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Ewa

« Je souhaite lancer le premier RER métropolitain »

Benoît Simian député de la Gironde LREM.

Interview de Benoît Simian, député LREM de Gironde

Benoît Simian, député LREM de Gironde et rapporteur du budget Transports à la commission des finances de l’Assemblée nationale, connaît bien le monde des transports, tout particulièrement la SNCF où il a travaillé (il est actuellement détaché) et avec laquelle il entretient des relations en tant qu’élu (il est aussi maire de Ludon-Médoc). Pour améliorer les transports du quotidien, il soutient l’idée de développer des RER métropolitains et mise sur le train à hydrogène, pour revitaliser des petites lignes.

 

Ville, Rail & Transports. Que peut-on attendre de la future loi d’orientation des mobilités (LOM) ?
Benoît Simian. Les Assises de la mobilité ont suscité beaucoup d’espoir chez nos concitoyens et parmi les acteurs du secteur. Il y a eu beaucoup d’écoute de la part des pouvoirs publics. Mais il est vraiment dommage d’avoir changé ce qui était initialement prévu : la LOM devait comporter trois volets : une partie programmation, un volet sur la réforme ferroviaire et un autre sur la stratégie liée à la mobilité.
Finalement, le gouvernement a choisi de passer par ordonnances sur la réforme ferroviaire. Et cela a éclipsé tout le reste. Or, tout traiter dans la même loi avait du sens pour disposer d’une vision d’ensemble.
J’entends parfois dire que le déclin du fret ferroviaire est dû à l’ouverture à la concurrence. Mais si on a échoué, c’est justement parce qu’on n’avait pas prévu un nouveau modèle pour le fret ferroviaire avant de le libéraliser. C’est pourquoi il n’aurait pas fallu déconnecter la réforme ferroviaire de tout le reste.
Après la réforme ferroviaire, il nous restera donc à traiter la stratégie des mobilités et la loi de programmation. J’applaudis quand la ministre des Transports explique vouloir mettre le paquet sur les transports du quotidien et sur la régénération du réseau. On arrête le « tout TGV » même s’il ne faut pas faire du TGV bashing.
Les Français ne veulent pas forcément aller plus vite. Ils veulent un transport fiable. Je serai donc attentif en tant que rapporteur du budget à ce que les crédits alloués à la régénération soient effectivement affectés à ce poste.

VR&T. Concrètement quels projets pourraient voir le jour demain grâce à la LOM ?
B. S. La LOM doit définir une stratégie des mobilités, réfléchir aux mobilités du futur et proposer une boîte à outils. Car la révolution des mobilités doit être menée par les élus locaux eux-mêmes.
De ce point de vue-là, Bordeaux et sa région offrent un excellent cas pratique. Je crois beaucoup aux RER métropolitains préconisés par Elisabeth Borne.
Je souhaite notamment relancer la ligne du Médoc (Bordeaux – Le Verdon). Entre Bordeaux et Macau, qui se situe sur une zone dense, je propose de faire circuler un tram sur le réseau ferré national. Ce qui réduirait les coûts : un tram coûte 3 millions d’euros, contre 7,5 millions pour un train. Ce pourrait être le premier RER métropolitain !
Pour le financer, j’en appelle à la solidarité des territoires : Bordeaux Métropole, la Nouvelle-Aquitaine, et les intercommunalités concernées devront se mettre autour de la table pour signer un contrat de mobilité (autorisé par la LOM). La participation financière des communes sera possible grâce au « versement mobilité » que devrait prévoir la LOM.
Sur le tronçon allant de Macau jusqu’à Soulac-sur-Mer, où il faut gagner la bataille de la congestion et de la pollution, je propose une autre solution : lancer une étude pour recourir à un train à hydrogène. De ce fait, nous n’aurions pas besoin de refaire la caténaire comme c’est prévu dans le CPER puisque cet équipement est arrivé en bout de course, mais nous en attendons toujours la réfection. Nous pourrions ainsi économiser plus de 45 millions d’euros.
Alstom a déjà développé un train à hydrogène en Allemagne, le Coradia iLint, mais il n’est pas duplicable en France. Alstom a besoin d’une enveloppe de 50 millions d’euros pour investir en recherche-développement dans ce domaine. A priori, il suffirait d’équiper les TER avec une pile à combustible adaptée. Ce qui reviendrait à dépenser un million d’euros par train. Si nous devons développer une centrale photovoltaïque à proximité, cela nous coûterait au maximum 10 millions d’euros. Cela a d’autant plus de sens que nous sommes dans un parc régional naturel.
Début juin, une réunion de travail sera organisée sur ce projet avec la SNCF, l’Ademe et la Nouvelle-Aquitaine. Une autre suivra avec Alstom et l’EPSF. Il faut avancer étape par étape. Si on veut concrétiser notre projet dans cinq ans, il faut le lancer maintenant, d’autant qu’un appel à projet hydrogène est prévu. Une étude sera rendue publique début juillet par la région, la métropole et la SNCF.
L’hydrogène peut représenter une bouffée d’oxygène pour les petites lignes.

