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 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

L’Afitf est bloquée et ne peut plus payer

LGV Est Phase 2 Lot 44
Lixheim (Moselle)
Crédits :
RFF / Frantisek Zvardon

Alors que Philippe Duron vient de présenter les conclusions du Conseil d’orientation des infrastructures de transport sur les grands choix à faire pour les prochaines années, l’institution chargée de les financer ne peut plus engager aucune dépense !

Cela fait en effet presque huit mois que l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport de France) n’a plus de président. Depuis le 19 juin, Philippe Duron a quitté son poste de président, la fin de son mandat étant arrivé.

Depuis, on lui cherche toujours un successeur. Gilles Savary a notamment été approché. Mais le gouvernement a tellement tardé à confirmer sa proposition que l’ancien député socialiste, grand spécialiste des transports, est allé voir ailleurs. Il est aujourd’hui consultant. Les pouvoirs publics sont donc toujours à la recherche de la perle rare. Avec un leitmotiv : si possible trouver une femme…

De même, l’Afitf ne dispose plus de représentants d’élus. Leur mandat a pris fin le 20 juillet dernier et personne ne les a remplacés. Or, pour fonctionner, l’Afitf doit pouvoir réunir les deux collèges qui forment son conseil d’administration, l’un composé de représentants de l’administration, l’autre d’élus.

Conséquence, l’institution est complètement bloquée. A la fin de l’année dernière, l’Afitf a réussi in extremis à adopter un budget rectificatif, selon une procédure d’urgence permise par les textes. Mais il lui est actuellement impossible d’adopter son budget 2018. Et elle ne peut plus engager aucun paiement alors que les échéances commencent à arriver et que les besoins sont immenses.

La situation pourrait devenir critique en mars du fait d’une grosse échéance : il est prévu que l’Afitf verse 83 millions d’euros pour la commande en cours des TET (trains d’équilibre du territoire). Le processus de livraison des trains ne serait pas remis en cause, mais l’Afift risque des pénalités financières. Pas malin alors que tout l’enjeu actuel est de trouver de nouvelles ressources pour l’Afitf qui en manque cruellement.
Marie-Hélène Poingt

Ewa

Grand Paris : les élus ont été entendus

Elisabeth Borne

Ça n’a pas traîné. La réunion d’échange organisée par le Premier ministre a eu lieu le 26 janvier. Par une lettre du 30 janvier, adressée aux élus d’Ile-de-France, et que VR&T a pu consulter, Elisabeth Borne annonce la sécurisation du planning des prolongements Nord et Sud de la ligne 14.

Le conseil de surveillance de la SGP du 13 février pourra ainsi notifier les marchés urgents concernant ces prolongements ainsi que le tronc commun des lignes 16 et 17. Un « planning consolidé réaliste » sera rapidement arrêté pour la suite du programme.

Gilles Carrez présidera un groupe de travail chargé de faire des « propositions concernant l’augmentation des ressources affectées à la SGP ». Et à « expertiser les besoins d’emploi de la SGP, conformément aux recommandations de la Cour des comptes ». Bref, à renforcer le maître d’ouvrage. « On a gagné », résume un élu.

F. D.

Ewa

Menaces sur 40 % du réseau ferré

Illustration generique de voie et de materiel roulant (TER) entre les villes d'Ales et de Nimes.

Alors que le conseil d’orientation des infrastructures présidé par Philippe Duron devait remettre son rapport le 1er février à la ministre des Transports, pour éclairer les choix dans le futur en matière d’investissements, des voix s’élèvent et s’inquiètent du (mauvais) sort auquel semblent promises les « petites » lignes. Celles qu’on appelle, dans le jargon ferroviaire, les lignes UIC 7 à 9. Soit 12 632 km de lignes dont 9 252 km voient passer des voyageurs.

