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Ewa

Le RER E prolongé à l’Ouest pour de vrai le 15 décembre

eole

Eole à l’Ouest, acte I, scène 2 : le 15 décembre, tous les trains du RER E seront prolongés jusqu’à La Défense et Nanterre-La Folie. Soit seize trains par heure aux heures de pointe, et dix aux heures creuses, en attendant le prolongement jusqu’à Mantes-la-Jolie fin 2026.

Depuis la scène 1 qui a vu sa mise en service le 6 mai, ce prolongement de 8 km entre Haussmann-Saint-Lazare et Nanterre ne voyait passer que quelques trains venant de Paris aux heures creuses et le week-end, rendant bien vides les nouvelles gares monumentales construites Porte Maillot et sous le Cnit à La Défense.

La situation va bien changer le 15 décembre. Avec huit trains par heure en pointe entre Nanterre et Chelles, quatre trains jusqu’à Villiers-sur-Marne et quatre jusqu’à Tournan, « c’est vraiment une vraie interconnexion entre de l’Est et de l’Ouest », s’enthousiasme-t-on chez Ile-de-France Mobilités (IDFM). « Tout l’Est parisien va être relié directement à La Défense ! C’est un nouvel axe fort de maillage qui va offrir une alternative au RER A », le grand axe est-ouest de la région parisienne, y ajoute-t-on.
IDFM espère notamment faire baisser de 15% la fréquentation de cette ligne A notoirement surchargée dans son tronçon central. La pression devrait également baisser sur les RER B et D, certaines correspondances étant désormais évitées.

Un bémol cependant : des derniers départs assez tôt, bien avant 23h y compris dans Paris, pour cause de travaux sur les lignes de la banlieue est. Il faudra regarder sa montre.

« Nous sommes très satisfaits de de cette nouvelle infra », dit-on chez SNCF Réseau, qui mène ce vaste chantier dont la facture totale pourrait atteindre les 6 milliards d’euros d’aujourd’hui. Les sept mois d’exploitation réduite depuis l’inauguration en mai ont pu permettre « de roder cette nouvelle ligne, d’évaluer son comportement et d’affiner les quelques réglages nécessaires avant sa mise en service complète».

Quant au centre de commandement de Pantin, il accueille désormais la supervision du trafic du RER E, ainsi que des réseaux Est et Saint-Lazare avec les lignes J, L et P, et jusqu’aux lignes normandes.

Eole (pour Est-Ouest Liaison Express, un acronyme des années 1980 toujours utilisé) ne faisait pas partie du plan de transport des Jeux olympiques, mais la nouvelle ligne a pu aider à desservir la piscine olympique installée à La Défense Arena, à deux pas du terminus de Nanterre. La période de transition a également permis à Alstom de livrer suffisamment de trains pour assurer un service normal.

« Ca tourne bien. Il n’y a pas d’inquiétude », se réjouit-on chez IDFM, où l’on remarque que lesdits nouveaux trains, les RER NG, vont également faire leur entrée sur le RER D le 15 décembre.

L’acte II d’Eole à l’Ouest est prévu pour dans deux ans, fin 2026. Le RER E sera alors prolongé de 47 km jusqu’à Mantes-la-Jolie, via Poissy, en récupérant une branche de la ligne J. Ce qui permettra au passage de désengorger la gare Saint-Lazare. Aux seize allers-retours par heure en pointe entre Nanterre et la banlieue est s’ajouteront alors six trains supplémentaires entre Mantes et Magenta ou Rosa Parks. Soit 22 trains par heure et par sens dans la zone centrale, où les deux services seront superposés.

Il faudra pour cela achever les travaux en cours dans la banlieue ouest et déployer NExTEO, un système d’automatisme mis au point par Siemens Mobility qui doit permettre faire circuler jusqu’à 28 trains par heure et par sens à 120 km/h. Alstom doit aussi livrer d’ici là la totalité des 130 RER NG nécessaires au renouvellement complet du parc de la ligne. La fréquentation doit quasiment doubler.

Cet acte II se fera avec un nouveau chef de projet chez SNCF Réseau, Xavier Gruz ayant quitté l’entreprise fin novembre pour rejoindre EDF, après douze ans aux manettes.

