Le Groupe RATP a annoncé le 26 mars deux nominations : celle d’Hiba Farès (40 ans) qui deviendra directrice en charge de l’Expérience clients, des Services et du Marketing. Ancienne élève de HEC et de Harvard, elle a commencé sa carrière chez Air France-KLM en 2001. Elle a rejoint en 2008, le groupe Accor pour lequel elle était depuis 2015, directrice générale des marques Mercure et Novotel Paris Ile-de-France, poste dans lequel elle a porté le projet de transformation de la marque Novotel centré plus particulièrement sur l’expérience clients.
L’autre nomination annoncée est celle de Frédéric Lambert au poste de directeur des Services et espaces multimodaux (SEM). Agé de 49 ans, titulaire d’un DESS Finance et fiscalité internationale de l’Ecole supérieure des affaires de Lille, Frédéric Lambert a effectué toute sa carrière à la RATP, où il est entré en 1992. Depuis 2012, il était directeur de la ligne 5 et précédemment avait été directeur de la ligne 11. Il a également occupé plusieurs postes dans le domaine du contrôle de gestion.
Ces deux nominations prendront effet le 2 mai prochain.
La convention TER 2018-2025 entre la SNCF et la région Occitanie, la première couvrant les deux anciennes régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, a été adoptée le 23 mars à Montpellier par la majorité au conseil régional. Elle prévoit un budget d’exploitation de 2,5 milliards d’euros (300 millions d’euros par an), en hausse de 12 % par rapport à la précédente convention, une augmentation du volume des dessertes de 11 % net, la création de 72 circulations nouvelles soit 37 000 places supplémentaires sur le réseau chaque jour (+40 %). Certaines lignes seront rouvertes comme Montréjeau – Luchon, Rodez – Séverac – Millau, Carcassonne – Quillan, Nîmes – Avignon ou Alès – Bessèges, et l’offre sera améliorée sur d’autres (Toulouse – Montauban, Toulouse – Perpignan, Toulouse – Tarbes – Pau, Lunel – Sète…).
La région a fixé à SNCF Mobilités des objectifs d’amélioration de la fiabilité (diminution de 20 % des suppressions soit 500 TER en plus), de la ponctualité (92 % de TER à l’heure contre précédemment 88,9 % dans l’ex-Midi-Pyrénées et 87,1 % dans l’ex-Languedoc-Roussillon), du respect des compositions, avec une mesure continue de la qualité perçue et produite, assortis de pénalités et de bonus/malus allant de +700 000 euros à -4,2 millions d’euros. « Cette nouvelle convention est le fruit d’un long travail réalisé par les services de la région et SNCF Mobilités. Les échanges et les négociations ont parfois été difficiles », a indiqué la présidente Carole Delga. La première réponse apportée par la SNCF en février 2017 aux besoins exprimés suite aux Etats généraux du rail et de l’intermodalité (Egrim) avait en effet été jugée insatisfaisante.
La tarification a été unifiée entre les deux régions avec une baisse d’un tiers du prix des abonnements pour les moins de 26 ans qui sera progressive jusqu’à mi-2020, mais une hausse de 7 % du prix des autres abonnements (qui sera ensuite bloqué jusqu’en 2021). Les billets à un euro, proposés sur cinq lignes de Languedoc-Roussillon, seront étendus à l’ex-Région Midi-Pyrénées dès juillet 2018 et leur nombre doublé (de 540 000 à un million par an). Côté matériel roulant, les rames les plus anciennes (les Z2 datant des années 80) seront radiées d’ici deux ans.
Quelques mesures suscitent cependant l’inquiétude des syndicats de cheminots : la création d’équipes mobiles de contrôleurs, ce qui signifierait la fin de la présence systématique d’un contrôleur sur les lignes TER ; la réduction horaire de l’ouverture des guichets, voire des fermetures comme à Albi-Madeleine, Varilhes ou Cordes-sur-Ciel ; et le retrait de certains trains en « contrepointe » (qui vont à l’inverse des gros flux des heures de pointe) sur les lignes Toulouse – Auch et Latour-de-Carol.
On savait depuis la mi-janvier que le gouvernement cherchait un successeur à Philippe Yvin. Son choix s’est finalement arrêté sur Thierry Dallard : son nom devrait être proposé au prochain conseil de surveillance de la Société du Grand Paris comme président du directoire.
Ancien élève de Normal Sup et ingénieur des Ponts et Chaussées, Thierry Dallard (52 ans) est un professionnel reconnu des grands projets d’infrastructures. Aujourd’hui cadre dirigeant au sein du fonds Méridiam Infrastructures et président d’Oc’Via, il a notamment été maître d’ouvrage ou associé à des projets majeurs comme la LGV Tours – Bordeaux, la LGV Nîmes – Montpellier, ou encore le boulevard périphérique de Marseille dit rocade L2.
Après l’avis du Conseil de surveillance de la SGP, Thierry Dallard devra être auditionné par les commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat avant d’être nommé par décret.
C’était annoncé pour le jeudi 15 mars, mais la mise en service commercial du train à grande vitesse entre Médine et La Mecque est différée. Cette LGV des sables ou du désert doit transporter essentiellement des pèlerins entre ces deux villes saintes de l’Islam. Les 450 km de ligne, les trains Talgo sont prêts et les essais ont été concluants.
