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Ewa

Cédric Villani à la rescousse de la ligne 18 du Grand Paris

Cedric_Villani © Marie-Lan Nguyen

C’est à Supelec, sur un plateau de Saclay en pleins travaux, que la ligne 18 a fait l’objet samedi 18 novembre d’un débat attendu, dans un climat tendu. Organisée à l’initiative de trois députés du secteur, dont Cédric Villani (La République en marche), la rencontre ne faisait pas que des heureux. Pour la Société du Grand Paris, la ligne étant d’utilité publique, le débat est clos. Le maître d’ouvrage avait adressé une lettre aux organisateurs pour annoncer qu’il n’y participerait pas, avant de se raviser, poussé selon nos informations par le cabinet d’Elisabeth Borne, et de dépêcher son directeur des relations institutionnelles, Antoine Dupin. Il faut dire que le débat avait reçu la précieuse estampille des Assises de la mobilité. Débat « de bonne tenue », assure l’un des participants. Ont pu notamment s’y exprimer des associations dans l’ensemble hostiles au projet, qu’elles soient du plateau ou de la vallée, proposant des alternatives (tramway sur le plateau, et téléphérique pour relier le RER en vallée au plateau), ou pointant les carences des RER B et C, des maires de petites communes plutôt favorables à la ligne mais hostiles au passage en viaduc, et des députés plus favorables qu’on ne s’y attendait. Débat serein qui a fait regretter à Cédric Villani qu’il n’ait pu avoir lieu plus tôt. A l’idée d’un tramway remplaçant l’actuel BHNS Massy – Saclay, Laurent Probst, le directeur général d’Ile-de-France Mobilités a rétorqué que la métamorphose du site paralyserait la ligne pendant les trois ans des travaux. Mal venu, alors qu’à l’heure de pointe elle est saturée : d’où la nécessité du métro souterrain. Quant au téléphérique, l’étude est lancée mais les capacités ne sont à ses yeux pas suffisantes pour assurer une bonne desserte du plateau.
Si le trafic est conséquent entre Massy et Saclay, à l’est, entre Orly et Massy, c’est moins le cas ; reste que la ligne 14 étant censée arriver en 2024 à Orly, la constitution d’un grand pôle de transport autour de l’aéroport pourrait rendre nécessaire la première phase de projet dans sa totalité. Quant à l’ouest de Saclay, alors qu’il est prévu en seconde phase et n’est pas censé répondre à un fort besoin, Cédric Villani en a défendu l’idée, tout en se disant favorable à l’enfouissement de la ligne dans cette partie des Yvelines. Un débat dont la SGP ne voulait pas entendre parler, mais qu’elle n’a pas à regretter. Et qui a montré que le lauréat de la médaille Fields ne manque pas de talent politique.
F. D.

