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Ewa

Mike Cooper nouveau directeur général d’Eurostar

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Eurostar, le train à grande vitesse qui relie l’Europe continentale au Royaume-Uni, annonce ce 9 janvier la nomination de Mike Cooper, actuellement DG de l’entreprise de service de livraison Yodel, au poste de directeur général. Mike Cooper succédera à Nicolas Petrovic qui quittera Eurostar à la fin du mois de février pour prendre la présidence de Siemens France.

Avant de prendre la direction générale de Yodel, Mike Cooper était directeur général adjoint de l’entreprise européenne de transport Arriva, en charge du segment chemins de fer, bus et tramways à travers 13 pays. Auparavant, il a occupé les postes de directeur commercial d’EasyJet entre 2000, année de l’introduction en Bourse de l’entreprise, et 2005 et de Managing Director de Portland Travel, partie du groupe Thomson Travel.

Ewa

La SNCF à la reconquête de l’opinion

Patrick Jeantet, Elisabeth Borne, Guillaume Pepy, dimanche 31 juillet, gare Montparnasse

La SNCF à la reconquête de l’opinion

Lundi 8 janvier 2018 : le dîner avec la presse était coché de longue date sur les agendas. Ce qui n’était pas prévu, c’est qu’il viendrait après une période sombre dans les médias et l’opinion. Où la SNCF a occupé une place majeure dans les revues de presse dont elle se serait bien passée. Période marquée pas des cafouillages (la cohue du 23 décembre à Bercy après la panne du 3 décembre à Montparnasse), des interrogations (Pepy va-t-il rester ?), des relations semblant tendues entre l’entreprise et sa tutelle (la « convocation » des deux présidents par la ministre, le 8 janvier précisément). Période vécue avec un sentiment d’injustice. Quand une tempête prive des dizaines de milliers de personnes d’électricité, les techniciens d’Enedis réparant les installations apparaissent comme des héros. Pas ceux de SNCF Réseau

Le 8 janvier, l’équipe dirigeante de la SNCF a fait en sorte que tout cela semble du passé.
Un, le ton entre tutelle et entreprise semble apaisé.
Guillaume Pepy et Patrick Jeantet sortaient d’une « réunion de travail ». Et aux supputations classiques sur les relations avec Elisabeth Borne, Guillaume Pepy a répondu en se disant « fan à 100 % de la ministre ».

Deux, gouvernement et entreprise se sont entendus sur les mesures à prendre. Inspection générale des installations techniques des gares, opération de transparence sur les incidents (avec, chaque jour, une « météo » complète de la régularité de la veille, par ligne et par axe, et un relevé des événements marquants). Création d’une échelle de gravité des incidents, à l’image de ce qui se fait dans le nucléaire, afin d’aider les voyageurs à prendre de bonnes décisions, et dans l’espoir aussi que la machine médiatique ne s’emballe pas comme elle l’avait fait en cette fin 2017…

L’entreprise et le gouvernement ont intérêt à ce retour au calme. Et à faire passer le message : c’est la galère, on le sait mais, maintenant, on fait le maximum. En témoignent les 5,2 milliards d’euros dépensés désormais annuellement sur le réseau existants, dont 2,4 milliards en entretien, et 2,8 en investissement. « Il y a 10 ans, c’était moins d’un milliard en investissement », souligne Patrick Jeantet.

Quelques jours avant la réunion, le 29 décembre, Christophe Castaner, a donné le ton. Le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement déclare alors sur BFMTV : « La responsabilité de tel ou tel incident ne pèse pas sur un seul homme, elle pèse sur des choix stratégiques qu’a fait notre pays avec la SNCF, celui de privilégier les grandes infrastructures […] et de négliger les trains du quotidien. » Et d’ajouter : « Ne négligeons pas que chaque jour des centaines de trains arrivent à l’heure, et dans de bonnes conditions. » Dans le même état d’esprit, Guillaume Pepy dit au Parisien le même jour : le chantier de modernisation du réseau, « c’est comme si vous cuisiniez pendant que votre électricien refait votre installation ». Et ce chantier, la SNCF le conduit « tout en faisant circuler en Ile-de-France l’équivalent d’un avion A380 toutes les sept secondes ». On a compris.