Ewa

La RATP lance une plateforme de produits recyclés

Aperçu du site internet Quai des sources

Des conteneurs, un chariot élévateur, un groupe électrogène, des chaises, du carrelage “métro »… C’est ce qu’on peut trouver sur la plateforme numérique de réemploi ouverte le 21 novembre par la RATP, à l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets (SERD).

Quai des Ressources -c’est son nom-, permet au groupe RATP de donner une nouvelle vie à des biens professionnels en fin de cycle, à des objets inutilisés ou à des produits, des équipements et des matériaux issus des chantiers menés par l’opérateur.

Ces produits jusque-là proposés en interne, pour d’autres chantiers ou pour l’usage interne, sont désormais proposés, avec quelques jours de décalage, à un public externe, notamment des professionnels de l’industrie ou du bâtiment. Les particuliers peuvent aussi y accéder mais les volumes en vente correspondent plus des usages professionnels.

Pour la RATP, l’objectif est double. D’une part, il est écologique puisqu’il permet de recycler des objets et du matériel qui pourraient être jetés. D’autre part il est économique, car la RATP veut limiter ses dépenses d’achat de matériels neufs. Elle espère doubler le chiffre d’affaires issu de ses ventes de matériaux et outils recyclés.

https://quaidesressources.ratp.fr/

 

Ewa

Le secteur ferroviaire se mobilise autour du FRMCS, la radiocommunication du futur

Trains ScotRail à Edimbourg Ecosse

L’Union Internationale des Chemins de fer (UIC) a accueilli les 19 et 20 novembre à Paris une conférence sur le FRMCS (Future Railway Mobile Communication System, ou futur système de communication ferroviaire mobile). Conçu pour remplacer le Global System for Mobile Communications – Railway (GSM-R), ce système représente un bond technologique majeur en matière de communications ferroviaires, estime l’UIC dans un communiqué. « Ce projet de plus de 50M€, cofinancé par Europe’s Rail et le Smart Networks and Services Joint Undertaking (SNS JU), est conduit par l’UIC à hauteur de 13,5M€, rassemblant 13 compagnies ferroviaires, 13 fournisseurs, deux opérateurs de réseaux mobiles et l’UNIFE« .

L’écosystème du FRMCS fera l’objet de tests dans trois laboratoires et sur cinq sites pilotes en Europe, y compris sur une ligne à grande vitesse en Espagne, indique encore l’UIC, qui précise vouloir faire de ce thème une conférence annuelle. Le FRMCS, qui s’appuiera sur la 5G, pourrait remplacer le GSM-R (2G) d’ici 2035. Pour ses promoteurs, la radiocommunication du futur doit contribuer à rendre le réseau ferroviaire plus interropérable, plus performant, plus robuste.

 

Ewa

Tisséo voit sa campagne contre les violences sexistes et sexuelles critiquée

Tisséo, lutte contre le sexisme

Tisséo Voyageurs s’est engagé depuis 2017 dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans les transports en commun. Avec des campagnes multi-supports, la mise en place d’un service de descente à la demande en soirée et des procédures de signalement et d’accompagnement des victimes.

Mais certains messages à destination des victimes et des témoins de son récent « Guide pour agir » ont choqué deux jeunes femmes qui ont créé le collectif « Cassons les Injonctions 31 ». «Nous avons été choquées par le fait que cet affichage dans les bus de Tisséo soit validé et qu’aucun·e utilisateur·rice n’ait pu manifester un désaccord alors que cela fait un an qu’il est affiché. Cela montre la méconnaissance du grand public des mécanismes psychologiques des victimes», expliquent-elles.

Plutôt que de passer par la voie officielle, les jeunes femmes ont préféré réaliser un documentaire de 23 minutes, invitant à réfléchir au côté problématique d’un message comme « Signifiez votre refus de manière claire et forte, éloignez-vous de l’agresseur » qu’elles jugent culpabilisant pour les victimes. Les jeunes femmes proposent des affiches alternatives pour « une bonne campagne ».

