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Ewa

Uber veut vendre des billets de train en Espagne

Talgo Renfe Espagne

En Espagne, la société Uber a annoncé début mai qu’elle intégrera “bientôt” la possibilité de réserver des billets de train pour des trajets régionaux ou nationaux, directement depuis l’application. Elle élargit ainsi la palette d’options de transports qu’elle propose, et l’étend à des déplacements sur de plus longues distances de l’autre côté des Pyrénées.

Dans un onglet intitulé “Trenes” (trains, en espagnol), l’usager pourra désormais entrer le nom d’une ville de départ et d’une ville d’arrivée. L’application lui proposera automatiquement les différents trajets proposés par les trois compagnies qui opèrent actuellement sur le rail espagnol, avec le prix et les horaires. Il pourra acheter directement dans l’appli Uber. Dans ce but, la société américaine s’est associée à la plateforme allemande OMIO, qui recense et compare les options de voyages  sur des moyennes et longues distances en bus, train, covoiturage ou avion.

La plateforme VTC propose déjà depuis quelques mois ce service au Royaume-Uni, également en partenariat avec OMIO. Élargir cette option à l’Espagne “est un pas de plus dans notre évolution pour devenir l’application de voyage de référence dans le monde”, a assuré Felipe Fernández Arámburo, directeur d’Uber Espagne, le 8 mai. Depuis 2019, son entreprise multiplie les options proposées pour se rendre d’un point A à un point B. Comme le vélo ou trottinette en libre-service, de l’autre côté des Pyrénées, où Uber n’a pas encore ajouté le bus ou les transports publics à son catalogue. Le tout, dans la même application, ce qui pourrait faciliter les usages multimodaux.

Alban Elkaïm

Ewa

NGE réalisera le dernier tronçon ouest de la ligne 15 en Ile-de-France

NGE a annoncé le 29 mai avoir remporté le contrat de conception-réalisation du dernier tronçon ouest de la ligne 15 du Grand Paris Express, dans le cadre d’un groupement avec avec Webuild et Equans France. Le montant s’élève à 1,38 milliard d’euros. Ce qui représente pour NGE, quatrième groupe de BTP en France, « le plus important contrat de son histoire« .

Le futur tronçon reliera la gare de Bécon-les-Bruyères à la gare Saint-Denis – Pleyel en desservant quatre gares ((Bécon-les-Bruyères, Bois-Colombes, les Agnettes, les Grésillons). Sa livraison est prévue en 2031

Rappelons qu’avec ses 75 km, la ligne 15 sera le plus long métro de France. Elle traversera 45 communes et devrait transporter chaque jour plus d’1,5 million de voyageurs.

Ewa

La proposition de loi simplissime d’Eric Ciotti pour privatiser la SNCF

Il avait annoncé il y a une semaine qu’il allait déposer une proposition de loi pour privatiser la SNCF : c’est fait!  Eric Ciotti a déposé hier son texte à l’Assemblée nationale, expliquant, dans son exposé des motifs, que « la qualité de service n’est pas au rendez‑vous des sommes investies (…) et qu’il n’est aujourd’hui plus légitime que le contribuable français finance cette entreprise« .

Pour preuve, avance-t-il, la somme de 22 milliards dépensée annuellement par les contribuables pour la SNCF. Qui reprend à la louche un montant mélangeant des choux et des carottes (des subventions d’exploitation mais aussi d’investissements, la subvention d’équilibre du régime de retraite mais aussi les contrats payés par les régions pour faire rouler le service public des TER…). Le patron des Républicains et député des Alpes-Maritimes fustige aussi l’accord sur les fins de carrière signé par les quatre organisations syndicales de l’entreprise qui reviendrait, selon lui, à « piétiner les efforts d’économies engagés par la réforme des retraites de 2023« .

