Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

Ile-de-France. Le ticket de métro bientôt sur smartphone

IMG 8924 e1527268866935

Pour l’instant, c’est encore un test. Mais pas question de laisser passer VivaTech sans l’annoncer. Une version bêta sera proposée cet été et la généralisation est prévue cet automne. Le test commence avec le ticket T. Ensuite, ce sont à la fois les carnets de tickets, les forfaits Navigo hebdomadaires ou mensuels qui pourront être achetés sur un smartphone servant aussi d’instrument de validation. Donc : on télécharge l’application Navigo Lab, on achète le titre de transport avec sa carte bancaire, et on passe les valideurs avec le smartphone, allumé ou éteint.

C’est bien le début de la fin du ticket magnétique, une mort annoncée par Valérie Pécresse, présidente de la région. Mais, pour commencer, seuls les utilisateurs de téléphones de type Android pourront disposer de l’innovation. On espère qu’Apple va emboîter le pas.

Le nouveau service a été développé par Wizway, la filiale commune créée par Orange, Gemalto, RATP et SNCF. Les transporteurs, RATP et SNCF, ainsi que les entreprises d’Optile, sont parties prenantes de l’opération.

Pas de chiffre sur le développement. Mais on assure que, pour le déploiement l’opération n’est pas coûteuse, puisqu’il n’est pas nécessaire de changer les valideurs. Hiba Farès, directrice en charge de l’Expérience clients, des Services et du Marketing de la RATP, souligne que ce sera avec « le même geste simple et fluide qu’avec le passe Navigo » que l’on se servira de son téléphone. Pour Alain Krakovitch, DG de Transilien et responsable du Mass transit à la SNCF, « Paris va enfin cesser d’avoir un temps de retard sur Londres ». Londres où, en descendant d’Eurostar on rentre dans les transports publics sans acheter de titre, grâce à sa carte bancaire. Paris, où il faut faire encore la queue pour acheter un ticket. Paris devrait même avoir un temps d’avance, puisque avec le smartphone on aura accès à toutes les informations sur son titre de transport ou sur le voyage qu’on effectue.

F. D.

Ewa

Le Lyon – Turin victime de l’accord de gouvernement italien

Vue exterieure du chantier de la descenderie de Modane-Villarodin Bourget.

Climat sombre pour le projet international, dont les nouveaux dirigeants italiens ne veulent plus. L’accord de gouvernement signé le 17 mai entre le Movimento Cinque Stelle et la Lega précise : « Concernant la ligne à grande vitesse Turin – Lyon, nous nous engageons à rediscuter intégralement le projet en application de l’accord entre la France et l’Italie. »

Une telle rediscussion va-t-elle gêner la France ? Pas sûr. Philippe Duron, en présentant le 1er février les recommandations du Conseil d’orientation des infrastructures est resté en retrait sur un projet qui dépend d’un traité international. Il a cependant préconisé que les accès au tunnel, côté français, soient réalisés d’ici 2038, huit ans après le tunnel lui-même prévu en 2030. Une dissociation des dossiers qu’a défendue Elisabeth Borne devant le Sénat. Pour la ministre, il s’agit que le financement qui incombe à la France du tunnel Lyon – Turin (25 %, contre 35 % à l’Italie et 40 % à l’Europe d’un ouvrage à 10 milliards d’euros) ne pèse pas sur les ressources de l’Afitf. D’où la solution d’une société de projet ad hoc, financée par les ressources autoroutières. Quant aux accès, a rappelé la ministre, on a connu « des trafics sur la ligne actuelle trois fois supérieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui ». Autant donc attendre une remontée des trafics avant de se lancer dans des travaux coûteux. « La réalité c’est que ces accès coûtent dix milliards d’euros, le gouvernement n’a pas cette somme », avait alors commenté Xavier Dullin, le président LR de Grand Chambéry sur France Bleu Pays de Savoie, comme le rappellent Les Echos.