En amont de la projection du film organisée par NousToutes31, un échange a eu lieu entre le Collectif, des élus et Tisséo. « Les élus du Conseil de la Métropole ont proposé au Collectif de participer au groupe de travail créé en 2017 par Tisséo Voyageurs sur les actions à mener dans cette lutte », indique Tisséo dans une réponse écrite. Le réseau des transports en commun de l’agglomération toulousain regrette toutefois la méthode du Collectif : « partager ces arguments dans les espaces de discussions dédiés et compétents aurait été plus constructif pour œuvrer ensemble à un message clair et efficace destiné à la fois aux agresseurs et aux victimes potentielles ».  En France, 87% des femmes déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement ou de violences sexuelles ou sexistes dans les transports

Ewa

La concertation sur la réouverture de Pau – Canfranc prévue jusqu’au 20 décembre

capture pau saragosse 1

Lancée le 23 septembre, la concertation préalable sur la réouverture de la ligne ferroviaire Pau – Canfranc a réuni quelque 350 personnes lors de la première réunion à Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques. Le projet prévoit la remise en état d’un tronçon de près de 23 km entre Bedous – Forges d’Abel à l’entrée du tunnel ferroviaire international du Somport (le tunnel étant lui-même exclu de la concertation). Cette partie de la ligne est fermée depuis le déraillement d’un train en 1970.

Sont également discutés la mise au gabarit des tunnels, la réhabilitation d’ouvrages d’art (viaduc, tunnels) et la reconstruction du viaduc de l’Estanguet ainsi que divers aménagements (création d’une halte ferroviaire notamment). S’y ajoutent la modernisation ou la suppression de passages à niveau sur l’ensemble de la ligne Pau – Saragosse, la modernisation des gares, l’électrification de la ligne, la modernisation de la signalisation pour permettre l’interopérabilité entre la France et l’Espagne et la création d’embranchements pour le ferroutage.

Les objectifs du projet, selon les responsables de la concertation, Marion Thenet et Richard Pasquet, sont d’améliorer l’offre de service voyageurs régionale et internationale en proposant 16 à 28 trains de voyageurs par jour entre Pau et Oloron et jusqu’à 8 trains par jour sur la section transfrontalière Pau – Canfranc – Saragosse.

Il s’agit aussi de favoriser le report modal des poids lourds circulant dans la vallée d’Aspe par la création d’un service de ferroutage. Enfin, les responsables de la concertation proposent de mettre en place une offre de train touristique.

Le projet est actuellement estimé à plus de 450 millions d’euros. Et sa mise en service estimée à l’horizon 2032. La concertation, elle, va se poursuivre jusqu’au 20 décembre.

 

Ewa

La SNCF veut déminer la période de Noël en repoussant les négociations salariales en début d’année

Siège de la SNCF, Saint-Denis

Les négociations salariales peu avant les vacances de Noël, c’est fini! La SNCF a décidé de tenir dorénavant vers mars ses négociations annuelles sur les salaires (NAO). Justification avancée par la direction du groupe : une meilleure vision du niveau de l’inflation et des résultats de l’entreprise dont les comptes sont bouclés vers la fin du premier trimestre. Tout cela doit permettre de mieux définir la politique salariale du groupe, alors que les NAO qui se tenaient jusqu’à présent en novembre (et préparées dès la sortie de l’été) obligeaient à anticiper trop en amont la situation de l’année suivante.

Cela permet aussi de déconnecter ces discussions, socialement toujours sensibles, des périodes de fêtes de fin d’année, qui ont plusieurs fois donné lieu ces dernières années à des menaces de grève. Et parfois obligé la SNCF, sous pression, à céder aux revendications salariales, voire à des surenchères.

Reculer la date des négociations sur les salaires l’éloigne aussi d’une autre période sensible de la fin de l’année : le changement de service (autrement dit, les changements horaires) qui donne traditionnellement lieu à de la grogne  chez certains conducteurs et à des mouvements sociaux ici ou là.

2,2 % d’augmentation moyenne des salaires en 2025

Les NAO qui se sont tenues le 20 novembre ont d’ailleurs été marquées par un préavis de grève, même s’il ne visait pas -officiellement- directement ces négociations : une journée de grève le lendemain, 21 novembre, puis une grève illimitée et reconductible possiblement à partir du 11 décembre.

