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Ewa

Lucknow inaugure un métro Alstom

Métro Alstom Lucknow Inde

Lucknow, capitale de l’Uttar Pradesh (Inde), a inauguré le 5 septembre sa première ligne de métro. C’est la phase A de cette ligne nord – sud (ou Red Line) qui vient d’être mise en service. La Red Line une fois complétée sera longue de près de 23 km et comprendra 22 stations, dont 19 aériennes et trois souterraines, pour un investissement total de deux milliards de dollars. Une Blue Line est – ouest doit ensuite être réalisée. La première ligne, qui doit être achevée en 2019, devrait transporter environ 430 000 voyageurs par jour dans un premier temps, et plus d’un million de voyageurs d’ici 2030. Le métro est exploité par LRMC (Lucknow Métro Rail Corporation Limited), JV à 50/50 entre le gouvernement indien et le gouvernement d’Uttar Pradesh. Les rames de type Metropolis, fournies par Alstom, ont été conçues à Bangalore et fabriquées dans les usines de Sricity et Coimbatore, conformément à la campagne « Make in India » lancée par le gouvernement indien de Narendra Modi.

C’est en septembre 2015 qu’Alstom avait remporté ce marché d’un montant de 150 millions d’euros. LRMC lui a confié la fourniture de 20 rames pour la phase A, chacune composée de quatre voitures. Les rames Metropolis pour Lucknow offrent 186 sièges en configuration longitudinale et deux espaces destinés aux personnes à mobilité réduite. Dans le cadre de ce marché, Alstom a équipé la ligne de son système de signalisation CBTC (contrôle des trains basé sur la communication en réseau) Urbalis ; fourni par les sites Alstom de Bangalore et de Saint-Ouen. Un premier déploiement du système CBTC a déjà eu lieu à Kochi, en juin 2017.

Des projets de métro Alstom sont en cours d’exécution dans d’autres villes indiennes, notamment Chennai, Kochi. Alstom a également entrepris des projets de signalisation et d’infrastructure urbaines à Kochi, Lucknow, Bangalore, Chennai, Jaipur et Delhi.

Ewa

Et l’on reparle d’un rapprochement Alstom – Siemens…

Gare de l'Est - Paris ICE et TGV

Dans le feuilleton de la consolidation ferroviaire européenne, on en était resté, au début du mois d’août, aux réunions de conseils d’administration de Bombardier et de Siemens que l’on annonçait décisives… et qui ne l’ont pas été. L’hypothèse d’un rapprochement n’est pas enterrée, mais celle d’un accord Alstom – Siemens refait parler d’elle. D’autant qu’à la fin octobre l’actionnariat d’Alstom va évoluer. L’Etat a, rappelons-le, conditionné en 2014 son approbation de l’alliance entre General Electric et Alstom à un accord lui garantissant les « droits de gouvernance » nécessaires pour « garantir l’intérêt de long terme d’Alstom ». L’accord a consisté à donner des droits de vote à l’Etat, par le biais d’un prêt que lui a fait Bouygues de 20 % des actions du groupe. Ce qui fait de l’Etat le premier actionnaire d’Alstom, Bouygues étant le second avec les 8,3 % dont il continue à disposer totalement. Ce bail vient à échéance fin octobre. Trois solutions se présentent. L’Etat peut acheter (à 35 euros l’action), mais il cherche plutôt à céder ses participations, afin d’alimenter un fonds de soutien à l’innovation de dix milliards d’euros. Bouygues peut récupérer ses actions et redevenir actionnaire de référence. Mais Bouygues peut aussi céder ses actions à un acquéreur. Ce sera sans doute sous le regard vigilant de l’Etat. Après s’être donné les moyens de veiller à l’intérêt à long terme d’Alstom, il ne va pas s’en désintéresser du jour au lendemain. Mais quel acquéreur ? Emmanuel Macron veut renforcer les liens avec l’Allemagne, le premier ministre, Edouard Philippe, se dit germanophile, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, est germanophile et phone à la fois… et la rumeur Siemens repart de plus belle. On ne sait pas quel en sera le résultat mais tout montre que, dans le contexte de montée en force de la concurrence asiatique, les groupes occidentaux ne peuvent pas rester en l’état. Comme le disait en juin Guillaume Pepy à Berlin, selon Les Echos : « S’il doit y avoir un rapprochement entre Siemens et Bombardier, entre Bombardier et Alstom, ou entre Alstom et Siemens, nous y serons favorables parce que nous pensons qu’il faut un industriel européen qui ait une taille suffisante pour faire face aux concurrents chinois, coréen, et demain indien. »