Mais deux obstacles sont sur la voie : certaines gares ne sont pas finies dont celles de La Mecque aux mains de l’entreprise Bin Ladin, celle de Djedda car la société Oger a fait faillite. Par ailleurs, l’architecture financière du projet prête encore à discussions. De plus, les autorités de Riyad veulent une inauguration en bonne et due forme, c’est-à-dire quand les convois abattront comme prévu le trajet en 2 heures, en approchant les 350 km/h. Or, depuis le 31 décembre 2017, des voyages dits de démonstration ont bien lieu à raison à deux allers-retours les vendredi et samedi, mais ils nécessitent encore 2 heures 52 avec des pointes à 300 km/h. Adjudicataire du contrat en 2011, le consortium Al Shoula (des opérateurs de BTP saoudiens et des constructeurs ferroviaires espagnols avec les compagnies Renfe et Adif) reste confiant, mais pas encore au point d’ouvrir les réservations.
Interview d’Alain Ribat, directeur général de VFLI
C’est une des rares entreprises de fret ferroviaire à croître et à gagner de l’argent en France : VFLI affiche une hausse de son activité de 5 % en 2017 et un bilan positif. Par la voix de son directeur général, la filiale de fret ferroviaire (et de droit privé) de la SNCF s’attend encore à une belle année 2018. Toutefois, Alain Ribat pointe la difficulté de recruter des conducteurs (et de les former). Difficulté qui pourrait s’accroître demain si de nouveaux opérateurs ferroviaires arrivent sur le marché avec l’ouverture à la concurrence dans le transport de voyageurs.
Ville, Rail & Transports. Quel bilan tirez-vous de l’année 2017 ? Alain Ribat. VFLI a enregistré un chiffre d’affaires de 154 millions d’euros en 2017, en hausse de 5 % par rapport à l’année précédente. 2016 avait déjà été marquée par une hausse de 10 %.
L’année dernière, notre Ebitda a atteint dix millions d’euros. Cela fait sept ans de suite que VFLI dégage des résultats positifs. Je rappelle aussi que 40 % du résultat d’exploitation est redistribué aux salariés sous forme d’intéressement ou de participation. Le reste finance nos investissements.
VR&T. Comment évoluent et se répartissent vos activités ? A. R. VFLI qui fêtera ses 20 ans cette année a commencé son activité en étant un exploitant ferroviaire sur site industriel (ITE). A partir de 2007, avec l’ouverture à la concurrence dans le fret sur le réseau ferré national (RFN), les dirigeants de la SNCF ont décidé de nous autoriser à aller sur le RFN pour que nous devenions un nouvel entrant. Cette activité représente désormais 70 % de notre chiffre d’affaires, tandis que notre activité historique s’établit à 13 %. Le reste, nous le réalisons dans les activités travaux, c’est-à-dire que nous mettons des ressources à disposition des entreprises de travaux des voies pour qu’elles puissent mener leurs chantiers.
VR&T. Quelles sont vos spécificités ? A. R. Nos trois activités nous singularisent. Ce sont des métiers assez différents en termes de compétences et de cycles de vie. De plus, nous avons des limites claires : nous ne sommes pas prêts à tout pour gagner des parts de marché, nous n’avons pas vocation à chercher une croissance débridée. Notre stratégie, basée sur une croissance maîtrisée, est de fournir une bonne qualité de service en toute sécurité.
Ainsi, nous sommes notamment très présents sur le transport combiné rail-route (nous sommes sans doute le leader français du secteur) ainsi que sur les marchés des granulats, des céréales, celui de la chimie, de la pétrochimie, sur le secteur de l’agroalimentaire (les eaux minérales), le bois, les voitures, les déchets… Chacune de nos activités est en hausse et rapporte de l’argent.
Nous tenons à garder une présence forte sur les sites industriels même si cette activité est liée à la situation de l’industrie française et que celle-ci n’est pas florissante. Mais c’est notre ADN. Nous souhaitons accompagner nos clients et leurs marchandises de la sortie de l’usine aux dépôts.
VR&T. Quelle va être votre stratégie à court et moyen terme ? A. R. Nous cherchons à développer les synergies entre la partie ITE de notre activité et celle sur le RFN. Nous souhaitons élargir notre palette de services dans les ITE. La proximité avec nos clients en est un des éléments clé. Nous souhaitons rester au plus près de leurs besoins.
Nous voulons aussi être un acteur majeur des travaux sur voies ferrées. Cette activité est en plein développement avec la multiplication des travaux sur les voies ferrées et depuis que SNCF Réseau a décidé de recourir davantage à la sous-traitance pour les mener.
La RATP aussi a lancé l’année dernière un appel d’offres et sélectionné cinq entreprises, dont VFLI, pour des prestations de conduite et de location d’engins moteurs sur des chantiers en 2018. Nous avons notamment été retenus pour la ligne A du RER. Ces travaux se déroulent beaucoup en tunnels et nécessitent de disposer d’engins moteurs homologués tunnels.
Nous sommes sans doute dans le top 3 dans ce domaine. Mais il y a tout de même une difficulté que nous voudrions lever : certaines entreprises ne sont pas soumises à la même convention collective que la nôtre. Nous sommes soumis à la convention collective ferroviaire (très encadrée pour l’organisation des travaux lors des chantiers de nuit) tandis que d’autres se réfèrent à la convention collective des travaux publics moins restrictive que la nôtre. Nous avons interpellé les pouvoirs publics à ce sujet.
