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Ewa

Comité de pilotage régions – SNCF pour le train à hydrogène

alstom coradia polyvalent regiolis hydrogene 2018

Frank Lacroix, directeur général TER et Pierre Izard, directeur général délégué Système et technologies ferroviaires de la SNCF ont reçu le 5 décembre des représentants de la plupart des régions françaises pour préparer la mise en circulation du premier TER à hydrogène d’ici 2022. Les premiers essais sont envisagés dès la fin 2021. Le groupe public ferroviaire va lancer une étude de faisabilité et s’engage à mettre au point un cahier des charges en lien avec les régions pour définir les caractéristiques du futur train.

Un comité de pilotage a été mis en place pour suivre l’avancement des différentes étapes, pour partager le lancement des premières actions (cahier des charges du premier train, sites de distribution de l’hydrogène…) et pour préciser le contenu et le financement du projet.

Certaines lignes sur lesquelles pourraient circuler les futurs trains hydrogène ont déjà été identifiées par les Régions. Mais, pour l’instant, seule l’Occitanie s’est officiellement déclarée candidate à l’acquisition de tels trains. Parmi les autres régions, les réflexions de Bourgogne Franche-Comté sont les plus avancées. Les régions vont rediscuter entre elles de ce sujet à plusieurs millions d’euros, avant de revenir vers la SNCF. 

FD

 

 

 

Ewa

Ile-de-France Mobilités va dire « oui, si… » à CDG Express

RER B - Magenta

Le 12 décembre, le conseil d’Ile-de-France Mobilités doit se prononcer sur l’avant-projet de CDG Express. Le projet de délibération, que nous avons pu consulter, assortit son approbation d’un très grand nombre de demandes, concernant à la fois les travaux et l’exploitation future de CDG Express. Travaux et exploitation qui interfèrent forcément avec le RER B ainsi qu’avec la ligne K du Transilien.

Le RER B dispose en effet de deux voies réservées (dites BIS), que longent deux voies (dites DIR) sur lesquelles circulent les trains de fret, la ligne K et les TER Paris – Laon. Ce sont ces voies DIR que doit emprunter sur la plus grande partie de son parcours CDG Express. Pas de problème en situation nominale, mais, comme le rappelle le rapport 2018/557 sur lequel se fonde le projet de délibération : « Aujourd’hui en cas de perturbations sur les voies BIS, les trains du RER B sont amenés à emprunter les voies DIR afin de maintenir un maximum de RER B en circulation. Très occasionnellement, lors de situations fortement perturbées, les trains de la ligne K et du TER sont réciproquement envoyés sur les voies BIS, réduisant le nombre de RER B en circulation. Les circulations CDG Express et la ligne K seront donc amenées à partager les mêmes voies que le RER B en situation dégradée. »

D’où la vigilance de l’autorité organisatrice des transports franciliens, le RER B transportant près de 900 000 personnes par jour dans des conditions très difficiles.

Cette vigilance s’exerce aussi sur les travaux qui devront au préalable être réalisés pour ménager la voie à un CDG Express annoncé pour fin 2023, et revoir de fond en comble le RER B, qui doit à partir de 2025 recevoir les nouveaux trains Ming. Travaux dont l’ampleur et le rythme alarment les élus communistes et, selon eux, des responsables des transports.

Dans son projet de délibération, Ile-de-France Mobilités demande précisément « que les travaux CDG Express soient organisés pour donner la priorité aux travaux nécessaires à la remise en qualité des RER B et D, et en particulier l’adaptation des infrastructures nécessaires à la mise en service des Ming dès 2025, les opérations du Schéma directeur RER B Sud dont le terminus provisoire du Bourget – incontournable avec le projet CDG Express –, la régénération du réseau, les interconnexions au réseau Grand Paris Express ».

Certes, le texte qui sera soumis au conseil reconnaît « les bénéfices apportés par le projet CDG Express en matière de desserte de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle 2 et de rayonnement international de la métropole » et ses « bénéfices en matière de décharge du réseau routier et de diminution de la pollution ».