F. D.

Ewa

L’Unife se félicite des nouvelles orientations de la commission Juncker

© Parlement Européen Commission des affaires étrangères Hémicycle Discussion avec Catherine Ashton, Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et sécurité commune Committee on Foreign Affairs In the Plenary Chamber Discussion with Catherine Ashton, High Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy Ashton Catherine, 2009, Parlement européen à Bruxelles, Commissions du PE / EP Committees, AFET Affaires étrangères, droits de l'homme,défense 02-12-2009

Le discours sur l’état de l’Union de Jean-Claude Juncker, prononcé mercredi devant le Parlement européen de Strasbourg, a marqué une inflexion dans la politique industrielle de la Commission. Le président de la Commission européenne a insisté sur l’adoption d’une stratégie industrielle innovante. Le même jour, la Commission publiait une communication intitulée : « Investir dans une industrie intelligente, innovante et durable » et sous-titrée : « Une stratégie revisitée pour la politique industrielle de l’UE ».
Le fait que la Commission Juncker parle pour la première fois de stratégie industrielle est bien reçu par les professionnels. Ce n’avait pas été le cas depuis Antonio Tajani, alors commissaire à l’Industrie dans la commission Barroso II. Philippe Citroën, le directeur général de l’Unife, a, dans un communiqué, salué « une étape importante vers l’adoption d’une politique industrielle ambitieuse ». Ajouté que la fédération européenne des industriels du ferroviaire est prête à travailler avec la Commission pour construire une véritable vision à long terme et un plan d’action. Et s’est réjoui que la Commission veuille rééquilibrer les conditions de concurrence sur les marchés mondiaux.

Dans la communication de la Commission, l’Unife relève avec intérêt l’injonction faite aux Etats membres d’appliquer les règles d’ouverture des marchés aux industriels d’autres états membres. Ainsi que le souhait d’un rééquilibrage des conditions de concurrence dans le marché mondial. Si la Chine n’est pas désignée, il est clair qu’elle est la première cible. Comme elle l’est d’ailleurs dans la proposition de règlement présentée le lendemain sur les contrôles des investissements étrangers. Pas la seule et, comme le dit en privé un grand industriel du secteur : « Il est temps qu’on arrête d’être les idiots de la bande. »

Si les dispositions de Juncker vont dans le sens souhaité, il faut dire qu’il y a été fortement incité. En février, 130 fédérations industrielles, dont l’Unife, ont demandé l’adoption d’une « stratégie industrielle ambitieuse ». Le 29 mai le Conseil compétitivité réunissant les ministres de l’Economie a approuvé à l’unanimité des « conclusions sur une stratégie pour l’avenir de la politique industrielle de l’UE » allant dans le sens des industriels. Et le 5 juillet le Parlement a adopté une « résolution sur l’élaboration d’une stratégie industrielle ambitieuse de l’UE ».

D’ailleurs, si Jean-Claude Juncker a surpris, mercredi dernier, c’est en allant plus vite que ne l’avait demandé le Conseil compétitivité qui souhaitait une décision en ce sens pour le Conseil européen de mars 2018.

Reste que certains observateurs attendent de voir comment les belles intentions vont se traduire dans les faits, quels objectifs chiffrés va se fixer l’Union pour le long terme. Et comment cela va se concrétiser dans les textes préparant l’après 2020.

Dans le secteur ferroviaire, le mouvement avait été lancé par l’adoption au Parlement européen de la résolution de Martina Werner, en faveur d’un rééquilibrage des conditions de concurrence sur le marché mondial. La résolution, non contraignante, demandait la mise en place d’un dialogue à haut niveau, rassemblant les parties prenantes, pour suivre les évolutions de la politique européenne. Mais la Commission a donné jusqu’à présent l’impression de ne pas se presser. Une réunion organisée le 5 octobre, permettant l’audition d’industriels, pourrait permettre d’avancer.