Enfin, nous allons continuer à élargir nos prestations. Nous développons par exemple un service d’agents d’accompagnement des trains de travaux. C’est une prestation que SNCF Réseau demande de plus en plus.
VR&T. Etes-vous propriétaire de vos matériels ? A. R. Nous avons un modèle de production spécifique basé sur des moyens dédiés à chaque client (personnel et engins). Nous sommes propriétaires de quelques engins mais recourons principalement à la location de notre matériel auprès d’Akiem ou de fournisseurs hors du groupe SNCF.
D’où une qualité de service élevée et un plan de transport robuste. Le taux de satisfaction de nos clients est de 97 %.
Il peut toutefois y avoir un inconvénient à ce modèle de production : quand les volumes sont trop faibles, cela peut être onéreux. Dans ce cas, sur certains trafics, nous pouvons alors être plus chers que nos concurrents. C’est pourquoi, ponctuellement, nous pouvons décider de mutualiser nos ressources, comme ont tendance à le faire nos concurrents.
Actuellement, nous sommes en train de voir comment nous pourrions agrandir notre parc et sommes en discussion pour commander une dizaine d’engins très novateurs… Mais je ne peux en dire plus pour le moment.
VR&T. Quelles sont vos relations avec Fret SNCF ? A. R. Nous sommes concurrents. Mais il nous arrive d’être partenaires. Soit en tant que donneur d’ordre, soit en tant que sous-traitant, comme nous pouvons le faire avec d’autres opérateurs ferroviaires privés. Cela arrive souvent quand un opérateur concurrent est très présent sur un site avec les moyens adéquats. Il vaut mieux alors s’entendre avec celui qui est sur place plutôt que de chercher à tout prix à traiter juste quelques trafics.
VR&T. Comment expliquez-vous vos succès alors que Fret SNCF n’arrive pas à sortir du déficit ? A. R. Une des forces de VFLI, c’est d’avoir un personnel polyvalent. Quand nous formons nos agents, nous les formons à plusieurs métiers. Sur les sites industriels, nos opérateurs savent faire les manœuvres, les déchargements. Nos conducteurs savent faire des opérations au sol. De ce fait, nos coûts de formation sont très élevés. Ils représentent 9 % de la masse salariale. C’est très élevé mais cela s’explique car nous travaillons dans un secteur où l’exigence de la sécurité est très élevée et où les réglementations évoluent chaque année, ce qui suppose des remises à jour permanentes. Ce coût énorme représente aussi un investissement pour l’entreprise. La polyvalence est un avantage concurrentiel très clair.
VR&T. Quelle est votre politique d’embauche et de formation ? A. R. L’entreprise compte 900 personnes et embauche annuellement 130 personnes. Nous recevons chaque année 35 000 CV, mais, vous le voyez, nous sommes très sélectifs. Cette année, nous allons organiser 12 sessions de formations, dont huit pour les conducteurs. Chaque session compte 14 personnes en début de formation mais il n’en reste plus que huit à la fin Nous disposons de notre propre centre de formation agréé mais nous commençons à sous-traiter quelques sessions.
VR&T. Connaissez-vous des difficultés pour embaucher des profils techniques, comme c’est le cas à la SNCF ? A. R. Ce n’est pas facile de recruter des conducteurs. On ne trouve pas de conducteurs formés sur le marché c’est un vrai problème. Problème qui risque de s’accentuer demain lorsque la concurrence sera possible dans le transport de voyageurs. Nous risquons de voir certains de nos conducteurs partir chez d’autres opérateurs ferroviaires. Le coût lié à l’emploi de conducteurs pourrait encore s’alourdir. Conséquence de la loi de l’offre et de la demande, les conducteurs pourraient voir leur rémunération augmenter… Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt
Depuis l’annonce de la réforme de la SNCF, un sujet fâche plus que d’autres : la remise en question du statut de cheminot. Georges Ribeill, historien du rail, revient sur l’origine de ce statut.
Ville, Rail & Transports. Le gouvernement veut mettre fin à l’embauche des cheminots au statut. C’est un grand choc pour beaucoup de cheminots. Mais de quoi parle-t-on ?
Georges Ribeill. Le mot statut tel qu’on l’entend communément aujourd’hui recouvre tout un ensemble de particularités professionnelles et sociales, dont le statut proprement dit, le régime de retraite, les facilités de circulation.
VR&T. D’où vient ce statut, comme vous l’entendez, au sens large ? G. R. Il est né en trois étapes. Il faut remonter pour le comprendre aux débuts du chemin de fer. Au XIXe siècle, en France, des compagnies privées se lancent dans le chemin de fer, en retard par rapport à l’Angleterre tant que n’était pas tranché le débat politique : faut-il confier les chemins de fer à l’Etat ou à des compagnies privées ? On a tranché pour des concessions à des compagnies privées tenues, en vertu du lourd cahier des charges qui consacre un service public, à « exécuter constamment, avec exactitude et célérité tous les transports qui leur seront confiés ». Tout commence ainsi vraiment lorsqu’est votée en 1842 la célèbre « étoile Legrand », six grandes artères rayonnant autour de Paris.