VR&T. Quels financements préconisez-vous pour alimenter l’Afitf ?
B. S.Il faut disposer de recettes affectées. Je regrette le fiasco de l’écotaxe, abandonné fin 2014, et qui nous a fait renoncer à 800 millions d’euros annuels. Simplement parce que les Bretons n’en voulaient pas. On aurait réglé toute l’équation financière avec l’écotaxe.
Aujourd’hui, je pousse pour une taxe affectée aux régions (une taxe « régio-transit » puisqu’il faut bannir le terme écotaxe), qui leur donnerait la capacité fiscale d’investir sur l’une de leurs principales dépenses, le ferroviaire.
Or, actuellement, on entend dire que la ministre des Transports souhaite lancer une vignette poids lourd alors que la Commission européenne veut interdire l’eurovignette à partir de 2022 pour la remplacer par une indemnité kilométrique.
Au niveau national, on peut s’inspirer du modèle proposé par l’Unipef (Union nationale des ingénieurs des ponts et forêts) ; qui estime qu’en 2031, lorsque les premières concessions d’autoroutes arriveront à échéance, on pourrait maintenir les péages et affecter les recettes à l’Afitf.
Ce serait un gage de financement pour l’avenir.
Je pense qu’au niveau local, il faut être girondin, au niveau national, il faut être innovant. Ainsi, on pourrait aussi sortir de la pause, car je ne peux pas croire qu’on ne lance plus de projets d’infrastructures dans ce pays.

VR&T. Vous avez fait partie du Comité d’orientation des infrastructures présidé par Philippe Duron. Quelle position avez-vous soutenue ?
B. S. Il faut lancer des lignes nouvelles lorsque le réseau est saturé, lorsque c’est justifié. C’est typiquement le cas de Bordeaux – Toulouse, qui est un corridor européen et a droit de ce fait à des subventions européennes à hauteur de 20 %. Alain Rousset [président de la Région Nouvelle-Aquitaine, NDLR] a proposé de faire une société de projet sur le modèle du Grand Paris. Cet axe, qui contribuera à améliorer les transports du quotidien, a aussi du sens pour le transport de fret.
Je me suis battu aussi pour le grand contournement routier de Bordeaux pour qu’il figure dans le rapport : la réalisation n’est pas prévue avant 2037, mais le rapport indique qu’il convient d’engager des études pour lesquelles il faudra obtenir des crédits.
Par ailleurs, il faut continuer à investir sur la route. Il ne faut répéter pas la même erreur que celle faite avec le ferroviaire dans lequel on a sous-investi pendant des années. On en paye désormais les conséquences. L’avènement du véhicule autonome, le développement actuel du covoiturage montrent que la route a de l’avenir.
Actuellement, ce qui me préoccupe beaucoup, c’est la situation des contrats de plan Etat-région : l’état de réalisation est extrêmement bas. En Nouvelle-Aquitaine, le taux de réalisation des engagements de l’Etat n’est que de 8 %. Et on est à mi-parcours !
En réalité, l’Etat a beaucoup trop promis, et du coup ne tient pas ses engagements. Cela crée un doute sur la parole de l’Etat. On a tellement peu investi ces dernières années qu’il y a des ralentissements partout sur le réseau ferré. Désormais, on se pose la question des fermetures… D’où mes propositions pour revitaliser les petites lignes.

Propos recueillis par Marie-Hélène POINGT

Ewa

Les cheminots dans la future convention collective

4 avril 2001 Ateliers TGV Sud Est de Villeneuve Mickael MOURLIN intervient sur l'attelage automatique - 04/04/2001 - MOURLIN MICKAEL - (c) Recoura / Editions La Vie du Rail - rec-118328 -  BestOFF = Non

Pour faire passer la fin des embauches au statut à partir de 2020, le gouvernement assure que la future convention ferroviaire, qui réglera les conditions de travail des salariés du rail, sera de haut niveau. C’est aussi dans cette voie que souhaite s’engager la profession, affirme l’Union des transports publics. Au sein de la fédération patronale, on reconnaît que les enjeux sont très importants et que les discussions seront sans doute ardues, mais on se dit confiant dans la capacité des parties à nouer un dialogue social constructif comme cela a déjà été le cas dans le passé. « Le dialogue social n’a jamais cessé », souligne-t-on du côté du patronat.

La convention collective existe d’ailleurs déjà en partie, puisque plusieurs chapitres ont déjà été négociés avec les organisations syndicales. Mais elle reste à achever. En effet, la convention de branche a été lancée après l’ouverture à la concurrence dans le fret ferroviaire et dans la perspective de la libéralisation du transport de voyageurs. Avant même la promulgation de la précédente loi de réforme ferroviaire datant d’août 2014 et imposant l’élaboration d’une convention collective pour le secteur, l’UTP et les organisations syndicales représentatives entamaient dès la fin 2013 des discussions dans ce but.

L’objectif, explique  l’UTP sur son site, est « d’établir les règles sociales communes à l’ensemble des entreprises ferroviaires publiques et privées pour garantir la sécurité des personnels et des voyageurs, la santé et la qualité de vie des salariés, la continuité du service ferroviaire, tout en préservant l’équilibre économique des entreprises ».

Aujourd’hui, cinq accords ont déjà été signés, dont l’un, relatif au champ d’application, indique que la convention s’applique aux entreprises dont l’activité principale est le transport ferroviaire de marchandises et de voyageurs, la gestion des lignes et la maintenance des voies quand des trains circulent (à condition qu’elles disposent d’un certificat ou d’une attestation de sécurité), ainsi que celles assurant la maintenance du matériel roulant (hors réparation). Les syndicats avaient fait ajouter au champ de la future convention « l’exercice des tâches et des fonctions de sécurité ferroviaire » (conduite, aiguillage…) dans l’hypothèse où elles seraient un jour sous-traitées à des entreprises relevant d’une autre convention.

