La chute du gouvernement d’Olaf Scholz, le 6 novembre, avec des élections anticipées prévues le 23 février, devraient remettre en cause le calendrier et le financement du grand programme de rénovations du réseau ferroviaire. Sans le vote du budget 2025, qui devrait être repoussé au-delà du scrutin, la rénovation de la ligne Berlin-Hambourg, prévue pour janvier, risque déjà d’être repoussée sine die.
« Si le budget n’est pas voté à temps [ce qui risque bien d’arriver], il manquera les 17 à 20 milliards d’euros prévus en 2025 par l’Etat », déplore Martin Burkert, le président du grand syndicat des cheminots (EVG).
Pour son programme de remise à niveau des infrastructures, Berlin a planifié 53 milliards d’euros d’aides jusqu’en 2027. Avec ces fonds, la compagnie ferroviaire allemande, Deutsche Bahn (DB), doit moderniser en profondeur plus de 40 artères ferroviaires avec fermeture complète des lignes pendant au moins 6 mois. Le premier grand corridor est sur le point d’être achevé entre Mannheim et Francfort (le « Riedbahn »).
Quant au pass ferroviaire (Deutschland-Ticket), son avenir reste incertain. Il a été sauvé en 2025 grâce à un accord in extremis entre les régions et l’Etat (qui injectent chacun 1,5 milliard d’euros par an) grâce à une augmentation de l’offre de 49 à 58 euros au 1er janvier prochain. Pour les années suivantes, le financement n’est pas bouclé. Les conservateurs ne sont pas disposés à injecter des fonds dans ce pass jugé trop cher pour les contribuables dans un contexte d’économies budgétaires.
Or, ils devraient prendre le pouvoir après les élections. La Bavière, dirigée à droite, a déjà annoncé qu’elle cessera de payer, sans réforme, sa quote-part annuelle (300 millions). « L’Etat doit payer seul sans quoi ce pass est mort », a prévenu le ministre-président Markus Söder qui estime que cet argent doit servir aux infrastructures.
Christophe Bourdoiseau