F. D.

Ewa

Pascal Auzannet s’apprête à dévoiler les secrets du Grand Paris

PASCAL AUZANNET

Les secrets du Grand Paris, c’est le titre pour l’instant arrêté par Pascal Auzannet pour le livre dont il finit la rédaction. Les vacances portant conseil, il a retouché ou complété l’ouvrage et revu des personnages importants dans l’histoire du projet comme Claude Bartolone, Jean-Paul Huchon ou Maurice Leroy. Notamment connu pour deux rapports sur le projet de métro qui ont fait grincer des dents, Pascal Auzannet connaît sur le bout des doigts son Grand Paris. Aujourd’hui PDG d’Ixxi, filiale de la RATP, il a notamment été directeur du Développement de l’action territoriale à la RATP. Excellente position pour faire, comme il se le propose, un « zoom sur le processus décisionnel » qui a conduit à un investissement public d’une telle ampleur. Les solutions au bout du compte retenues résultent beaucoup plus de compromis, de hasards, d’entêtements, d’abandons ou d’oublis, que du développement linéaire d’une rationalité radieuse. Parution prévue à la fin de l’année.

F. D.

Ewa

Les Assises commencent par Helsinki

Elisabeth Borne et son homologue finlandaise, Anne Berner, à Helsinki le 7 août

Elisabeth Borne s’est rendue lundi 7 août à Helsinki. Un déplacement consacré aux nouveaux services en matière de mobilité du quotidien, à quelques semaines du lancement en France des Assises de la mobilité.

La ministre chargée des Transports s’est entretenue avec son homologue Anne Berner, ministre des Transports et des Communications. La ministre finlandaise lui a présenté les dernières évolutions législatives et réglementaires finlandaises en matière de mobilité, ayant conduit à une révision du Code des transports et permis d’améliorer l’accès aux données des services de transport. Un groupe de travail bilatéral sera constitué entre les deux ministères, afin d’approfondir les échanges d’expériences en matière de traitement des données des services de transport.

Elisabeth Borne a découvert les dernières innovations finlandaises dans le domaine : vélos en libre-service « City Bike » de l’entreprise française Smoove ; simulation d’un « parcours-client » dans Helsinki reposant sur le concept MaaS (Mobility as a Service) ; projet Waltti de carte de transport unique utilisable dans vingt-deux villes du pays.

Anne Berner et Jan Vapaavuori, maire d’Helsinki, participeront aux Assises de la mobilité, pour témoigner de l’expérience finlandaise.

Ewa

Montparnasse : ce que dit le rapport

Elisabeth Borne, le 30 juillet.

Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, a reçu le jeudi 3 août le rapport qu’elle avait demandé aux présidents de SNCF Réseau et de SNCF Mobilités sur la panne de la gare Montparnasse du 29 juillet au 1er août.

Selon ce rapport, qui a aussitôt été rendu public, la panne du poste de Vanves est intervenue dans la journée du samedi 29 juillet, après des signes précurseurs d’un défaut d’isolement apparus la veille. Ce poste, mis en service en 1987 est « régulièrement inspecté ». Il a été établi, poursuit le texte, « que la panne était liée à un défaut d’isolement électrique consécutif à un câblage opéré trois semaines auparavant. Celui-ci a été établi dans le cadre des travaux de préparation de l’augmentation de capacité de la gare de Montparnasse pour faire face à la croissance attendue du TGV Océane. »

La longue durée d’investigation s’explique « par la complexité d’un poste composé de 17 armoires, 6900 câbles et connecteurs électriques et par la nécessité de conduire les investigations en l’absence de tout trafic. Le choix de transporter le maximum de clients dans la nuit de dimanche (jusqu’à 3 heures du matin) a conduit cette nuit-là à réduire la plage horaire consacrée aux recherches. »

Du fait du recours à la marche à vue, la capacité de la gare a été limitée à « environ 3 trois TGV par sens et par heure ». Sur les trois journées, « 507 TGV sur les 629 prévus ont pu circuler, soit environ 80 % »

L’information des voyageurs TGV « a connu des discordances entre les différentes sources (panneaux d’information en gare ; site internet SNCF.com et applications ; agents d’accueil et gilets rouges).»

La ministre des Transports prend acte des conclusions de ce rapport, dans lequel la SNCF formule une série de neuf recommandations, visant à mieux prévenir et gérer les pannes ; à renforcer les plans de continuité en cas d’incident ; et à améliorer l’information des voyageurs.