Les autres accords portent sur le contrat de travail et l’organisation du travail (détermination des jours de congé, conditions de préavis, licenciements…) et sur la formation. Restent encore à négocier trois volets : les ­clas­sifications et les rému­né­rations (la classification des filières vise avant tout à définir des niveaux de rémunération, et non pas à définir des métiers, mais il pourrait être possible d’introduire des dispositions sur les missions et donc indirectement sur la polyvalence), la prévoyance et le droit syndical.

La réforme ferroviaire en cours de discussion doit prévoir des négociations sur deux sujets supplémentaires : l’un sur les conditions de transfert des cheminots dans le cas où la SNCF perdrait un contrat de TER, l’autre sur la portabilité des droits autres que ceux qui seront prévus par la loi, « comme par exemple les facilités de circulation, l’accès à la médecine du travail et tous les autres droits qu’on voudra y mettre », indique-t-on côté de l’UTP.

La simplicité n’étant pas la règle et les conventions collectives n’étant pas figées, il faudra également très prochainement prévoir de faire évoluer l’accord sur la formation professionnelle récemment signé en juin 2016 pour l’adapter d’ici la fin 2019 aux nouvelles conditions de la loi Travail.

Pour les organisations syndicales représentatives de la SNCF, les délais impartis pour négocier ces cinq nouveaux accords ne sont pas réalistes. « Nous revendiquons une détente du calendrier pour négocier la convention collective et plus de temps avant la fin de l’embauche au statut » , demande Roger Dillenseger, le secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire. Peu probable alors que le gouvernement a fait part de sa « détermination » à disposer d’une nouvelle convention de branche pour 2020. « Il faut tracer le chemin et non pas commencer par détruire sans dire ce qu’on va construire demain », souligne de son côté Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots, tandis que Laurent Brun, le responsable de la CGT-Cheminots, ajoute : « Aujourd’hui, on est confronté à un brouillard ».

De ce fait, les fédérations syndicales réclament des réunions tripartites incluant l’Etat pour négocier la convention collective et « aller plus loin avec des thèmes ambitieux« , pour reprendre les termes de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Selon lui, le protocole d’intention proposée la semaine dernière par l’UTP n’est pas « suffisamment engageant ». En réponse, la ministre des Transports a indiqué qu’elle réunirait les partenaires sociaux début juin pour lancer les négociations. Mais sans prendre part au contenu. Elisabeth Borne a annoncé la mise sur pied d’un « observatoire du dialogue social« , présidé par Jean-Paul Bailly, qui pourra aider à trouver des compromis ou alerter le gouvernement en cas de situation de blocage.

La convention collective devra aussi en être complétée par des accords d’entreprises, dont les dispositions peuvent être plus attractives que le cadre commun. La SNCF a déjà indiqué qu’elle souhaitait mettre en place un dispositif favorisant la montée des compétences des salariés (avec des investissements de l’entreprise) et organiser un droit à la mobilité dans le groupe.

La question de la participation des salariés ­devrait également être posée « et bien d’autres encore », a indiqué il y a quelques ­semaines Guillaume Pepy, en présentant les évolutions à venir. Le PDG de SNCF Mobilités a aussi précisé que ce futur accord d’entreprise s’appliquera à tous les salariés de l’entreprise, ceux au statut et les autres (sous contrat), dans le but de rendre « plus attractif le cadre contractuel car un nouveau marché du ferroviaire va se mettre en place et il faudra savoir retenir nos salariés ». Des échanges ont déjà eu lieu sur l’agenda social, indiquent des syndicalistes qui estiment que « le dialogue social doit être reconstruit à la SNCF« , aujourd’hui plombé par un climat très dégradé.

Marie-Hélène POINGT

Ewa

L’Occitanie remporte le Grand prix TER 2018 organisé par Ville, Rail & Transports

RFF - Ligne touristique entre Perpignan et Cerbere. Port-Vendres. Juin 2013.

Les noms des gagnants des Grands prix des régions 2018 organisés par VR&T ont été dévoilés le 17 mai à l’Assemblée nationale, à Paris.

Cette année, c’est l’Occitanie qui a reçu le Grand prix TER. La région qui a fortement investi sur le rail ces dernières années, et mis au point une tarification attractive, enregistre une belle progression du trafic de ses TER. Ces résultats devraient être décuplés à l’avenir, selon la région qui vient de signer une nouvelle convention ambitieuse avec la SNCF

Retrouvez l’ensemble des lauréats 2018

La fréquentation des TER d’Occitanie a connu une augmentation de 5,1 % en 2017 qui a été, comme les années précédentes, au-dessus de la moyenne nationale (4,7 %). Depuis 2002, elle a crû de 60 % sur les deux ex-régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, avec un investissement de 4,7 milliards d’euros. 543 TER circulent chaque jour, transportant 66 000 voyageurs en moyenne et jusqu’à 80 000 le vendredi, soit 22 millions de voyageurs par an. « Cette progression est le résultat des efforts faits avec le Plan Rail pour la partie Midi-Pyrénées, qui s’est poursuivi en 2017, et une tarification attractive (TicketMouv en Midi-Pyrénées et le ticket à 1 euro en Languedoc-Roussillon), explique Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des Mobilités et des Infrastructures de transports. Ces bons chiffres sont un point d’appui important, mais ils vont être décuplés avec la mise en œuvre de la nouvelle convention avec la SNCF sur 2018 et surtout 2019. Son objectif est de consolider et de poursuivre la progression des quinze dernières années. »