Mais il demande avant toute chose « à l’Etat de s’engager sur l’absence d’impacts sur la qualité de service des lignes RER et Transilien en interface avec le projet CDG Express ». Demande déjà formulée par un courrier du 24 mai 2018 : cependant, comme le signale le rapport 2018/557, « cet engagement n’est toujours pas parvenu à Ile-de-France Mobilités ».

Les opérateurs RATP et SNCF devront de plus confirmer à l’autorité organisatrice « l’absence globale d’impact des circulations du projet CDG Express sur le fonctionnement des lignes existantes qu’ils exploitent ».

F. D.

Avis IDFM sur l’avant-projet

Ewa

« Il faut repousser CDG Express de plusieurs années »

gares du RER B+ (c) SNCF SENNSE WILLIAM BEAUCARDET
GARES DU RER B+

CDG Express sera exploité par l’alliance Keolis-RATP, circulera avec un train Alstom, et a une date butoir de mise en service, les JO de 2024. Mais rares sont ceux qui croient au respect de cette échéance. Et des voix se font entendre pour demander le report de plusieurs années de CDG Express. Jacques Baudrier, conseiller PCF de Paris, administrateur d’Ile-de-France Mobilités monte au créneau. Motif ? Les travaux, qui doivent commencer début 2019, vont interférer gravement avec ceux qui sont déjà prévus et hautement nécessaires sur le RER B. Un RER dont CDG Express doit utiliser les voies sur l’essentiel de son parcours.

L’opposition des communistes à CDG Express, « train de riches » prévu pour quelque 20 000 voyageurs par jour n’est pas nouvelle. Didier Le Reste, ancien secrétaire général de la CGT Cheminots, en est le porte-parole au sein de l’association Non au CDG Express. Mais, résume Jacques Baudrier, « le débat portait depuis des années sur l’impact dans la période d’exploitation de CDG Express sur le RER B, et nous pensons qu’avec le nouveau train cela va se dégrader. Mais le débat principal s’est déplacé. Aujourd’hui, cela devient la capacité de réaliser les travaux ». Selon Jacques Baudrier, les responsables sont « affolés ». Nous avons demandé à entendre des responsables de SNCF Réseau. Demande restée jusqu’à présent sans réponse.

On le sait, l’ampleur et la complexité des travaux à conduire en Ile-de-France au cours de la prochaine décennie font peur. Et Valérie Pécresse, lors du baptême du tunnelier d’Eole, a souligné, en parlant de l’ensemble de la région que « la période des travaux va être très difficile ».

S’agissant des travaux ferroviaires du nord de la région, l’inquiétude est telle que le préfet Michel Cadot a été chargé, fin octobre. d’une mission de coordination. Le groupe du préfet Cadot va se réunir début 2019. C’est dans ce contexte très tendu qu’Ile-de-France Mobilités doit rendre son avis lors de son prochain conseil d’administration, le 12 décembre, sur le nouvel avant-projet de CDG Express.

Que les travaux soient très lourds dans le nord, il n’y a pas de doute. Il faut réaménager la gare du Nord, régénérer les voies et caténaires du RER B, refaire un pont à Saint-Denis. Conduire aussi les travaux de la ligne 16 du Grand Paris Express, en correspondance avec le RER B.

Il faut, de plus, afin de recevoir le futur matériel Ming (matériel d’interconnexion de nouvelle génération, dont l’appel

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Jacques Baudrier.

d’offres a été lancé le 28 juin 2018) qui va offrir de 20 % à 30 % de capacité en plus, aménager les voies et abaisser les quais. Or, ce renfort en capacité est indispensable, car, résume Jacques Baudrier « sur les autres RER quand ça fonctionne bien, on peut monter dans le train ; sur le RER B, et même quand ça fonctionne bien, on ne peut pas monter dans le train ».