Reste à affronter d’inévitables futurs incidents sur le réseau qui, malgré les investissements, n’inversera la courbe de son vieillissement que d’ici une dizaine d’années…

Et reste à faire face aux défis que prépare Jean-Cyril Spinetta, dont le rapport est attendu à la fin du mois. L’ancien patron d’Air France-KLM se penche sur les sujets lourds pour l’avenir du ferroviaire : concurrence, éventuel désendettement, modèle économique du TGV, et modèle économique de l’ensemble du système. De plus, se profile la réforme voulue par le gouvernement des régimes de retraite spéciaux. Autant de sujets relevant de futures lois que Guillaume Pepy ne commente pas.

C’est dans ce contexte délicat que la SNCF va présenter fin février… des résultats excellents, marqués par le retour en grâce du train (TGV +10 % de fréquentation par rapport à 2016, TER +4,6 %, Transilien +32 %, Intercités, +10 %), par des succès importants de Keolis (reconduit à Lille, Lyon, Rennes, choisi à Besançon et Bayonne, et vainqueur à Doha, avec la RATP). Sans oublier l’apport de SNCF Immobilier ou de celui de Gares & Connexions.

Le retour en grâce du TGV, Guillaume Pepy l’attribue moins aux nouvelles offres sur l’Atlantique qu’à la politique de baisse des prix, qui s’est de plus accompagnée d’une augmentation des marges, les coûts de production ayant baissé plus encore. Retour en grâce du TER lié selon la SNCF à l’arrivée massive de matériels nouveaux (235 trains régionaux neufs en deux ans, Ile-de-France comprise).

Ces bons résultats doivent permettre de faire aux yeux de Guillaume Pepy, de 2018 « une année 200 % clients ». Et de la SNCF une entreprise industrielle et de service. Mais ces bons résultats vont nécessiter de nouveaux efforts de communication. Expliquer aux clients mécontents d’un bug ou d’un gros incident que le groupe ne peut pas investir partout même s’il gagne de l’argent. Expliquer aux cheminots que les efforts de productivité vont se poursuivre. Et que les nouveaux embauchés ne seront sans doute pas, selon les futures lois, logés à la même enseigne que ceux d’aujourd’hui.

F. D.

Photo : Patrick Jeantet, Elisabeth Borne, Guillaume Pepy, dimanche 31 juillet, gare Montparnasse.

Ewa

Bonne année 2018 pour la grande vitesse en Espagne

AVE S-112 train Madrid Valence

Cette année, ce sont trois lignes à grande vitesse (AVE) qui devraient être ouvertes, selon le programme du ministère du Développement espagnol.
– Antequera (Cordoue) – Grenade au printemps,
– Venta de Baños (Valladolid) – Burgos à l’été,
– Alicante – Murcie à l’été.

Sur le corridor méditerranéen (Murcie – Barcelone) la pose d’un troisième rail va autoriser le passage de trains à l’écartement UIC. De ce fait, Valence – Castellón pourrait accueillir des AVE peut-être dès le printemps. De plus, en mai, on gagnera 30 minutes sur le trajet Valence – Barcelone, qui passera en dessous de trois heures.

Par ailleurs, la création d’une voie AVE sous Madrid, entre les gares de Chamartin et Atocha, va permettre de lancer petit à petit des services transversaux nord – sud. Par exemple, Santander – Alicante.

Enfin, les travaux se poursuivent sur le Y basque (les trois gares terminales, Irún et le triangle central de jonction), le tunnel de Pajares vers les Asturies (annoncé pour 2020), le tronçon Zamora – Ourense vers la Galice et, à l’ouest, celui entre Cáceres et Badajoz (Estremadura).