Le Comité pour la Transalpine avait pour sa part réagi vivement. Jacques Gounon, président de la Transalpine, a estimé que « la liaison Lyon – Turin est un tout cohérent qui exige une réalisation coordonnée des différentes composantes du programme ». Jacques Gounon soulignait alors : « Nos partenaires italiens ont pris les décisions nécessaires pour respecter cette cohérence. » On dirait bien que ce n’est plus le cas.

Ewa

Grand Paris : ripage réussi en gare des Ardoines

Perspectives -Les Ardoines -Parvis --® Societe du Grand Paris - Valode et Pistre

Aucun train n’a circulé ce week-end sur le RER C entre Paris-Austerlitz et Juvisy. Les voies étaient coupées en gare des Ardoines pour permettre le ripage sous la plate-forme d’un couloir de correspondance entre les gares de la ligne 15 et du RER C. L’ouvrage de 12 m de large préfabriqué depuis plusieurs mois a été poussé par trois vérins hydrauliques à la vitesse de 3 à 4 m par heure.
Une opération réalisée par étapes, les engins de chantier préparant d’abord l’assise du caisson avant que les vérins n’entrent en action. Cette manœuvre délicate et technique était prévue pour se dérouler sur 54 heures avec en préalable l’excavation de 6000 m3 de terre sous la plateforme SNCF. C’est d’abord sur une dalle de béton que le couloir a été glissé avant de poursuivre sur un sol brut qu’il a fallu préparer au fur et à mesure des opérations de pousse. Pas évident de mettre en place un ouvrage de béton de 3000 tonnes dans un sol situé au niveau de la nappe phréatique avec l’obligation de pomper en permanence pour éviter l’inondation.

L’heure théorique de fin était prévue lundi à 15h40 afin de disposer du temps nécessaire au rétablissement des voies et des quais. Dimanche après-midi, à 24 heures de l’échéance, les travaux avaient pris un peu de retard sans compromettre pour autant le timing de l’opération. Et, finalement, lundi, le chantier a été terminé avec un heure d’avance.

Dans le même temps le chantier de la boîte de la future gare de la ligne 15 se poursuit avec ses quais situés à 28 m de profondeur. A proximité, on creuse le puits Arighi d’où un nouveau tunnelier entrera en action fin 2018 ou début 2019. A côté même du bâtiment de la gare SNCF, un autre puits sera creusé pour permettre la descente d’un tunnelier établissant la liaison entre le futur centre de maintenance et la ligne 15. Le site des Ardoines est appelé à devenir un pôle multimodal majeur avec l’arrivée, à terme, en plus des lignes C et 15, d’un bus TZen après la construction d’une passerelle au-dessus des voies SNCF.

Philippe-Enrico ATTAL

Ewa

Succès ferroviaire d’Egis aux Emirats arabes unis

Photo by Jens Oliver Meiert on Unsplash

Egis vient de remporter un contrat d’assistance à maître d’ouvrage (Project Management Consultancy) portant sur le management du projet d’extension du réseau ferroviaire des Emirats arabes unis (phases 2 et 3) auprès de Etihad Rail, organisme chargé de son développement et de son exploitation.

Le réseau compte actuellement 264 km de voies en exploitation. Il doit être complété d’ici 2024 par plus de 600 km de voies pour la phase 2 et plus de 250 km pour la phase 3. Le développement du réseau ferroviaire émirati s’inscrit dans le projet plus vaste de réseau ferroviaire du Gulf Cooperation Council (GCC). Le réseau émirati, une fois achevé, permettra de connecter l’Arabie saoudite aux Emirats arabes unis et à Oman, d’ici 2024.

Egis travaillera en étroite collaboration avec Etihad, grâce à une équipe intégrée à la maîtrise d’ouvrage, pour superviser et contrôler les différents acteurs de la construction. Le montant du contrat n’a pas été communiqué.

Egis intervient déjà dans deux projets de transport aux Emirats arabes unis : le métro automatique de Doha (management de projet de l’extension de la ligne Rouge) et le système de transport automatisé de Dubai (Ingénierie de conception et réalisation du système de navettes autonomes à capacité variable).