Elisabeth Borne demande à la SNCF de mettre en œuvre immédiatement l’ensemble de ces recommandations. Avec deux chantiers prioritaires SNCF Réseau doit mettre à jour les procédures d’exploitation des grandes gares en situations dégradées, et les tester grâce à des exercices réguliers ; SNCF Réseau va de plus proposer à l’EPSF (Etablissement public de sécurité ferroviaire) une révision des règles de gestion du trafic, garantissant la totale sécurité des voyageurs tout en permettant une meilleure reprise des circulations en cas d’incident;

SNCF Mobilités va pour sa part proposer un calendrier précis d’amélioration du système d’information des voyageurs pour le rendre plus réactif et plus cohérent.

Un premier point d’étape de ces travaux devra être fait devant les conseils de surveillance et d’administration du groupe public ferroviaire, puis à la ministre dans un délai de trois mois.

Ewa

Transdev et Lohr s’associent pour développer des véhicules partagés autonomes

Le partenariat entre Transdev et Lohr, annoncé mercredi 2 août, vise à développer un nouveau véhicule électrique 100 % autonome, à destination du transport public. Ce nouveau véhicule sera commercialisé en 2018. Lohr apporte son expertise de constructeur. Transdev intègre sa technologie de conduite autonome développée avec Delphi et ses autres partenaires, incluant une gamme de capteurs intelligents, les technologies sécurisées de mise à jour automatisées (OTA – Over the Air) et des modules logiciels dédiés au transport public. Le véhicule Transdev-Lohr sera présenté par les deux partenaires en novembre 2017 au Smart City Expo World Congress de Barcelone. Transdev, selon le communiqué des deux partenaires, « complète son offre de transport autonome partagé et continue à travailler avec les autres constructeurs, en fonction des besoins de ses clients, consolidant ainsi une approche “multiconstructeur“ unique sur le marché ».

Ewa

Catherine Guillouard nommée PDG de la RATP

Catherine Guillouard

Le président de la République a nommé le 2 août Catherine Guillouard PDG de la RATP, par décret en Conseil des ministres. La nomination intervient après les auditions de Catherine Guillouard par les commissions du Développement durable et de l’Aménagement du territoire de l’Assemblée nationale et du Sénat, le 26 juillet. Les deux assemblées s’étaient prononcées en faveur de cette nomination, proposée par le conseil d’administration extraordinaire de la RATP du 12 juillet. Catherine Guillouard a pris immédiatement ses fonctions. Et rappela, comme elle l’avait dit devant les deux commissions : « Le plan stratégique Défis 2025 sera au cœur de mon action et de celle de l’équipe dirigeante. »

Ewa

« Nous voulons  100 % de bus écologiques pour la zone dense de l’Ile-de-France en 2025.»

Laurent Probst, directeur général d'Ile-de-France Mobilités

Dans notre dernière lettre confidentielle, nous avions rapporté des propos de Laurent Probst, directeur général d’Ile-de-France Mobilités, devant l’Association des usagers des transports d’Ile-de-France. Propos invitant à un renversement des objectifs que s’est fixés la RATP pour 2025. De 80 % de bus électriques et 20 % de bus au gaz, faudrait-il passer à 20 % de bus électriques et 80 % de bus au gaz ? Si cette inversion des proportions n’est pas du tout à prendre au pied de la lettre et tient de la boutade, elle témoigne d’un questionnement. Laurent Probst poursuit le débat pour Ville Rail & Transports, et précise la stratégie de l’autorité organisatrice en faveur des « bus écologiques ». Sujet qui comprend les bus électriques et ne s’y limite pas.

VR&T. Où en est-on aujourd’hui du déploiement des bus propres ?

Laurent Probst. Début 2016, quand nous sommes arrivés [la nouvelle direction du Stif dans la foulée du changement de majorité, NDLR], nous nous sommes rendu compte que le sujet des bus écologiques en Ile-de-France était assez peu avancé. Le seul moyen qu’avait déployé la majorité précédente, qui semblait à ses yeux une bonne solution, c’était le bus hybride. Début 2016, on assistait donc au début d’un déploiement massif des bus hybrides. Mais on en était presque à zéro pour le bus électrique comme — et c’est étrange alors que cette technologie est mûre — pour le bus au GNV.