Ewa

Eole : la gare naît sous le Cnit

La faille sous le Cnit

Le chantier Eole a fait parler de lui à cause du malheureux – et sérieux – incident survenu porte Maillot. Mais, pendant ce temps, les travaux de la future gare de La Défense se poursuivent. Jean-Marie Duthilleul en est l’architecte, et l’on parle de « gare cathédrale ». Mais une cathédrale souterraine, qui doit être édifiée sous le plus ancien et le plus beau bâtiment de La Défense : le Cnit. La phase en cours consiste à reprendre les fondations, non du Cnit lui-même, mais des immeubles de commerces et de bureaux construits sous la voûte de béton. Soit la bagatelle de 75 000 tonnes. Ils reposent aujourd’hui sur 119 poteaux. Le travail effectué depuis l’un des niveaux de parking, consiste à transférer provisoirement sur des micropieux plantés dans un sous-sol d’excellente qualité la charge reposant sur les poteaux. A ce niveau du parking sera construite la dalle de béton constituant le toit de la future gare, qui lui-même reposera sur 61 énormes piliers – les piliers de la cathédrale. Dans la nuit du 18 au 19 octobre, la charge de deux des poteaux a été reprise avec succès. Ce sera sans doute l’une des phases les plus spectaculaires de cet énorme chantier. Chantier conduit grâce à une faille ménagée dans les souterrains du Cnit. Après la phase de travaux, la faille aura un nouveau destin et sera l’un des accès à la gare.
Le chantier, dont la visite était organisée par l’Aftes, l’Association française des tunnels et de l’espace souterrain, est effectué par le groupement E-Def, Eole La Défense, avec Vinci (mandataire) et Spie-Batignolles, le groupement Setec, Egis, Agence Duthilleul étant maître d’œuvre. Le lot comporte aussi l’avant-gare, en tunnel d’abord monotube en venant de la porte Maillot, puis bitube sous la Défense, où la gare aura de ce fait un quai central. La ligne sortira de la Défense en tranchée couverte puis tranchée ouverte, en direction de la troisième nouvelle gare d’Eole, Nanterre-La Folie, gare aérienne où la ligne nouvelle rejoint les anciennes infrastructures ferroviaires. Plus de 500 personnes s’affairent aujourd’hui dans le chantier, « 369 compagnons, 159 encadrants, sans compter la maîtrise d’œuvre », précise Guillaume Le Réveillé, chef de projet pour le groupement de génie civil. Un chantier compliqué, de 61 mois, mené avec des méthodes classiques, sans tunnelier. Pour un linéaire de 1,5 km (800 mètres de galeries, 100 m de gare, 550 m de tranchée) nécessitant, tout compris, le creusement de 2,8 km de galeries. Et un marché d’environ 600 millions d’euros, sur un total en génie civil de 1,8 milliard pour le tronçon central. Et de 3,7 milliards d’euros pour tout le projet de prolongement d’Eole.

Ewa

Les grands groupes jouent les coachs des PME

Jefmag Soudure manuelle chassis caisse photo ∏Jefmag

C’est un programme de soutien aux PME qui a été adopté fin octobre. Plus précisément le deuxième volet d’un plan de renforcement stratégique. Un premier volet, Clément Ader, avait permis d’accompagner 30 PME du secteur aéronautique, de février 2016 à février 2017. L’expérience est donc réitérée, avec un nouveau programme destiné aux PME de multiples horizons, dont 30 % travaillent pour le secteur ferroviaire. François Perret, directeur de Pacte PME, association créée en 2010 pour amener les PME à travailler avec les grands groupes, « dans une logique de codéveloppement et de co-innovation », et de « faire bénéficier les PME de la force des grands groupes via – par exemple — des séances de coaching individuelles », souvent assurées par des dirigeants d’ETI. Parmi les grands groupes de ce deuxième volet, Alstom, Thales, RATP, SNCF s’engagent, la FIF apportant son soutien. Le programme est soutenu financièrement par Alstom et JP Morgan Chase.
Exemple d’une PME concernée, Jefmag. Une entreprise des Pays de la Loire qui réalise un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, emploie 150 personnes. Elle est spécialiste de la mécano-soudure et travaille à 20 % pour le ferroviaire (mais aussi pour l’aéronautique ou les machines agricoles). Son PDG, Emmanuel Delestrée, précise : « L’intérêt, pour nous, c’est de faire le benchmark avec d’autres PME, de nouer des relations plus stratégiques avec les donneurs d’ordre, et d’avoir la possibilité de mieux voir toutes les opportunités de développement. » Des enjeux de développement importants pour cette entreprise qui prospecte le marché de langue allemande et qui, pour se développer dans les pays d’Europe centrale, a créé une filiale en Roumanie. Adhérente du cluster Neopolia Rail, Jefmag voit dans la démarche pacte PME un complément du travail en cluster.
Olivier Baril, directeur des Achats d’Alstom, souligne l’intérêt pour un grand groupe de mieux collaborer avec les PME. « 80 % de la R&D est faite en France, 40 % est destiné à l’international, 75 % des commandes de nos sites français sont passées à des sociétés françaises. » D’où la nécessité de se reposer sur des PME solides, qui peuvent aussi bénéficier de l’implantation d’Alstom sur les marchés mondiaux, par exemple en Inde ou en Afrique du Sud. Des PME qui ont appris dans cette perspective à travailler ensemble.
C’est pourquoi les adhérents au programme jugent que la démarche est durable. François Perret souligne qu’un des bienfaits du programme Clément Ader, ce fut que les PME « ont appris à travailler ensemble au-delà du programme ».