Comment Eric Ciotti envisage-t-il de compenser la perte de recettes pour l’État? Puisque, rappelons-le, la SNCF a engrangé 2,3 milliards d’euros de bénéfices en 2022 puis 1,3 milliard en 2023, ce qui rapporte des dividendes à l’Etat actionnaire, dividendes actuellement reversés en partie à la régénération du réseau ferré vieillissant, patrimoine national. Eric Ciotti propose une compensation « à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs« …

Interrogé sur la position d’Eric Ciotti lors du Club VRT dont il était l’invité le 23 mai, David Valence, député (Renaissance) des Vosges, s’était inquiété d’un «sous-investissement » de nombreux parlementaires pour les sujets liés aux transports, ce qui démontrerait à ses yeux une certaine forme « d’immaturité ». Selon cet élu, les propos d’Eric Ciotti consistent « à donner à bon compte l’impression de répondre aux attentes supposées de son électorat. »

De son côté,  Jean-Pierre Farandou qui avait également été interrogé le 22 mai par BFM TV sur les propos d’Eric Ciotti, avait simplement répondu : « Bon courage ! ».

MH P

Ewa

Président de la SNCF : peut-être le poste de dirigeant « le plus difficile en France! », selon David Valence

Jean-Pierre Farandou

« Un grand président ». C’est l’hommage rendu le 23 mai lors d’un Club Ville Rail & Transports, par David Valence à Jean-Pierre Farandou qui a appris début mai qu’il ne serait pas reconduit à la tête du groupe SNCF.

Selon le député des Vosges, qui est l’un des élus connaissant le mieux le secteur des transports, le patron de la SNCF a rempli avec succès la mission que le gouvernement lui avait confié : apaiser le climat social de l’entreprise qui s’était dégradé lorsqu’il est arrivé aux commandes en novembre 2019. Et redresser les comptes : le groupe a engrangé 2,3 milliards d’euros de bénéfices en 2022, puis 1,3 milliard en 2023.

David Valence esquisse le portrait-robot du successeur de Jean-Pierre Farandou : il devra« savoir parler à tout l’écosystème ferroviaire et pas seulement aux cheminots ». Il devra aussi, poursuit-il « savoir gagner des arbitrages à Bercy. Et surtout avoir du temps pour pouvoir mener une politique de long terme…» Pour David Valence, la présidence de la SNCF est peut-être le poste de dirigeant « le plus difficile » en France.

MH P

 

Ewa

La gare de Saint-Denis fait peau neuve

gare de Saint-Denis

Les travaux de réaménagement de la gare de Saint-Denis se sont achevés après quatre années de chantier. La cinquième d’Ile-de-France en termes de fréquentation (avec 27 millions de voyageurs annuels) est désormais accessible à tous publics depuis la mi-mai, indique Ile-de-France Mobilités qui a financé les travaux à hauteur de 50 % (sur un total de 165 millions d’euros), aux côtés de SNCF Réseau (25 %) et la Région Île-de-France (25 %).

Pour accueillir des voyageurs qui devraient encore être plus nombreux à l’avenir (50 000 voyageurs supplémentaires sont prévus chaque jour d’ici 2030), un vaste passage souterrain de 800 m² et dix mètres de large a été réalisé sous l’axe ferroviaire le plus fréquenté d’Europe (2 lignes de RER, 1 ligne de TER, TGV vers Lille et le nord de l’Europe) et quatre ascenseurs et deux escaliers mécaniques ont été installés pour relier le souterrain aux quais. Des quais ont également été ré-haussés, tandis que le parvis était réaménagé avec une rampe d’accès à la gare créée. Et un nouvel accès à la gare avec un nouveau bâtiment voyageurs de 180 m² a été construit.

Située à une vingtaine de minutes de marche du Stade de France et du Centre Aquatique, le réaménagement de cette gare devrait faciliter les déplacements des personnes à mobilité réduite, notamment au moment des JO.

Ewa

Paris-Clermont : pourquoi la livraison des rames aura trois ans de retard

rame Oxygène

Destinées à remplacer les Corail, les premières rames Oxygène sont désormais attendues début 2027 sur les lignes de Paris à Clermont-Ferrand et Toulouse. Fin avril, l’annonce de ce nouveau report – trois ans après l’échéance initiale – a fait beaucoup de bruit. Retour sur les circonstances qui ont abouti à quelque trois ans de retard.