En juin 2016, a commencé l’équipement de la ligne 341 en bus électriques. Cette ligne est 100 % électrique depuis le début 2017. En même temps, a eu lieu l’expérimentation d’autres bus électriques par la RATP. Nous avons pu commencer à faire une analyse de chacune des technologies.

VR&T. Quel constat faites-vous, sur la base de cette première expérience ?

Laurent Probst. Le constat que nous faisons, c’est que les bus électriques sont très chers. Va-t-on réussir à faire baisser le prix ? Nous parions, pour cela, sur les appels d’offre massifs. En fin d’année, nous allons lancer un appel d’offres pour 200 véhicules avec la RATP et un autre, pour 450 véhicules destinés à la Grande couronne, pour lequel Ile-de-France Mobilités s’est associé à la Centrale d’achat du transport public. Les bus de la RATP seront des bus électriques, les bus Optile de Grande couronne seront pour l’essentiel des bus électriques et des bus au gaz. La répartition exacte n’est pas fixée, mais ce sera entre 30 % et 50 % pour chacun des deux principaux modes.

VR&T. On dit que le mode électrique est plus intéressant en termes de possession. Qu’en est-il ?

Laurent Probst. C’est intéressant en termes de maintenance et de carburant. Mais il y a la question des batteries. Aujourd’hui, l’acquisition d’un bus électrique coûte 580 000 euros. Plus de la moitié du coût vient de la batterie. Or, les batteries durent 6 à 7 ans, et il faut les remplacer à mi-vie du bus. Tant qu’on n’aura pas trouvé une solution pour les batteries, nous serons face à un problème économique. La question, c’est la durée de vie des batteries, mais c’est aussi leur autonomie. Les 180 km d’autonomie dont nous disposons aujourd’hui conviennent à Paris. Mais, hors Paris, il faudrait beaucoup plus. Ajoutons à cela la climatisation, qui « pompe » beaucoup d’énergie.

VR&T. Craignez-vous une impasse technologique ?

Laurent Probst. Au contraire, nous faisons le pari de la technologie électrique. Aujourd’hui sur la ligne 341, 23 bus Bolloré ont été livrés et, avec la RATP, nous allons en recevoir une vingtaine de plus pour les lignes 115 et 126, permettant les recharges au terminus : sur une ligne par prise, sur l’autre par pantographe inversé . Nous allons également recevoir une dizaine de bus avec Transdev sur le réseau dArgenteuil, et nous faisons une expérimentation sur le réseau de Versailles avec Keolis. Ensuite, un appel d’offres a été lancé par la RATP, pour 40 millions d’euros, sur environ 80 bus, qui va être attribué à la fin de l’année . Au second semestre également, nous allons commencer l’expérimentation de bus articulés électriques. Fin 2017, comme je vous le disais, nous lançons les premiers grands appels d’offre. L’électrique, on y croit, mais il doit faire ses preuves.

VR&T. Ne fait-il pas ses preuves en Chine ?

Laurent Probst. Les Chinois ont une longueur d’avance. Et le risque, c’est d’acheter chinois. Ou de faire comme aux Pays-Pas, où Ebusco est un faux nez d’une entreprise chinoise. BYD est venu me voir : ce constructeur cherche une usine en France pour assurer l’assemblage des bus, mais le moteur, la chaîne de traction, les batteries viendront de Chine. Et Yutong est dans cette même stratégie. Certes, il vaut mieux que l’assemblage se fasse en France plutôt qu’en Chine, mais notre apport est assez limité… Cela dit, nous avons des exigences différentes de celles des Chinois.

VR&T. Quid des autres technologies ?

Laurent Probst. Nous croyons aussi beaucoup à d’autres technologies. Notamment le bus au gaz, qui est produit par les industriels européens, qui ne pollue pas et n’a pas d’effet sur le CO2, si l’on recourt au biogaz. Nous voulons qu’on accélère le déploiement.

VR&T. Que donne la comparaison des diverses technologies, en termes de coût d’acquisition et de coût de possession ?

Laurent Probst. Le bus diesel revient à 230 000 euros l’acquisition, à 500 000 euros en possession sur 15 ans.

Le bus au gaz, entre 260 000 et 300 000 euros l’acquisition, à 700 000 euros en possession sur 15 ans, y compris l’adaptation des dépôts.