Ewa

Alstom en forme pour la fusion

Alstom iLint à hydrogène en Basse-Saxe

C’est un Henri Poupart-Lafarge radieux qui a présenté les résultats d’Alstom ce mercredi 16 mai. D’une année sur l’autre, hausse du CA de 9 %, à 8 milliards, hausse de 6,5 % de la marge d’exploitation. En plus, cette croissance soutenue est régulière. Entre l’exercice 2014-2015 et l’exercice 2017-2018, le CA d’Alstom est passé de 6,2 à 8 milliards d’euros.

Le PDG y voit la confirmation de la stratégie 2020 du groupe. Avec deux principaux piliers : un, être présent au côté de la clientèle dans le monde, et pas seulement commercialement. En témoigne l’usine de Madhepura en Inde qui, deux ans après la signature du contrat avec les chemins de fer indiens, sort ses premières locomotives. Ou celle de Dunnotar, en Afrique du Sud, en mesure de prendre le relais du site brésilien qui a fabriqué les 20 premiers trains de la commande Prasa.

Deuxième pilier, « faire évoluer le portefeuille vers des solutions complètes ». Ça tombe bien pour Alstom, les nouveaux clients dans le monde souhaitent souvent du clé-en-main. Résultat, alors qu’en 2014/15 le matériel représentait 53 % du CA et l’addition systèmes – signalisation – services 47 %, cet ensemble à plus haute valeur ajoutée atteint maintenant 57 %.

Certes, les prises de commande de 2017-2018, indicateur qu’aime bien Henri Poupart-Lafarge, ne sont pas à la hauteur des années précédentes : 10 milliards chacune des trois dernières années, 7,2 milliards cette année. Pas d’événement exceptionnel en effet, comme la commande de voitures Prasa en Afrique du Sud (4 milliards d’euros, en 2014-2015), les 800 locomotives indiennes (3,5 milliards, en 2015-2016) ; le métro de Dubai (1,3 milliard, en 2016-2017) et les trains à grande vitesse pour Amtrak (1,8 milliard sur la même période). Du coup, Henri Poupart-Lafarge invite à lisser les succès commerciaux sur plusieurs années et, surtout, souligne que certaines commandes ou quasi-commandes sont dans les tuyaux pour 2018/19 : métro du Grand Paris, REM (RER de Montréal), signalisation en Norvège et bientôt sans doute, TGV du futur pour la SNCF.

Pour la suite, Alstom compte continuer à surfer sur la vague de développement du transport public accompagnant l’urbanisation de la planète. Et faire reconnaître le ferroviaire comme la colonne vertébrale des nouvelles mobilités. Electromobilité, grande capacité, ces solutions propres au chemin de fer s’imposent. Et évoluent : voir le train régional à hydrogène. En plus, le mi-bus mi-tram Aptis, objet roulant non identifié, gomme les frontières et montre que les solutions pour une part ferroviaires arrivent dans d’autres domaines.

Géographiquement enfin, le marché européen reste soutenu… mais croît nettement moins vite que les nouveaux marchés : +3 % en Europe, tandis que la zone Asie – Pacifique croît de 103 % et l’ensemble Moyen-Orient Afrique de 158 %…

Alstom et Siemens sont en ligne avec les objectifs qu’ils se sont fixés pour fusionner. Des dossiers ont été déposés devant 25 juridictions dans le monde chargées du droit de la concurrence. Le « closing » est toujours prévu pour la fin de l’année. Quant à l’emploi, pas de surprise : sa garantie, c’est l’excellence opérationnelle. Pour Henri Poupart-Lafarge, la fusion est d’autant plus remarquable qu’elle se fait dans un marché en croissance, avec des entreprises en bonne santé. Cela dit, le PDG ne s’attarde pas sur la concurrence du chinois CRRC. Qui n’est sans doute pas pour rien dans le rapprochement des deux géants du Vieux continent.

F. D.

Photo : le train à hydrogène d’Alstom en Basse-Saxe

Le voisin de Salzgitter
Sigmar Gabriel, ancien ministre des affaires étrangères d’Allemagne, fait partie des onze personnalités qui devraient composer le futur conseil d’administration du groupe Siemens Alstom. En tant qu’élu de la circonscription de Salzgitter/Wolfenbüttel, en Basse-Saxe, il connaît fort bien Alstom. C’est à Salzgitter que se trouve la plus grosse usine au monde du constructeur.