Tout un ensemble de travaux, pour l’élu parisien, qui sont déjà, sans CDG Express, très compliqués. Et qu’il juge impossibles à mener avec le train de l’aéroport. Un CDG Express qu’il faudrait selon lui décaler de plusieurs années. Dans l’espoir qu’il caresse sans doute, qu’on y renonce tout à fait. Mais ça, aujourd’hui, il ne le met pas en avant.

Pour l’Etat, résume l’élu, la priorité c’est le CDG Express, mais pour IDFM, c’est le RER B et ses 900 000 passagers par jour. Selon lui, « RATP et SNCF jouent double jeu ». Keolis et RATP se sont associés pour que l’exploitation du futur train ne leur échappe pas. Ça, c’est l’avenir. Mais aujourd’hui, ils ont la responsabilité quotidienne de faire fonctionner le RER B, qu’ils exploitent en commun, la RATP ayant le sud et la SNCF le nord. Exploitation très délicate, comme le souligne aussi Marc Pélissier, président de l’AUT IDF : « la nouvelle offre du RER B+ , en 2013, a apporté un léger mieux ». Mais, aujourd’hui, déplore-t-il « cela se dégrade à nouveau ».

Au conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités du 24 octobre, relate Jacques Baudrier, « j’ai posé deux questions à Guillaume Pepy et Catherine Guillouard ». La première : « Est-il raisonnable dans ces conditions de faire dès maintenant les travaux du CDG Express ? » Il n’a, dit-il pas obtenu de réponse sur ce point. Par contre, à la question : « quelle est votre priorité : CDG Express ou RER B ?», les deux dirigeants ont répondu sans hésitation : le RER B.

C’est aussi, et par définition, la position d’Ile-de-France Mobilités. La droite n’a pas voté le vœu présenté par Jacques Baudrier contre la réalisation immédiate de CDG Express. Mais le vice-président Transports de la région, Stéphane Beaudet, aurait alors publiquement déclaré à Baudrier : « Je ne suis pas loin de penser comme toi. »

Ce qui est sûr, glisse-t-on à IDFM, c’est qu’on sera d’accord avec le nouvel avant-projet si et seulement si cela ne nuit pas au RER B. Et c’est cette grille de lecture qui va être utilisée. Ajoutons, pour notre part, que ce n’est pas franchement le moment de se mettre les usagers à dos. Des usagers qui seront bientôt des électeurs.

Quant à savoir, dans cette période si compliquée, pourquoi l’Etat tient tant à CDG Express, Didier Le Reste a une hypothèse : ce n’est pas pour les JO, tout le monde sait bien que cela ne peut pas être prêt pour cette date ; ce n’est pas pour l’attractivité de la région, qui selon lui s’en passe fort bien. C’est, estime-t-il « une opération de valorisation d’ADP, que l’Etat a décidé de privatiser ».

F. D.

Ewa

« Vélotaf, tiers-lieux, télétravail ne sont plus des gros mots »

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Trois questions à Guillaume Durand, directeur associé Transport au sein du cabinet de conseil Wavestone.

 

VR&T. Après Plaine Commune il y a cinq ans, La Défense annonce une expérience de « lissage des pointes » ? Quoi de neuf ?

Guillaume Durand. Les mesures en elles-mêmes n’ont pas trop changé. Ce qui est nouveau, c’est une vraie prise de conscience, et le réalisme de ces mesures. Le fait de ne pas arriver tous les jours au bureau à 8h30 est entré dans les mœurs. De plus, des termes comme vélotaf, tiers-lieux, télétravail étaient presque des gros mots il y a quelques années. Dans les grandes entreprises, on disait : c’est bon pour les start-up. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus pratiqué. Le décalage horaire, l’adaptation des lieux de travail, l’utilisation des modes doux, la combinaison de toutes ces mesures est donc plus réaliste aujourd’hui. Il y a une maturité plus grande.

 

VR&T. Quel est l’intérêt de la mesure ?