Ewa

Nouveaux bonds en avant de l’industrie ferroviaire chinoise

Maglev Changsha Chine

Sera-t-elle prête en décembre ? C’est l’objectif que s’est fixé Pékin. En fin d’année, le métro de la capitale chinoise devrait s’enrichir d’une ligne entièrement automatique. Une ligne suburbaine, entre Yanshan et Fangshan, dont les trains doivent circuler à 80 km/h sur 16,6 km. Les essais en ligne ont commencé en septembre. On sait qu’en Asie le driverless a du mal à percer. Mais les Chinois ont l’air prêts à franchir le pas. Et ce sont quatre lignes au moins qui devraient être construites en automatisme intégral à Pékin, selon ce que disait en 2016 à la presse chinoise un responsable du métro. Rupture sociale. Rupture technologique aussi. Car les Chinois développent eux-mêmes les automatismes. Ce qui va représenter une percée importante dans le monde des métros automatiques, comme le souligne Olivier Fafa, de Systra (1).
A Shanghai, pour la ligne 8, phase 3, l’échéance est la même, mais le pari un peu différent. Le métro, conçu au départ comme entièrement automatique, aura tout de même des conducteurs. La fin d’année, date de mise en service annoncée, sera-t-elle tenue ? « La phase d’intégration se poursuit normalement », nous dit Keolis, exploitant de la ligne dans le cadre de Keolis Shanghai, JV formée avec Shanghai Shantung Metro. Les automatismes, là aussi, conçus par les Chinois. Que les rendez-vous de la fin d’année soient tenus ou pas, personne ne met en doute la capacité des ingénieurs chinois de maîtriser cette technologie à plus ou moins brève échéance. La signalisation – ERTMS en ferroviaire, CBTC pour les métros – fait partie des secteurs sur lesquels les Chinois sont conscients de ne pas avoir encore atteint le top niveau. Et l’accident de Wenzhou, en 2011, les a conduits à ralentir leur programme d’expansion mondiale. Sans y renoncer, et en mettant les bouchées doubles dans les secteurs qu’ils ne maîtrisent pas encore totalement. La signalisation ou le contrôle commande de dernière génération n’est pas le seul. Une délégation ferroviaire chinoise de haut niveau en visite en France ces jours-ci s’intéresse particulièrement aux sujets de l’adhérence rail-roue et aux problèmes de vibration.
Parallèlement, les Chinois procèdent depuis mai 2016 aux essais d’un train à sustentation magnétique, à Changsha, dans le Hunan (photo). Technologie sur laquelle ils ont un retour d’expérience, depuis la mise en service d’un Transrapid de technologie allemande (Siemens et ThyssenKrupp) en 2002, entre l’aéroport international de Pudong et l’agglomération de Shanghai. Les essais en ligne du Maglev chinois devraient commencer à la fin de l’année, une fois achevé le déverminage en cours depuis l’été. Là encore, c’est la capitale qui va profiter de la nouvelle technologie, pour une desserte en zone périurbaine, assurée par dix trains de six voitures circulant à une vitesse maximale de 80 km, sur un premier tronçon de 10,2 km desservant huit stations, entre Mentougou and Shijingshan, à l’ouest de l’agglomération.
Et les Chinois, qui ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin, s’intéressent aussi à Hyperloop.
F. D.

(1) Lors de la rencontre organisée par VR&T le 8 novembre sur les métros automatiques dans le monde, en partenariat avec le salon Transrail Connection 2017, à la Cité de la mode et du design, à Paris. Nous publierons dans notre prochain numéro le compte rendu de ce débat, qui a rassemblé, devant près de 200 personnes, de grands professionnels des métros automatiques : Paul-Edouard Basse (Siemens), Damien Convert (Alstom), Paul-Emile Degroote (Transdev), Benoît Gachet (Bombardier), Philippe Leguay (Keolis), Edgar Sée (RATP) et, donc, Olivier Fafa (Systra).