Depuis l’été dernier, la première rame Oxygène file sur la grande boucle du centre d’essais ferroviaires de Velim (VUZ), en République tchèque. Assez silencieuse, même à sa vitesse maximale de 200 km/h, cette rame destinée à remplacer les trains Corail sur la ligne « malade » de Paris à Clermont-Ferrand, ainsi qu’entre Paris, Limoges et Toulouse (Palito) a pourtant fait du bruit fin avril, sa mise en service ayant été repoussée à début 2027.

« Depuis 2019, nous avons travaillé en commun avec les équipes de la SNCF pour le développement du produit : 28 rames sont commandées, avec des possibilités d’options supplémentaires », rappelle Nicolas Guinault, directeur technique chez CAF. « Les huit premières rames sont produites au siège de CAF, dans l’usine de Beasain, au Pays basque espagnol, les 20 suivantes seront fabriquées en France, dans le site alsacien de CAF, à l’usine de Reichshoffen ». En particulier, d’ici à la fin de cette année, quatre rames auront été produites par CAF.

Quatre premières rames produites

À l’exception de son aménagement intérieur, la première rame est prête et a été livrée au centre d’essais de Velim, où CAF travaille depuis l’été dernier sur « ce qui sera invisible pour le passager : performances de freinage, de traction et tout ce qui a trait aux équipements de signalisation ». À la mi-mai, quelque 25 000 km avaient été parcourus sur le circuit tchèque par cette rame, qui doit y rester « jusque vers la fin 2025, pour terminer les essais de frein ».

Une deuxième rame, qui est en cours de finalisation par CAF, devrait rejoindre la première d’ici juillet sur le site tchèque. « Cette deuxième rame nous permettra de réaliser des essais en unités multiples, de coupler les deux trains ensembles », indique Nicolas Guinault. Contrairement à la première, cette deuxième rame sera entièrement aménagée : « elle servira aussi à la validation du confort passager, que ce soit le confort acoustique, le confort vibratoire ou toutes les autres vérifications ». La deuxième rame séjournera à Velim « jusqu’au printemps prochain », avant de gagner la France, pour des essais sur le réseau ferré national (RFN). « On n’effectue sur le RFN que les essais d’interfaces, qui ne peuvent pas être effectués ailleurs », souligne le directeur technique.

La troisième rame doit être terminée au second semestre 2024. Elle servira à vérifier toutes les performances liées à la maintenance du train, à effectuer dans les installations financées par la DGICF (démontage des équipements, vérification de la réalisation de toutes les activités de maintenance…) Elle permettra ensuite à la SNCF de débuter les formations pour la maintenance et la conduite.

Enfin, la quatrième rame est dédiée à la validation du confort climatique, « c’est-à-dire le bon fonctionnement des équipements du train entre -25°C et +45°C ». Cette validation est déjà en cours dans une chambre climatique à Vienne-Arsenal, en Autriche. Caisse par caisse, on y vérifie non seulement les équipements de climatisation, mais on y teste aussi tous les équipements censés être sensibles au froid, « comme les portes d’accès », ainsi que le fonctionnement des équipements en général, même des températures extrêmes.

Problèmes de freinage et de moteurs, après la pandémie…

« Nous nous imposons des tests pour vérifier les performances et caractéristiques du train avant de réaliser les tests qui sont imposés principalement par la législation. L’objectif est de récolter des éléments de preuves que ce train est sûr et a les caractéristiques nécessaires et suffisantes pour circuler, avec des passagers à bord, sur le réseau français », explique Dominique Le Frère, directeur de l’investissement pour Oxygène à la SNCF. « Tout ceci nous permet de disposer d’un dossier de résultats d’essais, transmis à l’EPSF, qui nous délivre une autorisation de type. On vérifie alors toutes les caractéristiques qui auparavant étaient simulées, calculées, prévues… Pour la plupart des paramètres, ça se passe bien, mais, de temps en temps, on observe des choses qu’il faut modifier ou corriger ».