Les compagnies concessionnaires, tenues à faire du profit, réalisent très vite l’importance de leurs recrues comme facteur économique : alors qu’une locomotive c’est compliqué à concevoir, à construire, à conduire et à entretenir, on ne s’improvise pas mécanicien. Les nombreux métiers du rail n’existent pas sur le marché du travail, qu’aucune école d’ingénieurs ne forme. Les compagnies font donc appel à des mécaniciens anglais ou belges pour former leurs recrues. En dehors des ateliers du Matériel, l’apprentissage d’un grand nombre de métiers du rail, ceux de l’exploitation et de la traction notamment, se fait ainsi sur le tas : gardes-voies, gardes signaux, mécaniciens, chauffeurs, agents des trains, plus tard aiguilleurs.
Les compagnies pourraient être tentées d’ajuster leurs effectifs aux trafics, comme un fabricant de savon ajuste sa fabrication à la demande. Mais, en 1847, la « bulle » spéculative de la railway-mania française crève, les trafics s’effondrent, c’est une grave crise subie par les compagnies. Mais pas question de licencier les personnels qu’elles ont formés, pour leur demander de revenir une fois les beaux jours revenus… Les agents acceptent la dureté des métiers du rail exposés aux intempéries et aux accidents, à condition d’avoir des garanties. Alors, très vite, les compagnies mettent en place le commissionnement. Après quelques mois d’essai, on donne à l’agent une « commission », comme pour les fonctionnaires. C’est un papier officiel dans lequel la compagnie précise la mission de l’agent, son affectation et son grade, avec garantie implicite de l’emploi. Les agents sont des quasi-fonctionnaires…
VR&T. Première étape donc, la commission, ou garantie de l’emploi. Quelle est la deuxième ? G. R. Les compagnies tiennent comptent des risques physiques sérieux que l’on court dans ce métier. A l’agent malade, hospitalisé, voire infirme… on assure un salaire complet d’abord, puis un demi-traitement, car il est admis tacitement que son épouse ne travaille pas et que le ménage doit pouvoir survivre. Et, en cas de décès même, « soyez rassuré, votre veuve touchera une indemnité importante et conséquente », voire un emploi de bibliothécaire en gare !
VR&T. Reste la retraite… G. R. C’est effectivement la troisième étape. Les caisses de retraite dont ne bénéficient jusqu’alors quasiment que les militaires et les fonctionnaires, apparaissent dans les chemins de fer dans les années 1850. Une compagnie considère qu’elle a tout intérêt à s’assurer de la fidélité de l’agent à son service en lui offrant cet avantage appréciable en fin de carrière, comme suspendu au bout d’un mât de Cocagne. Chaque compagnie fixe ses barèmes, fonctions du métier et de l’âge selon un système de capitalisation où l’agent cotise, où la compagnie abonde. Bénéficier d’une pension à 55 ou 60 ans n’en fait pas un privilège extraordinaire, lorsque l’espérance de vie est alors de cet ordre de grandeur ! C’est à la Compagnie du Nord contrôlée par Rothschild, que l’âge de la retraite du mécanicien sera généreusement fixé à 50 ans, plus tardivement dans les autres compagnies.
VR&T. En définitive, que représente cette première forme de « statut » ? G. R. Issues d’un calcul plus intéressé que philanthropique, ce sont un ensemble de conditions statutaires au sens sociologique, des « chaînes dorées » dans lesquelles sont enserrés les « prolétaires du rail » par contraste avec les autres salariés du privé. Sans Etat providence, sans syndicats, les compagnies ont élaboré ainsi un corporatisme introverti : des agents coupés du marché du travail, isolés dans des cités cheminotes, où les fils de cheminots seront des recrues privilégiées, tôt acculturées à la noblesse et aux servitudes du Rail. Coopératives ici, économats là, mutuelles, ouvroirs, orphéons… parachèveront cette « société cheminote », monde idéalement clos sur lui-même.
C’est ainsi que les compagnies répondent aux exigences d’un chemin de fer qui fonctionne jour et nuit, d’un service public que ne doivent pas interrompre les tempêtes physiques ou sociales, neige ou grève. Des dispositions semblables se retrouvaient dans les compagnies d’omnibus et du gaz, et plus tard de l’électricité ou du métro… On a ainsi fabriqué des corporations privilégiées, dont les agents ne sont pas des prolétaires comme les autres, dont les « privilèges » relatifs doivent noyer les revendications classiques : salaires, durée et horaires de travail décalés, repos compensateurs…
VR&T. Si les syndicats ne sont pas à l’origine du statut, à quel moment interviennent-ils ? G. R. A partir des années 1890, s’ouvre une deuxième étape dans l’histoire. Ce qui fait problème, c’est le régime arbitraire de toutes ces « faveurs » : patronages, recommandations, clientélisme viennent heurter les exigences d’équité sociale auxquelles sont attachés tous les syndicats ; tout comme les sanctions, de la réforme à la révocation. Les inégalités sociales entre compagnies alimentent l’idée qu’il faut les réduire, en les harmonisant par le haut évidemment !
Durant ces années 1890-1914, les gouvernements « rad’ soc’ » de centre gauche, s’engageant aux côtés des syndicats cheminots, comptent sur leur soutien électoral en retour. Ainsi, le rachat en 1908 par l’Etat de la Compagnie de l’Ouest en déconfiture, le vote en 1909 d’un régime de retraites commun à toutes les compagnies, devenu rétroactif même en 1911, consolident des « acquis » dispersés.