G. D. Tant que le Grand Paris et la nouvelle ligne Eole ne sont pas là, on pourra désaturer avec ce type de mesures. Ce n’est pas le remède à tous les maux mais c’est une contribution importante. Et les transporteurs ne voient pas le recours aux modes doux comme une concurrence mais comme un complément.

 

VR&T. Peut-on aller plus loin ?

G. D. Oui, car ce n’est vraiment pas une révolution. Il n’y a pas, par exemple comme à Londres, de modulation tarifaire. On ne dit pas : votre passe Navigo vous reviendra 20 % moins cher si vous évitez les pics. Les mesures annoncées dans son challenge par Paris La Défense tiennent plutôt de l’encouragement individuel. Mais, comme l’investissement est faible, le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Propos recueillis par F. D.

Ewa

La Défense lisse les pointes… avant de croître encore

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Et si on changeait de point de vue ? Plutôt que de courir derrière une demande qui ne cesse de croître, faire en sorte que la demande diminue. Même à la marge, ça compte. La marge, ce n’est pas grand-chose, mais c’est ce qui fait qu’on passe. Ou pas. D’où l’initiative de Paris La Défense. L’établissement public d’aménagement et de gestion du quartier d’affaires, avec IDFM, la RATP, SNCF Transilien et, surtout, avec 14 entreprises représentant près de 50 000 salariés, rend possible des aménagements d’horaires de travail, afin de lisser les pointes. L’expérience repose sur des incitations individuelles, avec cumul de points et chèques cadeaux.

Car les transports de La Défense craquent. Et, comme Paris est en passe de l’emporter sur Francfort et Dublin pour devenir la première place financière d’après le Brexit, La Défense va croître encore. Et les transports craquer plus encore.

85 % de ceux qui travaillent dans le quartier d’affaires s’y rendent en transport public. Entre 8h30 et 9h30, 100 000 personnes arrivent par le bus, le tramway, le métro, le RER. L’hyperpointe du matin est terrible, la pointe du soir est plus étale. L’objectif, grâce au décalage des horaires de travail, mais aussi au développement d’espaces de coworking, à la pratique du télétravail, ou encore à des horaires de réunion concentrés entre 10h et 17h, c’est de diminuer de 5 à 10 % la pointe du matin. Soit 5 000 à 10 000 personnes de moins sur les 100 000.

Paris La Défense ne compte pas sur ce seul challenge pour émousser la pointe. Il s’agit aussi d’implanter cafés, restaurants ou commerces, pour que le quartier d’affaires soit, comme le souhaite Marie-Célie Guillaume, directrice générale de Paris La Défense, un peu plus « un lieu de vie », et qu’on puisse s’y attarder avant de s’en aller, ce qui jouerait au moins sur la pointe du soir.

Pour délester les transports, et particulièrement la station de métro Esplanade, Paris La Défense va donner de plus une place à la trottinette électrique, en implantant deux services au terminus de la ligne 1. L’établissement public veut aussi ménager une place au vélo, qui a du mal à trouver sa voie dans un quartier juché sur sa dalle.

Autant d’initiatives que soutient Valérie Pécresse. La Défense concentre les maux de la région mais c’est toute la région qui souffre. La fréquentation des RER croît de 3 % par an et la tendance n’est pas près de s’infléchir. La saturation quotidienne est loin d’affecter toute la journée. Alain Krakovitch, directeur général de Transilien, le rappelle : le taux moyen quotidien d’occupation des RER n’atteint pas 50 %. D’où l’intérêt considérable du lissage. Qui concerne le métro aussi. Au conseil régional, qui vient de s’implanter à Saint-Ouen, desservi par la célèbre ligne 13, 1 000 agents pratiquent le télétravail.

Pas sûr qu’à long terme toutes ces mesures suffisent. Ni même les nouvelles lignes de métro, ou de RER. Au-delà, Valérie Pécresse souhaite un « développement polycentrique » et que l’on rompe avec la logique urbaine du XXe siècle assignant une fonction à un territoire. Vivre près de son lieu de travail ? Vaste programme. La crise écologique et énergétique va contraindre à y penser. Pour l’instant, les déséquilibres est – ouest, logement – emploi, ne cessent de s’aggraver. Et le développement de La Défense en est précisément le symbole.

