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Ewa

Des cheminots grévistes s’invitent sur le salon

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L’irruption sur le salon Transports Publics de cheminots opposés à la réforme ferroviaire était attendue. On l’imaginait le mardi d’ouverture, elle a eu lieu le jeudi de clôture, journée ferroviaire du salon. Juste après le vote de la réforme par le Sénat. Une trentaine de manifestants, pour la plupart aux couleurs de SUD ont chanté devant les stands de la SNCF : « on est là, on est là, même si vous ne le voulez pas, pour l’honneur des cheminots et l’avenir de nos minots » ou « et ils sont chauds, et ils sont chauds, les cheminots » ou encore « cheminots en colère on va pas se laisser faire ».

Un conducteur a témoigné : la productivité ne va pas avec la sécurité. Un manifestant a prédit, comme en Grande-Bretagne, le « chaos » si la concurrence arrive. Un autre a averti les entreprises privées, les Keolis, Transdev ou Arriva honnis : « Si la SNCF perd des contrats, vous devrez nous reprendre, réfléchissez-y ! » Puis le groupe tonitruant est reparti calmement.

F. D.

Ewa

Filéo repense son offre autour de Roissy

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Filéo, service de transport desservant de 20h à 7h du matin le bassin d’emploi de la plateforme aéroportuaire de Paris-CDG, propose depuis le 7 juin une offre plus dense et plus flexible. Après six mois de préparation, sont mis en œuvre les développements prévus au nouveau contrat qui lie Keolis et Ile-de-France Mobilités, depuis le 1er janvier dernier et pour cinq ans. Un service que Keolis exploite depuis 2010. Le service est étendu aux quartiers denses du Blanc-Mesnil, Filéo desservant désormais 29 communes en tout et 40 nouveaux arrêts. Mais les nouveautés ne se limitent pas à cette extension géographique.

Pour les communes au sud de la plateforme aéroportuaire (Goussainville, Villeparisis, Mitry-Mory, Tremblay-en-France, Villepinte, Aulnay-sous-Bois, Sevran et Le Blanc-Mesnil), un nouveau service de transport à la demande zonal remplace les cinq lignes de TAD existantes. Selon Youenn Dupuis, DG adjoint Ile-de-France de Keolis, qui doit s’exprimer sur le sujet ce mardi à 16h30 sur le stand de Keolis au salon Transports publics, « ce ne sont plus des lignes virtuelles, au tracé inchangé et dont les arrêts sont activés en fonction de la demande, mais vraiment du sur-mesure, dont le parcours est construit en fonction de la demande ». En d’autres termes, « on passe de la mobilité à la demande à une dimension (le circuit est fixe), à une mobilité à deux dimensions (le circuit bouge), voire à trois (on adapte l’offre de véhicules en fonction de la demande : bus, VTC ou taxi) ».

On se rapproche ainsi, sans l’atteindre toutefois, du coût de transport d’une ligne régulière. Un chiffre circule souvent pour le TAD : 50 euros le voyage. Ordre de grandeur d’une course en taxi. Frein considérable pour le développement du TAD, alors qu’on est dans un système de transport public, accessible pour le client avec le passe Navigo.

Autre innovation du service, la mise en place d’un hub d’échanges de toutes les lignes Filéo, qui se substitue aux divers points de correspondance. Situé à la gare routière de Roissy-pôle, il présente un avantage énorme : c’est un lieu où il y a toujours du monde (clients, personnels de Keolis ou d’ADP). Plus rassurant, en pleine nuit, que des points un peu à l’écart. De plus, le système de correspondances est garanti.

Enfin le système ne pourrait fonctionner sans la dématérialisation de la billettique. Pas question d’installer des valideurs de bus dans les taxis ou VTC des entreprises partenaires. Chaque chauffeur dispose donc d’une application sur une tablette. Le logiciel scanne le code de réservation du parcours, qui rentre directement dans le système de billettique d’IDF-M. Ce qui est accessible depuis le 7 juin par QR code devrait l’être à la rentrée pour les SMS, afin d’accueillir les passagers disposant d’un simple portable, et pas d’un smartphone.