Ewa

Le gouvernement britannique reprend « temporairement » l’East Coast Main Line

Pourtant prestigieuse, 
la East Coast Main Line (ECML) incarne 
les déconvenues 
des franchises, avec trois exploitants successifs (Sea Containers, National Express 
et actuellement Virgin Trains) n’arrivant 
pas à honorer leurs versements à l’autorité organisatrice, le ministère des Transports.

Jamais deux sans trois ? Après les défaillances des deux précédents opérateurs de l’East Coast Main Line, la grande ligne ferroviaire reliant Londres au nord-est de l’Angleterre et à l’est de l’Ecosse, c’est au tour de Virgin Trains East Coast (VTEC) de perdre cette ligne pour cause d’impossibilité de payer la redevance d’exploitation. Filiale de Stagecoach (90 %) et de Virgin (10%), VTEC va comme ses deux prédécesseurs (Sea Containers et National Express) céder la place à une exploitation provisoire, cette fois par le groupe Arup, sous contrôle du ministère britannique des Transports (DfT).

Le transfert interviendra le 24 juin après trois année d’exploitation par VTEC, l’exploitation provisoire prenant l’appellation « London and North Eastern Railway », le nom de l’ancienne compagnie privée qui exploitait cette ligne jusqu’à 1948 !

Cette nouvelle n’est pas tout à fait une surprise (voir notre brève du 2 mars), mais on évoquait jusqu’à la veille de cette « renationalisation », rendue publique le 16 mai, la possibilité de garder VTEC comme exploitant « sans but lucratif ». Dans un sens, c’est ce qui a été fait, mais avec une nouvelle entreprise en remplacement de Stagecoach et Virgin, punis pour avoir déposé une offre « irréaliste ». Lors des deux ­précédentes « renationalisations », intervenues sous des gouvernements travaillistes, le DfT avait repris directement le contrôle de l’exploitation.

Patrick LAVAL

Ewa

« Incessible », je dis bien : « Incessible. »

(c) Geodis

C’est un drôle de mot, pas franchement courant, qui s’est invité dans le débat. « Incessible. » Le Premier ministre et la ministre des Transports avaient eu recours à cet adjectif, en présentant leur « nouveau pacte ferroviaire », pour qualifier les participations de l’Etat dans la nouvelle SNCF. Afin de rassurer les syndicats, et de montrer que le passage d’un Epic à une SA n’a rien à voir avec une privatisation. Mais, dans le projet de loi voté par l’Assemblée nationale, le mot a disparu. Au gouvernement, on explique alors qu’on a choisi un mot plus fort encore. « Intégralement. » Les actions de l’entreprise seront intégralement détenues par l’Etat. Plus sûr, explique-t-on, car en cas d’augmentation du capital, « incessible » n’empêcherait pas l’entrée de partenaires privés. « Intégralement » garantit au contraire le 100 %, aussi bien lorsque la réforme est votée qu’à tout autre moment. Reste que la disparition du mot n’a pas plu. Et que le gouvernement, l’ayant compris, va le réintégrer dans le texte qui sera soumis au Sénat.

