début juin Christian Cochet, qui a fait valoir ses droits à la retraite, à la tête de la direction générale de l’Audit et des Risques de la SNCF. Il va y piloter la réalisation des missions d’audit interne pour l’ensemble du groupe public ferroviaire et animer la démarche de gestion des risques et de contrôle interne. Après avoir travaillé une grande partie de sa carrière au sien du Groupe RATP et deux ans au ministère des Transports, cet ancien élève de Sciences Po Paris et licencié en droit, a rejoint le groupe SNCF en 2014 où il a occupé la fonction de directeur général délégué Cohésion & Ressources humaines.

Ewa

Le Contournement Nîmes – Montpellier s’ouvre (un peu) le 7 juillet aux TGV

cnm manduel ©systra

Ce n’est pas un raz-de-marée qui s’annonce ! Le Contournement Nîmes – Montpellier (CNM), déjà emprunté par des trains de fret depuis décembre dernier, et qui doit s’ouvrir aux voyageurs à partir du 7 juillet, ne doit accueillir que deux trains à grande vitesse par jour : un aller-retour en TGV classique et un aller-retour en Ouigo seront transférés de la ligne classique actuelle à cette ligne nouvelle. Un démarrage en douceur qui s’explique, selon Voyages SNCF, par la mise en service d’une seule gare nouvelle (la gare de Montpellier-Sud-de-France) sur les deux prévues. Vers la fin 2019, lorsque la deuxième gare (Nîmes-Manduel) sera mise en service, le service sera renforcé et « rééquilibré » entre la ligne classique et le contournement Nîmes – Montpellier.

« Aujourd’hui, la liaison entre Montpellier et Nîmes est très riche et diversifiée », souligne Jean Rouche, le directeur du TGV Sud-Est. Nous proposons 48 TGV par jour qui s’arrêtent dans ces deux gares. 12 allers-retours s’arrêtent dans ces deux gares et desservent Paris, tandis que deux allers-retours en Ouigo relient les gares d’Ile-de-France (Aéroport-CDG et Marne-la-Vallée) et que dix allers-retours en TGV se font de province à province, allant jusqu’à Toulouse, Perpignan, et même au-delà relient Barcelone et Madrid. En plus de l’Espagne, nous relions aussi en direct Bruxelles et le Luxembourg », ajoute-t-il. La gare de Montpellier voit ainsi passer 10 000 voyageurs TGV par jour et celle de Nîmes 5 000. Un axe extrêmement dynamique, qui a enregistré une hausse de trafic de 7 % entre 2017 et 2018, selon ce responsable de Voyages SNCF.

Autre explication avancée pour justifier le faible nombre de TGV qui doit circuler sur la ligne nouvelle, du moins dans un premier temps : « Notre clientèle actuelle montre une nette préférence pour les gares en centre-ville », explique Jean Rouche, Une nouvelle clientèle devrait arriver, selon lui, lorsque les deux gares périphériques seront desservies. Les voyageurs devraient alors se répartir pour moitié entre les gares de centre-ville et pour l’autre moitié sur celles des périphéries.

Enfin, rappelle le directeur du TGV Sud-Est, à l’origine, le Contournement Nîmes – Montpellier n’a pas été imaginé pour gagner du temps avant tout. Il n’est pas très long (81 km sur lesquels les TGV rouleront à un peu plus de 200 km/h) et ne permettra de gagner que de dix à 15 minutes entre Montpellier et Paris et de cinq à dix minutes entre Nîmes et Paris. Le CNM va surtout contribuer à désaturer la ligne du littoral, en enlevant du trafic de fret au bénéfice des TER. Il doit aussi apporter une meilleure robustesse d’exploitation. « Aujourd’hui, la ligne est très circulée entre Nîmes et Montpellier. C’est une bande côtière sujette à des aléas climatiques », souligne Jean Rouche. Pour une fois que le fret peut bénéficier d’une infrastructure nouvelle à grande vitesse…

Marie-Hélène POINGT