Et sur Oxygène, début 2024, les tests ont mis en évidence des problèmes liées au freinage, ainsi qu’aux moteurs de traction. Ce sont ces problèmes qui expliquent en partie le nouveau report dans le calendrier de mise en service du nouveau type, mais il ne faut pas oublier qu’ils s’ajoutent à un retard initial, aux causes largement extérieures au projet. « Nous avons signé le marché en décembre 2019 », rappelle Laurent Caseau, directeur commercial, CAF France. « Ce marché prévoyait de faire un plateau commun avec la SNCF, sur Montparnasse ». Mais à la mi-mars 2020, Covi oblige,« tout le monde est resté à la maison ». « Personne ne savait comment travailler », reconnaît le dirigeant. « Nous avons eu plusieurs mois de total dysfonctionnement, il nous a fallu apprendre à travailler autrement., mais pas dans des conditions optimales ». Par exemple, « aux bureaux d’études de Beasain, à l’époque, puisque nous n’avions pas encore racheté Reichshoffen, tout le monde n’était pas nécessairement équipé d’ordinateurs portables ». Et ensuite, « il y a eu la crise d’approvisionnement en matières premières, en particulier tout ce qui est aluminium ou acier… et composants électroniques. Ceci a généré une deuxième vague de retards ».

Quand le moment des essais dynamiques est venu, « le début s’est très bien passé : nous obtenions les performances souhaitées », assure Nicolas Guinault. « Mais à partir de décembre dernier et au début de l’année, en vérifiant l’état des garnitures de freinage, des plaquettes de frein, nous avons observé une usure qui nous paraissait anormale. Nous avons alors fait face à une problématique : si cette usure se révélait anormale, il faudrait changer de garniture de frein, ce qui ne permettait pas de commencer les essais d’homologation, les essais réglementaires, sans avoir la certitude que ces garnitures étaient les bonnes. Sinon, il aurait fallu alors tout recommencer à zéro. »

Temps d’arrêt

En accord avec la SNCF, CAF a marqué un temps d’arrêt. « Nous avons repris le chemin des laboratoires pour vérifier notre hypothèse principale : le régime d’essais est très contraignant par rapport à ce qui étaient prévu en service commercial. Nous étions allés un peu trop loin et volions nous assurer que c’était ce qui avait amené cette observation ».

« Une fois que nous avons eu la certitude que la garniture était la bonne, nous avons effectué des essais supplémentaires avec Wabtec, notre fournisseur basé en France », poursuit le directeur technique. « En reprenant le chemin du train, nous avons eu une deuxième problématique, liée cette fois aux moteurs. Sur les 10 voitures, quatre sont motorisées et des vibrations anormales ont été constatées sur deux de ces quatre voitures. Nous avons identifié que les moteurs étaient à l’origine de cette vibrations et décidé de procéder à leur changement. C’est une opération compliquée, étant donné que chaque moteur pèse environ 650 kg, qui a nécessité le démontage du bogie de la caisse, et l’approvisionnement de moteurs de rechange du même type. Les moteurs ont été retournés à leur fournisseur, pour procéder à une expertise dans les semaines qui viennent. Comme ce fournisseur est au Japon, ça a été assez long de les retourner… »

Ces retards engendrent un effet domino : « nous avons été obligés de réorganiser notre calendrier d’essais ». Pour certaines installations, seulement accessible pendant certaines périodes, comme celle de Velim, il faut réserver des créneaux d’essais : « quand on met le calendrier à plat, quelques mois d’arrêt se transforment en pratiquement un an ».