Michel Garicoïx

Ewa

Grand Paris Express. Nouveau calendrier pour la ligne 14 Nord

La RATP a informé lundi ses administrateurs et les élus du nouveau calendrier de réalisation du prolongement au nord de la ligne 14. Rappelons que la boîte de la gare Porte-de-Clichy a été inondée à deux reprises (en juin et en décembre 2016), et que les travaux dans la future station ont été bloqués pendant 14 mois. La progression vers le nord depuis Pont-Cardinet d’un des deux tunneliers de la ligne a été interrompue. Avec l’ensemble des entreprises , notamment le maître d’œuvre, Systra, et les entreprises de génie civil Eiffage et Razel-Bec, la RATP, maître d’ouvrage, a procédé à une révision globale du planning. Le prolongement Saint-Lazare – Mairie de Saint-Ouen doit maintenant ouvrir à l’été 2020. Auparavant, c’était fin 2019. La RATP pense donc rattraper environ la moitié du temps perdu.

Les travaux ont cela dit bien avancé. 4km de tunnel ont été creusés. La pose de la voie est achevée sur un quart du linéaire. La pose des équipements ferroviaires (alimentation électrique, signalisation, télécoms) est en cours.

Le tunnelier Yolène, longtemps bloqué, a pu traverser la station en novembre et reprendre sa progression vers Clichy-Saint-Ouen. Quant à Solenn, l’autre tunnelier, il est en cours de démontage/ remontage. Après avoir fini la première phase de son travail (relier à la ligne au site de remisage et maintenance de Saint-Ouen), il va maintenant partir de la future station Mairie de Saint-Ouen pour rejoindre vers le sud Clichy Saint-Ouen.

Même réduit de moitié, le retard est là. Et la surcharge. Le bus 528 a été mis en place entre Saint-Lazare et Porte de Clichy. Ce bus semi direct dessert les zones de Clichy-Batignolles, le nouveau Tribunal de grande instance, ou la gare Transilien de Pont-Cardinet. Pour la suite, Ile-de-France Mobilités, lors de son dernier conseil, a validé le prolongement de la ligne 66 jusqu’à la gare RER de Saint-Ouen, et le renforcement de la 173, qui doivent être effectifs fin janvier 2018. En mars, est prévue la création d’une navette pour les docks de Saint-Ouen, grâce à la ligne 85, qui les dessert à nouveau depuis novembre.
Il n’empêche que les élus concernés sont en colère. Le prolongement de la ligne 14 jusqu’à Mairie de Saint-Ouen est attendu avec impatience. Il devait d’abord entrer en service en 2017. Reliant la gare Saint-Lazare à Mairie-de-Saint-Ouen, il a été conçu, avant même le projet de Grand Paris Express, pour désaturer la ligne 13, dont une des deux branches relie elle aussi ces deux gares. Dans des quartiers où la demande croît fortement, notamment avec le nouveau TGI. Et, bientôt, avec l’installation du conseil régional, métro Mairie de Saint-Ouen. Les premiers occupants doivent arriver en 2018. Le nouveau quartier des Docks sera the place to be, dit-on. Encore faut-il y aller.
FD

Ewa

Eckwersheim : Systra et SNCF Mobilités pourraient être mises en examen cette semaine

eckweirsheim accident

Systra ce lundi 18, SNCF Mobilités ce mercredi 20  décembre. Les deux entreprises sont convoquées cette semaine chez les juges d’instruction chargés de la catastrophe d’Eckwersheim : le déraillement du train d’essai de la LGV Est deuxième phase, qui, le 14 novembre 2015, avait causé la mort de 11 personnes. Les deux entreprises s’attendent à être mises en examen, ce qui leur donnera accès à l’ensemble du dossier. Elles rejoindront ainsi les trois personnes qui l’ont été le 12 octobre 2016, pour homicides et blessures involontaires : le conducteur du TGV (salarié de SNCF Mobilités), le chef de traction (SNCF Mobilités) le « pilote » des essais (Systra). La nouvelle phase de l’instruction s’est ouverte avec la remise du rapport définitif des experts judiciaires, qui a été communiqué aux familles et aux victimes le 28 octobre. Dans la foulée, Me Chemla, avocat de parties civiles, avait demandé la mise en examen des deux entreprises. « Nous avons clairement des essais qui ont été mal conçus, avec du personnel pas formé. Nous avons aujourd’hui une nouvelle pièce qui achève d’enfoncer ce clou », disait-il alors. SNCF et Systra réservent leurs réponses aux juges d’instruction.