Les quatre organisations syndicales représentatives de l’entreprise doivent se retrouver dans la soirée du 21 novembre sur la suite à donner au mouvement. Elles devront aussi se tourner vers leurs adhérents pour décider si elles signent le nouvel accord salarial proposé par la SNCF : une augmentation moyenne de 2,2 % des salaires, se décomposant d’une hausse générale des salaires fixes de 0,5% au 1er avril 2025, d’une augmentation de la prime de travail de 13,5 euros par mois pour les statutaires, versés sur 12 mois et intégrant la prime de fin d’année, et d’une augmentation de 15 euros par mois sur le salaire de base des contractuels.

Accord sous conditions

« Pour 4ème année consécutive, la hausse proposée est supérieure à l’inflation, estimée à 1,5 % en 2025. Soit 0,7 point au-dessus de l’inflation« , souligne la direction de la SNCF. Le groupe va également maintenir la garantie d’un salaire minimum annuel équivalant à un SMIC annuel majoré de 10%, soit 1 580 euros net par mois.  Il propose une clause de revoyure de la NAO si l’inflation évolue de manière significative courant 2025.

L’accord est mis à la signature des organisations syndicales jusqu’au 29 novembre. Il ne sera validé que si deux syndicats au moins le signent. Sinon, indique la direction, il ne sera pas appliqué, à l’exception « des mesures sur les bas salaires« .

Ewa

Transdev obtient le renouvellement de sa délégation de service public en Hollande-Méridionale

Transdev en Hollande

La Province de Hollande-Méridionale a choisi de renouveler, pour 13 ans, la concession de transport confiée à Transdev pour desservir les communes de Hoeksche Waard et Goeree-Overflakkee (HWGO).

Le contrat, qui débutera le 14 décembre 2025, prévoit notamment une augmentation d’ici 2028 de 20 % de l’offre de transport, une plus grande amplitude horaire et des fréquences accrues. Les services seront réalisés avec une flotte composée à 100 % de bus à zéro émission, indique le groupe français dans un communiqué.

La concession actuelle, exploitée par sa filiale néerlandaise Connexxion, représente le transport de 4 millions de passagers par an, avec une flotte de 89 autobus. « Dès le premier jour de la nouvelle concession, l’année prochaine, la marque du réseau passera de Connexxion à Transdev« , précise encore le groupe.

 

Ewa

Les syndicats de la SNCF s’expliquent sur les motifs d’une grève qui s’annonce peu suivie

Gare Montparnasse 2019

Le mouvement de grève lancé le 21 novembre par les quatre organisations syndicales représentatives de la SNCF ne devrait pas être très suivi si l’on en croit les premières annonces de l’entreprise. Selon la SNCF, le trafic sera quasi-normal sur les TGV et quelques perturbations sont à prévoir sur certaines lignes régionales.

Il est vrai que les motifs de la grève sont larges (démantèlement du fret, concurrence dans les TER, plan de financement pluriannuel pour les infrastructures) et peuvent paraître hors d’atteinte : les mesures prises dans le cadre du plan de discontinuité de Fret SNCF sont déjà tellement avancées que l’on voit mal le gouvernement et la direction de la SNCF reculer. Et la défense du fret est rarement un motif de mobilisation. De même, les nouvelles filiales de la SNCF sont dans les starting-blocks pour exploiter, à partir du 15 décembre des TER suite à des appels d’offres lancés par des régions. Difficile là encore de tout détricoter.

Thierry Nier, secrétaire général de la CGT Cheminots, Fabrice Charrière, secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire, et Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT Cheminots, expliquent pourquoi ils se lancent tout de même dans la bataille*. Sur le mode unitaire. Avec en toile de fond, les nouvelles négociations sur les salaires qui s’ouvrent demain à la SNCF.

Ville, Rail & Transports. Les motifs de votre appel à la grève sont très larges, fret, TER… Vous demandez même une loi de programmation pluriannuelle des investissements pour les infrastructures, ce qui relève du gouvernement. Pensez-vous que les cheminots peuvent se mobiliser sur ces thèmes?