F. D.

Ewa

Le nouveau RER au top niveau

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On ne partait pas d’une page blanche. Les grandes options étaient décidées. Un train composé de voitures à un niveau et de voitures à deux niveaux. Un train proposant trois types d’espaces distincts, correspondant aux trois types de voyage. Intercité depuis la grande couronne jusqu’à Paris. Banlieue depuis la petite couronne. Quasiment métro dans Paris intra-muros. On avait une référence : le Francilien. Et un impératif : faire au moins aussi bien.

C’est le défi que s’est attaché à relever le consortium Alstom et Bombardier. Avec, à la manœuvre, Xavier Allard, directeur du Design d’Alstom. A première vue, on est bel et bien dans la continuité du Francilien. Les sièges multicolores (huit couleurs juxtaposées de façon apparemment aléatoire) sont tout à fait dans l’esprit du train de Bombardier. Esprit qui convient à Ile-de-France Mobilités, qui devrait décliner la gamme sur l’ensemble du nouveau matériel ferroviaire régional. Les futurs T8 et T9 auront ainsi un air de famille avec le nouveau RER. D’autant plus reconnaissable que les sièges ont pour motifs des lignes évoquant un réseau et les transports de la région.

On retrouve donc le jeu des couleurs du Francilien. On retrouve aussi des baies vitrées plus vastes que sur les matériels traditionnels, agrandies au détriment de trumeaux qui ne nous feront pas défaut… Et, sur les images du moins, une ambiance à la fois vive, douce et chaleureuse. Comme sur le Francilien. Mais le train de banlieue de Bombardier est une rame de type boa à un niveau. La fluidité est innée, la profondeur de champ assurée. Le nouveau RER est à deux niveaux. Donner, comme le résume Xavier Allard « le sentiment d’un seul train offrant plusieurs espaces et non d’une succession de voitures », c’est beaucoup plus compliqué. Il faut rompre avec les rames à deux niveaux d’aujourd’hui dont la petite plate-forme butte, sans perspective, sur un escalier qui monte et un escalier qui descend. Cela a été l’un des grands défis du nouveau train, dont l’intercirculation sera assurée de bout en bout. Défi technique relevé par l’équipe design d’Alstom en symbiose avec les ingénieurs pour définir le « tube », tandis que les partenaires pour le design de Saguez, spécialistes des aménagements intérieurs, par exemple dans des centres commerciaux, se sont attachés aux équipements, comme les sièges.

La lumière – une fois encore comme pour le Francilien – contribue grandement à ce sentiment de douceur. Un dispositif particulier a été mis au point sur la nouvelle rame. Au plafond de chaque plate-forme d’entrée un « galet », ainsi nommé du fait de sa forme, assure l’accueil en s’éclairant de plusieurs couleurs qui se succéderont en fondu-enchaîné.

A l’extérieur, la rame nouvelle veut s’affirmer. Une large face avant noire intégrant le pare-brise, et rappelée par les phares, y contribue. Elle est encadrée par le bleu pâle d’Ile-de-France Mobilités, qu’on retrouve tout du long, rythmant un train où dominent le blanc et le gris. De part et d’autre de la face, une échancrure traduit une sensation de vitesse et de fluidité.

A première vue, le pari est remporté. Il faudra voir à l’usage. Des usagers de la ligne D, réunis dans la virulente association Sadur (Soutien associatif des usagers révoltés), s’émeuvent d’un train conçu pour les longs parcours de grande banlieue mais où les places assises sont peu nombreuses (606 sur 1 861). La répartition entre les trois types d’espace est belle sur le papier : plate forme pour les trajets courts, salle basse pour les plus longs déplacements, salle haute pour le quasi-voyage. Reste à voir comment elle sera vécue dans la réalité. Vraies questions, mais, pour l’instant, on ne va pas bouder son plaisir. L’impression d’espace, de lumière, de modernité, de gaîté aussi, quelque chose d’un luxe au quotidien, sont en rupture totale avec la tristesse, la grisaille et la routine que proposent trop souvent les trains de banlieue. Quelque chose qu’a apporté le Francilien qui a fait du train de banlieue, en jouant des lumières, des couleurs et des grandes baies vitrées, un matériel enfin contemporain des plus beaux tramways ou des métros boas automatiques.