Ewa

Bilan satisfaisant pour Navly, « vitrine mondiale » du véhicule autonome

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Après 13 mois de fonctionnement dans le nouveau quartier Confluence de Lyon, la navette autonome Navly a enregistré une fréquentation de 22 000 passagers, soit une soixantaine de personnes par jour en semaine et plus de 200 le samedi. Aux employés des entreprises se sont donc joints touristes et promeneurs du musée et des balades en bord de Saône. En outre, 70 délégations, dont deux-tiers étrangères sont venues voir de plus près cette « première mondiale » mise en œuvre* par la société mixte créée par Navya et Keolis, avec le soutien du Grand Lyon et du Sytral. Un service assuré par deux véhicules électriques de 15 passagers sur un itinéraire de 1,350 kilomètre avec cinq arrêts.

L’expérimentation est jugée suffisamment concluante pour être reconduite en 2018, sous réserve des autorisations officielles. Pour Christophe Sapet et David Kimelfeld, les présidents de Navya et de la Métropole de Lyon, les freins au développement sont d’ailleurs moins techniques que réglementaires et ils souhaitent une évolution de la législation qui nécessite actuellement l’accord de six administrations différentes. Si Lyon étudie une nouvelle navette à Perrache, Navya est actuellement présent sur une quarantaine de sites dans le monde. Signe de l’intérêt pour les navettes autonomes : 55 véhicules ont été produits dans l’usine de Vénissieux en 2017, ils devraient être 150 en 2018, sans compter ceux de l’usine implantée dans le Michigan au printemps prochain. Tous intégreront les innovations du nouveau véhicule Arma Navya (climatisation, amélioration de l’architecture des capteurs, du contournement d’obstacles fixes, de l’interface avec les feux de circulation, appli mobile pour la géolocalisation de la navette, etc.) qui sera présenté le 7 novembre.

Claude Ferrero

Ewa

Eole : incident de chantier, RER A paralysé

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Près de la Porte Maillot, l’entreprise chargée des travaux de prolongement d’Eole (RER E) a heurté lundi matin lors d’un sondage le tunnel du RER A. D’où une brèche d’une quinzaine de centimètres de diamètre dans la voûte du RER A, inondant les voies de ce RER exploité par la RATP. C’est-à-dire la ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe avec un million de voyageurs par jour. La circulation a été coupée lundi à 12h50 entre les gares de la Défense et d’Auber. Le trafic ne reprendra pas mardi, a annoncé la RATP, précisant que le « meilleur scénario consistait en une reprise mercredi matin ». Une reprise du trafic « ce mardi soir, ce n’est pas un scénario réaliste », a reconnu Jean-Marc Charoud, directeur de l’ingénierie à la RATP, selon l’AFP. « Vu l’ampleur des travaux, notre meilleure prévision, c’est demain (mercredi) matin », a-t-il ajouté. A 17h35, la RATP twittait :

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 Une cellule de crise a été mise en place lundi entre la RATP, Eole, la maîtrise d’œuvre (groupement SED, avec Egis pour ce tronçon), et Bouygues, responsable de ce chantier, afin de colmater la brèche au plus vite et de rétablir la circulation.

Selon Arnaud Lamarsaude, responsable d’astreinte d’Eole, une première opération de colmatage provisoire de la brèche, reposant sur un assemblage de cales en bois (pardon pour les ingénieurs si nous simplifions à l’extrême), n’a pu être mise en œuvre vu la pression de la nappe phréatique. Deuxième solution, aujourd’hui retenue, « le recours à des résines qui durcissent au contact de l’eau, ce qui permettrait de colmater provisoirement la faille en attendant que soit coulé du béton ».

La RATP doit attendre que ce colmatage soit effectué, ce sur quoi elle dit ne pas avoir « de visibilité », avant d’effectuer les travaux de nettoyage et de vérification sur la portion concernée, qui représente une grosse cinquantaine de mètres, sur lesquelles se sont déversées des tonnes de sable et d’eau. Une portion de ligne dont les voies et le ballast ont été renouvelés à l’été 2016.

