Alstom et la Deutsche Bahn ont signé le 11 février un contrat-cadre de plus de 600 millions pour la digitalisation du réseau ferroviaire allemand.
Ce contrat-cadre porte sur l’installation d’au moins 1890 unités d’enclenchements digitaux (commandes d’aiguillage, signaux et protection de voie) et de la technologie de contrôle et de sécurité des circulations ferroviaires selon la norme internationale ETCS. Les systèmes d’enclenchement digital peuvent être installés sur les infrastructures ferroviaires les plus diverses et les plus complexes, les grandes lignes comme les lignes secondaires.
Le contrat-cadre prévoit des commandes entre 2025 et 2028 – la première commande est prévue au premier trimestre 2025 – et une mise en œuvre qui s’étalera jusqu’en 2032.
Alstom a déjà installé plus de 3 000 enclenchements digitaux dans une trentaine de pays.
Alors que la Ville de Paris prépare sa « votation citoyenne » le 2 avril pour demander aux Parisiens s’ils veulent ou non le maintien d’un service de trottinettes électriques en libre service, le ministre délégué chargé des Transports change les règles de leur utilisation. Le 29 mars, Clément Beaune a en effet dévoilé un « Plan national pour mieux réguler les trottinettes électriques ».
Selon lui, pas question de les supprimer, contrairement aux velléités de l’Hôtel de Ville. « Quand elles se substituent à la voiture individuelle ou au scooter thermique, elles sont autant de solutions et d’atouts supplémentaires sur le chemin de la décarbonation de nos transports d’ici 2050 », assure-t-il. De plus, les trottinettes électriques sont déjà très présentes sur notre territoire : « 2,5 millions de Français en possèdent une. Et il s’en est vendu 700 000 en 2022 », rappelle le ministre. Conséquence, « un tiers des Français utilisent ou ont utilisé une trottinette électrique de façon ponctuelle ou quotidienne. Et plus de 200 villes françaises disposent d’un service de trottinettes en libre-service ».
Mais face à la montée des accidents graves, dont le taux a augmenté de 38 % entre 2021 et 2022 pour les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM), il veut réagir. D’où la décision de relever l’âge minimum d’utilisation des trottinettes à 14 ans au lieu de 12 ans, «afin de s’aligner sur celui des scooters ».
Le montant des amendes passe de 35 à 135 euros pour « circulation sur une voie interdite aux EDPM » (Engins de déplacement personnel motorisé), ou pour le transport d’un second ou d’un troisième passager. Enfin, les trottinettes devront être plus visibles sur la voie publique et devront être équipées de feux stop et de clignotants.
Un Observatoire national de la micromobilité va être mis sur pied, notamment pour « produire des connaissances sur l’usage des trottinettes électriques en France, leur accidentologie et leur impact environnemental ». Des campagnes de sensibilisation, en lien avec la Sécurité routière, seront également lancées.
Enfin, une charte d’engagements a été signé par les opérateurs de trottinettes en libre-service opérant en France. Ils s’engagent notamment à vérifier l’âge des usagers, à l’identification de chaque trottinette afin de faciliter la verbalisation par la police nationale et municipale, au recyclage des batteries et à l’allongement de la durée de vie des engins au-delà de 5 ans.
Yann Goubin
Le loueur de matériel roulant, Alpha Trains, a signé un contrat longue durée pour la location de deux locomotives Vossloh G1206 avec Aproport, le gestionnaire de plateformes multimodales géré par la CCI de Saône-et-Loire. Depuis juin dernier, Aproport utilise ces machines sur les plateformes multimodales de Mâcon (9 km de voies) et de Chalon-sur-Saône (11 km). Le contrat de location a été attribué à l’issue d’un appel d’offres.
Les locomotives G1206 d’Alpha Trains, en service en France depuis 2002, sont adaptées à la traction de train de 900 tonnes sur une rampe de 23 pour mille, un profil de ligne qu’empruntent les trains opérés par Aproport.