Valérie Pécresse a pu découvrir le futur RER en 3D le 7 juin au siège d’Alstom. Pour la présidente de la région et présidente d’Ile-de-France Mobilités, c’est décisif. La « révolution des transports » qu’elle a promise repose en grande partie sur l’arrivée de nouveaux matériels. Dont 700 trains neufs ou rénovés. Et, a-t-elle rappelé, alors que le nouveau RER était prévu pour équiper la ligne prolongée du RER E et arriver en 2023 (du moins depuis que le prolongement d’Eole a lui-même été retardé), elle a décidé d’équiper tout de suite aussi le RER D, et de demander les premiers trains pour 2021. 2021, c’est la dernière année du mandat de la présidente. Commande donc pour deux lignes de RER, passée auprès d’Alstom et Bombardier, qui porte sur 255 rames et 3,75 milliards. Version à sept véhicules pour la ligne E (deux voitures à un niveau encadrantes, cinq voitures à deux niveaux encadrées) et à six véhicules pour la D (deux voitures à un niveau encadrantes, quatre voitures à deux niveaux encadrées) Aujourd’hui, assurent les industriels, le calendrier est tenu. Même si Henri Poupart-Lafarge souligne le défi industriel consistant à construire, tester, homologuer un train en quatre ans.

F. D.

 

Ewa

Coups de pouce d’Elisabeth Borne à la logistique urbaine

Chapelle International Solaris. 8 juin 2018

Elisabeth Borne a profité de l’inauguration ce 8 juin de l’hôtel logistique Sogaris de Chapelle International et de son terminal ferroviaire urbain, à Paris, pour présenter quatre mesures qui devraient figurer dans le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM).

D’abord, les documents de planification, notamment d’urbanisme, intégreront la logistique de façon obligatoire.

Deuxièmement, une plateforme numérique nationale centralisera l’ensemble des règles de circulation, issues notamment des arrêtés de circulation. On en attend une amélioration de la pertinence des calculateurs d’itinéraires en temps réel.

Les collectivités territoriales pourront de plus adapter la fiscalité locale applicable aux nouveaux terminaux ferroviaires. Ce qui permettra de soutenir l’installation de terminaux multimodaux en zone urbaine, où les contraintes sont plus fortes et les conditions d’exploitation plus coûteuses.

Le gouvernement veut enfin déployer un cadre national pour des chartes sur la logistique durable en ville. Ce cadre a été expérimenté en 2017 et 2018 auprès de cinq collectivités territoriales volontaires : Montpellier, Lille, Dieppe, Grasse, Cannes. La démarche sera étendue au niveau national dans les prochains mois afin d’accélérer la dynamique de transition écologique de la logistique urbaine.

Comme « il n’y a pas de logistique durable sans fret ferroviaire performant », la ministre a rappelé le même jour plusieurs mesures qui devraient faire partie du plan de relance du fret ferroviaire. En précisant certains points.

Le gouvernement va maintenir une aide au transport combiné pendant cinq ans, à hauteur de 27 millions d’euros/an. En encourageant le recours au transport combiné, a précisé Elisabeth Borne, « l’objectif est aussi d’irriguer des sites urbains comme Chapelle International en ferroviaire ou le port de la Bourdonnais en fluvial ».

Pour remettre en état les lignes dites « capillaires fret », la contribution de l’Etat aux opérations de régénération de ces lignes, à hauteur de dix millions d’euros/an, sera pérennisée.

Afin de mettre également en état les voies de service, la ministre a demandé à SNCF Réseau de consacrer 20 millions d’euros/an, au cours des trois prochaines années, à la réalisation des opérations prioritaires.

La ministre a enfin rappelé qu’elle a demandé à SNCF Réseau de revoir la trajectoire des péages à la charge du fret ferroviaire pour préserver la compétitivité du secteur, l’Etat prenant à sa charge l’écart financier en résultant.

Le plan de relance du fret ferroviaire sera publié dans le cadre du volet programmation des infrastructures du projet de LOM.