Le procès va refléter la complexité épineuse de la nouvelle donne ferroviaire. Le maître d’ouvrage, SNCF Réseau, a confié à Systra la responsabilité de tester la voie, la caténaire et le système de communication de la ligne en vue de son homologation par l’EPSF. Systra, pour sa part, a sous-traité à SNCF Mobilités la conduite des trains d’essai. Choix difficilement récusable, la conduite des TGV n’étant pas chose courante. De plus, l’aire d’essai étant connectée au réseau ferré national (RFN), les trains d’essai empruntaient aussi le RFN, ce qui nécessitait des conducteurs habilités, en clair des conducteurs de Mobilités.

Toute la question, sachant que la survitesse est considérée comme cause unique de l’accident, va être de déterminer, dans une répartition des rôles nouvelle, jusqu’où allaient les obligations et les limites de chacun. On peut par exemple considérer que Systra est responsable de l’organisation des essais, et donc, de point kilométrique en point kilométrique, du choix de vitesse cible que le train devait observer ; mais non de la stratégie de conduite (en l’occurrence de décélération) permettant de respecter ces vitesses cibles au point kilométrique donné et qui revenait au sous-traitant charge de la conduite.

L’assignation des responsabilités, entre fixation des objectifs et stratégie de conduite s’annonce compliquée. Elle est indispensable. Non seulement pour rendre justice aux victimes de cette première catastrophe ferroviaire de la grande vitesse. Mais aussi pour parvenir au plus vite à des règles combinant au mieux la fixation rigoureuse des responsabilités de chacun, et l’indispensable souplesse opérationnelle que permettait le vieux monde ferroviaire. Mais ce monde est révolu. Une logique de type concurrentielle prévaut, même là où il n’y a pas concurrence. Et conduit à séparer de plus en plus les rôles et responsabilités des acteurs. Ce qui n’est pas sans danger…

F. D.

Ewa

SNCF Immobilier se veut de plus en plus le partenaire des villes

Le quartier Chapelle International

L’édition 2017 du Simi, le Salon de l’immobilier de la porte Maillot, a fermé ses portes ce vendredi. Et a, selon des premières indications, enregistré une affluence record. D’où un refrain entendu dans la cohue : le Palais des Congrès est devenu vraiment trop petit… Ça tombe bien, Unibail Rodamco projette une avancée du bâtiment sur une porte Maillot en grand chantier, et en pleine métamorphose.

Benoît Quignon, directeur général de SNCF Immobilier et président d’Espaces Ferroviaires, et Fadia Karam, directrice du Développement de SNCF Immobilier et directrice générale d’Espaces ferroviaires ont profité du salon pour présenter devant un public de professionnels un panorama des grands projets engagés. Projets conduits dans une logique partenariale, comme l’a souligné Benoît Quignon, selon « une manière de travailler qui change un peu dans les méthodes de la SNCF, puisque nous allons au-devant des collectivités, nous partageons avec elles nos capacités de faire mais, surtout, nous sommes à l’écoute de leurs projets urbains qui, souvent tournent autour des nœuds de communication qui sont le cœur battant des villes ». Nœuds de communication où, souvent, reconnaît-il « les actifs immobiliers de la SNCF ont été un petit peu délaissés au fil du temps ».

Il s’agit donc de réaliser des projets ensemble. On l’a vu cette année avec la signature de trois protocoles avec des métropoles : le Grand Lyon, ce qui ouvre la voie à l’urbanisation de 30 ha répartis sur sept sites ; Reims, pour 15 ha sur six sites ; Chartres, pour l’urbanisation de 2,6 ha sur une ZAC de 32 ha. Lille est en train de s’ajouter. L’an prochain, de tels protocoles doivent être signés avec Bordeaux, Rennes, Toulouse, Marseille et Strasbourg.