Thierry Nier. Nous sommes face à une situation où il y a une telle étanchéité entre les thèmes que cela peut permettre à tous les cheminots de se mobiliser. Nous pointons le processus large de privatisation en train de se mettre en place, en évoquant la situation du fret, de TER et même demain de SNCF Réseau avec l’arrivée de la Société des Grands Projets (qui pourrait se voir confier des projets de RER métropolitains, ndlr). L’ensemble des cheminots va être confronté à la privatisation et il y aura des évolutions en matière d’organisation du travail. C’est d’ailleurs ce qui va se passer dans le cadre des filiales mises en place par la SNCF pour exploiter des TER gagnés après appels d’offres.

Cela crée de la colère mais la colère ne se traduit pas forcément en mobilisation. Nous organisons des tournées avec des éléments d’explication et nous entendons beaucoup d’interrogations. Même l’encadrement au fret se dit en colère après tout ce qu’il a tenté pour sauver Fret SNCF et face à la brutalité de l’annonce sur son démantèlement. Il y a une volonté, qui date, de liquider Fret SNCF pour se débarrasser d’un poids financier.

L’idée derrière, c’est qu’une entreprise publique, ça coûte cher et qu’il faut se délester des coûts. Nous abordons ces sujets de façon unitaire avec un mouvement à double détente. Une grève le 21 novembre, puis un appel à une grève illimitée et reconductible à partir du 11 décembre.

Fabrice Charrière. La particularité de ce mouvement, c’est qu’il concerne presque plus des questions sociétales que la SNCF : il porte sur des choix politiques. S’il y a moins de trains de fret, il y aura plus de camions sur les routes aux dépens de l’environnement. L’ouverture à la concurrence dans les TER en France n’est pas une bonne décision. Regardez ce qu’il se passe en Angleterre où le système ferroviaire est en train d’être renationalisé 30 ans après. Nous, on fait l’inverse! Il faut se poser la question du coût de ces choix à l’avenir.

Les mobilisations pourraient être plus fortes dans les activités les plus concernées : au fret, dans les régions concernées par l’ouverture à la concurrence, dont l’Ile-de-France…Toute grève a aussi un impact financier important qu’il ne faut pas négliger.

Thomas Cavel.Les trois points de notre préavis traduisent notre volonté de mettre dans le débat public des questions d’intérêt général. Ce sont des questions fondatrices sur ce qu’est le service public.

VRT . Ce mouvement n’arrive-t-il pas trop tard : Fret SNCF a cédé 23 flux et va disparaître dans quelques semaines et les deux sociétés de remplacement sont lancées…

Thierry Nier. Nous cherchons à faire changer le cours des choses depuis des années. Quand Clément Beaune (ancien ministre des Transports, ndlr) a annoncé il y a un an et demi un plan de discontinuité pour Fret SNCF, nous avons immédiatement réagi avec des pétitions, des rassemblements… Nous n’avons pas ménagé nos efforts. Avec le nouveau gouvernement, nous ne nous attendions pas à des miracles. Mais un moratoire aurait laissé la possibilité de rediscuter avec la Commission européenne. J’y ai cru mais tout s’est effondré avec la décision de François Durovray (le ministre actuel des Transports, ndlr). Ce qui explique la grève aujourd’hui.

Par ailleurs, la plateforme des trois demandes portées par les syndicats est un travail unitaire de long terme. Nous sommes tous d’accord sur le fond et sur la temporalité.

Fabrice Charrière. On reproche parfois aux cheminots de faire grève en prévention! Nous espérions ne pas en avoir à passer par ce rapport de force. Nous nous sommes rassemblés devant le ministère des Transports le 26 septembre à propos du fret. La réponse du ministre est arrivée le 28 octobre. C’est ce refus qui a déclenché le préavis de grève. Nous espérions passer par la voie diplomatique d’autant qu’une enquête parlementaire sur l’ouverture à la concurrence dans le fret préconisait un moratoire pour Fret SNCF. Le choix du nouveau gouvernement a été de s’entêter. Les organisations syndicales s’étaient mis d’accord en amont sur la stratégie. D’où nos décisions rapides.