F. D.

Ewa

RER B : la Fnaut déplore que la grève mette fin à l’interconnexion

RER B - Magenta

La relève des conducteurs entre RATP (branche sud du RER B) et SNCF (branche nord) a été supprimée en 2009. Mais la grève l’a rétablie. En effet, déplore l’Association des usagers des transports d’Ile-de-France (Fnaut Ile-de-France) dans une lettre adressée le 6 juin à Valérie Pécresse, « en cas de grève des conducteurs de l’un ou l’autre opérateur, on assiste à une rupture d’interconnexion qui constitue une double peine pour les usagers ». Double peine, car il y a moins de trains d’un côté du fait de la grève et, de l’autre, « en raison des capacités de retournement limitées en gare du Nord, cette rupture d’interconnexion aboutit à un service réduit à 50 % dans la partie SNCF et 60 % dans la partie RATP aux heures de pointe ».

Le maintien de l’interconnexion semble indispensable à la Fnaut. Selon la fédération « elle ne constituerait en rien une entrave au droit de grève », puisqu’il ne « s’agit pas de remplacer les personnels grévistes mais simplement que chaque conducteur non gréviste effectue son service sur le même périmètre qu’un jour normal ».

Ewa

Une consultation « Prévention santé » pour les non-cadres de la branche Transport

Val d'Europe Transdev bus voyageurs

Le 5 juin, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le groupe de protection sociale Klesia ont présenté conjointement un dispositif de prévention santé inédit, qui vise dans un premier temps 600 000 salariés non-cadres de la branche Transport : transport routier de voyageurs, de marchandises, transports urbains hormis RATP et SNCF.

A compter de l’été 2018, ces salariés pourront bénéficier d’une consultation Prévention auprès du médecin de leur choix et d’un suivi de prévention spécifique et personnalisé, adaptés aux risques sanitaires de leur profession. Actuellement, le coût des accidents du travail et maladies professionnelles de la branche Transport représente 5,5 % de la masse salariale pour les entreprises du secteur. La consultation comportera un questionnaire de 44 items (habitudes alimentaires, tabagisme, activité physique, antécédents familiaux et personnels, allergies…), un examen clinique complet (ophtalmo, ORL, IMC…) et, si besoin, d’éventuelles explorations fonctionnelles (débit expiratoire, glycémie…) », énumère le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.

La consultation (125 euros), totalement gratuite pour le salarié, sera intégralement prise en charge par le fonds de prévention de la branche Transport, géré par Carcept (groupe Klesia). Le salarié disposera d’un relevé de conclusion assorti de conseils personnalisés respectant le secret médical. Son médecin traitant en recevra une synthèse.

L’objectif de ce dispositif innovant est d’améliorer in fine le quotidien des salariés, et surtout de prendre en compte les risques professionnels spécifiques à leur métier afin d’éviter la survenue d’affections longue durée. « Le “care” plutôt que le “cure” », comme l’a résumé, en usant des termes anglais, Christian Schmidt de La Brélie, DG de Klesia. Soit le cercle vertueux du « prévenir plutôt que guérir », en écho aux objectifs du Plan national de santé publique annoncé fin mars par Agnès Buzyn, ministre de la Santé.

A. J.-L.

Ewa

Bry-Villiers-Champigny : l’enquête sur la gare est lancée, le financement reste à trouver

Unknown

L’enquête publique sur le projet de nouvelle gare SNCF de Bry-Villiers-Champigny (Val-de-Marne) a été lancée lundi 4 juin et va se dérouler jusqu’au 6 juillet. La gare SNCF sera mise en service à l’horizon 2025. Ce sera la seule nouvelle gare SNCF construite dans le cadre du Grand Paris Express. Utilisée par près de 55 000 voyageurs par jour, elle permettra de connecter le RER E, la ligne P, le Grand Paris Express (ligne 15) et le réseau de bus via Altival. SNCF Réseau est maître d’ouvrage du projet dont le budget prévisionnel est de 348 millions d’euros. Particulièrement coûteuse, cette gare va nécessiter la réalisation d’une troisième voie, l’option d’un passage à quatre voies ayant été écartée.