Dans certaines villes, on est en phase opérationnelle. A Toulouse, avec la société publique locale d’aménagement Europolia, Espaces Ferroviaires contribue à la transformation du quartier de la gare Matabiau. L’ancien tri postal va laisser la place à la Tour d’Occitanie, programme immobilier mixte de 30 000 m2 développé par La Compagnie De Phalsbourg. L’ancien îlot Sernam pourrait accueillir un programme immobilier mixte de 70 000 m².
A Rennes, en lien avec SEM Territoires, Espaces Ferroviaires aménage un site de 0,5 hectare au cœur de la ZAC EuroRennes pour créer un îlot mixte d’environ 23 000 m2.

A Paris, les projets sont énormes. Le protocole signé en novembre 2016 avec la Ville de Paris a ouvert à l’urbanisation 50 hectares de foncier ferroviaire du groupe SNCF. Un potentiel d’environ 1 000 000 m2 de programmes immobiliers, répartis sur sept sites et qui incluent 8 000 logements. Quatre de ces sites seront aménagés et développés par Espaces Ferroviaires, représentant sur 20 hectares un potentiel de 378 000 m2 de programmes immobiliers.

Sur six hectares, le projet Gare de Lyon-Daumesnil sera engagé dès 2018. Un projet urbain de 90 000 m², offrant 600 logements, 45 000 m2 de bureaux, des commerces avec, naturellement, espaces verts et circulations douces.

Hébert, dans le XVIIIe arrondissement, proposera 800 logements, 40 000 m2 de bureaux et un pôle d’activités sur une ancienne emprise ferroviaire de 5,2 hectares.

Ordener, sur un foncier ferroviaire de 3,7 hectares, mixant bureaux, logements, commerces, équipements de loisirs et de culture, espaces verts, devra être le premier quartier parisien bas carbone.

Enfin, dans le nord-est de Paris, sur un ancien site ferroviaire de sept hectares, Chapelle International devient un nouveau quartier de ville, avec un programme mixte et multifonctionnel de 150 000 m2. Le programme, déjà commercialisé à 80 %, doit s’achever d’ici 2022, pour accueillir environ 2 500 nouveaux habitants et 2 500 salariés.

On ne pouvait parler de tout et le Grand paris n’a pas été abordé, même si, cette année comme l’an dernier, le stand de la SGP voisinait avec celui de SNCF Immobilier. Une SGP dont le président, Philippe Yvin dit pour sa part travailler très bien avec Benoît Quignon et ses équipes. Car, là aussi, la SNCF a du foncier, parfois délaissé, et promis à un nouveau destin dans le sillage du métro.

F. D.

Photo : Chapelle International

Ewa

Au Sénat, le Grand Paris Express a de nouveaux supporters

Aéroport de Roissy CDG Terminal 2 F

CDG Express – projet privé comme chacun sait — a bien du mal à boucler son financement. Aussi l’Etat, comme l’a annoncé le 16 novembre Bruno Le Maire à l’Assemblée nationale, a-t-il décidé de lui avancer une partie non négligeable de la somme : 1,7 milliard sur un besoin récemment évalué à 2,1 milliards. Mais les sénateurs ont voté le lundi 27 novembre un amendement supprimant ce prêt. Ils estiment que cet équipement ne saurait se faire au détriment de la ligne 17 du métro automatique. Projet évalué pour sa part à 2,2 milliards.

Le Sénat est d’autant plus attentif au Grand Paris Express que, depuis les élections du 24 septembre de bons connaisseurs et fervents supporters du projet y siègent. C’est le cas de l’auteur de l’amendement, Arnaud Bazin (Val-d’Oise, LR), auparavant président du conseil départemental du Val-d’Oise. De Michel Laugier (Yvelines, LR), ancien président de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ou de Laurent Lafon (Val-de-Marne, UDI), auparavant maire de Vincennes, vice-président de la Métropole du Grand Paris.