Thomas Cavel. Le calendrier a été posé par les pouvoirs publics. Côté CFDT Cheminots, cela fait longtemps que nous combattons ces sujets. Notre position c’est de ne pas s’assoir sur une chaise en attendant la fin du monde. C’est de notre responsabilité de remettre ces sujets sur la place publique. La question du fret semble aujourd’hui presque redécouverte. Pourtant cela fait des années qu’on en parle. Mais les pouvoirs publics ont fait le choix du pire. Il était impossible de rester sans répondre.

VRT. La concurrence dans les TER relève aussi des régions qui ont décidé de lancer des appels d’offres…

Thierry Nier. La SNCF porte aussi une part de responsabilité car quand SNCF Voyageurs décide de candidater à un appel d’offres, elle crée une filiale, ce qui conduira à des changements pour les droits des cheminots. SNCF Voyageurs pourrait répondre aux appels d’offres et exploiter directement les TER.

Fabrice Charrière et Thomas Cavel. La filialisation des sociétés dédiées à l’exploitation des TER est un choix de la SNCF, il n’y avait pas d’obligation de le faire dans tous les cas.

VRT. Les menaces de grève ne représentent-elles pas aussi une volonté de peser sur les négociations salariales (NAO) prévues demain à la SNCF?

Thierry Nier. La question salariale n’est pas présente dans le préavis. Les trois points identifiés sur l’avenir du système ferroviaire, sur le fret et la concurrence font consensus. Ce n’est pas tous les jours que les organisations syndicales se mettent d’accord sur des points aussi cruciaux.

Nous sommes à quelques jours de la liquidation d’un bel outil, Fret SNCF. Hexafret, qu’on pourrait rebaptiser Mortifret, ne pourra pas candidater pendant dix ans aux flux cédés par Fret SNCF. C’est une façon d’entraver son développement à l’avenir.

On nous explique aujourd’hui que le wagon isolé va beaucoup se développer et qu’il pourra bénéficier d’une aide publique. Ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent : depuis l’ouverture de la concurrence dans le fret ferroviaire en 2006, aucun opérateur n’est venu sur ce créneau du wagon isolé car il était jugé non rentable. La seule entreprise qui faisait du wagon isolé, c’était Fret SNCF. La quasi-totalité de l’aide de l’Etat à Fret SNCF allait au wagon isolé car cette activité nécessite des moyens. Désormais, l’aide publique est considérée comme étant normale. Ne doit-on pas voir dans ce retournement de discours les velléités de quelques-uns qui veulent la liquidation de Fret SNCF?

Thomas Cavel. Si les NAO faisaient partie de la stratégie, on ne lancerait pas une grève le lendemain, mais le jour même pour éprouver le rapport de force. Nous ne voulions pas d’un mélange des genres. Mais pour nous, le jeu des salaires n’est pas une option. Nous y allons avec la ferme intention de négocier pour les salariés, même si on entend que l’austérité doit s’appliquer à tous les étages.

VRT.  Comment jugez-vous le climat social global à la SNCF ?

Fabrice Charrière. Le climat social s’est apaisé à l’occasion des JO. Mais désormais on nous annonce des NAO réduites à peau de chagrin. Nous avons encore le temps de trouver des solutions d’ici  Noël. Sinon, le climat social peut devenir compliqué.

Thomas Cavel. Le climat social est marqué par beaucoup d’inquiétudes. Des questions sociales et économiques se posent, ainsi que sur le financement du réseau : c’est quoi le devenir de notre outil de travail?

VRT. Que va-t-il se passer après le 21 novembre?

Thierry Nier. Les portes restent ouvertes si le gouvernement ou la SNCF veulent revoir leurs positions. Dès le 21 novembre au soir, nous nous réunirons pour voir ensemble quelle sera la suite.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

* Seul Sud Rail ne nous avait pas répondu au moment de la publication de cet article. 

 

 

 

Ewa

Trente ans après son lancement, Eurostar a changé de dimension

Eurostar Saint Pancras

Pour ses 30 ans, Eurostar aborde un nouveau cap. Le 14 novembre 1994 en effet, Eurostar traversait pour la première fois le tunnel sous la Manche,  transportant ses premiers voyageurs. Trente ans plus tard, la compagnie a changé d’identité depuis qu’elle s’est unie à l’été 2022 à Thalys, l’opérateur ferroviaire qui reliait la France, le Benelux et l’Allemagne.