En attendant le retour à la normale, la RATP a renforcé plusieurs lignes de métro – la 1, la 2, la 6, la 9 et la 14 – et mis en place de navettes de bus de substitution entre La Défense et la station Charles de Gaulle-Etoile. 

Le site de la  Porte Maillot, où a eu lieu l’incident, est extrêmement contraint. La gare doit y trouver sa place au chausse-pied. Eole va passer entre le parking du Palais des congrès et la ligne 1 du métro. Pas à proximité immédiate du RER A, cependant. Mais des travaux de reconnaissance ont lieu plus au sud, non pas à l’emplacement même de la gare, mais à la limite de ses emprises, où doit être réalisé un mur de soutènement.

Elisabeth Borne s’est rendue sur le site mardi après-midi pour inciter les entreprises à « remettre  au plus vite la voûte de ce RER en état, de façon à permettre à la RATP de faire ses propres travaux pour réparer les dégâts ». Et la ministre chargée des Transports a appelé « à la plus grande vigilance dans la poursuite de ce chantier ».  Chantier que l’on sait très délicat avec, par exemple,  l’insertion de la future gare de La Défense sous le Cnit.

Valérie Pécresse,  dans un communiqué publié mardi-matin  a souhaité «  que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de l’incident de chantier grave et paralysant du RER Eole. La présidente de la région Ile-de-France et d’Ile-de-France Mobilités a adressé ce mardi un courrier en ce sens à Patrick Jeantet, président de SNCF Réseau. Valérie Pécresse s’est entretenue lundi 30 octobre avec Catherine Guillouard, PDG du groupe RATP pour s’assurer que « des mesures immédiates de substitutions pour les voyageurs soient mises en place à la hauteur des besoins ».

Ile-de-France Mobilités auditionnera le 15 novembre les présidents de la RATP, de la SNCF et de SNCF Réseau « afin d’éclaircir les raisons des incidents à répétition qui entravent le bon fonctionnement des RER et qui entrainent des difficultés de transport pour les voyageurs. »

Le terme « incident à répétitions » vise notamment la panne d’un transformateur dans la sous-station de Drancy qui a, plusieurs jours de la semaine dernière (voir ci-dessous), nettement affecté les fréquences du RER B exploité conjointement par la SNCF et la RATP.

Ces incidents illustrent la grande fragilité du système de transports francilien qui risque d’être victime au cours des prochaines années d’une double peine : la vétusté de certaines installations qu’il faut rénover d’urgence, et la gêne quotidienne que vont occasionner les chantiers de développement ou de rénovationsurtout en cas d’incident. Pierre Garzon, vice-président Transports du département du Val-de-Marne, pense d’ailleurs qu’il faudrait mettre en place, pour une bonne dizaine d’années, une cellule de crise permanente, gérant toutes les difficultés quotidiennes que vont créer les chantiers… Sans même parler de « tuiles » comme celle qui vient de tomber sur les RER E et A.

Le sérieux incident de chantier d’Eole n’est pas une première. Lors du prolongement de la ligne 14 de la RATP, la « boîte » de la future station Porte-de-Clichy a été totalement inondée. Sans conséquence pour les voyageurs, mais très pénalisant pour le calendrier du chantier. La RATP, avec les entreprises responsables du chantier, Eiffage et Razel-Bec, a revu le calendrier. Et a fait de même, au-delà de l’incident lui-même, avec l’ensemble des entreprises mobilisées sur ce projet. Pour essayer de rattraper une partie du temps perdu, évalué à 13 mois (juin 2016 – juillet 2017).

Les précédents grands travaux en Ile-de-France, avec le forage du prolongement de Méteor (ligne 14) et de la première partie d’Eole (RER E) avaient connu aussi des déboires : affaissement d’immeubles rue Papillon (Eole, 1995), effondrement de la cour de l’école Auguste Perret, dans le 13ème (prolongement de Méteor, 2003 ). Paris est un gruyère. Et en plus, c’est un gruyère avec plein d’eau dedans.