L’exemple de Bry-Villiers-Champigny, comme celui de Vert-de-Maisons, avait souvent été avancé par Pierre Serne, quand il était vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, pour illustrer la sous-estimation des coûts du Grand Paris, les travaux d’interconnexion étant passés sous silence. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, mais il en reste une trace d’importance : le financement n’est pas résolu. Comme le disait Edouard Philippe, dans son discours sur le Grand Paris, le 22 février, « donner de la robustesse, c’est aussi mettre sur la table tous les sujets et notamment le sujet des interconnexions. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il y a encore quatre projets de gares d’interconnexions qui ne sont pas financés. » C’est le cas de Bry-Villiers-Champigny. Si le Premier ministre a soulevé le problème, il ne l’a pas résolu et, après son discours, l’association d’usagers AUT-IDF déplorait « qu’aucune garantie de financement n’ait été donnée. »

Selon le journal du Val-de-Marne, 94 Citoyens, le conseil départemental suggère « de chercher de nouvelles recettes, par exemple dans le cadre de la réflexion actuellement engagée par le député Gilles Carrez pour le Grand Paris Express, comme cela a été fait pour prolonger le RER E à l’ouest, sans solliciter les départements qui participent déjà à de nombreux projets ».

F. D.

Ewa

Après Ouargla, Sétif a inauguré son tramway

tramway de Sétif Algérie

Après Ouargla en mars, Sétif a inauguré en mai sa première ligne de tramway. Longue d’une quinzaine de kilomètres, la ligne de Sétif dessert 26 stations reliant les quartiers est, le centre-ville, le stade du 8 mai 1945, la gare routière, les deux pôles universitaires Ferhat Abbas I et II et le pôle universitaire El-Bez. L’Entreprise du métro d’Alger (EMA) avait attribué en mars 2014 à un groupement constitué des entreprises Yapi Merkezi et Alstom la réalisation clés en main de la ligne. Alstom a fourni le système de signalisation et télécommunication, le poste de commande centralisé, les équipements électriques, la billettique. Et les 26 rames Citadis, qui ont été assemblées par Cital, sa coentreprise algérienne, dans l’usine d’Annaba.

Deux mois avant, c’est Ouargla qui a ouvert sa ligne. Le tramway relie Ouargla à sa nouvelle ville en passant par le centre-ville et l’ensemble des universités, sur un tracé de 9,7 km comptant 16 stations. Alstom et Cital avaient remporté en septembre 2013 un contrat pour la fourniture d’un système tramway, incluant 23 tramways Citadis, la signalisation, les sous-stations de traction, les systèmes de télécommunication, d’aide à l’exploitation, des équipements de maintenance, ainsi que la billettique. Comme ceux de Sétif, les Citadis ont été assemblés par Cital à Annaba. Alstom avait auparavant fourni les systèmes de tramway intégrés des villes d’Alger, Oran, Constantine et Sidi Bel Abbès.

Les lignes d’Ouargla et de Sétif viennent s’ajouter aux réseaux déjà exploités par la Setram dans les quatre mêmes villes algériennes. RATP Dev est présent sur l’ensemble des projets de tramway du pays via une coentreprise algérienne, la Setram (Société d’exploitation des tramways), entre le Groupe Transtev (Transports terrestres de voyageurs) et l’EMA, d’une part et RATP Dev. La Setram a transporté 43,2 millions de voyageurs en 2017, exploite 87 kilomètres de ligne, 143 stations, emploie 3 277 collaborateurs dont 3 264 salariés locaux.

F. D.

Ewa

Catherine Guillouard : « A la RATP, le statut n’est pas un sujet en soi »

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Reçue le 24 avril par le Club Ville Rail & Transports, la PDG de la RATP a été notamment interrogée sur la façon dont la RATP se prépare à sa future mise en concurrence. Occasion pour Catherine Guillouard d’exposer ce qui distingue à ses yeux le statut de la SNCF et celui de la RATP.

L’essentiel de l’intervention de Catherine Guillouard sera publié dans le prochain numéro de VR&T, à paraître le 8 juin. Nous reproduisons ci-dessous sa réponse à la question sur le statut. Et nous publions sa réponse à une question de Marc Pélissier, président de l’AUT-IDF, sur les difficultés que rencontrent les bus à Paris… Bonne introduction à la prochaine rencontre du club VR&T, le 6 juillet, avec Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris chargé des Transports.