Ces petites lignes, qui représentent pas moins de 40 % du réseau ferroviaire, sont en effet les laissées-pour-compte du grand chantier de modernisation du réseau engagé depuis quelques années par l’Etat et SNCF Réseau. Rappelons qu’après le rapport Rivier, qui avait pointé en 2005 l’état de délabrement des chemins de fer français, puis un deuxième audit de l’EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne) en 2012, l’Etat avait enfin pris la mesure du problème et décidé de mettre les bouchées doubles sur la régénération ferroviaire.

Mais ces grands travaux de modernisation (et les financements qui vont avec) portent avant tout sur les grands axes et sur le réseau francilien, tandis que les chantiers de gros entretien et de régénération des petites lignes sont principalement pris en charge par les contrats de plan Etat-région. Un principe entériné par le contrat de performance 2017-2026, signé au printemps 2017 entre l’Etat et SNCF Réseau, qui indique que « les investissements de renouvellement retenus […] ne couvrent pas les lignes de groupes UIC 7 à 9 […]. Le renouvellement de ces lignes peu circulées est pris en charge dans un autre cadre contractuel – et en premier lieu dans les contrats de Plan Etat-régions. »

Or, ces petites lignes classifiées UIC 7 à 9 ne sont pas forcément des liaisons désertées par les voyageurs comme leur appellation pourrait le croire : parmi elles, on trouve la ligne Libourne – Bergerac, qui enregistre 2,6 millions de voyages chaque année, Coutras – Périgueux et ses 3,5 millions de voyages annuels, Rennes – Saint-Malo (1,9 million de voyages par an en combinant TGV+TER), Toulouse – Auch (avec 94 TER par jour et 2,5 millions de voyages par an) ou encore Le Mans – Alençon, Dreux – Granville, Nîmes – Alès (photo), Lyon – Roanne, Lyon – Bourg-en-Bresse, Nantes – Saint-Gilles-Croix-de-Vie ou Marseille-L’Estaque – Martigues.

Pourquoi ces liaisons jugées structurantes pour les territoires par les élus locaux se retrouvent-elles dans cette catégorie UIC ? Car c’est le tonnage qui détermine la classification, pour permettre au gestionnaire d’infrastructure de planifier ses travaux de maintenance en conséquence.

Dans les faits, cela revient à donner plus d’importance aux liaisons qui voient passer des trains de fret plutôt que des trains de voyageurs. En effet, les trains de fret étant plus lourds, ils sont plus « agressifs » pour l’infrastructure ferroviaire et se voient donc dotés d’un « coefficient de pondération » plus important que celui attribué au trafic voyageurs pour classifier les lignes.

Or, avec le recul du trafic de fret et l’évolution des matériels roulants plus légers aujourd’hui qu’hier, des pans entiers du réseau tombent dans la catégorie des petites lignes. Ce référentiel est théoriquement remis à jour tous les trois ans sur la base de trois années consécutives d’évolution. La dernière version date de 2014. Mais elle ne prend pas en compte les évolutions du matériel roulant, autrefois des rames tractées (locomotive + voitures), remplacé aujourd’hui par des automoteurs plus légers. Du coup, l’utilisation de cette classification comme ligne de partage économique entre les liaisons est de plus en plus critiquée. C’est aussi un dévoiement de son utilité première, selon les défenseurs du réseau ferré.

L’inquiétude est d’autant plus grande que, dans les régions, on se demande si l’Etat sera en mesure de respecter les engagements pris dans le cadre des CPER. « En matière de mobilité, le niveau d’engagement moyen de l’Etat pour les CPER 2015-2020 s’élève à 1,1 milliard d’euros par an tous modes confondus, alors que le budget de l’Afitf consacré aux CPER est de moins de 600 millions d’euros par an en 2015 et en 2016, explique un expert ferroviaire. Dans plusieurs régions, certains projets CPER matures ne peuvent être lancés faute d’autorisation d’engagement de l’Afitf », ajoute-t-il. Selon lui, le gouvernement pourrait reporter d’au moins une année l’échéance des CPER. « De plus, la participation de SNCF Réseau dans les projets inscrits aux CPER va également être moins importante que celle prévue initialement : les contrats prévoyant une participation de 15 % alors que SNCF Réseau a annoncé la forfaitisation de sa participation à 8,5 % dès 2018 », précise-t-il.