FD

Ewa

Eckwersheim : Maître Chemla demande la mise en examen de SNCF et de Systra

Accident de la rame d'essai sur la LGV Est-européenne phase 2 à Eckwersheim le 14 novembre 2015

Le parquet a communiqué samedi 28 octobre aux familles et aux victimes de l’accident d’Eckwersheim les conclusions définitives de l’enquête judiciaire sur la catastrophe ferroviaire. Le déraillement du TGV d’essais sur le deuxième tronçon de la ligne nouvelle TGV Est avait fait 11 morts le 14 novembre 2015. Maître Gérard Chemla, avocat de familles des victimes de l’accident, a demandé la mise en examen de la SNCF et de Systra. « Nous avons enfin les conclusions qui devraient permettre au juge d’instruction de continuer son information et de mettre en examen des personnes morales »a-t-il dit au micro de France Bleu Alsace. Jusqu’à présent, deux salariés de la SNCF et un salarié de Systra, la filiale chargée des essais, ont été mis en examen le 12 octobre 2016 pour homicides et blessures involontaires. On ne serait pas surpris que la SNCF soit mise en examen d’ici la fin de l’année.

Selon la presse régionale, l’enquête judiciaire pointe l’inexpérience des personnels chargés de faire les essais en survitesse, le manque de formation de ces personnels, le manque de coordination avec la SNCF et de briefings pour préparer les essais, le manque de rigueur dans l’organisations des essais. L’équipage de conduite ne disposait ni des informations suffisantes ni des compétences requises pour conduire ces essais. Les conclusions sont accablantes mais ne surprennent pas. Elles confirment le rapport d’étape déjà publié. La SNCF de son côté avait, juste après l’accident, déjà pointé une « vitesse trop importante » provenant d’une « séquence de freinage tardif ». Le 8 février 2016, le rapport d’étape du BEA TT, jugeant que « la vitesse très excessive de la rame était la cause unique du déraillement » allait dans le même sens, ainsi que l’audit indépendant confié à des personnalités extérieures, dit rapport Lacoste. La SNCF a mis en œuvre les recommandations issues des rapports du BEA-TT et du rapport Lacoste, et modifié les procédures des essais. Notamment en interdisant la présence à bord de personnes étrangères aux essais et en installant dans les rames d’essai une boucle de rattrapage spécifique qui déclenche le freinage d’urgence en cas d’accident. En mai denier, le BEA TT publiait son rapport définitif et la SNCF s’engageait a mettre en œuvre l’ensemble des recommandations formulées.

Si la survitesse est sans aucun doute la cause de l’accident, reste à comprendre comment la survitesse est possible. Un rapport confidentiel interne, commandé par le CHSCT de Systra au cabinet Technologia, avait par exemple, le 26 août 2016, relevé quatre points particulièrement inquiétants. Le premier, l’inactivation des systèmes de contrôle de vitesse. Le second, l’organisation des essais ; avec des documents trop approximatifs, le troisième, le manque de rigueur sur les relations entre les salariés de Systra et les agents SNCF ; et, le quatrième : la présence de sept personnes en cabine. Remarquons toutefois, sur le premier point que les essais en survitesse étaient jusqu’alors la règle avant la mise en service des LGV, survitesse qui nécessitait précisément que les systèmes de contrôle soient désactivés. Mais ce qui ne fait qu’ajouter à l’extrême rigueur requise par les essais. Rigueur que les essais de ce 14 novembre n’ont pas observée.

FD

Ewa

« Nous envisageons une redevance d’usage de l’espace public pour les vélos et les scooters en free floating »

Christophe Najdovski , Maire-Adjoint de Paris, chargé des transports, de la voirie, des déplacements et de l'espace public

Alors que Paris et les communes proches présentent leur nouveau Vélib’, des vélos sans station, en free-floating, comme le sont déjà les scooters électriques, apparaissent dans la capitale. Réaction de Christophe Najdovski, maire adjoint de Paris chargé des Transports, des Déplacements et de l’Espace public.