La négociation de cette convention avec la SNCF, adoptée le 23 mars dernier, s’est poursuivie pendant toute l’année 2017, après que la première réponse, apportée en février 2017 aux besoins exprimés lors des Etats généraux du rail et de l’intermodalité, a été jugée insatisfaisante par la région. Elle a été signée pour une durée de huit ans, de 2018 à 2025. « Une convention aussi longue est atypique mais nous avons voulu intégrer le temps long du ferroviaire, explique le vice-président. Nous avons choisi de faire confiance à l’opérateur historique sur la durée, avec un fort niveau d’exigence. » La région engage 2,5 milliards d’euros pour l’exploitation du TER, soit 300 millions d’euros par an, en hausse de 12 %. Le développement est significatif : +40 % de places offertes chaque jour (+37 000) grâce à un matériel roulant renouvelé, une hausse des kilomètres voyageurs de 11 % net et la création de 72 circulations nouvelles. Certaines lignes seront rouvertes (Montréjeau – Luchon, Rodez – Sévérac – Millau, Carcassonne – Quillan, Nîmes – Avignon ou Alès – Bessèges), et l’offre sera améliorée sur d’autres (Toulouse – Montauban, Toulouse – Perpignan, Toulouse – Tarbes – Pau, Lunel – Sète…).

La région a fixé à SNCF Mobilités des objectifs d’amélioration de la fiabilité (diminution de 20 % des suppressions soit 500 TER en plus), de la ponctualité (92 % de TER à l’heure contre 87 à 89 % précédemment), avec une mesure continue de la qualité perçue et produite, assortis de pénalités et de bonus/malus (de +700 000 euros à -4,20 millions d’euros). « Ce niveau d’exigence de qualité est important pour fidéliser les usagers et permettre un retour ou une découverte du train pour les autres », commente Jean-Luc Gibelin.

La tarification a été unifiée avec une baisse d’un tiers des abonnements pour les moins de 26 ans d’ici mi-2020, mais une hausse de 7 % des autres abonnements (qui seront ensuite bloqués jusqu’en 2021). Les billets à un euro, proposés sur cinq lignes de Languedoc-Roussillon, seront étendus à l’ex-Midi-Pyrénées en juillet et leur nombre doublé à un million par an.

C. S.

Ewa

Le futur patron de la SGP devant le Sénat et l’Assemblée

Thierry Dallard

Auditionné les mardi 10 et mercredi 11 avril par les commissions ad hoc du Sénat puis de l’Assemblée nationale, Thierry Dallard (52 ans), qui a eu lundi le feu vert du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris devait en être nommé ensuite très rapidement par décret président du directoire. Devant les sénateurs, puis les députés, le président pressenti a insisté sur les raisons qui l’ont fait se porter candidat à la succession de Philippe Yvin. D’abord, le projet s’annonce comme celui d’une génération, et cela ne se refuse pas : deux, le gouvernement vient de confirmer le projet dans son intégralité, même s’il a eu un « recalage » ; et trois c’est, au-delà d’un objet technique, un vrai projet urbain lié à l’impératif de densification de la ville.

Thierry Dallard compte s’adresser pour relever ce défi à trois types d’interlocuteurs.
D’abord les salariés de la SGP, qui ont mené à bien les phases de déclaration d’utilité publique et ont passé les premiers marchés. Cela alors qu’ils sont assujettis au plafond de 200 emplois. Thierry Dallard, à son tour, constate que la SGP a été de ce fait empêchée d’assumer ces missions. A la suite de la Cour des comptes, il se réfère à l’exemple londonien à peu près comparable de CrossRail, où la maîtrise d’ouvrage représente 700 personnes. Ou fait part de sa connaissance personnelle de la LGV Tours – Bordeaux, « avec une maîtrise d’ouvrage d’environ 200 personnes, pour un projet de six milliards d’euros ». A comparer aux quelque 35 milliards aujourd’hui estimés du Grand Paris Express… conduits par une équipe de même dimension. Normalement ce n’est plus qu’un mauvais souvenir : le Premier ministre a confirmé la suppression du plafond d’emploi.

Autre cible prioritaire de son action les populations et territoires concernées par le projet, et particulièrement par les gares, interface entre le métro, la ville et les divers moyens de mobilité. Si jamais il doutait de la difficulté des relations avec les grands élus, le communiqué publié mardi par les sept présidents de département franciliens (hors Paris) et la présidente de la région le lui aurait appris. Ils demandent un audit indépendant, technique et financier, du Grand Paris Express. Et jugent que la confiance est rompue entre le gouvernement et eux. « La confiance, ça se gagne, ça ne se décrète pas », dit Thierry Dallard. Sûr. Il y a du chemin à faire.

Enfin, le futur patron de la SGP compte nouer des relations étroites avec les entreprises chargées de la réalisation du GPE. Un monde qu’il connaît bien. En retraçant à grands traits, devant les députés comme les sénateurs, 25 ans de carrière, il les a placés sous le signe de la maîtrise d’ouvrage. Maître d’œuvre et maître d’ouvrage, il l’a été pendant douze ans dans le public, soit localement en DDE, soit centralement. Après un intervalle qu’il qualifie de mi-public mi-privé de deux ans dans la Société des autoroutes du sud de la France, maître d’ouvrage il l’a encore été, en démissionnant de l’administration pour devenir directeur du Développement ces onze dernières années du fonds privé Meridiam. Meridiam rappelle-t-il, était à sa fondation à la tête d’un projet de tunnel en Irlande et a aujourd’hui à son actif une cinquantaine de projets représentant une soixantaine de milliards d’euros d’investissement.