D’ailleurs étrangement, on nous dit d’un côté que le mot est inutile et qu’il n’y a là pas d’enjeu, mais une note publiée par Le Parisien montre plutôt le contraire. Dans le compte rendu par mail d’une réunion entre le gouvernement et des représentants de la SNCF, début mai, on voit que l’entreprise accepte le mot lorsqu’il s’agit de la SA Holding, mais pas pour SNCF Mobilités ou SNCF Réseau. « Amendement proposé par le cab : prévoir l’incessibilité. Nous avons insisté sur la nécessité de la restreindre au niveau de la holding. » Et, du côté de la SNCF, on insiste : « La rédaction actuelle des missions de Mobilités empêche la filialisation de TER. » D’où l’accusation de SUD-Rail : la SNCF est prise la main dans le sac. Elle projette en fait le démantèlement et la privatisation. Réponses de l’entreprise. Sur la réunion. « Il n’y avait là rien d’engageant, rien de validé, rien de stabilisé ». Sur le refus de l’incessibilité : il ne s’agissait que d’un point technique, pour permettre la cession d’activités non ferroviaires, comme cela a été fait « pour ses activités télécoms ou hôtellerie pour investir sur son cœur de métier ». Quant aux TER, il s’agit simplement, de « pouvoir créer des filiales lorsqu’un marché l’exige du fait de situations très particulières ; marché transfrontalier (comme Ceva), CDG Express… » Ceva, c’est, rappelons-le, le futur Léman Express franco-suisse.

Un soupçon de même nature est venu d’un « avant-projet de structuration de la SNCF en 2020 » publié par Les Infos, le média interne de la SNCF et repris par Le Monde. Y figurent, en râteau, sous la holding, mais à côté de Mobilités et de Réseau, deux autres filiales : d’une part Geodis, de l’autre Transport ferroviaire de marchandises, comprenant Fret SNCF (qui n’est aujourd’hui pas une filiale). Sont-elles « intégralement » détenues par SNCF, les parts sont-elles incessibles ? Sans doute pas, mais tout ceci mérite précision. D’un côté, pour respecter la lettre et l’esprit du 100 % public, concernant les trois entités. Et de l’autre, pour ne pas paralyser le groupe, qui doit « respirer », comme disait Louis Gallois : acquérir, céder, pouvoir cohabiter avec d’autres. Déjà, un très grand nombre de filiales sont ouvertes à d’autres actionnaires. Parmi les plus célèbres, la SNCF a 42 % de Systra, 55 % d’Eurostar, ou 70 % de Keolis.

Reste que le mot incessible va bien faire son retour, comme l’a dit sur France Inter ce matin Elisabeth Borne : « On dira deux fois la même chose. Si c’est la façon de se faire comprendre, pas de problème, on peut le mettre dans la loi. » L’Etat possédera « intégralement » le capital de SNCF, SNCF Mobilités et SNCF Réseau. Les parts seront « incessibles ». Et l’entreprise, immarcescible, mais ça, ça ne sera pas dans la loi.

F. D.

Ewa

Des véhicules sans conducteur sur route en 2020

véhicule autonome Peugeot CV2X

Anne-Marie Idrac a présenté lundi 14 mai des orientations stratégiques pour le développement des véhicules autonomes. Sa « feuille de route » prévoit dix actions prioritaires de l’Etat. A commencer par la construction du « cadre permettant, d’ici 2020 à 2022, la circulation en France de voitures particulières, de véhicules de transport public et de véhicules de transport de marchandises hautement automatisés ».

Cadre indispensable. Les aspects du développement du véhicule autonome sont divers et importants (technologie, code de la route, assurances, choix éthique, etc.). Les ambitions de l’Etat, déjà affirmées par Emmanuel Macron, sont grandes. Le développement de véhicule autonome s’inscrit dans une stratégie qu’a rappelée Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances. La loi Pacte, dont le gouvernement souhaite l’adoption fin 2018, « permettra l’expérimentation sur route ouverte, sur tout le territoire, du véhicule sans conducteur (niveau 5 d’autonomie) ». L’Etat soutiendra l’expérimentation, comme il soutient la R&D. Déjà plusieurs appels à projets ont été lancés dans le cadre Ademe/BPI, avec un apport d’argent public de 100 millions.

Un début, puisque la mobilité a été retenue pour être l’un des thèmes du fonds de soutien à l’innovation de rupture, qui doit être doté de dix milliards d’euros, grâce aux cessions des participations de l’Etat. Un défi technologique qui va dépendre du développement de l’intelligence artificielle.