VR&T. La Ville a présenté le 25 octobre le nouveau Vélib’ qui circulera dans les rues de Paris et de 64 communes limitrophes à partir de janvier. Les vélos en libre service et sans station qui font leur apparition pourraient-ils mettre à mal le Vélib’ ?
C. N. Sur le principe, nous sommes pour le développement de la mobilité partagée. Il y a déjà des scooters électriques en free floating, des vélos de GoBee Bike depuis peu, d’ailleurs opportunément placés près des stations Vélib’ qu’on est en train de démonter… Ofo annonce aussi vouloir installer ses vélos. Ce développement de l’offre est une très bonne chose mais on sait aussi que, dans certaines grandes villes chinoises, ce phénomène a engendré des désordres comme l’envahissement de l’espace public, avec des vélos à l’abandon laissés à l’état d’épave. Cela nécessite une régulation. Nous devons donner un cadre.

VR&T. Quelle forme pourrait prendre cette régulation ?
C. N. Nous avons demandé à nos services juridiques de nous dire si on pourrait instaurer une redevance d’usage de l’espace public.

VR&T. Allez-vous remanier le contrat Vélib’ ?
C. N. Non. En fait, les deux services ne sont pas sur les mêmes modèles. Vélib’ répond à une obligation de service public de couverture du territoire. Il va être déployé dans 64 communes, dans des territoires où ce service ne serait pas rentable pour un opérateur privé. C’est d’ailleurs une grande satisfaction d’avoir réussi à « métropoliser » le Vélib’ et à faire en sorte que le développement des mobilités douces se diffuse au-delà des frontières du périphérique. Vélib’ sera financé à la fois par l’usager et par la puissance publique, c’est-à-dire les villes mais aussi la Métropole du Grand Paris qui va aider à hauteur de 10 000 euros par station les communes hors Paris.
Autre différence, les vélos sans station sont simples, mécaniques, sans vitesse. C’est du vélo low cost, prévu pour des distances courtes et des courtes durées. A 50 centimes d’euros la demi-heure vous avez intérêt à faire des trajets courts. Le Vélib’, lui, sera, pour le tiers du parc au moins, un vélo à assistance électrique. Il permettra des déplacements sur de plus longues distances avec un meilleur confort. Les deux systèmes sont plutôt complémentaires.

VR&T. Après les scooters, voici les vélos en libre service sans station… Demain, les voitures ?
C. N. Ce qui se passe dans l’univers des vélos est une illustration de l’ubérisation de l’économie, de l’ubérisation de la mobilité. Demain, oui, se posera aussi la question des voitures en libre service et en free floating. Et donc la question d’une régulation nationale. Les Autolib’ ont été créés en 2011, dans le cadre d’une DSP de 12 ans. En six ans, ils ont été en partie victimes de l’ubérisation. En 2011, les VTC n’existaient alors quasiment pas. Depuis, ils ont explosé. Or, la durée moyenne d’utilisation d’Autolib’, c’est 35 minutes et la distance moyenne, huit ou neuf kilomètres. Comme un taxi ou un VTC. Autolib’ c’est un taxi qu’on conduit soi-même. S’il y a une absence de régulation et que les prix des VTC diminuent fortement, le modèle est menacé. Aujourd’hui, les VTC sont au moins aussi nombreux que les taxis. Et leur développement non régulé participe à la congestion. C’est le cas à Londres, à New York et on l’observe aussi à Paris. Une partie du trafic qui tourne à vide dans les rues est constituée de VTC, puisqu’ils ne disposent pas de station. Le laisser-faire n’est pas possible. L’Etat va devoir se pencher sur cette question. Les Assises des mobilités sont l’occasion de la poser. Il faudra là encore réguler, peut-être via un numerus clausus. Pour faire évoluer les statuts des taxis et des VTC en allant, à terme, vers le mieux-disant social. Et pour intégrer toutes les formes nouvelles de mobilité dans un schéma de transport public. Les taxis sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, cela fait partie de l’Histoire de France. La décision devrait être décentralisée au niveau de l’autorité organisatrice, c’est-à-dire d’Ile-de-France Mobilités.