Aussi Thierry Dallard pense-t-il être en mesure de relever le défi du Grand Paris… tout en soulignant son ampleur. Les 200 km du métro parisien ont été faits en quasiment un siècle. Les 14 km de RER A La Défense – Nation en 15 ans. Et c’est en 15 ans, entre les DUP et les mises en services, que les 200 km du Grand Paris Express doivent être réalisés… Singapour le fait, Riyad aussi : pourquoi Paris n’y arriverait-il ? Thierry Dallard veut y croire.

F. D.

Ewa

La Fnaut préfère les franchises… et propose un découpage

(c) Alstom Transport
TGV et Corail en gare de Bordeaux

Constatant que « le gouvernement n’envisage que la formule de l’open access pour ouvrir à la concurrence les services ferroviaires grandes lignes », c’est-à-dire le « modèle italien » plutôt que les franchises en vigueur en Grande-Bretagne, la Fnaut s’estime « en désaccord » et demande de ne pas exclure le recours aux franchises. L’association des usagers propose même un redécoupage de la carte des dessertes grandes lignes en France en 11 franchises.

« Le modèle du gouvernement, c’est Milan – Rome », précise Jean Sivardière, vice-président de la Fnaut, où la concurrence en open access a eu un « résultat assez positif car le gouvernement a imposé une forte baisse – presque de moitié – des péages ». Ailleurs en Europe, ce modèle reste toutefois marginal et la Fnaut craint même qu’il induise des effets pervers s’il est appliqué en France. Soit les conditions de la concurrence ne sont pas réunies et « aucun opérateur privé ne va challenger la SNCF : celle-ci décidera seule l’offre TGV et nous craignons qu’elle continue de supprimer des services « déficitaires » ou peu rentables, comme c’est le cas à chaque service, au détriment de l’aménagement du territoire ». Soit la concurrence a bien lieu, mais « l’opérateur concurrent se placera sur les quelques lignes où il peut faire de l’argent, entre Paris et Lyon, Lille, Marseille ou Bordeaux ». On aura alors un « écrémage du service, qui entraînera des suppressions de services SNCF », la rentabilité de cette dernière étant alors diminuée sur ses lignes les plus rentables. D’autant plus que l’open access peut ne pas être autorisé s’il compromet l’équilibre économique d’un contrat de service public existant.

Pour l’ensemble des trains grandes lignes (TGV, intercités et anciens intercités), la Fnaut préconise donc un recours aux franchises sur un modèle proche du modèle britannique, tout en se démarquant dans les détails de ce dernier (cahiers des charges trop lourds, non-encadrement des tarifs, disparition programmée de l’opérateur historique BR) et en instaurant une péréquation entre dessertes réputées rentables (TGV essentiellement) ou non. Sur le modèle de la convention TET, la DGITM définirait les services de base en s’appuyant sur des consultants de compétence reconnue, laissant ainsi à l’opérateur titulaire du contrat de larges marges d’initiative.

Concrètement, la Fnaut propose de découper le réseau de LGV et de dessertes intercités en huit secteurs géographiques (régions ou groupes de régions), dont sept rayonnant autour de Paris, et une huitième autour du Massif central, qui ne comprendrait que des intercités « à bien coordonner ». S’y ajouteraient trois franchises commerciales : deux pour les TGV intersecteurs (via Lyon et via l’Ile-de-France), avec une clientèle surtout familiale et de cabotage, et une pour les trains de nuit… ou ce qu’il en reste.

P. L.

Ewa

Avec Scoop, le véhicule connecté passe le cap de la production en série

Scoop projet véhicule connecté

Le projet Scoop est entré en phase opérationnelle. Porté par le ministère des Transports, il remonte à 2014 et vise le développement des véhicules et infrastructures routières connectés. A l’occasion d’un séminaire de restitution organisé le 6 avril, la DGITM a indiqué que plusieurs dizaines de véhicules connectés sont en circulation depuis quelques semaines et 2 000 kilomètres de routes sont désormais connectés, sur l’A4, les routes franciliennes, en Bretagne ou encore en Isère.

Scoop a fait l’objet d’un travail collectif rassemblant le ministère, des gestionnaires d’infrastructures routières comme la Sanef, des constructeurs (PSA et Renault), le centre de recherche de l’Ifsttar… Ils ont développé un système connecté, entièrement intégré aux véhicules. Afin d’en illustrer l’intérêt, Eric Ollinger, en charge du projet à la DGITM, prend l’exemple d’une plaque de verglas. Un véhicule connecté qui roule sur du verglas va automatiquement envoyer l’information aux véhicules connectés qui l’entourent dans un rayon d’un kilométrique, ainsi qu’au gestionnaire de l’infrastructure. Les autres véhicules approchant de la plaque de verglas sont donc avertis du risque et peuvent ralentir tandis que le gestionnaire peut déployer une équipe pour saler la route. Eric Ollinger défend les vertus de Scoop : une très faible latence dans la transmission de l’information, un système automatique (par opposition à Waze, très efficace mais qui fonctionne sur du déclaratif et peut déconcentrer le conducteur qui signale une information), une connectivité non seulement des véhicules mais aussi de l’infrastructure donc…