VR&T. Quel rôle va jouer le Réseau de l’Etat ? G. R. Avec le rachat de l’Ouest, le Réseau d’Etat change de dimension. A sa tête, un personnage capital impulse la troisième étape de notre histoire. C’est un Périgourdin, Albert Claveille, conducteur des Ponts et Chaussées promu à la force du poignet ingénieur des Ponts, sans être polytechnicien. En 1912, directeur des Chemins de fer de l’Etat, qui se doit d’être une « vitrine sociale », il rédige le premier statut des cheminots de l’Etat. Recrutement, notation et avancement, discipline, délégations du personnel, etc., c’est une avancée énorme ! Devenu en 1917 ministre des Travaux publics, reconnaissant après guerre aux cheminots de tous les réseaux le mérite d’avoir contribué à la victoire, il leur dira : « Vous avez mérité un statut. » Et, avec l’appui des syndicats réformistes, ce statut unique, décalque amélioré du statut de 1912, sera imposé en 1920 aux compagnies, hostiles. Un statut dont des articles garantissent la représentation syndicale élective, 16 ans avant que le Front populaire l’étende au secteur privé…
VR&T. Ce statut de 1920, c’est bien l’ancêtre de celui d’aujourd’hui ? G. R. Oui. Le statut stricto sensu actuel est l’héritier de cette construction progressive, née des compagnies privées, avant d’être codifiée, rigidifiée et généralisée par l’Etat rad’soc’, peut-on dire. En 1938, ce statut sera remplacé par une convention collective, mais rétabli en 1950. Dans ces « entreprises à statut du personnel » que sont la RATP, EDF et la SNCF, les syndicats ne négocient pas librement les salaires, la masse salariale étant plafonnée par l’Etat.
Ce modèle social fonctionne encore bien dans les années 50 à la SNCF, durant ces Trente Glorieuses où les lourds marchés captifs de fret subventionnent tous les autres… Idéalement, le cheminot est fils de cheminot, vit dans une cité de cheminots, lit La Vie du Rail, hebdomadaire corporatif, jardine cheminot, etc.
VR&T. Quelles évolutions ont fini par mettre à mal le statut ? G. R. Déjà, depuis 1938, la SNCF doit réduire ses effectifs, faire de la « productivité ». Concentrer ses établissements en est l’une des manifestations les plus constantes ! Sur le plan des techniques d’exploitation, on mécanise, automatise, numérise, digitalise… Mais en quête de polyvalence, de flexibilité, le processus se heurtera dans les années 1980-1990 au corset institutionnel hérité. Sur la très longue durée, on peut dire que les « patrons » se sont pris les pieds dans le tapis, piégés par le carcan qu’ils ont construit et dont ils ont longtemps tiré profit. D’où le recours à de nouveaux modes de recrutement et de gestion du personnel, l’individualisation de la notation, l’intéressement, le management par projet ; pour contourner le statut, on aura recours à des agents contractuels ou à l’externalisation possible de divers métiers dans des filiales, telles VFLI pour le fret ou Effia pour les voyageurs.
VR&T. Quel sens a aujourd’hui la défense du statut ? G. R. Tous les métiers du rail ont évolué, et il faut se garder de vouloir satisfaire un cheminot standard ou « moyen ». Au lieu de tenir des discours généraux sur le statut, il faut enquêter, filière par filière, pour comprendre ce qui se passe vraiment en matière de conditions de travail. Pour défendre le statut, on invoque le travail de nuit des cheminots et les compensations qu’il mérite. Mais avec la quasi-disparition des trains de nuit, avec l’effondrement du fret, qui travaille encore de nuit ? Les gares sont fermées à 22h. Certes, la nuit il y a quelques trains de travaux. Et les agents de la voie qui, eux, travaillent plus souvent de nuit. Les PC ? Il faudrait enquêter, il y a eu un tel remue-ménage dans les métiers du rail… Dans la vie privée, c’est pareil. Un exemple. Les agents ne veulent plus vivre dans les logements en gare qui leur étaient destinés autrefois et les fixaient pour partie à pied d’œuvre… Aujourd’hui, 52 % des cheminots sont propriétaires de leur logement. Le modèle ancien du cheminot logé en gare, dans le quartier cheminot ou dans la cité cheminote, dont la femme ne travaille pas, qui déménage au gré de ses galons, est révolu ! Et l’agent de la SNCF ne part plus en vacances en famille, en train. Il prend sa voiture, ou l’avion… Les contraintes et servitudes du Rail qui ont fait la noblesse de nombre de ses métiers, n’ont pas disparu, mais se sont plutôt déplacées…
Le gouvernement a fait de la suppression de l’embauche au statut la mesure phare de son « nouveau pacte ferroviaire ». En s’attirant les réactions indignées d’un bon nombre de cheminots. Mais au fait, qu’entend-on aujourd’hui par statut ?