F. D.

Les entreprises signataires

Allianz, Axa, Centre commercial des Quatre-Temps, EDF, Engie, Ey, HSBC, Indigo, INLI, Primagaz, RTE, Saint-Gobain, Société Générale, Total, ont signé la Charte d’engagements réciproques pour le lissage des heures de pointe. Ces entreprises représentent près de 50 000 salariés dans le quartier de La Défense.

 

Oui mais quel bilan ?

En France, Rennes a montré la voie, en se fondant, selon un document du Bureau des temps de la ville, sur de premières expérimentations conduites à Poitiers et Montpellier La métropole bretonne, face à une hyperpointe dans le métro entre 7h40 et 8h du matin a organisé en 2012 une arrivée en deux vagues des étudiants à l’université Rennes 2 : l’une maintenue à 8h15, l’autre décalée à 8h30. Devant le succès, l’expérimentation a été reconduite sine die.

En Ile-de-France, La Plaine Saint-Denis a précédé La Défense. Menée en 2014, l’expérience a permis de gagner, selon Alain Krakovitch, 8 % de désaturation « sur la durée du challenge ». A l’issue de celui-ci, pouvant toucher jusqu’à 20 000 salariés, 73 % des personnes concernées estimaient possible de déplacer leurs horaires de 15 minutes, et même 56 % envisageaient de les déplacer de 30 minutes. Les bénéfices d’une telle mesure sont réels, mais on se demande pourquoi le « challenge », ne débouche pas sur une généralisation.

Sur le papier, pourtant, l’argumentation est forte. Bénédicte Tilloy, patronne de Transilien il y a cinq ans, expliquait déjà : « Il suffirait qu’une petite partie des voyageurs décale leur voyage de 15 à 30 minutes pour que la qualité de service s’améliore sensiblement ». Le diagnostic était déjà établi : « La moitié des salariés de l’Ile-de-France travaille à Paris », soulignait-elle. Et, en dehors de l’hyperpointe (7h30-9h et 17h-18h30) où les taux de charge de trains atteignent 150 à 200 %, ils enregistraient un taux d’occupation de 40 % en moyenne le reste de la journée. Le Stif était séduit par un aménagement du temps, le Medef d’Ile-de-France se disait prêt à discuter, sous certaines conditions. On parlait de « win-win ».

Avant le lancement de l’expérimentation à Plaine-Commune, Guillaume Pepy en avait fait la promotion, lors de la première séance du Club ville Rail & Transports. Des années après, lorsque nous lui avions posé la question du bilan, le président du directoire de la SNCF avait répondu d’un laconique : « On n’est pas en Union soviétique ». On ne change pas les usages par décret. Mais il n’est pas impossible qu’en cinq ans, entre La Plaine et La Défense, les mœurs aient sur ce point évolué. La Défense, qui n’est pas à notre connaissance un pays de l’Est, pourrait apporter la preuve de la maturité du dispositif.

F. D.

Ewa

François Durovray : « L’Etat décide de tout et puis vient faire la quête »

François Durovray,  ministre des transports du gouvernement Barnier.

Juste avant d’entrer en réunion, ce vendredi après-midi, avec Elisabeth Borne, ministre des Transports, et Jacqueline Gourault, ministre de l’Aménagement du territoire, sur le financement du Grand Paris, François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne, a commenté pour Ville, Rail & Transports la fronde des départements sur le surcoût de la ligne 14 Sud.

 

VR&T. Pourquoi ce communiqué si virulent sur le surcoût la ligne 14 ?