Ce désengagement pourrait aboutir à des fermetures de lignes à l’avenir. Déjà, nombre d’entre elles sont affectées par des limites temporaires de vitesse. « Même dans l’hypothèse où ils seraient entièrement financés, les CPER ne pourront pas absorber l’ensemble des travaux nécessaires à la régénération du capillaire. Certaines régions ont d’ores et déjà été sollicitées, parfois très tardivement, pour des rénovations hors CPER souvent à caractère urgent, dont la non-réalisation pèserait sur le maintien en exploitation de la ligne », assure ce spécialiste du réseau ferré.

Le réseau central (16 176 km ligne UIC 2 à 6 et LGV), tout particulièrement les lignes UIC 5 et 6, n’est pas non plus épargné par les limitations de vitesse : sur les 5 500 km de limite de vitesse, 1 200 km sont situés sur des lignes UIC 2 à 6. Le renouvellement de ce réseau mobilise aujourd’hui 2,5 milliards d’euros par an. SNCF Réseau estime qu’il serait nécessaire de mobiliser un milliard d’euros supplémentaire pour assurer sa pérennité. D’où peut-être le manque d’empressement de SNCF Réseau de revoir la classification UIC, qui lui permet de se concentrer sur le réseau central et de passer la main aux régions pour le reste, alors que ces dernières auraient tout intérêt à ce que le critère de classification entre « petites » et « grandes » lignes prenne en compte le nombre de circulations qui y passent.
Marie-Hélène Poingt

Ewa

Les régions pourraient prendre la main sur les petites lignes

Ligne touristiqueLe Viaduc de Morlaix, pos 48°35.03N/03°50.06W

Les lignes ferroviaires les moins fréquentées sont évidemment les premières menacées. Tout récemment, dans son premier rapport sur le transport ferroviaire, l’Arafer avait pointé le fait que 30 % du réseau ne voit passer que 1 % des circulations de trains de voyageurs. Le rapport Duron ne devrait pas manquer de le souligner.

Déjà, dans un rapport d’étape publié en décembre, Philippe Duron écrivait que « la question du maintien des voies peu utilisées se pose. En effet maintenir en service ces infrastructures pour n’y offrir qu’une offre très pauvre en fréquence, dont les usagers se détournent, génère souvent un coût prohibitif par voyageur-kilomètre ».

D’où sa suggestion de conserver les emprises ferroviaires pour que les véhicules autonomes et électriques puissent y circuler dans le futur. Ces emprises, des sites propres assez larges, pourraient accueillir de « nouvelles formes de mobilité, des véhicules plus légers, allant du transport à la demande, résolvant à la fois la question de l’allègement du coût de régénération (même si un coût – très variable – de reconversion est à prévoir) et celle de la fréquentation par le développement d’une offre de mobilité plus agile, plus adapté à la faiblesse des flux, présentant une part des avantages du véhicule individuel sans en avoir les ­inconvénients ».

Le conseil d’orientation des infrastructures affirme intégrer dans sa réflexion l’idée d’inviter les régions à reprendre la gestion de ces voies pour leur donner une nouvelle vie. Ou bien à trouver un nouveau mode de gouvernance à mettre au point avec SNCF Réseau.

M.-H. P.