Les véhicules (des Citroën C4, DS4 et des Renault Megane) sont désormais disponibles à la vente. « Nous ne sommes plus dans de l’expérimentation mais dans un déploiement en série », souligne Eric Ollinger. L’objectif est de mettre en circulation 3 000 véhicules d’ici la fin de l’année : 1 000 Renault à destination des flottes d’entreprises, 1 000 PSA pour les particuliers, et 1 000 véhicules pour les gestionnaires d’infrastructures. Les constructeurs précisent qu’aucun surcoût n’est appliqué aux véhicules. Mais Christine Tissot, en charge du projet chez Renault reconnaît que c’est provisoire. « Le business model reste à trouver. On n’applique pas de surcoût parce que le volume est limité mais avec des ventes à plus grande échelle, il faudra trouver des recettes pour financer cette technologie. » Du côté de la Sanef, on ne compte pas répercuter le coût d’équipement sur le prix des péages. « Installer les capteurs a un coût insignifiant par rapport aux coûts de l’entretien routier globaux », explique Guy Frémont, responsable du département Prospective. Lui y voit surtout un outil majeur pour améliorer la sécurité des agents d’intervention, dont les véhicules sont percutés plusieurs centaines de fois par an. Désormais, ils seront facilement signalés aux conducteurs de véhicules connectés en amont.

Le projet Scoop bénéficie d’un budget de 28 millions d’euros, financé à 50 % par l’Union européenne. Un travail commun entre les Etats membres a justement été engagé afin d’instaurer une interopérabilité des systèmes de routes et véhicules connectés. La France le préside. Et elle compte bien faire en sorte que Scoop devienne la référence.

Camille Selosse

Ewa

Réforme ferroviaire. L’avis de la classe politique

assemblee nationale

Le 3 avril était le premier jour du conflit à la SNCF. C’était aussi le début du débat parlementaire sur le « pacte ferroviaire » du gouvernement. Jusqu’à présent, on avait surtout entendu le gouvernement d’un côté, les syndicalistes de l’autre. Les politiques entrent en scène. À l’Assemblée nationale, le groupe LREM, son allié Modem, et les centristes de l’UDI sont favorables à la réforme. Les Républicains, assez d’accord sur le fond, ont plus de mal à en convenir. Du PS au PC via La France insoumise, la gauche est opposée au texte gouvernemental. Deux points font tiquer la plupart des députés. La méthode expéditive du gouvernement. Et, sur le fond, la question de la dette qui n’est pas réglée.

 

christian jacob lrChristian Jacob
(Les Républicains) : « Une réforme mal préparée »
Sur LCP, Christian Jacob, président du groupe, a demandé le 3 avril le retrait des ordonnances accompagnant la réforme de la SNCF afin que le Parlement puisse juger « en transparence » du contenu du texte. Pour lui, « ce sont les usagers qui payent la note d’une réforme mal préparée ».
Rappelons aussi que Maël de Calan, proche d’Alain Juppé et candidat malheureux à la présidence du groupe, juge que le « statut des cheminots est complètement anachronique et doit être réformé ».
Un porte-parole, devant la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale, se veut critique sur « le service fourni par la SNCF ». Le groupe sera particulièrement attentif sur les pouvoirs attribués aux régions et sur les questions de transfert de matériel. Il regrette que le texte législatif actuel occulte la question de l’aménagement du territoire.
Pour sa part, Dominique Bussereau ancien ministre, démissionnaire des Républicains, se dit naturellement favorable à la réforme et nous rappelle qu’il a « toujours été pour un changement de statut de la SNCF, favorable à un mode de recrutement nouveau, et favorable aux textes européens ». Soutenant l’ouverture à la concurrence dans les TER, il pense qu’on peut en attendre des avantages « non seulement en termes de coûts mais aussi de qualité de service et d’offre ». Un accord de principe qui ne l’empêche pas de regretter un climat de SNCF bashing, qui amène à mélanger des questions distinctes, de statut et la dette.

 

jean baptiste djebbari acaesarJean-Baptiste Djebbari
(La République en marche) : « Un besoin politique de dire ce qu’on va faire sur la dette ».
Présentant le 3 avril devant la commission du Développement durable le projet de loi sur un nouveau pacte ferroviaire, dont il est le rapporteur, et qu’il soutient par définition, Jean-Baptiste Djebbari a indiqué qu’il déposerait un amendement pour maintenir l’avis conforme de l’Arafer sur la fixation des péages ferroviaires. Le député LREM de la Haute-Vienne compte aussi demander au gouvernement d’éclairer le débat sur les petites lignes et de déterminer quels sont les moyens nécessaires pour les maintenir. Particulièrement les lignes qui voient passer moins de 20 trains par jour. Il reconnaît par ailleurs, selon Les Echos, qu’« il y a un besoin politique de dire ce qu’on va faire sur la dette, quand et comment ».

 

 

