C’est un fléau : les agents de SNCF Voyageurs qui sont en contact avec les clients ont subi en 2023 plus de 6 000 actes de violence verbale ou physique (injures, outrages, menaces, violences physiques, …), indique la compagnie dans un communiqué. Soit 16 chaque jour en moyenne. « 433 ont entraîné un accident du travail avec arrêt de travail, un chiffre en hausse de 8% en un an« , précise la SNCF.
A l’approche des grands départs d’été, la compagnie lance une campagne (conçue par l’agence Rosa Paris) sur des affiches en gare et sur les réseaux sociaux pour interpeler les voyageurs sur ces comportements inadéquats et dénoncer la gravité des violences. Une précédente campagne lancée fin 2022 sur le même thème avait déjà permis de sensibiliser les voyageurs, estime-t-elle.
« Les atteintes et outrages aux agents sont devenus une des premières causes d’accident du travail chez SNCF Voyageurs : c’est insupportable ! Rien ne justifie qu’on puisse s’en prendre avec violence, physiquement ou verbalement, à un agent qui ne fait que son travail. Cela touche tout le monde : hommes ou femmes, dans toutes les régions, dans les trains comme dans les espaces de vente ou en ligne », souligne Patrick Auvrèle, directeur Sécurité de SNCF Voyageurs.
Pour lutter contre ces comportements, la SNCF équipe ses agents d’une appli d’alerte à déclencher en cas d’urgence. Elle organise également des formations et des « forums sûreté » pour partager les initiatives mises en place. Enfin, elle a testé les caméras piétons, dont la présence dissuade les comportements agressifs et le déclenchement favorise l’apaisement dans la grande majorité des situations, selon elle. Elle est désormais en train d’en équiper les agents assermentés et volontaires. 2 900 caméras ont déjà été attribuées aux agents, elles seront 5 500 d’ici la fin 2024. Et elle rappelle que les outrages aux agents sont passibles d’une peine de 6 mois d’emprisonnement et de 7 500€ d’amende.
La RATP a retenu Siemens Mobility pour le renouvellement et l’extension du système d’automatisation de l’exploitation des trains (SAET) de la ligne 14, devenue en juin 2024 la nouvelle colonne vertébrale du métro parisien entre Saint-Denis-Pleyel et l’aéroport d’Orly. Soit une ligne de 14 km à équiper ou rééquiper, pour le tronçon central ouvert en 1998, mais aussi un matériel roulant à renouveler.
Le contrat passé par la RATP comprend à la fois le SAET (système d’automatisation de l’exploitation des trains), basé sur la technologie CBTC (communication-based train control) et une option pour des prestations de maintenance sur la durée de vie du système. Siemens renouvelle le SAET existant et le poste de commande et de contrôle centralisé (PCC), crée un PCC de repli mutualisé, avec un outil de formation pour les exploitants, et équipe les 72 rames MP14 commandées à Alstom pour la ligne 14.
Siemens va aussi installer le SAET sur les prolongements nord et sud de cette dernière, pour l’équiper intégralement et y permettre le passage d’une rame toutes les 85 secondes.
Les prestations de Siemens Mobility sont réalisées depuis Châtillon, son centre de compétence mondial pour les automatismes sans conducteur. Rappelons que la ligne 14 est équipée depuis ses débuts d’automatismes de Siemens (alors Matra Transport). La RATP a choisi le même industriel pour l’automatisation des lignes 1 et 4.
P. L.
Inaugurée ce matin par Emmanuel Macron, la gare de Saint-Denis Pleyel doit jouer un rôle central sur la ligne 14. Aujourd’hui, terminus de la ligne 14, elle accueillera en 2026 les lignes 16 et 17, « faisant de la gare un des principaux hubs de transport de la région francilienne et la plus grande gare du Grand Paris Express« , indique Keolis qui l’exploitera. Selon la filiale de la SNCF, son exploitation sera « un véritable défi avec ses 27 mètres de profondeur (équivalent de 9 étages)« .
Desservie par 56 escaliers mécaniques et 18 ascenseurs, elle dispose d’une surface totale de 34 000 m2. Les commerces ouvriront courant 2025. A terme 250 000 voyageurs sont attendus chaque jour quand les lignes 15, 16 et 17 seront également en service.
Plus de 50 rames MP14 ont été livrées par Alstom pour la ligne 14, dont les deux prolongements au nord et au sud sont inaugurés aujourd’hui. « Nous nous étions engagés à livrer 54 rames avant les JO« , rappelle Jean-Baptiste Eymeoud, président d’Alstom France. Les autres rames (7 rames dotées de 8 voitures au total attendues sur la ligne 14) devraient être livrées dans les 7 à 8 mois prochains.