Le Sénat n’aura pas le dernier mot. Mais Arnaud Bazin juge que son amendement appelle « un engagement ferme du gouvernement d’accepter le projet, objet d’un consensus en 2011, confirmé en 2013, portant sur la construction du métro du Grand Paris et son calendrier ». Et considère que « le gouvernement ne peut opposer des ratios d’endettement européens à la réalisation du métro et s’en affranchir pour prêter 1,7 milliard à la société du projet de liaison Charles-de-Gaulle Express ». Selon lui, « si la liaison CDG Express est nécessaire pour le bon déroulement des JO de 2024, la ligne 17 est elle aussi non seulement indispensable à ces JO, mais aussi au développement des territoires de Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et du Val-d’Oise, voué à la relégation si elle n’était pas réalisée ».

F. D.

Photo : CDG 2

Ewa

Montréal et Moscou découvrent le Grand Paris Express

Valérie Plante, Jean-Yves Le Bouillonnec et Philippe Yvin

La ligne rose. C’est en partie sur ce projet de métro que Valérie Plante s’est fait élire, le 5 novembre, mairesse de Montréal. Elle veut l’ajouter aux quatre lignes actuelles du métro : l’orange, la bleue, la verte et la jaune, qui franchit le Saint-Laurent. Une nouvelle ligne nord – sud-ouest, longue de 29 kilomètres et comptant 29 stations, pour un montant évalué à 5,9 milliards de dollars canadiens (3,9 milliards d’euros). Pas étonnant, donc, que le premier voyage de l’élue – qui avait rencontré Anne Hidalgo deux jours plus tôt à Chicago – l’ait conduit jeudi 7 décembre à Cachan. Là, du haut de l’immeuble où Vinci conduit les travaux pour le groupement CAP, elle a regardé l’un des colossaux chantiers de la ligne 15 Sud du Grand Paris Express. Et a écouté les explications de Jean-Yves Le Bouillonnec, maire de Cachan et président du conseil de surveillance de la SGP et de Philippe Yvin, président du directoire.

Un projet dont la ligne 16, particulièrement, fait écho aux préoccupations de Valérie Plante, qui veut « donner de l’oxygène » à sa ville en permettant aux « moins nantis » d’avoir grâce au transport public un meilleur accès à l’ensemble de l’agglomération.
La mairesse ne cache pas son étonnement qu’en France, grâce aux taxes régionales fléchées sur le projet, l’Etat soit absent du financement direct d’une réalisation d’une telle ampleur. Elle compte, au contraire, sur les financements de la province du Québec et de l’Etat canadien pour boucler son projet. Elle n’est pas la seule, les villes canadiennes s’intéressant de plus en plus au métro… qu’il s’agisse de Longueuil, face à Montréal de l’autre côté du Saint-Laurent, de Toronto ou de Vancouver…
Le projet de ligne rose en est aux tout débuts. Grandes options : toute une partie, du nord-est au centre, doit être faite en souterrain ; au sud de l’agglomération, on réutilisera en partie une infrastructure ferroviaire existante. Valérie Plante compte lors de son mandat mener les études détaillées, mettre en place un bureau de projet et boucler le financement. Et espère bien réaliser la ligne lors d’un second mandat…

Le lendemain, c’est depuis un autre site en plein chantier, à Clamart, que Philippe Yvin a reçu Marat Khousnoulline, vice-maire de Moscou. En présence d’un expert : Maurice Leroy, ancien ministre de la Ville, et conseiller de Marat Khousnoulline pour le projet de Grand Moscou. Et qui, l’an dernier, était bluffé par Moscou plus que par Paris. En quatre ans, déclarait-il en septembre 2016 au Courrier de Russie, « vous avez ouvert 15 stations de métro et 35 autres sont en construction. J’ai du mal à me l’imaginer. Pendant ce temps, Paris n’a construit aucune nouvelle station. La seule chose que nous ayons faite en la matière, c’est l’inauguration du chantier d’une ligne de métro du réseau Grand Paris Express. Quand les journalistes français et les commentateurs étrangers me demandent : « Alors, comment avance le Grand Moscou : bien ou mal ? », je leur réponds : « Si seulement tout pouvait se développer de la même manière en France… » »
Jeudi, il a pu montrer à Marat Khousnoulline que c’était bel et bien parti.