Ewa

Grand Paris : le BTP attend un calendrier qui se tienne

SGP travaux Fort d'Issy - Vanves - Clamart

Le Grand Paris crée une nouvelle dynamique, qu’on n’avait pas connue en Ile-de-France depuis les RER dans les années 70. La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) le constate et s’en réjouit. D’autant que, selon ses chiffres, entre 2008 et 2016, le secteur des travaux publics avait perdu 25 % de chiffre d’affaires et 30 000 emplois. Même s’ils n’ont pas la même importance que le Grand Paris, d’autres facteurs soutiennent l’activité. On en est à mi-mandat du cycle municipal, période traditionnellement favorable aux travaux, l’industrie repart, des plateformes logistiques se développent, des nouveaux quartiers naissent…

Toujours soupçonné de pousser à faire un maximum de travaux, le BTP est peut-être plus prudent qu’on ne le pense sur le Grand Paris. Certes, le 1er décembre 2017, le président de la Fédération régionale des travaux publics d’Ile-de-France, José Ramos, a lancé un cri d’alarme dans le journal spécialisé Batiactu : « Un décalage des chantiers du Grand Paris serait dramatique », dit-il. Mais le titre de l’interview n’épuise pas le propos. La crainte de la profession est double : que des projets soient abandonnés ; que les décisions du gouvernement tardent. José Ramos espérait un calendrier avant la fin de l’année. Espoir déçu. Or, le BTP a besoin de visibilité.

Mais, même si on ne le dit pas trop fort, on sait bien, à la FNTP, que le calendrier initial de la SGP est intenable. Les reports que doit annoncer le gouvernement ne seront pas forcément une mauvaise chose. Surtout s’ils permettent un lissage. Les industriels détestent le stop-and-go. La mobilisation d’énormes moyens nécessitant embauches et formation pour désarmer trois ans après n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant, ni pour les géants ni pour les PME. Ni pour les maîtres d’ouvrage.
Or, c’est bien la tendance actuelle. La surchauffe causée par les travaux du Grand Paris est réelle. Et n’est pas pour rien dans la dérive des coûts. Comme le note la Cour des comptes dans son rapport sur la SGP, « l’évaluation des coûts d’investissement a été faite séparément pour chacun des sept projets soumis à enquête publique. Elle [la SGP] n’a pas pris en compte le fait que ces chantiers ne seront pas successifs mais en grande partie simultanés puisque, selon le calendrier prévisionnel, les sept projets composant le projet d’ensemble auront une plage de travaux de génie civil commune de deux ans, de mi-2019 à mi 2021. » Simultanéité qui tire évidemment les prix à la hausse.
Déjà, selon la Cour, les marchés de la ligne 15 Sud ont été passés avec un écart de 11 % par rapport à l’estimation initiale (3,676 milliards d’euros au lieu de 3,320 milliards). De plus, pour l’un des derniers marchés, la SGP a été confrontée au désistement de trois des cinq entreprises candidates, du fait, semble-t-il d’une incapacité à remettre une offre alors que ces entreprises sont déjà engagées.
Les analyses du Cetu, le Centre d’études des tunnels, faites en juillet 2017, ont confirmé, comme résume la Cour « l’extrême tension sur le génie civil, la capacité à traiter les déblais et à réaliser les systèmes dans un calendrier qui voit se superposer de très grands projets, en particulier en 2019-2020 ».

Parmi les éléments relevés par la Cour et le Cetu, on notera que « 93 km devraient être excavés en 2019-2020, soit plus de 50 % du linéaire total à creuser »… Ou qu’on « aura besoin de 2,5 millions de tonnes de voussoirs en béton préfabriqué sur 2019-2020 ». Or, « la production de produits préfabriqués en béton en Ile-de-France ne dépasse pas 1,4 million de tonnes par an »… Encore quelques chiffres étonnants : « le CA annuel de la profession est de 500 millions d’euros pour les travaux souterrains et de 600 millions d’euros pour les fondations spéciales, soit un ensemble habituel de trois milliards d’euros sur trois ans. Or le volume d’affaires suscité par la seule SGP sur les années 2019 à 2021 atteint presque dix milliards d’euros pour ces deux spécialités. »

La surchauffe, on la constate aussi sur les métiers. Particulièrement recherchés, les conducteurs de travaux, les chefs de chantiers, les topographes. La rareté des ressources, relève un professionnel, amène les entreprises à se « piquer » les meilleurs éléments. Avec une inflation sur les salaires, rarement bien vue par les entreprises.