La marque Thalys a disparu au profit d’Eurostar, qui a plus de notoriété à l’international. L’opération a donné naissance à une compagnie desservant 28 destinations en France, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas et en Allemagne. Avec des synergies à la clé, un système de billetterie et de réservation unique, un nouveau site internet, une nouvelle application et un nouveau programme de fidélité pour la nouvelle holding basée à Bruxelles et dont SNCF Voyageurs reste l’actionnaire majoritaire (1).

Il y a six mois, Eurostar annonçait vouloir renouveler son matériel roulant en commandant un maximum de 50 trains à grande vitesse, alors que le parc actuel est spécialisé dans les relations transmanche, d’une part, et dans les anciennes dessertes Thalys, d’autre part. L’objectif est de faire d’Eurostar la première compagnie ferroviaire internationale à grande vitesse capable de traverser cinq pays européens. Et d’accueillir 30 millions de voyageurs annuels à l’aide notamment d’une flotte plus importante et en explorant de nouvelles liaisons au départ de ses open-hubs. Ce qui représente une hausse de 61 % par rapport aux 18,6 millions de voyageurs transportés en 2023, année qui a vu un retour à une fréquentation comparable aux années précédant la pandémie.

La crise Covid qui avait fait plonger les comptes est désormais dépassée : le chiffre d’affaires dépasse la barre des 2 milliards d’euros et un EBITDA de 423 millions d’euros. Ces résultats découlent de l’importante augmentation de l’offre entre 2022 et 2023, qui a permis une croissance globale de la fréquentation des trains. Sur les trente dernières années, 380 millions de passagers ont emprunté les trains d’Eurostar et de Thalys.

(1) Eurostar Group est une holding basée à Bruxelles, détenue à 55,75 % par SNCF Voyageurs, 19,31 % par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), 18,5 % par la SNCB (belge) et 6,44 % par des fonds gérés par Federated Hermes Infrastructure.

 

 

Ewa

Sytral Mobilités fusionne ses trois réseaux historiques sous la marque TCL

Décines-Charpieu (69). OL Groupama Stadium. 29/09/2023 : Lors du match de coupe du monde de rugby opposant la Nouvelle-Zélande à l'Italie, les supporters descendent du tramway T7 à la station  Décines - OL Vallée, pour se rendre au Groupama Stadium.

© Vichard R/Alpaca/Sytral

Sytral Mobilités a annoncé mi-novembre la mise en place d’un réseau unifié pour mieux organiser les mobilités à l’échelle de la métropole de Lyon et des 11 autres intercommunalités du Rhône. Soit un territoire de 262 communes et près de 2 millions d’habitants. A partir de septembre 2025, TCL, le réseau des transports en commun lyonnais, les Cars du Rhône, le réseau de transport interurbain du département, et Libellule, le réseau de transport de la Communauté d’agglomération de Villefranche-Beaujolais-Saône, seront ainsi réunis sous un seul et même nom : TCL.

Ce réseau unifié doit favoriser le report modal grâce à une offre forte, cohérente et attractive. Bruno Bernard, président de Sytral mobilités, a évoqué « un choc d’offres qui devrait entraîner un choc de fréquentation ».

Sur le nouveau périmètre TCL, les usagers bénéficieront d’une billettique unifiée, d’une tarification simplifiée et d’une information unique. Le découpage et les tarifs dans les cinq futures zones sont encore à définir, mais Jean-Charles Kohlhass, premier vice-président de Sytral mobilités, a affirmé que « près de 95 % des usagers seront gagnants avec la nouvelle tarification ».

Pour informer les voyageurs de la création de ce réseau unifié, une campagne de communication sera lancée mi-décembre autour des messages « TCL, changez d’ère » et « Demain, tous TCL ». En parallèle, la nouvelle identité avec un logo modernisé sera déployée progressivement sur les nouvelles livrées des bus. La mise en place du nouveau réseau TCL représente un budget de 3 millions d’euros.

Séverine Renard