F. D.

Photo : Valérie Plante, Jean-Yves Le Bouillonnec et Philippe Yvin

Ewa

Victoire pour Keolis et RATP Dev au Qatar

Futures stations du metro de Doha dessinées par UNStudio

On s’y attendait et, quand on a appris que Guillaume Pepy et Catherine Guillouard s’envolaient pour Doha, on s’est dit qu’il n’y avait plus de doute. C’est fait. Le 7 décembre 2017, lors du voyage d’Emmanuel Macron dans l’émirat, Qatar Rail, l’opérateur national de transport public, a confié à RKH Qitarat le contrat d’exploitation et de maintenance du métro automatique sans conducteur de Doha et du tramway de Lusail, ville nouvelle en construction au nord de la capitale. RKH Qitarat est la joint-venture fondée par le consortium RATP Dev et Keolis (49 %) et la société qatarie Hamad Group (51 %). Le contrat, d’une durée de 20 ans, est estimé à plus de trois milliards d’euros. Le réseau devrait être lancé dès la fin de l’année 2018, par étapes, jusqu’à l’achèvement des travaux en 2020.

90 % de la population totale du Qatar – soit 2,6 millions (2016) dont 80 % sont des travailleurs étrangers – résident à Doha et dans sa banlieue (deux millions d’habitants). Située à 15 km du centre-ville de Doha, la ville de Lusail, une fois achevée, devrait accueillir 240 000 habitants.

Avec 75 km de lignes et 37 stations desservies, le métro de Doha sera entièrement automatique et sans conducteur (GoA4), et fonctionnera grâce à un système de contrôle automatique CBTC. Il doit être composé en un premier temps de trois lignes en correspondance. La ligne Rouge, qui reliera l’aéroport international à Lusail en 36 minutes. La ligne Verte, qui reliera Al Mansoura, à l’est, à Al Riffa, à l’ouest et comportera 11 stations. La ligne Or, qui desservira le Khalifa International Stadium. La première partie du réseau, majoritairement souterrain, devrait être opérationnelle dès fin 2018. 640 000 voyageurs quotidiens sont attendus dès 2021.

Le réseau de tramway de Lusail s’étendra sur 18 km et sera constitué de quatre lignes desservant 25 stations au total. Ce réseau sera à 50 % souterrain. Une première section sera ouverte au public en janvier 2019, la fin des travaux étant prévue à horizon 2020.

Le génie civil est achevé. Il a mobilisé jusqu’à 21 tunneliers pour le métro. Le système ferroviaire a été confié à un consortium ayant pour leader Mitsubishi Heavy Industry, avec Kinky Sharyo et Mitsubishi pour le matériel roulant (75 rames de trois voitures), Thales pour le CBTC, les systèmes de télécommunication et sécurité, le centre de contrôle et la billettique, Hitachi pour la maintenance et la fourniture de véhicules d’inspection des infrastructures. D’autre part, Arep a remporté la conception de six stations.

La construction clés en main du tramway de Lusail est revenue à un consortium associant Qatari Diar Vinci Construction (QDVC) et Alstom, à qui ont été commandées 35 rames Citadis fonctionnant entièrement en alimentation par le sol, Thales fournissant le centre de contrôle et les télécoms.

La phase de mobilisation avant le lancement de ce réseau durera moins d’un an. D’ici trois mois, le nombre de collaborateurs s’élèvera à 100 personnes, pour atteindre 1 500 salariés en deux ans.