Haro sur le statut ! A entendre les pouvoirs publics, il faut mettre fin au statut pour les futurs embauchés, faute de quoi on ne parviendra pas à réformer la SNCF. Une ligne rouge à ne pas franchir, répliquent les organisations syndicales…
Mais de quoi parle-t-on exactement et pourquoi le statut fait-il l’objet de ces crispations ? Le gouvernement vise-t-il uniquement le texte appelé également RH001 ou cherche-t-il aussi à faire voler en éclat une imbrication de textes et règlements qui organisent (et rigidifient peut-être) l’organisation du travail à la SNCF ? La suite va le dire. En attendant voici, à plat, la présentation des principaux textes qui régissent aujourd’hui la vie de l’entreprise.
Le statut, au sens strict, est défini par le RH001. C’est un acte réglementaire, c’est-à-dire qu’il n’est pas négocié avec les organisations syndicales et que ce n’est pas un accord collectif. Les principaux chapitres du statut traitent d’une part des droits collectifs et du droit syndical, d’autre part des relations entre les salariés et leur employeur et du déroulement de leur carrière.
Les règles de la représentation syndicale dans l’entreprise sont précisément définies. Mais elles devraient prochainement évoluer puisque les discussions engagées avec les organisations syndicales sur la fusion au sein du CES (comité social et économique) des CE, DP et CHSCT pourraient aboutir à abaisser significativement le nombre d’élus et modifier l’organisation du dialogue social.
Le statut fixe les grilles de rémunération et le déroulement des carrières en précisant les conditions et le processus de promotion.
Pour être admis au cadre permanent (c’est-à-dire précisément au statut), il faut accomplir une période d’essai d’un an.
La rémunération est liée d’une part à l’ancienneté et d’autre part à la qualification. Chaque agent a une qualification et un niveau au sein de cette qualification. Les carrières évoluent de façon très codifiées, dans le cadre de réunions (avec une commission de notation à laquelle participent des représentants du personnel) et en respectant des délais. « Il y a un processus de proposition managériale, la commission de notation est un lieu d’échanges. Mais à la fin c’est la direction qui décide, explique-t-on à la SNCF. Parfois, il y a des consignes nationales car tout n’est pas dans le statut et il faut maîtriser l’évolution de la masse salariale. »
Mais forcément, même si un agent n’a pas la compétence, et même s’il peut y avoir un blocage de la part de sa hiérarchie, il finira par accéder au niveau supérieur. « Il peut y avoir des délais qui peuvent être longs et qui permettent de ralentir l’évolution d’une carrière », précise un porte-parole de la SNCF.
Entre le début et la fin de la carrière, le salaire est multiplié en moyenne par 1,5 ou 2, ce qui est comparable à ce qui se passe dans le privé, estime la CGT Cheminots, en rappelant que l’année dernière, 6 300 personnes ont grimpé d’un échelon dans l’entreprise sur un total de 130 000 personnes. « Les plus hauts salaires sont touchés par des contractuels qui ne sont donc pas au statut », ajoute Thierry Durand, secrétaire fédéral chargé des questions sociales à la CGT Cheminots. Rappelons que 90 % des agents de la SNCF sont au statut, les autres sont des contractuels.
Le statut prévoit aussi les cas de cessation de fonction au chapitre VII : démission, retraite, réforme et radiation. Ce dernier cas est lié à une faute grave, seul motif de licenciement dans l’entreprise. Il ne peut en effet y avoir de licenciement pour insuffisance professionnelle ou pour motif économique.
Un chapitre traite du changement de résidence en cas de réorganisation ou de suppression d’un poste : on peut alors affecter un agent sur un autre poste.
Les procédures disciplinaires peuvent conduire à des suspensions, la sanction la plus élevée étant donc la radiation de l’entreprise après passage devant le conseil de discipline (dont la composition est paritaire, direction et organisations syndicales). « La procédure disciplinaire a été modifiée depuis 2014 : avant cette date, le conseil de discipline devait aussi se réunir en cas de mise à pied à partir de deux jours. Désormais, il ne concerne plus que les radiations. Avant, le conseil de discipline réunissait le directeur régional, trois directeurs d’établissement et trois représentants d’organisations syndicales. Maintenant ce dispositif n’est maintenu que pour les radiations. Le reste relève du directeur d’établissement sans consultation du conseil de discipline », précise Thierry
Durand.
Sur les jours de congés, le statut est plus généreux que le code du travail puisqu’il prévoit 28 jours de congés pour tous. A cela s’ajoutent des RTT, des congés supplémentaires avec solde (par exemple congés pour mariage comme dans le code du travail), des congés supplémentaires sans solde et des congés de disponibilité (par exemple le congé parental d’éducation).
Les soins médicaux sont internalisés, rappelle encore Thierry Durand, qui estime que le système est gagnant : « Le coût est moins élevé que si les soins étaient externalisés. Le système a fait la preuve de son efficacité puisque le niveau de santé chez les cheminots est supérieur à celui des autres salariés », affirme-t-il.
A côté du RH001, d’autres textes très importants organisent les conditions de travail à la SNCF. Notamment, l’accord sur le temps de travail, anciennement appelé RH0077. Ce texte, négocié en 2016 est la suite de l’accord signé en 2000 sur les 35 heures.
Les facilités de circulation sont définies dans le règlement H400, lui-même homologué par le ministère. Ce sont des billets gratuits ou quasi gratuits (allant de 1,50 euro à 13,90 euros) accordés en nombre limité aux cheminots et à leurs « ayants droit » (le nombre varie en fonction du lien de parenté).