 

Propos recueillis par François Dumont et Marie-Hélène Poingt

L’intégralité de l’entretien avec Christophe Najdovski paraîtra dans le numéro de décembre de Ville, Rail & Transports

Ewa

Amiens commande 43 bus électriques à Irizar

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Après Bayonne, c’est Amiens qui vient de choisir le constructeur espagnol Irizar pour la fourniture de 43 autobus électriques destinés à son futur réseau BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) en 2019. La signature de ce marché de 34 millions d’euros est intervenue en marge du salon Busworld 2017 tenu fin octobre à Courtrai (Belgique). Avec cette commande record, Amiens se hisse sur la première marche du podium européen, ex aequo avec Eindhoven (Pays-Bas) où le même nombre de véhicules électriques, cette fois fournis par le constructeur néerlandais VDL, est déjà opérationnel depuis plusieurs mois. L’autobus articulé spécifié par Amiens, d’une longueur de 18 m et d’une capacité de 120 à 150 voyageurs, est équipé de batteries au lithium. Il combine la charge rapide aux terminus (opportunity charging) avec la charge lente, de nuit, au dépôt. Sa carrosserie se distingue par un profil de nez très aérodynamique, quatre larges portes latérales doubles accélérant les échanges de voyageurs, et des carénages pour les passages de roue qui lui octroient un look de tramway. L’offre du constructeur espagnol a finalement été préférée à celles du Français Heuliez, du Belge Van Hool, et du Chinois BYD qui doit justement ouvrir une usine en France, l’an prochain, près de Beauvais. Cette attribution du marché est mal vécue par Heuliez, dont l’offre électrique 100 % française a par ailleurs été choisie par Trondheim, en Norvège. Le constructeur rappelle que les industriels français sont exhortés par les pouvoirs publics d’investir massivement pour gagner le pari de la transition écologique et qu’ils respectent, dans le même temps, les règles du jeu à l’international, alors que la réciproque ne serait pas toujours vraie. S’achemine-t-on vers une prochaine guerre des bus électriques ?

Ph. H.

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Ewa

Métro de Doha : intense activité diplomatique franco-allemande au sommet

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Attendu d’abord en juin, puis au cours de l’été, le résultat de l’appel d’offres pour l’exploitation du futur métro de Doha devrait être connu « incessamment sous peu » répète-t-on depuis. Selon nos informations, ne restent plus en lice que le groupement Keolis-RATP Dev d’un côté et Arriva/DB international de l’autre.

La crise diplomatique qui a affecté le Qatar, accusé notamment par l’Arabie saoudite et l’Egypte de financer le terrorisme, a ralenti le dossier. Mais dans les coulisses françaises, on s’attend à connaître dans les prochains jours le nom du vainqueur. « Cela nous dépasse maintenant. Tout se joue au niveau de Macron et de Merkel », nous confient plusieurs sources du groupement français. Cet été, la presse allemande a annoncé la victoire de la DB. « Pas du tout. Merkel fait le forcing, mais nous sommes très bien placés », assurent ces mêmes sources françaises.

De son côté, Guillaume Pepy n’a pas ménagé ses efforts en se déplaçant régulièrement à Doha, tandis que Jean-Pierre Farandou se concentrait sur le contrat du métro de Riyad. Keolis n’a pas gagné Riyad (que RATP-Dev a en partie remporté, même si l’annonce n’est pas encore officielle). Pour Doha, attendons…, a résumé le président de SNCF Mobilités devant les cadres de l’entreprise réunis à Rotterdam en septembre dernier. Quant à RATP-Dev, si elle gagne au côté de Keolis, ce serait alors un beau coup double.

Rappelons que la première phase du métro de Doha, qui compte 32 stations et 86 km (le programme prévoit 200 km à terme) devrait être opérationnelle fin 2019. Un calendrier impératif pour s’assurer que tout sera en ordre pour la coupe du monde de football qu’accueillera le Qatar en 2022. L’exploitant qui sera retenu dans le cadre d’un contrat de 20 ans prendra aussi les manettes du futur réseau de tramway.

MHP