Objectif 2027

« Aujourd’hui, notre agenda, c’est de terminer la mise au point », déclare Nicolas Guinault. « Il nous reste quelques essais de réglages à faire, avant de commencer les essais qualifiants cet été, notamment tout ce qui est lié aux performances de freinage. Nous avons un peu plus d’un an devant nous pour tester toutes les configurations, 5 jours sur 7, toutes les semaines. »

« Différents types d’essais de frein sont réalisés », précise Dominique Le Frère : « sur rail sec, sur rail mouillé, sur rail savonné, afin d’avoir l’assurance, dans les différentes configurations que l’on peut rencontrer en exploitation, que le train peut s’arrêter dans les distances voulues. On reproduit également ces essais en fonction des vitesses, à 200 km/h, à 160 km/h, à 80 km/h, à 40 km/h, ceci à charge maximale, moyenne, à vide… et c’est l’ensemble de ces chiffres qui représentent le volume d’essais. »

Simultanément, les essais avec la deuxième rame sur Paris – Clermont-Ferrand et Paris – Toulouse devraient se dérouler au second semestre de l’année prochaine. « Après le dépôt à l’EPSF et l’autorisation de type pour circuler en commercial, il nous faudra encore l’attestation de compatibilité », ajoute Dominique Le Frère.

« En parallèle, notre chaîne de fabrication est lancée », indique Nicolas Guinault : « nous allons commencer à produire des trains de série, à les livrer et à les stocker. Vis-à-vis du reste du planning, on termine la phase d’essai, on fait un dossier d’admission, qui rassemble toutes les preuves de conformité ». Une telle démarche peut sembler osée, les essais n’étant pas encore terminés, mais « aujourd’hui, nous savons, avec la SNCF, que le train est au point. Sans être d’un optimisme aveugle, le niveau de risque est relativement faible. Si une intervention s’avère nécessaire, elle sera effectuée sur les rames déjà produites ».

Selon le calendrier, la livraison des rames commencera à partir de 2025, les 28 rames devant être disponibles au dernier trimestre 2027. La mise en service commercial, qui interviendra simultanément sur les deux lignes, sera progressive : « un peu plus rapide au début, car nous aurons un certain nombre de rames stockées ». Pendant cette phase, les nouvelles rames auront les mêmes horaires que les trains Corail, mais à partir du service annuel 2028, quand toutes les dessertes seront assurées par Oxygène, un quart d’heure de gagné pourra être gagné sur Paris – Clermont-Ferrand, la relation devant être assurée en 3 heures et 15 minutes, de même qu’entre Paris, Limoges et Toulouse. Par exemple, Limoges sera à 2 heures et 51 minutes de Paris avec un arrêt, ou 3 heures et 6 minutes avec quatre arrêts.

Patrick Laval


Un design aérodynamique

Presque sans bruit, la longue rame – elle ne fait qu’une quinzaine de mètres de moins qu’un TGV en unité simple – approche du quai bas établi le long de la boucle du centre d’essais de Velim. Dix caisses composent cette rame, qui regroupe en fait deux demi-rames articulées, sécables en atelier et partageant la même ligne électrique en toiture. Encadrées par deux motrices, dont une d’extrémité, dotée d’une cabine, chacune de ces demi-rames de cinq caisses compte donc trois remorques.

Réalisé par le cabinet lyonnais Avant-Première, le design extérieur de la rame évoque immanquablement la vitesse par son aérodynamisme, tout en ayant réussi à gommer les lourdeurs auxquelles les dispositifs anticollisions nous ont habitués ces dernières décennies. Moins « souriante » et plus anguleuse que certaines autres faces avant imaginées par Avant-Première, celle de l’Oxygène est dominée par son pare-brise est de dimensions généreuses et cache dans sa partie basse, comme les TGV, un attelage automatique de type Scharfenberg, fourni par Dellner. Cet attelage est destiné à être utilisé en exploitation régulière, pour permettre de former des unités doubles.

Actuellement consacrée aux essais exclusivement, cette rame est ce que l’on appelle un « train technique », dans lequel la masse des aménagements et des voyageurs est simulée par des coupons de rail posés au sol, ainsi que par les réservoirs contenant l’eau savonneuse qui sera dispersée sur les rails avant les essais de freinage en mode dégradé !