S’ajoute un texte essentiel, le dictionnaire des filières, qui fixe les lignes de chaque métier. « Il est aussi vieux que le chemin de fer. Il a évolué au fil du temps », commente Thierry Durand. « Il décrit les tâches essentielles de chaque grade », complète la SNCF.
Ce texte est au cœur d’âpres débats entre la direction, qui estime qu’il n’empêche pas la polyvalence des métiers, et certaines organisations syndicales qui s’y opposent. « Nous considérons que la polyvalence n’apporte rien car elle abaisse le niveau de qualité. Il fait perdre de la productivité à l’entreprise », estime Thierry Durand qui admet une exception : lorsque le service public est en jeu. « Nous comprenons que la direction demande aux agents d’être polyvalents sur les petites lignes. Les agents circulation peuvent vendre par exemple des billets dans les petites gares, ce qui permet de les humaniser et de les revivifier. Là c’est justifié par le service public. »
Et de poursuivre : « Nous considérons que chaque cheminot doit savoir faire l’ensemble de son métier. Un conducteur par exemple doit savoir conduire tout type de train. Mais pas autre chose. Sinon, vous adoptez le fonctionnement d’une PME qui pratique la polyvalence du fait de ses effectifs limités. Mais quand vous avez des effectifs nombreux comme c’est le cas à la SNCF, il faut pousser leurs compétences au maximum. Or, l’entreprise veut la polyvalence pour ensuite pouvoir créer un ensemble de PME. »
Or, actuellement, des discussions sont menées sur la classification des filières au niveau de la branche, au sein de l’UTP. « La classification des filières vise à définir des niveaux de rémunération, et non pas à définir des métiers », explique un des négociateurs. En théorie, car il reconnaît qu’il pourrait être possible d’introduire des dispositions sur les missions et donc indirectement sur la polyvalence. Autre possibilité qui pourrait être reprise par le gouvernement et qui est proposée par le rapport Spinetta : faire en sorte que les textes appliqués par la SNCF relèvent directement de la direction et non plus du gouvernement.
C’est peut-être de ce côté-là aussi que se situent quelques-uns des principaux enjeux de la réforme qui va être lancée.
Durant cinq jours, du 14 au 18 mars, Rennes va accueillir une manifestation baptisée InOut, au cours de laquelle de nouvelles mobilités vont être testées et discutées. Jean-Marie Bonin, professeur à IMT Atlantique et cofondateur et conseil scientifique de YoGoGo, et Birgit Merkle, consultante à MCI France, qui ont tous deux participé à son lancement, expliquent les objectifs de la métropole.
Ville, Rail & Transports. Pourquoi lancer cette manifestation baptisée InOut ? Jean-Marie Bonin. C’est Rennes Métropole qui a pris cette initiative. La métropole cherchait à créer un événement autour du numérique pour tirer parti des nombreux centres de recherche qui existent dans ce domaine autour de Rennes.
C’est un événement « business ». L’objectif est de générer de l’activité. Pour nous, l’idée est de coconstruire la mobilité de demain avec la ville, les citoyens et les entreprises. Il s’agit aussi de faire venir des entreprises internationales qui ont des idées et qui sont prêtes à les expérimenter à Rennes.
VR&T. Quel est le public visé ? Birgit Merkle. Nous attendons entre 400 et 600 personnes dans la partie « In » et près de 20 000 personnes dans la partie « Out », qui correspond à l’ouverture au grand public. Mais le rayonnement sera bien plus vaste car il touchera l’ensemble de la métropole.
Nous avons pris soin de bien mélanger les entreprises participantes, qui sont de toutes tailles, de toutes natures issues de nombreux secteurs, et qui viennent aussi de l’étranger, en Europe ou au-delà de Shanghai ou de Californie.
VR&T. Quelles grandes tendances observez-vous ? J.-M. B. On observe une tendance vers plus d’autonomie grâce aux évolutions technologiques. Mais cette tendance qui sera notamment apportée par les véhicules autonomes est dangereuse. Elle pose un souci du point de vue de l’encombrement de l’espace. En plus de vouloir réduire la pollution, les villes cherchent aussi à abaisser le nombre de véhicules en circulation. Or, le véhicule autonome tel que nous le présente la presse va à l’encontre de cette idée car il risque de faire croître le nombre de véhicules dans les rues et le nombre de kilomètres parcourus.
Pour nous, le véhicule autonome a du sens s’il est partagé et s’il permet de diminuer le coût du transport public. Nous souhaitons qu’il y ait un débat sur ce thème. Trois aspects seront d’ailleurs abordés pendant les trois jours d’InOut : l’aspect économique (notamment qui paye ?), technologique (quand les innovations seront-elles prêtes ?) et les offres (quels seront les choix proposés ?)
La deuxième tendance que nous percevons est liée aux services : c’est le Maas (Mobility as a service) qui peut aller jusqu’à une individualisation extrême de l’offre. B. M. L’un des enjeux est sociétal : comment changer nos comportements ? Comment va-t-on y arriver ? Nous sommes devenus très individualistes, notamment dans nos modes de transport, et plus particulièrement pour assurer les derniers kilomètres. Il faut aussi penser à ceux qui habitent en périphérie et se sentent oubliés des transports.