 

Question. Le statut de la SNCF est sur la sellette. N’y aura-t-il pas, avec la concurrence, un sujet de statut à la RATP ?
Catherine Guillouard.
Nous ne pouvons pas comparer les deux situations. Je n’ai pas demandé, en tant que présidente de groupe – et l’Etat de son côté ne me le demande pas non plus – qu’on touche au statut des agents RATP. A la différence de la SNCF, la RATP est dotée d’un statut qui fixe des principes généraux et qui est complété par des accords d’entreprise et des instructions générales. Par ailleurs, nous avons une commission du statut, gérée entre les partenaires sociaux et nous, dans laquelle nous pouvons discuter. Les discussions sur le cadre social ne sont donc pas figées et il y a une tradition de dialogue social nourri à la RATP où nous signons 50 à 60 accords par an.

Le statut n’est donc pas un sujet en soi. En revanche, nous allons avoir besoin d’un cadre législatif et réglementaire pour l’ouverture à la concurrence qui viendra compléter notre structure de statut et d’accords préexistants, afin de permettre une continuité de service parfaite, éviter tout dumping social et permettre en toute sécurité d’assurer le haut de niveau de qualité d’exploitation requis en Ile-de-France.

Par ailleurs, nous allons instaurer de la souplesse dans le recrutement, afin d’attirer des profils spécifiques, par exemple sur les métiers du digital. On ne peut pas être attractif pour des professionnels de moins de 35 ans qui viennent de start-up en parlant de statut.

Marc Pélissier. Je suis un peu inquiet sur la refonte du réseau parisien de bus. La vitesse commerciale des bus parisiens diminue. La ville de Paris ne donne pas de visibilité sur les aménagements de voirie à réaliser dans le cadre de ce projet. Ile-de-France Mobilités a mis du temps à en définir la consistance. Ce projet nécessite de plus des bus supplémentaires. Par ailleurs, le passage aux bus au gaz et aux bus électriques crée des contraintes administratives et techniques et cause une perte de place dans les dépôts d’environ 5 %. Y a-t-il un risque que ce projet capote complètement ? Ou qu’il soit fait a minima ?

Catherine Guillouard. Chacun doit faire sa part du programme. Il faut construire un plan d’exploitation, qui détaillera le matériel, les lieux de remisage, les lignes concernées, les conditions d’exploitation, etc. Nous travaillons avec Ile-de-France Mobilités sur ce programme.

En tant que PDG, il est de ma responsabilité de protéger les intérêts de la RATP. Il faut que le plan soit fondé sur la réalité opérationnelle constatée. La question de la vitesse commerciale des bus est clé. Aujourd’hui, nous sommes proches de la barre des 10 km/h dans Paris. Il y a plusieurs causes : les travaux, l’encombrement des carrefours, les incivilités multiples (60 000 PV en 2017 dans les couloirs de bus). Nous travaillons avec la Préfecture de police et la Mairie de Paris pour aider à développer la vidéo verbalisation.

Par ailleurs, il faut que les aménagements de bus soient réalisés, et cela dépend de la Ville de Paris. C’est structurant, puisqu’il y a plusieurs centaines de points d’arrêt à changer.

La mise en œuvre du projet peut également représenter un enjeu humain important avec plusieurs centaines de machinistes à recruter pour assurer la nouvelle offre.

Dès que nous aurons établi et partagé avec l’ensemble des acteurs concernés le programme d’exploitation, nous y verrons plus clair sur tous ces points.

Ewa

Elisabeth Borne veut en finir avec le malthusianisme ferroviaire

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Le Premier ministre a abattu ses cartes le 25 mai et, comme prévu, il a annoncé une reprise par l’Etat de la dette de SNCF Réseau en deux temps. 25 milliards en 2020, 10 milliards de plus en 2022 (voir Conflit à la SNCF : le ciel pourrait s’éclaircir vers la mi-juin). Pas de mystère, c’est le contribuable qui va payer. Ce n’est pas une décision simple, comme le dit la ministre chargée des Transports, qui s’exprimait le 28 mai devant la presse. Elle implique « une trajectoire équilibrée pour la suite », afin que la dette ne se reconstitue pas.

• Pour cela, on a travaillé, dit la ministre, à « recaler les péages ». Car les péages, explique-t-elle, à propos de ceux des TGV, « étaient vus de SNCF Réseau », selon une conception assez simple : « il n’y a qu’à augmenter le péage et ça va s’équilibrer tout seul. » Mais la trajectoire inscrite entre Etat et SNCF Réseau n’était pas jugée crédible. L’augmentation de péages se traduit au bout du compte par une hausse des prix des billets, donc par moins de voyages, et finalement par moins de trains. On en arriverait ainsi à faire du TGV un « moyen de transport haut de gamme, sur le modèle espagnol ou allemand ». Et non plus sur le modèle français, qui a fait le succès du TGV pendant des années, et que le gouvernement entend maintenir.