Le premier grand rendez-vous du réseau sera la Coupe du monde de football en 2022. Les matchs d’ouverture et de clôture de la compétition se dérouleront à Lusail. Au-delà de cette échéance, le développement des transports collectifs est un axe prioritaire du plan stratégique « Qatar Vision 2030 » décidé par l’Emirat en 2008.

F. D.

Ewa

Une fois de plus, la SNCF dit Oui

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Dans la nuit du 5 au 6 décembre, entre 3h et 4h du matin, les 500 000 pages de voyages-sncf.com ont basculé sans anicroche sur le nouveau site Oui.sncf. Dont 20 000 pages changées en profondeur. Prouesse technologique saluée par Guillaume Pepy, Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF et Julien Nicolas, directeur France de Oui.sncf, qui ont présenté le nouveau service à la presse ce mercredi. On ne fera pas de contraste facile, entre un basculement qui s’est bien fait du côté de Mobilités, et celui, raté, de la gare Montparnasse, dimanche dernier, du côté de Réseau. Si le calendrier s’y prête, personne ne s’est aventuré sur ce terrain glissant.

Changer de nom, pourquoi ? Alors qu’on est le premier site-commerçant de France, avec 4,1 milliards de CA annuel, 14 millions de visiteurs uniques par mois ? Pour marquer le basculement de toute une partie de l’offre de la SNCF sous une gamme Ouigo, Ouibus, Ouicar et dernièrement inOui. Pourquoi OUI.sncf et pas OUI.com ? Ce n’est peut-être pas la seule raison, mais des fleuristes allemands détenant le second nom demandaient, selon Rachel Picard « une fortune » pour le céder… alors que l’extension .sncf appartient à la SNCF. Donc, zéro euro pour changer de nom. Et zéro euro pour métamorphoser le site, puisque l’opération a été financée sur un budget de développement dont certaines opérations ont été reportées. Montant de ce budget ? Secret commercial et concurrentiel…

Sur les nouveaux services, les promesses, les résultats et les objectifs, les dirigeants sont plus prolixes. Quatre grandes nouveautés avec OUI.sncf, selon Guillaume Pepy. Une alerte petit prix, adressée à chaque client selon les critères de son choix. Un service disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Création d’un portail OUI des régions, permettant de proposer des idées de voyages adaptées à chacun. Avec Ouibot enfin, on peut s’adresser à OUI.sncf en langage naturel. Ce n’est qu’un début, puisque OUI.sncf doit être (naturellement) pôle d’innovation, marqué (comme il se doit) par la coconstruction, grâce à la plate forme digitale OUI Talk.

Stratégie réaffirmée de la SNCF à l’occasion du nouveau site : à la fois, fournir de plus en plus de services de mobilité partagée, et se faire la plate-forme de vente de tous les services de transport. Soit un métier d’assembleur et d’intégrateur. Il y a encore de la marge, puisque plus de 90 % du CA de voyages-sncf, provient du ferroviaire. Un ferroviaire qui, malgré les incidents qui ont retenu l’attention, est reparti à la hausse.

Car, souligne Guillaume Pepy, alors que l’année 2017 se termine, la croissance d’octobre 2016 à octobre 2017 est de neuf millions de voyages. Un million de plus pour les Intercités, huit millions pour TGV (dont deux pour inOui). Des chiffres en contraste avec le dernier bilan de l’Arafer, fondé sur les résultats 2016 comparés à 2015. Ouigo, le TGV moins cher, monte en puissance et représente sept millions de voyages annuels avec pour objectif 25 millions en 2020. Dès cette année, Ouigo devrait devancer les cars Macron (plus de six millions) ainsi que BlaBlaCar (six millions selon l’estimation de la SNCF). Quant à inOui (le « meilleur du TGV »), après avoir commencé par Paris – Bordeaux et Paris – Toulouse, il va gagner peu à peu au fil de 2018 quasiment toutes les grandes destinations. Au total, il s’agit de vendre dans la grande vitesse d’ici 2020 15 millions de voyages supplémentaires et de passer (grosso modo) de 100 à 115 millions. En partie grâce au nouvel outil.

F. D.