Pour tenir cet engagement, 1200 personnes ont été mobilisées sur sept sites de production, intégralement fabriqué en France, parfois les week-ends et les jours fériés. « Presqu’une voiture et demi était produite par jour« , précise le dirigeant.
Ce métro automatique peut rouler jusqu’à 100 km/h sur la ligne 14 qui devient la plus longue et la plus capacitaire métro parisien. Le MP14, doté de huit voitures pour cette ligne, est de type « Boa » avec intercirculation ouverte permettant de circuler d’un bout à l’autre de la rame. S’étendant sur 120 m de long (15 m par voiture), c’est aussi le plus long métro de France. Il consomme près de 20 % d’énergie en moins.
Les MP14, qui sont des métros sur pneus (un programme lancé en 2014,) font partie d’un contrat cadre qui englobe trois types de matériels (des rames à 8, 6 ou 5 voitures) pour un total de 130 rames à livrer pour trois lignes, outre la 14, la 4 et la 11. L’ensemble des rames aura été livré d’ici le premier trimestre 2025 selon Jean-Baptiste Eymeoud.
MHP
La question de la hausse des péages ferroviaires revient sur le devant de la scène. SNCF Réseau devrait décider, lors de son prochain conseil d’administration début juillet, d’augmenter le montant des redevances d’utilisation du réseau ferré. Un premier projet d’augmentation avait été annulé le 5 mars dernier par le Conseil d’Etat. Non pas pour le montant mais pour le manque d’informations données par SNCF Réseau autour de sa décision. » Ce sera le même niveau de péages mais avec plus d’informations« , a déjà prévenu Matthieu Chabanel, interrogé sur ce thème lors d’une audition le 12 juin devant les sénateurs.
Rappelons que le Conseil d’Etat avait donné sept mois au gestionnaire d’infrastructures pour relancer la procédure car elle n’avait pas permis aux collectivités, selon lui, « d’exprimer un avis éclairé en amont par manque d’informations« . De plus, le calendrier n’avait pas non plus permis de prendre en considération leurs observations. En revanche, la juridiction n’avait pas remis en cause la tarification elle-même comme le demandaient les huit régions requérantes* s’inquiétant des augmentations tarifaires prévues : + 23 % entre 2024 et 2026.
Régions de France, qui a remis le 7 juin son avis à SNCF Réseau, dénonce dans un communiqué « le maintien d’un projet d’augmentation sans précédent des péages ferroviaires« . Les régions considèrent qu’elles ne disposent pas « des éléments nécessaires à la juste détermination de la structure du coût des péages, que ces déterminants, lorsqu’ils existent, sont appliqués de manière inégale en fonction des financeurs publics« .
Elles dénoncent également « le refus de leur communiquer le contenu du rapport conjoint de l’IGF et de l’IGEDD sur la « tarification de l’usage et financement du réseau ferroviaire », qui aurait dû être le support d’un débat public national« . Enfin, elles réclament « le lancement d’un grand plan de remise à niveau du réseau, aujourd’hui très dégradé (…) et la garantie de la poursuite des grands projets déjà engagées ».
En attendant d’en savoir plus sur la politique qui sera mise en place après les élections législatives, les régions auront toujours la possibilité d’engager un nouveau recours contre la tarification de SNCF Réseau si elle est validée.
MH P
* Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de- France, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, et Ile-de-France Mobilités
Après Keolis qui a annoncé le 17 juin avoir vu son contrat de transport public être renouvelé pour dix ans dans la province d’Utrecht aux Pays-Bas, c’est au tour d’un autre opérateur français d’être retenu à Utrecht pour desservir la ville : Transdev a remporté, après appel d’offres, le marché des transports urbains. Soit la concession, pour dix ans, du réseau de bus et de tramways du centre-ville d’Utrecht et de ses environs, exploité sous la marque U-OV.
Un contrat important puisque le réseau du centre d’Utrecht couvre 50 lignes de bus transportant plus de 30 millions de passagers par an. Transdev exploitera aussi trois lignes de tramways (54 rames) courant sur 18,3 km, qui ont acheminé en 2023 plus de 9 millions de passagers.
« Ce contrat, dont la reprise effective se fera en décembre 2025, représente pour Transdev une valeur globale – dans sa durée totale – d’environ 1,7 milliard d’euros« , indique le groupe français dans un communiqué.
Dans le cadre de cette concession, Transdev va investir plus de 350 millions d’euros pour acheter 250 bus électriques. D’ici à 2028 l’intégralité de la flotte sera composée de bus électriques (en majorité articulés et bi-articulés) zéro émission. Une cinquantaine de bus le sont déjà.