Du point de vue des maîtres d’ouvrage, c’est mauvais aussi. La conséquence de cette demande excessive, note l’un d’eux « c’est que les entreprises sûres d’avoir des marchés ne se battent pas sur les prix et que de ce fait ils augmentent ».
On pourrait compter sur l’arrivée à la rescousse d’entreprises européennes. Pas si simple. Ces entreprises n’ont pas forcément l’habitude de travailler en France et de se plier à nos réglementations.

La surchauffe produit aussi ce qu’un professionnel appelle des « facteurs bloquants ». La production, par exemple, peut être limitée par des capacités trop faibles d’encadrement des chantiers. De plus, les bureaux de contrôle (type Veritas), sont eux aussi saturés.
Jusqu’en 2024, les entreprises ne sont pas à la peine. Au contraire… Mais c’est dès maintenant qu’il faut anticiper les années suivantes. Ce ne serait pas idiot que, cette fois, le gouvernement tienne compte dans l’établissement du nouveau calendrier, non seulement des capacités de financement ou des équilibres politiques au sein de la région. Mais aussi de la capacité à réaliser les travaux décidés. « La puissance publique n’a jamais pris en compte le plan de charge des entreprises. Il n’y a jamais eu d’adéquation entre le plan de charge et les travaux qu’on lance », regrette un professionnel. Et si on s’y mettait ?

F. D.

Ewa

Qatar : plus que dix mois avant le premier métro…

Travaux Doha / Lusail Qatar

Interview de Thierry Couderc, directeur général de RKH Qitarat.

 

Ville, Rail & Transports. RKH Qitarat, que vous dirigez, a remporté en novembre le contrat d’opération du réseau de transport de Doha. Il va falloir faire très vite, la première ligne de métro doit ouvrir avant la fin de l’année. Comment vous y préparez-vous ?

Thierry Couderc. Dès le stade de l’offre, nous avions défini 15 managers clés, les Qataris voulant connaître les personnes prévues pour les opérations et la maintenance. Ces personnes sont en place et, aujourd’hui nous recrutons. 66 personnes nous ont dit oui. Toutes ne sont pas encore là, mais nous sommes déjà 28, auxquels nous ajoutons 12 experts support.

Aujourd’hui, il nous faut préparer les opérations, écrire les procédures, préparer les documents de formation. Rédiger la documentation opérationnelle dans une langue commune, l’anglais, mais un anglais destiné à des gens dont ce n’est pas la première langue. Les ouvertures vont se faire en cinq phases, trois pour le métro, deux pour le tramway (voir encadré ci-dessous), la dernière étant fixée en octobre 2020. L’enjeu, c’est de recruter 1 500 personnes en deux ans. Dès la fin de cette année, nous serons 1 000.

VR&T. Qui recrutez-vous ?

T. C. Nous recrutons tant en local qu’international, au Qatar plusieurs nationalités sont concernées de par les travailleurs locaux (des Indiens, des Sri Lankais, des Pakistanais). Ces personnels seront formés selon les standards de RATP Dev et Keolis sur l’ensemble des métiers requis pour la bonne marche des opérations (conducteurs, mainteneur…).

VR&T. La formation technique des personnels se fera sur place ? En partie en France ?

T. C. La formation des conducteurs se fera localement, grâce à des simulateurs. Nous enverrons en France des cadres, au cas par cas, selon le profil des gens que nous recruterons.
VR&T. Quoi d’autre avant de commencer ?

T. C. La préparation du dossier de sécurité. En France, le responsable du système de transport doit prouver que son système est sûr. Il se soumet donc aux audits du SMRTG, et doit aussi montrer que le niveau de sécurité demeure constant dans le temps. C’est après tout ce travail de certification que le préfet donne l’autorisation d’exploiter. Au Qatar, le fonctionnement diffère du système français. Il n’y a pas d’organisme de certification spécifique. Les autorités qataries accompagnées d’un groupe d’experts, se chargent elles-mêmes de délivrer les autorisations d’exploitation.