VR&T. Quelle sera la suite d’InOut ? J.-M. B. InOut est prévu sur plusieurs années. Au moins six ans. Tout industriel désirant expérimenter un service peut venir en discuter avec la Métropole qui évaluera dans quelle mesure elle peut apporter son soutien. Ce peut être par exemple en mettant à disposition une infrastructure dans le cas du test d’un véhicule autonome. Ce sera étudié au cas par cas.
Small is beautiful, c’est l’un des premiers enseignements du Comité d’évaluation de l’amélioration de l’offre de transport en Ile-de-France, qui a remis son rapport le 8 mars à Valérie Pécresse. Le comité, mis en place l’an dernier par la présidente d’Ile-de-France Mobilités, est constitué de Jean-Paul Bailly (ancien patron de la RATP puis de La Poste), Yves Ramette (ancien dirigeant de la RATP, puis DG de SNCF Réseau IDF), Yves Crozet (économiste), et Marc Pélissier (président de l’AUT-IDF).
Il a été puissamment aidé par les services d’Ile-de-France Mobilités, qui ont permis à la fois de présenter une vision globale des évolutions de l’année 2016 en matière d’offre et de qualité de service, et de faire des zooms sur 12 projets ou mesures mis en œuvre cette même année. 2016, et non 2017 puisque, c’est la rançon d’un travail de fond, il faut du temps pour récolter les données, les analyser et en tirer les leçons. Plus encore quand il s’agit de définir la méthode pour une première édition.
Il est donc question de la mise en service du Tram 6 (photo ci-dessus), du déploiement des nouveaux métros de la ligne 9, de la mise en place du forfait toutes zones, de l’évolution de l’offre sur le train K ou de la mise en œuvre du schéma directeur d’accessibilité dans les gares.
Trois idées fortes se dégagent des travaux du comité
La première, donc, c’est que « les opérations modestes sont les plus efficientes, présentant souvent un bon rapport entre leurs impacts positifs et leurs coûts ». Constat bien venu alors que l’on n’en finit pas de dénoncer les travaux pharaoniques. On relève, par exemple, que la restructuration de trois lignes de bus de la RATP (163, 258 et 259) « apporte, pour un coût modéré, un gain global important pour un nombre important de voyageurs quotidiens sur ces lignes ».
Deuxième leçon, le renouvellement du matériel roulant a un caractère structurant. Là aussi, ça tombe bien puisque ce renouvellement est au cœur du programme de Valérie Pécresse.
Enfin, de manière générale, « il faut veiller à l’équilibre entre les types de mesures. C’est tout particulièrement nécessaire, entre les opérations structurantes et celles d’amélioration du quotidien ». La troisième leçon relève du bon sens, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit inutile.
Malgré les tensions qui couvent depuis les déclarations du Premier ministre contre le statut des cheminots, la SNCF n’a jamais eu l’intention d’annuler les festivités prévues le 12 mars pour célébrer ses 80 ans, a affirmé Guillaume Pepy le jour même de l’événement. Selon le président du directoire de la SNCF, « la réforme ferroviaire et l’anniversaire de l’entreprise sont deux sujets complètement disjoints ».
Guillaume Pepy a surtout voulu insister sur la richesse de l’histoire de son entreprise et de son patrimoine. Un appel à contribution a été lancé à l’adresse des cheminots pour recueillir des témoignages de son passé. Une centaine de personnes ont déjà contribué en apportant des objets. La collecte va se poursuivre. « Les 80 ans, c’est un fil qu’on tire. Et ce qui nous intéresse, c’est plutôt ce qu’il y a devant nous », a-t-il ajouté.
Une centaine de manifestants issus des rangs de la CGT et de SUD-Rail ne l’ont pas entendu ainsi. Ils ont envahi les allées de Ground Control, l’ancien centre de tri postal situé à côté de la Gare de Lyon, où se tenait la célébration des 80 ans, et crié des slogans contre la politique antiferroviaire du gouvernement. Une sorte de rituel pour qui connaît bien la SNCF. Et qui n’a pas fait ciller Guillaume Pepy.
Pourtant la semaine va être décisive. Demain le gouvernement a prévu d’adopter en conseil des ministres son projet de loi l’habilitant à légiférer par ordonnances sur la réforme de la SNCF. Le 15 mars, Guillaume Pepy doit remettre sa feuille de route pour la SNCF. Le soir même, les quatre organisations syndicales représentatives à la SNCF doivent se retrouver pour présenter une stratégie commune.
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations de l'appareil. Le consentement à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les identifiants uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut nuire à certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l'accès technique est strictement nécessaire dans le but légitime de permettre l'utilisation d'un service spécifique explicitement demandé par l'abonné ou l'utilisateur, ou dans le seul but d'effectuer la transmission d'une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préferences
Le stockage technique ou l'accès est nécessaire dans le but légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l'abonné ou l'utilisateur.
Statistiques
Le stockage technique ou l'accès qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.The technical storage or access that is used exclusively for anonymous statistical purposes. Without a subpoena, voluntary compliance on the part of your Internet Service Provider, or additional records from a third party, information stored or retrieved for this purpose alone cannot usually be used to identify you.
Marketing
Le stockage ou l'accès technique est nécessaire pour créer des profils d'utilisateur, pour envoyer de la publicité, ou pour suivre l'utilisateur sur un site Web ou sur plusieurs sites Web à des fins de marketing similaires.