Le bus hybride, respectivement 400 000 euros et 900 000 euros, pour seulement 10 à 20 % démission en moins qu’un bus diesel..

Le bus électrique, à 580 000 euros l’acquisition. Du fait du manque de retour d’expérience, il y a une grande incertitude sur le coût de possession. Pour en savoir plus, au niveau européen, la Commission contribue au financement du programme ZeEUS, précisément afin d’avoir un retour d’expérience. Aujourd’hui, on estime que le coût de possession s’établit entre 1 million et 1,5 million sur 15 ans.

VR&T. Compte-tenu des ces constats, que préconisez-vous ?

Laurent Probst. Nous disons aux opérateurs quil faut arrêter dacheter le plus vite possible les bus diesel ou et même les bus hybrides. Ile-de-France Mobilités travaille avec eux pour quils puissent dès que possible acheter des bus au gaz au lieu de bus polluants, et Ile-de-FranceFrance Mobilités financera l’adaptation des dépôts. Ceci s’inscrit dans une stratégie globale alors que, début 2016, il n’y avait aucun objectif à long terme. Le seul objectif fixé par le Syndicat des transports en Ile-de-France, cétait une délibération de 2013, qui demandait lachat de bus hybrides partout à Paris et en petite couronne, et seulement sur 20 lignes en grande couronne.

La nouvelle stratégie d’Ile-de-France Mobilités, arrêtée au conseil de décembre 2016, c’est de viser 100 % de bus écologiques dans la zone dense d’Ile-de-France en 2025. C’est un objectif clair, et inédit.

C’est vrai quavant cette date, il y avait eu lannonce du plan bus 2025 de la RATP, qui prévoit 100% de bus écologique en 2025, avec une répartition 80% électrique, 20% gaz. Cet objectif ne concerne que le réseau RATP. Il est compatible avec notre stratégie et nous ne remettons pas en cause ce plan de la RATP. Son succès ne dépend que de la capacité de la RATP à mener à bien la transition énergétique de ses dépôts et de la capacité des industriels à faire baisser le coût du bus électrique. Mais, in fine, son objectif de 80 % de bus électriques en 2025 ne peut pas être transposé sur toute lIle-de-France, et la technologie au gaz répondra mieux aux besoins dautonomie dun grand nombre de lignes de banlieue.

VR&T. Comment arriver à 100 % de bus écologiques dans la zone dense d’Ile-de-France en 2025?

Laurent Probst. Cela va représenter un effort considérable. Dans la zone dense de l’Ile-de-France, le parc s’élève à environ 7000 bus. 3 % de ces bus étaient écologiques en 2016. C’est faisable, si on y va à fond.

VR&T. Il n’y a pas que le bus électrique ou le GNV…

Laurent Probst. Nous regardons d’autres technologies. Comme l’hydrogène. A Versailles Grand Parc, nous sommes en train d’acheter deux bus. Mais chaque bus coûte un million d’euros.

Il y a deux autres technologies que nous regardons. L’une, c’est l’éthanol, jusqu’à présent produit à base de betteraves. Certains écologistes y sont défavorables, jugeant que les terres agricoles doivent être réservées à l’agro-alimentaire. Mais on sait maintenant produire l’éthanol avec des résidus agricoles. Il reste un inconvénient,  c’est l’émission de particules. Mais on peut l’utiliser, hors zone dense, quand il n’y a pas de sujet de pollution locale.

L’autre technologie en développement, c’est le GTL, le Gas-To-Liquid, qui fonctionne avec un moteur assez simple. Si ça marche, c’est très intéressant, parce qu’il n’y a ni particule, ni CO2 non plus si on utilise du gaz de type biogaz.
Tout cela s’inscrit dans une vraie stratégie réaliste, et des vraies orientations. Nous avançons, nous regardons, sur la centaine de dépôts d’Ile-de- France, quels dépôts nous devons adapter et comment le faire, et nous allons affiner notre stratégie.