« Pour les logiciels référencés, le process de sélection de la CATP, permet de vérifier les fonctionnalités, l’expérience utilisateur, l’évolutivité, la conformité réglementaire et notamment celle relative au RGPD, l’adaptation du prix au profil de l’acheteur, les conditions tarifaires, etc.« , indique le communiqué d’AGIR transport.
Le projet « Villeneuve Demain » est entré dans une nouvelle phase avec la pose, le 18 juin, de la première pierre du nouveau technicentre de Villeneuve-Saint-Georges (dans le Val-de-Marne), en présence notamment de Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités et de la région, Jean-Pierre Farandou, PDG du groupe SNCF, Matthieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau ou Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs.
C’est, indique la SNCF, le plus gros chantier mené en Île-de-France par SNCF Voyageurs pour le compte d’Île-de-France Mobilités pour un investissement de 685 millions d’euros (dont 590 millions d’euros financés par Île-de-France Mobilités et 95 millions d’euros par la Région Île-de-France et l’Etat).
Le projet, explique le groupe, « doit faciliter l’entretien et la maintenance des trains Régio 2N déjà en circulation sur la ligne R et le RER D, tout en permettant l’accueil des nouveaux RER NG de la ligne RER D, permettant ainsi d’optimiser leur fiabilité et leur régularité au bénéfice des 700 000 voyageurs quotidien de ces deux lignes« .
Ces trains à deux niveaux nécessitent des infrastructures de maintenance redimensionnées pour améliorer les accès aux différentes pièces et faciliter leur maintenance, précise encore l’entreprise. D’où la création de ce nouveau complexe industriel dédié à la maintenance et au garage des matériels roulants de la ligne R et du RER D.
Les bâtiments situés sur le site de Villeneuve Prairie sont actuellement dédiés à la maintenance des trains Intercités et TER – dont l’entretien est relocalisé-, ainsi qu’à celle des trains Régio 2N de la ligne R qui vont demeurer sur ce site. Les nouveaux équipements du technicentre de Villeneuve Prairie seront construits en remplacement des équipements existants.
Eiffage, qui a remporté l’appel d’offres, a commencé les travaux avec notamment la démolition des anciens bâtiments et la préparation des chantiers (mise en place d’un convoyeur pour les évacuations de déblais et des gravas). A la place sont notamment prévus deux bâtiments pour la maintenance légère, un atelier pour la maintenance lourde, une tour et un vérin en fosse pour entretenir les roues des trains, diverses voies de remisage et de préparation des rames ou encore la refonte totale des voies d’entrée du site.
La livraison du site est prévue d’ici à la fin de l’année 2027.
Le Technicentre de Villeneuve en chiffres
79 Régio 2N pour les lignes D et R / 81 RER NG
« Une migration bing bang« ! C’est le qualificatif retenu par Vincent Fontanel, le directeur de la BU RI (Business unit Rail Infrastructure), une des trois BU de Siemens Mobility, pour raconter comment a été réalisée la migration du nouveau système d’automatisme de la ligne 14. Située à Châtillon, cette BU travaille sur les automatismes, tandis que la BU Val et la BU Customer Services sont toutes deux implantées à Toulouse.
L’opération s’est faite du jour au lendemain, le 26 février dernier, avec la mise en service du nouveau système d’automatisme de Siemens. Auparavant, la RATP avait décidé d’interrompre à plusieurs reprises, et sur des temps longs, la ligne 14 pour faire des essais d’endurance et de performance.
Cette migration d’un système sans conducteur à un autre système sans conducteur sur une ligne existante est une première, affirme encore Vincent Fontanel. Elle s’est faite parallèlement à l’extension de la ligne, au nord et au sud avec de nouvelles stations réceptionnées par la RATP auprès de la Société des Grands Projets (ex-Société du Grand Paris), souligne-t-il. Ces extensions doivent être inaugurées le 24 juin.
Les nouveaux automatismes doivent permettre d’abaisser l’intervalle à 85 secondes entre deux trains. Encore faut-il qu’il y ait assez de trains pour tenir ce rythme, ce qui ne sera pas le cas pendant les JO.
Le projet a nécessité 500 000 heures de travail aux ingénieurs et la mobilisation de 300 personnes. Une nouvelle étape est encore prévue l’année prochaine lorsque Siemens ajoutera de nouvelles fonctionnalités au système, notamment des fonctionnalités de confort et de modes dégradés, selon le responsable de Siemens Mobility. Quelques essais nécessiteront alors de nouvelles interruptions de trafic mais de moins longue durée que cette année, affirme-t-il.
MH P