Didier Le Reste

didier le reste sur le terrain

(Parti communiste) : « Contre l’ubérisation de la société »
Pour le conseiller de Paris, ancien secrétaire général de la Fédération CGT Cheminots, « on dit qu’il s’agit de rendre le chemin de fer plus efficace, mais c’était déjà ce qu’on disait lors de la réforme de 2014. Et on devait s’attaquer à l’endettement du système ferroviaire. Rien n’a été fait. Cette réforme ne s’attaque pas au désendettement, qui est une question cruciale. Et Macron ne peut pas faire de chantage : nous vous désendettons à condition que vous changiez… Les 47 milliards de dette de Réseau, c’est une dette de l’Etat. » Didier Le Reste défend, avec la CGT, la création d’une caisse de défaisance, libérant les comptes du poids de la dette, et propose en plus que « la BCE porte la dette sur le long terme, dans le cadre d’un plan de développement des infrastructures européennes. »
De plus, dit-il, « je ne vois pas qu’il soit question dans la réforme de développement du train. On dit que ce n’est pas à Paris qu’on doit décider des lignes secondaires. En fait, elles vont tomber à terme dans les régions, avec les gares. Ce sera un coup terrible porté à l’aménagement du territoire. »
Le changement de statut juridique de la SNCF ? « Le gouvernement dit que ce n’est pas de la privatisation. On peut en douter, instruits par l’exemple de GDF, de France Telecom et d’EDF. Les actions incessibles ne le seront pas longtemps. Et on perd l’avantage qu’offre l’Epic SNCF ; sans la garantie de l’Etat, les frais financiers augmenteront, donc les péages et de ce fait les tarifs. »
Socialement, « la SNCF n’est pas loin d’être à l’os. La SNCF a perdu 25 000 emplois depuis 2008, va en perdre 24 000 d’ici 2023. En 2008, elle avait 34 milliards de dette, aujourd’hui 53 ». Et il dénonce dans le projet de réforme une volonté d’aligner les conditions sociales sur la base et « d’ubériser la société ».

 

christophe bouillonChristophe Bouillon
(Parti socialiste) : « Une transposition ultralibérale »
« On aurait pu éviter la grève », dit le député de Seine-Maritime, responsable pour ce texte du groupe Nouvelle gauche. Il regrette « deux provocations : vis-à-vis des assemblées, l’urgence, qui n’était pas nécessaire. Et, vis-à-vis des cheminots, la provocation sur le statut », qui a conduit à la grève.
Le député PS remarque que « la dette perdure, alors que ce qui va aux frais financiers ne va pas à l’investissement ».
Statut des entreprises ? Le 4e paquet ferroviaire, qu’ont voté les socialistes, « ne force pas au changement de statut des entreprises ou des cheminots ». Bref, pas d’accord avec « une forme de transposition ultralibérale du gouvernement ». Pour lui, « SNCF Réseau doit rester un Epic ». Et Mobilités ne doit pas être transformé en simple SA (on se méfie de l’incessibilité des actions), mais en « SA à objet social étendu, qui permette de bien verrouiller le ­caractère public du système ».
Sur l’organisation du travail, Christophe Bouillon rappelle que la loi de 2014 poussait à une convention collective. De plus, « un effort propre à la SNCF a donné lieu à un accord sur la formation professionnelle dans des négociations avec l’UTP : le dialogue social avance. On fait comme si ce n’était pas le cas ».
La loi de 2014, de plus, est loin d’être négligeable. « Elle a créé les trois Epic, en répondant à des questions d’organisation, a institué la règle d’or, a permis le décret-socle pour l’élaboration d’une convention collective, a rendu obligatoire les contrats de performance entre les Epic et l’Etat, avec une trajectoire budgétaire et d’investissement. »
Le groupe va déposer des amendements, par exemple sur les statuts, sur la création d’un pôle d’appui pour aider les exécutifs régionaux à avoir une connaissance solide du transport régional pour les futures délégations de service public. Et va proposer un observatoire des tarifs parce qu’il n’est pas sûr que la concurrence, « ce soit le bonheur partout ».

 

 

1200px loi cc 88c prudhommeLoïc Prud’homme
(La France insoumise) : « Le statut est un rempart »
Pour le député représentant la France insoumise, Loïc Prud’homme, le bilan actuel est catastrophique avec les milliers de kilomètres de voies vétustes, le réseau secondaire délaissé, et la séparation entre le transporteur (SNCF Mobilités) et le gestionnaire des infrastructures (SNCF Réseau), qui est à l’origine des « graves incidents » de ces derniers mois, comme la panne informatique géante de la gare Montparnasse l’été dernier.
Pour le député de Gironde, le statut des cheminots reste un rempart pour garantir la qualité de service et la sécurité. Et de prévenir prévient que son groupe « défendra farouchement ce que doit être un modèle ferroviaire présent sur tout le territoire et accessible à tous ».

bertrand pancher decider ensembleBertrand Pancher
(Union des démocrates et indépendants) : « Une bonne réforme qui était attendue »
Parmi ses soutiens, le gouvernement pourra compter sur l’UDI. Bertrand Pancher, a indiqué que son groupe « votera cette réforme sans état d’âme ». Le député UDI de la Meuse connaît bien le système ferroviaire. Il avait rédigé avec l’ancien député socialiste Gilles Savary un rapport sur le bilan de la réforme ferroviaire lancée en 2014. Aujourd’hui, il juge que le projet porté par le gouvernement est « une bonne réforme qui était attendue ». Selon lui, « personne ne doit être surpris, ni de son calendrier ni de son contenu. C’est dans la droite ligne du quatrième paquet ferroviaire. Depuis des années, on sait que la SNCF va devoir s’ouvrir à la concurrence. Donc, ce n’est pas une réforme révolutionnaire ».
Un bémol, la méthode. « Nous avons toujours souhaité que cette réforme et ses conséquences directes sur le fonctionnement de la SNCF donnent lieu à des débats et à des échanges avec les organisations syndicales ». Et il a regretté le recours aux ordonnances. Aujourd’hui, il se « félicite » de la décision des pouvoirs publics de remplacer les ordonnances par des amendements qui pourront être discutés, pour ce qui touche à la concurrence.
« Cette procédure nous apaise. Mais il serait aussi utile de préciser ce qu’on attend de notre opérateur ferroviaire national et de quels moyens il disposera pour remplir ses missions. Nous avons besoin de connaître l’échéancier de la dette et de connaître l’accompagnement financier en termes d’aménagement du territoire. Il aurait été utile d’avoir une loi d’orientation ferroviaire avant. Nous l’aurons après. Le gouvernement n’a pas eu d’autres choix que de s’engager comme il l’a fait pour des raisons de calendrier ».
Bertrand Pancher compte également soutenir un amendement sur le maintien de l’avis conforme de l’Arafer sur la tarification des péages, donc sur la nécessité d’avoir un régulateur fort.