Propos recueillis par François Dumont

Ewa

Montparnasse : la première panne du siècle

Patrick Jeantet, Elisabeth Borne, Guillaume Pepy, dimanche 31 juillet, gare Montparnasse

15 000 minutes perdues, 360 trains impactés, selon un décompte effectué lundi 31 juillet. Loin donc d’être définitif. Et des dizaines de milliers de voyageurs entravés dans leurs déplacements. C’est un incident extrêmement grave que la SNCF vient de connaître. L’entreprise se disait fin prête pour l’exercice annuel du chassé-croisé des vacanciers. Elle a complètement loupé le rendez-vous à Montparnasse, gare qui voit depuis le 2 juillet partir et arriver les TGV les plus modernes sur les deux LGV les plus récentes. Et la SNCF en a été réduite à recommander à ses clients de différer leur voyage. Inédit, pour une des journées les plus denses de l’année. On n’ose dire : inouï.

C’est vendredi 28 juillet, en fin d’après-midi, qu’une première alerte est donnée. Vers 18h, un « détecteur défaut d’isolement » se déclenche au PRCI de Vanves. PRCI qui commande à la fois les voies entre Montparnasse et Massy et les voies entre Montparnasse et Clamart : les deux voies de l’entrée et de la sortie de la LGV Atlantique et les quatre voies de l’axe Chartres. Pour détecter la raison de l’incident électrique, il faut attendre la fin des circulations. Et faire des recherches manuelles sur 17 armoires électriques et des milliers de câbles. Les recherches de la nuit du vendredi au samedi permettent de déceler et de remplacer une pièce défectueuse. Sans retrouver une situation satisfaisante. L’affaire ne semble pas alors particulièrement grave. D’ailleurs, rappelle Matthieu Chabanel, DGA Maintenance et travaux de SNCF Réseau, « samedi les circulations ont pu avoir lieu normalement. C’est dans la soirée de samedi qu’on a jugé que l’incident devenait sérieux ». Dans la nuit de samedi à dimanche, la mobilisation de 38 agents d’Ile-de-France et de la région Centre permet de réduire le champ de recherche à trois rangées de châssis sur les 17. Non sans rencontrer de nouvelles difficultés, dues à l’ancienneté de connecteurs qui ne supportent pas les manipulations.

On a donc recours dimanche matin à des « mesures conservatoires ». Drastiques. Mise au sémaphore de 54 signaux, marche à vue, itinéraires condamnés, l’alimentation électrique de 36 moteurs d’aiguilles étant coupée. Question de sécurité. Tant que l’on n’a pas isolé la cause de l’incident, on reste sur un mode d’exploitation dégradé. Le risque étant, soit le court-circuit, soit la réalimentation, ce qui s’est produit dans l’accident de Denguin, en juillet 2015, où un signal est malencontreusement passé au vert…

Dimanche matin, Montparnasse s’éveille et tout est bloqué. La SNCF programme de recommencer progressivement à partir de 12h. Mais des incidents s’accumulent et le redémarrage « au goutte-à-goutte » ne peut commencer qu’à 14h20. Avec l’énorme cafouillage dont sont victimes les voyageurs, pris entre les trains qui ne partent pas à Montparnasse et ceux qui ne sont pas prévus à Austerlitz, gare dont le graphique d’occupation des voies se trouvait totalement saturé. L’information aux voyageurs est prise dans la tourmente de la production.

La nuit de dimanche à lundi, a lieu une nouvelle opération de recherche, focalisée sur les trois rangées restantes. Mais, du fait des retards des derniers TGV, la nuit est courte, et la recherche ne peut se faire qu’entre 1h à 5h30. Amplitude trop faible. L’une des trois rangées est tout de même mise hors de cause. Lundi matin les mesures conservatoires de la veille s’imposent à nouveau. Avec trois trains sur quatre, on est toujours loin d’un retour à la normale. D’où une mesure radicale. Lundi soir, la gare Montparnasse est fermée vers 22h et rouvre mardi à 6h. On a plus de temps et, cette fois, ça marche. Un peu après 7h, la SNCF indique sur son compte Twitter que ses techniciens ont identifié l’origine des perturbations : un « défaut d’isolement sur une installation électrique » sur un poste de signalisation. Défaut qui est alors en cours de réparation. Sans qu’on puisse revenir tout de suite à la normale. Il faut revérifier tous les itinéraires, mais maintenant on est reparti avec une signalisation qui fonctionne, même si l’on n’a pas encore retrouvé toute la souplesse d’exploitation.