Le même raisonnement sur les péages concernant le fret reviendrait à adopter, là aussi, une « politique malthusienne », que refuse la ministre. Sur le fret, la ministre, échaudée par les plans sur la comète suivis de « plans fret » en cascade, ne s’apprête pas à faire de grandes promesses. Elle se souvient du « doublement du fret ferroviaire », de 50 milliards à 100 milliards de t.k, promis par Jean-Claude Gayssot, ministre de l’Equipement et des Transports dans les gouvernements Jospin. La SNCF s’inquiétait alors d’une infrastructure qui se mettrait à craquer au-delà des 75 milliards de t.k. De ce point de vue, on pourrait se dire rassuré, le trafic, tous opérateurs confondus, s’élevant aujourd’hui à environ 35 milliards de t.k. Mais la dégringolade des trafics s’est accompagnée d’une déshérence du fret. Chantiers de combinés ou cours de fret « dans un état déplorable », sillons toujours rares du fait du développement du trafic TER… Il y a fort à faire.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement a commencé par revoir, dit Elisabeth Borne, les péages à la baisse ou, plus précisément, à la baisse par rapport à une hausse programmée. Et a donc renoncé à la hausse prévue de 4 à 5 % par an pour les TGV et de 10 % par an pour le fret.

• Autre point, pour rééquilibrer le système, on compte beaucoup sur les gains de productivité. On avance un gain de 700 millions d’euros pour Mobilités. Elisabeth Borne signale simplement que quelques dixièmes de points de productivité représentent déjà des sommes très importantes. Et se garde de rentrer dans le détail de la vie de l’entreprise, ce qui « serait extrêmement malsain ».

Un exemple tout de même. Réseau a un plafond d’emplois. Il s’agit de l’en affranchir pour demain lui laisser le choix entre externaliser ou réaliser en interne. Du fait du plafond, SNCF Réseau n’a pas pu recruter les effectifs dont il avait besoin en signalisation. On a dû de ce fait aller trop vite vers l’externalisation alors que les entreprises n’étaient pas prêtes. Un peu le sujet de la SGP. En plus lourd.

La règle d’or. Une vieille connaissance, puisque c’était déjà l’objet de l’article 4 de RFF, qui faisait la fierté de son président fondateur, Claude Martinand : l’article empêchait RFF d’investir au-delà de la capacité contributive… mais n’empêchait pas le gouvernement ou les dirigeants de RFF de contourner cette sage disposition. On se souvient d’un président de RFF, le moins passionné par la chose ferroviaire, disant, quand on opposait l’article 4 à la très politique et très coûteuse LGV Poitiers – Limoges : « L’article 4, ce n’est pas gravé dans le marbre… » La réforme de 2014 a donné force de loi à la règle d’or. Mais, relève Elisabeth Borne, « il y avait un énorme manque ». Cela ne concernait que les projets de développement. Or, dit la ministre, alors qu’on a coutume de mettre l’accent sur les LGV, « ces dernières années, c’est la régénération qui a fait de la dette ». La dette de Réseau est passée, rappelle-t-elle, de 20 à 27 milliards d’euros entre 1997 et 2010. Entre 2010 et 2016, elle a augmenté de 15 milliards d’euros, dont seulement « un quart est lié aux LGV ».

Morale de l’histoire : la règle d’or a désormais « vocation à couvrir l’ensemble des investissements ». Et cette fois, c’est juré, on parle d’or.

• L’effet du groupe public unifié, c’est que l’actionnaire peut décider d’une solidarité financière, et, au lieu de payer des dividendes à SNCF Mobilités, par hypothèse bénéficiaire, de les faire remonter pour qu’ils reviennent à SNCF Réseau. Nous voici désormais bien loin de la raide vertu souvent avancée du temps de RFF. Faire remonter les dividendes, « d’autres groupes ne se privent pas de le faire », remarque la ministre. On se souvient d’un temps où les Français à Bruxelles ne faisaient pas ami-ami avec les Allemands, et s’en prenaient à tous les abus de position dominante et aux tours de passe-passe financier que permet un groupe public unifié. Depuis, les autorités européennes ont décidé de laisser la Deutsche Bahn tranquille, et les Français rassurés peuvent leur emboîter le pas.