François Durovray. C’est un sujet plus général. Souvenez-vous : le gouvernement a feint de découvrir en début d’année les surcoûts du Grand Paris Express, a décidé tout seul de la gouvernance de la SGP, en fait a décidé tout seul de tout. Et, à nouveau, on découvre un surcoût de 500 millions, à la charge de la SGP…

 

VR&T. Où l’on retrouve le problème financier de la SGP…

François Durovray. …problème que l’Etat n’a pas réglé. Gilles Carrez, à qui le gouvernement a demandé de trouver des solutions, a estimé qu’il fallait dégager 250 millions de recettes supplémentaires au moyen de taxes. Nous, présidents des conseils départementaux, nous étions prêts à assumer au conseil de surveillance, par un débat suivi d’un vote, les recommandations du rapport Carrez. Mais l’Etat n’a pas suivi Carrez. On a simplement pris des morceaux de son rapport dans la loi de finances 2019, qui dégageront 115 millions d’euros l’an prochain, en espérant que ces mesures dégagent un jour 200 millions, alors qu’il en faut 250 tout de suite. Et l’Etat, qui n’a pas fait ce qu’il fallait, vient faire la quête auprès des départements, qu’on a privé de la compétence transport, pour boucler le financement. Nous ne l’admettons pas.

Propos recueillis par François Dumont

Ewa

L’Occitanie partante pour le train à hydrogène

Occitanie

Alors qu’elle visitait le site d’Alstom de Séméac (Hautes-Pyrénées), Carole Delga a annoncé le 28 novembre l’acquisition de 16 nouvelles rames Régiolis dont trois à hydrogène. La région « a l’ambition de devenir le premier territoire français d’expérimentation de trains à hydrogène», a déclaré la présidente de la région Occitanie, qui a fait part de sa décision dans un courrier adressé au Premier ministre.

« Nous prévoyons d’acquérir trois rames hydrogène. Je viens d’avoir la confirmation que la ligne Montréjeau – Luchon [photo] sera prioritaire pour une phase-test en Occitanie et nous sommes en train d’identifier avec SNCF deux ou trois autres lignes dans la région. Au-delà, l’utilisation de trains à hydrogène pourra bien entendu être étendue à d’autres lignes non électrifiées de notre région », a-t-elle déclaré. Un tiers de l’offre kilométrique ferroviaire en Occitanie est réalisé en traction diesel.

La région accompagnera grâce à ses dispositifs de soutien à l’innovation le développement de ces technologies hydrogène dans le centre d’Alstom à Tarbes.

Carole Delga compte « faire circuler en Occitanie, d’ici 2022, un train à pile à combustible, précurseur d’une nouvelle génération de trains à hydrogène. »

Ewa

Les départements ne veulent pas acquitter un surcoût de 500  millions de la ligne 14 Sud

carte ligne 14 Sud mise a jour suite aux arbitrages gouvernementaux de fevrier 2018

Le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris a adopté le 28  novembre son budget 2019 : 3,9 milliards d’euros en dépenses, correspondant à un recours à l’emprunt d’un montant de 3,3 milliards. Soit une augmentation de 41 % par rapport à 2018. Ce qui, selon la SGP, « traduit la forte montée en puissance des chantiers du nouveau métro et le lancement de nouvelles phases du projet avec, notamment, les travaux relatifs aux systèmes. »

Mais les présidents des départements d’Ile-de-France refusent d’acquitter le surcoût de la ligne 14 Sud, dont la RATP est maître d’ouvrage délégué. Dans un communiqué, intitulé « La RATP creuse le déficit de la société du Grand Paris », les sept départements franciliens protestent : « En 2015, le gouvernement a confié à la RATP, présidée alors par Elisabeth Borne, la maîtrise d’œuvre de la ligne 14 Sud du Grand Paris Express (Olympiades – Orly). Or, les élus ont découvert [lors de la réunion du conseil de surveillance, NDLR], sans information préalable, que le coût des travaux a augmenté de 500 millions d’euros par rapport au budget initial, soit une augmentation de 22 %. »

Et de conclure : « Elisabeth Borne, aujourd’hui ministre des Transports, demande aux départements franciliens de payer la note pour sa gestion. »