VR&T. Comment vous êtes-vous réparti le travail, entre Keolis et RATP Dev ? A l’un le métro, à l’autre le tramway ?

T. C. Pas du tout. Conformément aux souhaits des autorités qataris le tramway et le métro seront exploités par un seul opérateur. RKH Qitarat exploitera l’ensemble du réseau avec des équipes issues de RATP Dev et Keolis. D’ailleurs, même si le tramway est à Lusail, cette ville nouvelle est dans une continuité urbaine avec Doha, et il y a une station de correspondance entre les deux systèmes. Initialement le tramway de Lusail et le métro de Doha étaient deux projets séparés qui ont été réunis sous une seule autorité organisatrice, Qatar Rail, qui s’implique très fortement dans le projet. Nous le constatons chaque jour. Nous sommes installés en partie dans des sites mis à notre disposition par l’autorité organisatrice en attendant que les dépôts soient prêts. Nous travaillons dans une grande proximité des équipes avec Qatar Rail.
VR&T. Quel rôle joue votre partenaire Hamad Group, qui a 51 % de la JV ?

T. C. Hamad Group qui connaît très bien l’environnement qatari, nous aide tant dans les phases administratives très contrôlées que dans les phases d’embauche.

VR&T. Tout de même, dix mois avant la première remise en service, c’est très peu.

T. C. Vu de loin, on se dit que cela nous vaudra une inscription au Guinness Book. La phase de mobilisation a commencé en novembre, ce qui est certes tardif par rapport au calendrier [le contrat a été attribué en novembre, NDLR], mais je ne suis pas inquiet. Il nous faut donc des gens hypercompétents et nous les avons. La patronne de la mobilisation est Mireille Majerczyk, ancienne directrice de la ligne 14 à Paris. Sophie Delmée, qui va s’occuper du tramway, a été patronne du PCC de la ligne A du RER. Guillaume Monnier sera patron du PCC du métro, il a été chef du PC du tramway de Dijon et du métro de Lille. Denis Tassin dirigera la maintenance, il vient du Gautrain. Anne-Gaelle Vaquié s’occupera du développement commercial, elle vient du TGV. Mais il faudrait citer les 15 managers-clés…
Nous aurons aussi, parmi ceux qui ont accepté de nous rejoindre, des experts dans l’exploitation de réseaux de transport dans des grandes métropoles internationales (Moyen-Orient, Inde, Pakistan…).
VR&T. Et vous-même, quel est votre parcours personnel ?

T. C. J’ai passé 12 ans sur le métro de Toulouse, dès la mise en service, puis j’ai été directeur de Keolis Brest, directeur général adjoint de Keolis Lyon (avec la mise en service du T4), directeur général de Keolis Tours (avec la mise en service du tramway). Cela m’a donc permis d’acquérir à la fois une expérience tramway et métro et d’avoir dans les deux modes, avec Toulouse et Tours, une expérience greenfield.

VR&T. Tout est prêt pour octobre ?

T. C. Quelques stations, l’accueil client, le PC et le dépôt sont en cours de finalisation. Nous sommes mobilisés pour ouvrir la ligne rouge (sud) dans les temps. Des trains ont déjà roulé, en conditions de chantier. Il faut passer maintenant à une phase d’intégration des systèmes, ce qui représente un travail important. Les essais dynamiques du métro commencent en février et ceux du tramway commencent en avril…

Propos recueillis par F. D.

Les cinq étapes de la mise en service
• La Red Line South (première phase du métro) doit ouvrir le 31 octobre 2018
• La première phase du tramway, en janvier 2019
• La Green Line (2e phase du métro) le 30 avril 2019
• La Gold Line et Red Line North (3e phase du métro) le 31 octobre 2019
• La deuxième phase du tramway, en octobre 2020.