• On a la possibilité de faire des gestionnaires d’infrastructure conventionnés. Ce qui invite à ne pas avoir le même standard pour le RER C et pour des lignes qui voient passer trois trains de voyageurs par jour. Il faut mettre au point des référentiels adaptés. Excellente idée. Ce qui inquiète un peu, c’est qu’on a pu entendre Hubert du Mesnil, président de RFF de 2007 à 2012, tenir le même discours. On dirait que depuis rien n’a changé.

Le statut. C’est le sujet le plus épineux. Pour Elisabeth Borne, il n’y avait guère le choix. Et il y avait urgence. « On serait tous plus confortables s’il y avait eu des expérimentations dans le précédent quinquennat », constate-t-elle. Certes, dans l’urgence de la transposition des textes européens, « on pouvait dire : on ouvre et que le meilleur gagne ». Mais, la SNCF ne pouvait alors s’en sortir. Car, juge-t-elle, « à la SNCF, tout est dans le statut ». Les questions de la grille (qualification, rémunération) « sont dans le statut ». Différence nette avec la RATP, où le statut ne donne que de grandes indications (garantie de l’emploi, retraite, système de santé). C’est du moins ce que dit l’ancienne PDG de la RATP, comme le dit aussi Catherine Guillouard (voir « A la RATP, le statut n’est pas un sujet en soi »). Cela dit, on verra comment les choses se passent le jour, pas si tardif, où la RATP devra se frotter elle aussi à la concurrence.

Dette, productivité, règle d’or, statut, de quoi donner une idée du futur fonctionnement économique du ferroviaire. Les défis sont énormes, puisque le retard de modernisation est « colossal sur le réseau le plus circulé ». Le chemin est encore long à parcourir, particulièrement pour le Transilien. Et, en régions, il y a une masse de travaux considérables à réaliser. Le Centre juge qu’il faut faire 600 millions de travaux tout de suite. L’Aquitaine, un milliard.

La ministre espère maintenant que le pays aura les moyens d’une politique non malthusienne, de développement du ferroviaire. C’est politiquement important, la réforme ayant été souvent perçue comme dictée par des pures questions financières, et n’ouvrant guère de perspective au ferroviaire. En mettant l’accent sur ce côté non malthusien, Elisabeth Borne tente de montrer le contraire. Ce qui l’amène à monter en épingle les désaccords avec Bercy sur nombre de sujets. Comme le financement du scénario 2 du Conseil d’orientation des infrastructures, retenu par le Premier ministre. Pas le plus ambitieux, mais pas le moins non plus…

La politique ferroviaire, c’est en partie la question des petites lignes. A ce sujet, la ministre défend l’idée de Jean-Cyril Spinetta d’un diagnostic, à réaliser dans l’année suivant l’adoption de la réforme, mais se refuse ensuite à régler leur sort en appliquant d’en haut des critères socio-économiques généraux. Il faut que les diagnostics soient régionaux, et que les mesures soient… du sur-mesure.

Ce qui lui semble sûr, c’est que le ferroviaire doit se développer autour des grandes métropoles.
Or, on est loin du compte. Aix – Marseille, qui devrait être du quasi-RER, est une ligne à voie unique. Lyon – Saint-Etienne est considéré comme saturé alors qu’il y a 15 000 voyageurs/jour. Nice – Marseille, la ligne la plus chargée hors Ile-de-France, n’en a que 50 000. Le RER A, plus d’un million. Cherchez l’erreur.

F. D.

Les propos d’Elisabeth Borne ont été tenus, lundi 28 mai, devant des journalistes rassemblés dans une nouvelle Association des journalistes des transports et des mobilités (AJTM). La ministre a accepté d’en être la première invitée. L’AJTM a tenu son assemblée constitutive juste après la rencontre. Camille Selosse (journaliste indépendante) en a été élue présidente, Jean Liou (AFP) secrétaire général et Eric Béziat (Le Monde) trésorier.