A la RATP, on précise que la convention de transfert de maîtrise d’ouvrage a été signée en 2015, pour un coût de 2,3 milliards d’euros, et sur la base d’études menées en 2013. Depuis, une forte inflation a affecté à la fois la main-d’œuvre et les matières premières, du fait de l’ampleur des travaux menés sur les réseaux franciliens (RATP, SNCF, SGP). La convention prévoyait une actualisation des coûts en fonction des appels d’offres. Fin 2017, les résultats des appels d’offres ont fait apparaître une hausse d’environ 500 millions par rapport aux coûts estimés, et la RATP en a informé l’Etat et la SGP début 2018. Avec leur accord, elle a pu signer les premiers marchés dans l’objectif de respecter la mise en service en 2024, avant les JO. Aussi, résume un porte-parole de la RATP, « le coût technique n’a pas varié, et la hausse n’est pas due à une dérive mais à une évolution des conditions de marché ».

Argument qui ne convainc pas complètement François Durovray, le président du conseil départemental de l’Essonne. Quoi qu’il en soit  les départements, arguant du fait qu’ils n’ont pas la compétence transport, refusent d’acquitter le surcoût. Ce qui pose en creux la question du financement de l’actualisation des coûts du Grand Paris Express. Le député du Val-de-Marne Gilles Carrez avait proposé des solutions (hausse de la taxe sur les bureaux, hausse de la taxe de séjour, etc.) dans son rapport remis à Edouard Philippe en septembre dernier. Elles ont fait bondir le Medef. La loi de finances 2019 n’a suivi que partiellement les recommandations du rapport. L’affaire des 500 millions de la RATP a bien l’air d’une mauvaise querelle, mais elle repose une vraie question : qui va payer ? A moins, comme le pense un observateur, que le gouvernement, en rognant sur les ressources et en tentant de faire porter la charge sur les départements, ne prépare ainsi un renoncement à certains tronçons du Grand Paris Express.

F. D.

Ewa

Eole : un baptême et des petites phrases

photo 6

Il s’appelle Virginie. Belle bête, longue de 90 m, au diamètre de 11,05m, ce  tunnelier made in Germany by Herrenknecht,  une fois descendu dans son puits, à Courbevoie, va s’en aller son bonhomme de chemin, long de 8 km à raison d’une dizaine de mètres par jour, jusqu’à la gare Saint-Lazare.

Les travaux d’Eole sont en cours depuis longtemps, mais le baptême du tunnelier, c’est le symbole du prolongement et l’occasion donnée à chacune de parties prenantes de célébrer la réalisation à laquelle il participe. Dix discours… Et des messages. Patrick Devedjian, président du département des Hauts-de-Seine juge ses 200 millions d’euros bien placés dans un projet qui est dans les temps et dans le budget, lui. On a compris : pas comme le Grand Paris Express, dont on attend de connaître les surcoûts et ses retards.

Pierre Bédier, président du département des Yvelines, rappelle qu’il serait scandaleux qu’il n’y ait pas de correspondance entre Eole et la ligne 18 du Grand Paris Express, ligne qui à la vérité ne remonte depuis des années de Versailles à Nanterre qu’en pointillé.

Valérie Pécresse n’a pas manqué de se livrer à ce petit jeu. En rappelant d’abord à Patrick Devedjian qu’Eole n’était pas si vertueux, puisque son premier geste en tant que présidente de région avait été d’assumer un surcoût de 300 millions d’euros pour un montant initial de 800 millions. Ou en demandant une fois de plus à l’Etat d’honorer ses engagements dans les CPER : la région a déjà avancé pour boucler des travaux la part de l’Etat, soit 73 millions d’euros et, aujourd’hui, il manque, pour 2019, 80 millions d’euros sur l’enveloppe de l’Etat qui se monte à 320.