« La rareté va se déplacer du moteur vers le logiciel », dit Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat chargé du Numérique. D’où une nouvelle chaîne de valeur dans l’automobile. Qui seront les grands acteurs ? Aujourd’hui, personne ne sait. Mais « le pire serait de ne pas maîtriser » des technologies dont va dépendre notre quotidien. Car la puissance de la Chine et des Etats-Unis fait peur, et le gouvernement souhaite, en face, une Europe unie avec la France comme leader.

Une « équipe de France » s’est constituée. Luc Chatel, président de PFA (Plate forme automobile, réunissant les industriels de la filière), prend la mesure de la « disruption » pour les industriels : « Aujourd’hui constructeurs, demain prestataires de services de véhicules autonomes, semi-collectifs, électriques et connectés. » Autour de PFA, s’est formé un consortium à l’occasion de l’AMI de l’Ademe. Avec constructeurs (Renault, PSA), équipementier (Valeo), acteurs du transport (Keolis, RATP, SNCF, Transdev) et de la mobilité (Navya, EasyMile, TwinswHeel, Vedecom, SystemX).

Tout se met en route, le problème, c’est que le véhicule autonome ne fait pas rêver les citoyens ou les conducteurs. Un sondage présenté le 14 mai douche un peu les ardeurs. Les Français ont bien compris ce qu’est le véhicule autonome, mais plus des trois quarts n’a pas confiance dans cette délégation de responsabilité. Et 65 %, dans l’hypothèse où ils cèdent la responsabilité de la conduite au véhicule autonome veulent profiter du temps devenu libre… pour surveiller la circulation.

Bref, comme dit Elisabeth Borne, le véhicule autonome « suscite des attentes, des interrogations… voire de la méfiance ». On dirait bien qu’il va falloir commencer par créer le besoin. Les grands transporteurs publics rendent déjà familière la nouvelle technologie, mais c’est surtout sous la forme collective des navettes.

A Rouen a commencé l’expérimentation associant Transdev, Renault et la Matmut, mais on n’est pas encore dans la phase où les Zoé circuleront en ville sans conducteur.

En Ile-de-France, les conditions de développement du véhicule autonome croisent les chemins de la route intelligente et de l’utilisation de la bande d’arrêt d’urgence. Stratégie de Valérie Pécresse : sur l’A1, l’A6, l’A4, l’A13, créer une voie supplémentaire destinée aux transports publics, au covoiturage, aux véhicules autonomes. Les bienfaits que ces derniers vont apporter à la circulation ne sont pas encore démontrés. En attendant, la décongestion passe par des routes tant bien que mal plus larges.

F. D.

Ewa

Fin des creusements au tunnelier sur le prolongement nord de la ligne 14

DSC2687 resized

Les travaux du prolongement nord de la ligne 14 viennent de franchir une étape décisive avec l’arrivée le 3 mai du tunnelier Yolène à la station Clichy-Saint-Ouen. Fin 2015, il était parti de Pont-Cardinet vers Saint-Lazare avant d’être démonté et retourné pour creuser en direction de Clichy-Saint-Ouen. Un second tunnelier, Solenne, l’a ensuite secondé, creusant sur 2,2 km entre Mairie-de-Saint-Ouen et Clichy-Saint-Ouen, ainsi que vers le futur site de maintenance et de remisage. Après l’arrivée de Solenne à Clichy-Saint-Ouen en avril, la fin du creusement des 3,6 km de tunnel entre Saint-Lazare et Clichy marque la fin du travail des tunneliers. Solenne est désormais en cours de démontage tandis que Yolène doit encore avancer de quelques dizaines de mètres dans la future station avant d’être démantelée à son tour.

Le site de Clichy-Saint-Ouen est particulièrement délicat puisque la ligne 14 passe à cet endroit sous le tunnel du RER C, directement dans les fondations de la gare de Saint-Ouen, qui prendra appui sur l’ouvrage RATP. Cet environnement délicat impose un passage en douceur réalisé par excavation à la cuillère plutôt que par tunnelier.