Ewa

Pour commencer, il faut faire partir les trains à l’heure…

affichage horaire écran SNCF

Globalement, la régularité des trains en France est médiocre et une dégradation est constatée ces dernières années, en particulier pour les TGV (88,7 % à l’heure en 2017, en baisse d’un point par rapport à 2016), alors que le TER affiche une régularité stable à 90,5 %, mais très variable d’une région à l’autre.

Les causes de ces retards sont multiples, tant extérieures qu’intérieures. Il y a une douzaine d’années déjà, la SNCF s’attaquait au problème des trains en retard avec un principe qui ne s’est pas démenti depuis : « Un train qui part à l’heure a plus de chances d’arriver à l’heure » (« arriver à l’heure » signifiant « avoir moins de cinq minutes de retard »). Une des mesures les plus concrètes prises à l’époque fut de fermer les portes des trains dans les deux minutes avant l’heure nominale de départ afin que ce train parte effectivement à « l’heure zéro ». Face aux plaintes de voyageurs trouvant porte close 30 secondes avant le départ du train, une mention a fini par être ajoutée sur les titres de transport : « Présence à quai obligatoire deux minutes avant le départ ».

Mais encore faut-il être à temps sur le bon quai, ce qui n’est pas toujours facile lors d’une annonce tardive du numéro de ce quai. En principe, les quais sont maintenant affichés 20 minutes avant le départ du train, mais il n’est pas rare que le délai soit réduit à 15 minutes, voire moins en cas de « Présentation tardive du train ». Ce qui est toujours mieux que lorsque s’affichent des messages comme « Train en panne » ou « Absence inopinée d’un agent », auxquels cas le retard a toutes les chances de se transformer en annulation…

Toujours est-il que pour améliorer la fluidité des embarquements, ce qui augmente les chances de faire partir les trains à l’heure, la SNCF teste dans les gares parisiennes de Lyon et de Montparnasse l’affichage des numéros de quai 30 minutes avant le départ au lieu de 20. Un « mieux » en apparence, mais qui n’impressionne pas les usagers habitués d’autres réseaux ferrés européens, où les numéros de quai sont connus dès le moment où l’on réserve son train et affichés en permanence sur les horaires « papier » affichés en gare. Pour autant, cette connaissance préalable des numéros de quai n’est pas une solution miracle : en Allemagne, où elle est pratiquée, les taux de régularité sont aussi médiocres qu’en France et des problèmes supplémentaires se posent lors d’un changement tardif de quai…

L’information des voyageurs est un élément-clé de la régularité et la SNCF travaille au développement d’un « indicateur de gravité des incidents », dans le but d’offrir une information « claire et objective sur la teneur d’un incident affectant le réseau ferroviaire et d’en mesurer l’impact. Cette échelle de gravité sera testée à partir du 15 janvier et généralisée au 1er février ». Une autre mesure proposée est de publier quotidiennement la régularité des trains TER, Transilien, Intercités et TGV ayant circulé la veille.

Mais les retards ont aussi des causes internes. Selon notre confrère Les Echos, Guillaume Pepy a présenté le 15 janvier à Aubervilliers à 400 directeurs d’établissement un nouveau plan pour accroître la robustesse du système ferroviaire, afin de diminuer le nombre de trains en retard. Nom de ce programme : « H00 », pour « l’heure zéro » à respecter au moment du départ. « Il y a une vraie bataille des idées à mener là-dessus », a indiqué Guillaume Pepy, selon des propos rapportés par la communication interne et repris par Les Echos. « Nous avons perdu de vue l’impératif du départ à l’heure. » Par « départ à l’heure », on entend cette fois « à la seconde près », contrairement aux arrivées mesurées à cinq minutes près.