Mais c’est quand elle a parlé du futur train d’Eole et de la ligne D, le RER de nouvelle génération, qu’on s’est mis à tendre l’oreille. « Je rappelle à Alstom et Bombardier, a-t-elle dit, que lorsqu’on a une commande de trois milliards d’euros, on est à l’heure dans la livraison. » Que se passe-t-il ? Interrogée après sa déclaration, Valérie Pécresse a dit qu’elle n’avait pas de motif d’inquiétude mais qu’il valait mieux prévenir que guérir. Même réponse de Stéphane Beaudet, vice-président Transports, élu de l’Essonne et très attentif au RER D. Interpellés par la presse, des porte-parole d’Alstom, d’entente avec Bombardier, ont aussitôt rédigé quelques phrases soigneusement pesées pour assurer qu’« après une phase d’ingénierie et d’industrialisation, le projet RER NG est entré en 2018 dans la phase de fabrication des trains d’essai, conformément aux feuilles de route 2017-2018. Les équipes du groupement Alstom-Bombardier sont mobilisées sur ce projet d’envergure afin de respecter le planning de construction et être au rendez-vous pour le déploiement de ces nouveaux trains sur les lignes D et E du RER ».

Et pourtant, selon nos informations, la phrase de Valérie Pécresse n’est pas venue par hasard ; il y a bien eu un retard dans la fabrication des trains d’essais, retard que les industriels seraient en train de rattraper. D’où l’admonestation d’une présidente qui tient à voir circuler avant la fin de son mandat les premières rames, symboles de son engagement de remplacer ou rénover, pour dix milliards d’euros, l’ensemble des trains franciliens.

Il n’y a pas que les matériels qui, selon une coutume bien ancrée dans le ferroviaire (ah, les fameux mois de déverminage !) risquent de causer des retards. Le génie civil aussi. On n’a pas oublié les incidents de la porte Maillot. Valérie Pécresse demande donc la création d’un fonds préventif permettant de faire face aux aléas de chantier. Pour mieux affronter la période des travaux qui, comme elle le dit, comme le Grand Paris le montre et comme tout le monde le sait « va être une période extrêmement difficile ».

F. D.

Ewa

Les lignes nouvelles ne sont pas oubliées

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La remise en état des réseaux routiers et ferroviaires est une priorité affirmée du projet de loi d’orientation des mobilités. Cela dit, la liste des lignes nouvelles, fondée sur le scénario médian du Conseil national des infrastructures reste conséquente. Grand projet du Sud-Ouest commençant tout de suite par les travaux autour des nœuds ferroviaires de Bordeaux et Toulouse (mise en service 2023-2027). Poursuite des études de ligne nouvelle Montpellier – Perpignan (premiers travaux à horizon de dix ans de la section Montpellier – Béziers). Ligne nouvelle Paris – Normandie commençant par les sections les plus proches de Paris. Premiers travaux de la ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur engagés dans la période 2018-2022. Même période pour les premiers travaux de la ligne nouvelle Roissy – Picardie et pour la ligne Massy – Valenton. Les études préliminaires de la ligne nouvelle Rennes – Redon seront engagées au cours des mêmes années. Et la section transfrontalière Lyon – Turin est en son principe confirmée.

De grandes modernisations de lignes seront elles aussi inscrites dans la programmation pluriannuelle : Dijon – Modane, Le Mans – Angers – Nantes, Paris – Orléans – Limoges – Toulouse et Paris – Clermont.

Quant à l’objectif de « remise à niveau » du réseau, il semble insuffisant aux industriels du ferroviaire qui réclament une modernisation du réseau et de son exploitation  Et qui s’étonnent, d’autre part, que le montant annoncé pour ces investissements de remise à niveau, 3,6 milliards d’euros, soit très supérieur à la trajectoire financière actuelle (2,8 milliards environ)…

Remarquons enfin que la priorité accordée aux transports du quotidien n’entrera dans les faits que si, pour accompagner les rénovations, on met un terme à la politique malthusienne de la SNCF qui, comme si de rien n’était, fait plus que jamais porter ses efforts sur les TGV. A moins que d’autres opérateurs ne s’en chargent.

F. D.