François Dumont et Marie-Hélène Poingt

Ewa

Le Transsibérien jusqu’à Vienne en 2033 ?

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Le nouveau gouvernement autrichien, une alliance de la droite conservatrice (ÖVP) et de l’extrême droite (FPÖ), a relancé le projet « Nouvelle route de la soie » qui prévoit le prolongement de la voie du Transsibérien jusqu’à Vienne sur un écartement russe pour le trafic marchandises. « Nous voulons cette ligne d’ici 2033 », a insisté fin mars Norbert Hofer, le ministre (FPÖ) chargé des infrastructures.

Son homologue russe, Maxim Sokolov, et le président des chemins de fer de la fédération (RZD), Oleg Belozerov, sont venus à Vienne pour souligner à leurs yeux l’importance économique du corridor logistique ferroviaire Europe – Asie. Ils ont signé avec compagnie nationale des chemins de fer autrichiens (ÖBB) un article supplétif à l’accord de principe déjà signé il y a quatre ans entre les deux compagnies pour la planification de ce projet 400 kilomètres entre Kosice, en Slovaquie, jusqu’à la périphérie de Vienne.

La partie russe estime que ce projet, estimé à 6,5 milliards d’euros, devrait trouver des financements sans difficulté. « Les banques internationales et des fonds de pension y trouveront un intérêt », a assuré Oleg Belozerov. Selon les différentes études de faisabilité, le coût du transport par le rail entre la Chine et l’Europe devrait être moins cher qu’en avion et beaucoup plus rapide qu’en bateau. « Un transport de marchandises depuis la Chine jusqu’à Vienne devrait durer dix jours », estime Andreas Matthä, le président de la ÖBB.

Christophe Bourdoiseau

Ewa

Espagne : Madrid-Atocha aura une troisième gare

(c) ADIF
Gare d’Atocha:
 DIG00305. Jardin Tropical Gare d’Atocha

A côté de sa station banlieue (Atocha-Cercanías) et du terminal grande vitesse Puerta de Atocha-AVE qui dessert déjà les villes du nord-est au sud de l’Espagne, Madrid-Atocha (photo) aura une troisième gare à l’horizon 2024. Confié à l’architecte Rafael Moneo, cet édifice sera en grande partie souterrain avec un grand vestibule donnant au sud des installations AVE. Sous les voies existantes, il accueillera les convois au débouché du troisième tunnel ferroviaire de 7,3 km sous Madrid. Achevé à l’été 2017, cet ouvrage confié à un consortium Siemens-Thalès-Alstom pour 322 millions d’euros mènera les trains AVE à la gare de Chamartin plus au nord.

D’un coût annoncé le 13 mars de 423 millions d’euros par le ministre des Transports, Iñigo de la Serna, ce sera une gare de passage et ses quatre voies permettront des relations AVE directes entre le nord et le sud de l’Espagne, par exemple Santander – Alicante ou Irún – Málaga. Cette nouvelle gare « Atocha-AVE » fait partie d’un programme plus vaste de 660,6 millions d’euros diffusant la grande vitesse sous et dans Madrid. Il inclut 237 millions d’euros afin d’adapter les installations de Chamartin aux circulations AVE.

En 2017 Puerta de Atocha-AVE a accueilli 22 millions de voyageurs, avec la troisième gare son potentiel passera à 40 millions de passagers.

M. G.

Ewa

La Nouvelle-Aquitaine se dote d’un syndicat mixte intermodal

Nouvelle-Aquitaine séance plénière

Les élus du conseil régional ont validé lundi la création du Syndicat mixte intermodal de Nouvelle-Aquitaine, le Smina, qui sera officiellement installé le 4 juin. Il a pour ambition d’améliorer l’offre de transport et l’intermodalité sur l’ensemble du territoire régional.

La première action visible de cette nouvelle instance, qui vise à réunir la région et l’ensemble des 27 autorités de la mobilité, est d’ores et déjà connue. « Ce sera la mise en ligne dès septembre 2018 du projet de système d’information multimodal. Concrètement, un site internet va répertorier des informations claires et exhaustives en matière d’itinéraires, d’horaires et de tarifs. Il délivrera aussi de l’information trafic en temps réel », explique Renaud Lagrave vice-président du conseil régional en charge des Transports.

Viendra ensuite le temps de la discussion entre les différentes autorités de la mobilité afin de coordonner les offres. Enfin, cette nouvelle instance planchera sur la mise en place d’un titre de transport unique. « Si on réussit à améliorer tout ça, ce sera déjà une belle avancée », reconnaît Renaud Lagrave. Pour y parvenir, le Syndicat mixte intermodal de Nouvelle-Aquitaine sera doté d’un budget prévisionnel de 1,7 million d’euros en année pleine, dont 50 % en provenance de la région.

Une fois créé, le Smina constituera le plus grand syndicat mixte de France au regard de son étendue géographique et du nombre de réseaux de transport concernés. Les 27 autorités de la mobilité de Nouvelle-Aquitaine ont jusqu’à la fin du mois d’avril pour y adhérer. L’arrêté du préfet devrait lui être pris début mai.

Hélène Lerivrain