Alpha Trains, qui a ouvert une filiale dans l’Hexagone en 2018, dispose d’une large flotte de locomotives diesel dont les dernières générations en France « disposent des nouvelles technologies pour réduire les émissions ainsi que les coûts de maintenance ». L’entreprise, présente dans 17 pays européens, possède un parc d’environ 800 automotrices et locomotives. Elle offre à ses clients des solutions de location sur mesure, d’entretien et de rénovation ou de financement de matériels neufs.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ! C’est ce qu’expliquent les agents de SNCF Réseau qui doivent protéger de la montée des eaux les installations ferroviaires. La crue de la Seine qui a atteint 5,12 m, le 24 janvier, selon le bulletin de Vigicrues, a en effet contraint la SNCF à interrompre le trafic entre sept gares intra-muros du RER C : Saint-Michel-Notre-Dame, Musée-d’Orsay, Invalides, Champ-de-Mars, Avenue-du-Président-Kennedy, Boulainvilliers (et Pont-de-l’Alma déjà fermée pour travaux toute l’année 2018).
Les installations électriques et mécaniques situées le long des voies, sur les aiguillages et dans les gares, ont été mises en sécurité sur cette zone d’environ 8 km, permettant de laisser circuler les trains en dehors de la zone touchée par la crue. « On ne peut pas laisser tremper dans l’eau les installations électriques », expliquent les agents qui avaient déjà démonté dès le 25 janvier, une cinquantaine d’équipements. Une cinquantaine d’autres devaient suivre, selon Daniel Gardeux, le directeur Maintenance Réseau de la ligne C du RER. Ces installations ont été identifiées comme pouvant être en danger, grâce à la mise en place d’une surveillance renforcée. Une centaine d’agents de SNCF Réseau, qui tournent en 3×8, sont ainsi mobilisés pour intervenir.
En même temps, l’eau est rejetée dans la Seine grâce à une trentaine de pompes installées sur les 8 km du tunnel qui longe la Seine. Au plus fort de la crue, 10 000 m3 d’eau par heure sont recrachées dans le fleuve. « Soit l’équivalent de trois piscines olympiques », se plaît à répéter Daniel Gardeux.
« Nous assurons à la fois de la prévention et de la sauvegarde », résume Ana Cazares, dirigeante de proximité en signalisation électrique. Cela en ayant les yeux fixés sur les prévisions du Service d’information sur le risque de crues des principaux cours d’eau en France (Vigicrues). Finalement, la Seine est montée dans la nuit du 28 au 29 janvier à son niveau maximum : 5,84 m. Soit moins que le niveau de la crue de juin 2016 qui avait atteint jusqu’à 6,10 m et avait contraint la SNCF à interrompre le trafic pendant huit jours, lorsque des infiltrations avaient noyé le ballast. Mais loin des 8,62 m de l’exceptionnelle crue de 1910.
Avec le temps, et les retours d’expérience, les procédures ont été améliorées. « En 2016, les agents n’avaient pas d’expérience de la crue. Cette fois-ci, nous connaissions les points de fragilité, souligne Daniel Gardeux. Nous avons aussi amélioré les systèmes d’écoulement et de drainage », ajoute-t-il.
Caractéristique de cette crue, les eaux sont montées lentement. « Il pleut depuis plus d’un mois. En 2016, les eaux étaient montées beaucoup plus vite », rappellent des agents de SNCF Réseau. D’où le risque d’une décrue lente. L’enjeu, souligne Ana Cazares, sera ensuite de pouvoir redémarrer le plus vite possible l’exploitation du RER. Sachant qu’il faudra non seulement remettre en place les équipements, mais aussi les tester pour s’assurer qu’ils fonctionnent en toute sécurité. On prévoit qu’il faut au minimum 24 heures pour tout remettre en route, une fois la Seine passée en dessous de cinq mètres. Dans ces conditions, l’interruption du trafic devrait durer jusqu’au 5 février. Au minimum.
Pourrait-on à l’avenir éviter ce type de situation ? Peu probable. SNCF Réseau a imaginé un plan pour améliorer le pompage et l’étanchéité du tunnel. Mais, pour le réaliser, il faudrait dépenser 60 millions d’euros. Pas sûr que l’on dégage des fonds dans ce but. En attendant, les fameuses opérations Castor, réalisées chaque été depuis vingt ans par la SNCF, pour rénover l’infrastructure permettent aussi de consolider la voie et les tunnels et d’améliorer « la structure de la section souterraine de la ligne tant en termes de stabilité que de résistance aux crues » selon les expertises réalisées par la SNCF.
M.-H. P.