Et là, une dégradation a été clairement observée en décembre, avec des taux de ponctualité au départ de 72,6 % pour les TGV et de 72,5 % pour les trains Transilien, selon les statistiques de la SNCF. A la tête de Transilien, Alain Krakovitch est un des acteurs-clés de ce programme H00, les occupations de quais ou de voies pour cause de départ tardif, en particulier dans des gares terminus, pouvant entraîner des retards en cascade. « Il n’y a pas un, mais plusieurs H00 », ajoute Alain Krakovitch, toujours selon notre confrère. En clair, pour partir à l’heure, un train doit déjà être prêt à l’heure, sorti de son garage à l’heure et mis à quai à l’heure. En mobilisant tous les agents de ces différentes étapes, « la SNCF veut parvenir fin 2018 à 90 % de trains partant à l’heure pile », selon Les Echos. Bref, il faut mettre fin à la « Présentation tardive du train ».

Notre confrère évoque par ailleurs la possibilité de revisiter plusieurs règles d’exploitation cette année, à commencer par l’alerte radio, qui déclenche l’arrêt des circulations dès qu’un incident est détecté sur les voies dans une zone environnante.

Rappelons que c’est grâce à cette disposition qu’un train à l’approche de Brétigny a été arrêté à temps lors du déraillement de juillet 2013. Mais dans les trains ainsi immobilisés, il n’est pas rare que les voyageurs prennent l’initiative d’ouvrir les portes et de descendre sur les voies alors qu’ils n’y sont pas invités, dégradant encore la situation et rendant plus problématique le retour à une situation normale.

Les Echos rapportent qu’ainsi, sur le réseau Transilien, 4 millions de voyageurs subissent chaque année les conséquences d’une alerte radio. Pour limiter ces conséquences, la solution serait pour la SNCF de se servir de la géolocalisation des trains pour définir de nouvelles règles, principalement un périmètre « plus réduit » où les circulations sont suspendues. D’autres règles à revisiter selon notre confrère sont celles s’appliquant au cas de voyageurs malades.

P. L.

Ewa

RATP. Jean-Yves Leclercq nommé directeur financier

Jean-Yves Leclercq

Jean-Yves Leclercq va intégrer le groupe à partir du 5 février en tant que membre du Comex. Il deviendra directeur financier à partir du 2 avril en charge de la Performance économique et financière du Groupe. Agé de 48 ans, Jean-Yves Leclercq, est diplômé de l’Ecole normale supérieure (Ulm) et de l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE). Il est également titulaire d’un DEA de macroéconomie internationale.
Il était, depuis 2012, directeur Europe et Développement international de la branche Voyages SNCF à SNCF Mobilités. A la SNCF, il a précédemment occupé le poste de directeur Finance Stratégie Juridique de SNCF Voyages. Auparavant, il a aussi notamment travaillé au ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et à l’Agence des participations de l’Etat. Quant à Alain Le Duc, qui occupait le poste de directeur financier de la RATP depuis 1994, il deviendra conseiller auprès de la présidente-directrice générale avant de faire valoir fin juin ses droits à la retraite.

Ewa

RATP. Cyril Condé devient directeur du département Maîtrise d’ouvrage des projets

Cyril Condé

Cyril Condé, directeur du département RER depuis juin 2011, deviendra directeur du département Maîtrise d’ouvrage des projets le 1er février prochain. Il sera également en charge du projet « Amélioration de la performance des ingénieries » qui répond à l’objectif du Groupe de renforcer son positionnement de bâtisseur et de gestionnaire d’infrastructures dans le cadre de la déclinaison opérationnelle du plan d’entreprise « Défis 2025 ». Cyril Condé, diplômé de l’Ecole polytechnique, avait occupé auparavant, au sein du groupe RATP, les postes de délégué général à l’Innovation et au Développement durable, et de directeur de la ligne 14.

Ewa

RATP. Xavier Léty, nommé directeur du département RER

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Xavier Léty a été nommé directeur du département RER du Groupe RATP, nomination qui sera effective le 1er février 2018. Il était, depuis fin 2016, responsable du pôle Tramway au département Bus et sera remplacé à ce poste par Ingrid Lapeyre-Nadal. Diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, Xavier Léty avait précédemment occupé les fonctions de délégué général au contrat Stif et directeur de cabinet du PDG du Groupe RATP de 2011 à 2014.