Quant à « la cause de la cause », comme dit Mathieu Chabanel, on a pensé tout de suite à deux pistes. L’incident a eu lieu, précise-t-il « dans une zone fortement en travaux, où tout a été remanié ». Il y a, d’une part, les travaux pour le Grand Paris, à Clamart, sur l’axe Paris – Chartres, qui impactent les circulations. D’autre part, en gare de Montparnasse, des travaux, surtout de signalisation, en vue de donner plus de souplesse à l’exploitation TGV. Pour passer par exemple plus facilement d’une voie à l’autre. Le suspense n’a pas duré longtemps. Dans une interview donnée mardi à Sud Ouest, Guillaume Pepy a révélé que c’étaient les travaux liés à l’exploitation des nouveaux TGV qui avaient causé l’incident.

Tout semblait mardi en passe de rentrer dans l’ordre. Mais la panne reste surprenante. Par sa durée. De vendredi 18h à mardi 7h, il a fallu quatre jours et demi pour en trouver la raison. De plus, lors de la première tentative de reprise, dimanche, de nombreux dérangements sont apparus.

L’affaire va laisser des traces. Sur les comptes, bien sûr. Pas de chiffres ce mardi, mais les remboursements de billets, de nuits d’hôtel, de taxis, etc., vont être très lourds. Surtout, le risque est grand d’un désamour entre l’entreprise publique et les voyageurs.

Comment la SNCF a-t-elle pu manquer un tel rendez-vous, dont les contraintes sont prévisibles, et qu’elle assure depuis des années ? Peut-être faut-il regarder du côté des ressources humaines. Tout le monde a été mobilisé pour la mise en service des TGV Bretagne et Occitane, les 2 juillet. Après le rush et les heures supplémentaires des mois précédents, les ingénieurs et techniciens les plus expérimentés, au moment des départs en vacances des Français… étaient eux-mêmes en vacances. N’oublions pas non plus les difficultés de mise en service d’une ligne nouvelle. Celle de la LGV Méditerranée, du temps de Louis Gallois, s’était traduite par trois mois de galère. Cette fois-ci, on ouvre deux LGV d’un coup. Elles convergent à Montparnasse, et la gare change de dimension… et ses installations doivent s’adapter.

On peut craindre aussi qu’on ait une nouvelle illustration de la perte de savoir-faire de la SNCF. Le rapport sur la robustesse remis en juillet à Guillaume Pepy et Patrick Jeantet l’a montré et sévèrement critiqué. Mais la robustesse concerne des mesures en amont. La préparation du quotidien. Ce qu’on vient de voir, avec la panne, témoigne de défauts d’organisation face à un événement exceptionnel. Autre volet d’une même crise technique ?

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé sur Europe 1 avoir « demandé un rapport aux deux présidents de la SNCF pour la fin de la semaine » pour faire la lumière sur cette crise. « On aura à faire un retour d’expérience sur pourquoi on a mis aussi longtemps à trouver la panne et à la réparer, et aussi pourquoi on a eu une situation aussi dégradée dimanche à Montparnasse », a précisé la ministre. Réaction classique. Le secrétaire d’Etat au ministère de l’Economie, Benjamin Griveaux, a adopté un ton plus dur. Ce proche d’Emmanuel Macron a déclaré sur BFMTV que ce qui s’était passé était « inconcevable » et « pas acceptable pendant ces périodes de vacances ».

F. D.

La raison de la panne au bout d’un fil

Les investigations ont été complexes, toutes les armoires étant reliées les unes aux autres, et reliées à d’autres installations elles-mêmes dans le poste. Ce qui était sûr c’est qu’en vérifiant tous les fils, un par un, on finirait par trouver le défaut d’isolement. Ce qui finalement a conduit à un appareillage électrique, présent dans le poste relié aux 17 armoires. Relié lui-même à une installation sur le terrain, ce qui a sans doute permis de trouver rapidement la cause de la cause.

Certes, le poste de Vanves ce n’est pas un poste de la dernière génération. Installé pour le TGV Atlantique, dans les années 80, il n’est pour autant pas obsolète. Et puis, les postes filaires ont à la fois l’avantage et l’inconvénient, d’être physiquement présents et tangibles. A la différence des postes informatiques, où l’on se bat avec des lignes de code. Mais qui ont tout de même moins de défaillances.