La mise en service du prolongement annoncé pour la fin 2017, reportée fin 2019 est désormais prévue pour l’été 2020. En cause, un incident à Porte-de-Clichy qui a entraîné une entrée de plus de 30 000 m2 d’eau bloquant les travaux durant 14 mois. En visite sur le chantier au lendemain de l’arrivée du tunnelier, Catherine Guillouard présidente de la RATP accompagnée de Valérie Pécresse à la tête d’Ile-de-France Mobilités a tenu a rappeler les difficultés de ce prolongement. Elle a insisté néanmoins sur la nécessité de tenir l’échéance de l’été 2020. De son côté Valérie Pécresse s’est déclarée impressionnée par l’ouvrage d’art de cette future station construite à 20 m de profondeur sur 120 m de long. Elle a rappelé que quatre millions de Franciliens attendent la mise en service des nouvelles lignes de métro, insistant elle aussi sur l’importance du respect du calendrier.

Désormais le chantier entre dans une nouvelle phase alors que le génie civil devrait s’achever d’ici une année. Dès à présent, le second œuvre a commencé par endroits comme entre Saint-Lazare et Pont-Cardinet où la voie et les équipements sont posés.

Philippe-Enrico ATTAL

Ewa

Alstom choisi pour le métro du Grand Paris

Carte Grand Paris sans titre

C’est un marché d’environ 1,1 milliard d’euros qui devrait être remporté par Alstom. Le constructeur devrait donc étudier et fournir les matériels roulants des lignes 15, 16 et 17. Le choix de l’attributaire a fait l’objet d’un avis favorable de la commission d’examen des offres de la Société du Grand Paris et du comité de coordination qui réunit la SGP (qui acquiert les trains) et Ile-de-France Mobilités (qui les finance). Le marché devrait être notifié l’été prochain, une fois qu’auront abouti les dernières discussions.

Le volume du marché se monte à 948 voitures au gabarit large de 2,80 m. Soit, précise la SGP, dans un communiqué du 2 mai, « jusqu’à 133 trains longs composés de six voitures (environ 108 m) pour la ligne 15 et jusqu’à 50 trains courts composés de trois voitures (environ 54 m) pour les lignes 16 et 17 ».

Selon nos informations, une première tranche porte sur 150 voitures formant 25 trains longs, nécessaires à l’exploitation de la ligne 15 Sud. Les frais d’étude de la totalité du matériel sont compris dans cette tranche d’une valeur de 500 millions. 150 autres voitures, formant cinquante trains courts feront l’objet d’une seconde tranche. Une troisième tranche devrait concerner quelque 650 voitures, assemblées en plus d’une centaine de trains longs destinés à la ligne 15.
Ce matériel roulant sera mis à la disposition des opérateurs des lignes 15, 16, et 17, désignés à la suite des appels d’offres qui seront lancés par Ile-de-France Mobilités.

Le marché permet également, selon la SGP « l’acquisition de trains d’auscultation des infrastructures composés de trois voitures, instrumentées ». Ces véhicules seront confiés à la RATP, en tant que gestionnaire d’infrastructure.

Seul CAF avait remis une offre concurrente. Siemens en avait eu le projet et pensait dans cette perspective construire un site en Ile-de-France, mais avait renoncé, jugeant que les chances de l’emporter contre Alstom en France étaient minimes.

Les trains du Grand Paris Express seront les premiers métros automatiques à roulement ferré en France. Pour une vitesse maximale d’exploitation de 110 km/h, ils offriront une vitesse commerciale moyenne de l’ordre de 60 km/h. Les trains fonctionneront en 1 500 V et seront alimentés par caténaire. Deux voitures sur trois seront motorisées. Les capacités des trains sont de l’ordre de 500 voyageurs en rame de trois voitures et de 1 000 en rames de six voitures. Chaque voiture sera équipée de trois portes d’accès par côté et les trains seront accessibles pour les personnes en situation de handicap. Les larges intercirculations entre les voitures – type Boa – permettront une continuité de l’espace voyageurs d’un bout à l’autre du train.

Les automatismes de conduite et les équipements embarqués d’information voyageurs (vidéosurveillance, information voyageurs et sono) et de télécommunication, radio, font l’objet d’autres marchés et seront intégrés dans les trains par Alstom, une fois titulaire du marché de matériel roulant.

F. D.