Dans ce « tube », où l’on voit la structure du train, les câblages et les équipements techniques, il faut encore imaginer les équipements (qui, en revanche, sont montés dans la deuxième rame) : « sièges ergonomiques avec éclairage LED, ports USB, WIFI, prises électriques et espaces vélos avec prise électrique », indique la documentation CAF. Selon cette dernière, « le train comporte un espace de préparation pour offrir de la restauration à la place, des espaces famille et business ainsi que des toilettes universelles et accessibles ». Sur ce dernier point, chaque caisse disposera d’au moins un cabinet, qui seront au nombre de 10 « standard » plus un « universel ».

Les aménagements attendus comprennent également l’identification des sièges réservés, un système d’information des voyageurs, d’alarme et de sonorisation, la vidéosurveillance, un compteur de voyageurs, ainsi qu’un système de détection incendie.

Aujourd’hui indispensable, la climatisation équipe aussi bien les espaces voyageurs que les cabines de conduite. De configuration centrale, le pupitre de ces dernières est équipé de l’interface nécessaire pour circuler aussi bien sur les lignes disposant du contrôle de vitesse KVB que sur celles où le niveau 2 du système européen ERTMS a été déployé.

« Ce train est majoritairement nouveau », assure-t-on chez CAF. « Il dérive de la famille Civity, mais ce n’est pas un train régional amélioré »

PL

 

Fiche technique

Composition : Mc-R-R-R-M-M-R-R-R-Mc

Alimentation : 1,5 kV continu / 25 kV 50 Hz

Écartement : 1 435 mm

Vitesse maximale : 200 km/h

Longueur : 187,9 m

Largeur hors-tout : 2 860 mm

Hauteurs du plancher par rapport à la voie : 1 070 / 800 / 630 mm

Places assises : 416, dont 103 en 1re classe, plus 4 places pour fauteuils roulants, dans les deux classes.

Ewa

La région Grand Est choisit le groupement mené par Transdev pour relancer la ligne Nancy-Contrexéville

petite ligne Grand Est

Comme VRT l’annonçait à la fin de l’année dernière, la région Grand Est a choisi, le 24 mai en commission plénière, le groupement mené par Transdev avec NGE Concessions et la Caisse des dépôts et consignations. Le groupement obtient une concession pendant 22 ans avec la mission de rénover, maintenir et exploiter cette ligne partiellement fermée depuis 2016. Le montant du contrat atteint 721 millions d’euros.

Une première car cette délégation comprend donc non seulement l’exploitation des trains mais aussi la gestion de l’infrastructure. La gestion déléguée de l’infrastructure est permise par un dispositif législatif qui avait été demandé par la région Grand Est, a rappelé hier David Valence qui était l’invité du Club VRT. 150 millions d’euros seront investis pour régénérer la ligne avec un coût d’exploitation annuel évalué à 14 millions d’euros. « C’est un projet de réouverture ambitieux avec une politique d’arrêts simplifiée, de manière à limiter le temps de parcours à un peu plus d’une heure. C’est le premier lot attribué en intégration verticale », a précisé le député des Vosges, en rappelant qu’en ouvrant des lignes à la concurrence, Grand Est privilégie la réouverture de celles qui sont fermées depuis la création de la région.

Le nouveau concessionnaire va commencer par s’atteler à la rénovation de l’infrastructure d’une longueur de 75 km (voies et gares) jusqu’en décembre 2027 et créera un centre de maintenance qui sera installé à Mirecourt dans les Vosges. Le groupement apportera plus de 200 M€ pour rénover la voie et construire le centre de maintenance.

« Ce contrat marque une première historique en intégrant à la fois l’exploitation du service ferroviaire et la gestion de l’infrastructure avec un engagement du concessionnaire sur des niveaux de performance inégalés : un taux de disponibilité de l’infrastructure de 99,5 % et une régularité de 98 % à 2,59 minutes, une garantie de prendre en charge les voyageurs en seulement 45 minutes en cas de situation imprévue« , souligne un communiqué de la région.

La vitesse commerciale pourra aller jusqu’à 115 km/h, portant à 1h10 le temps de parcours entre les deux villes. 14 allers-retours quotidiens seront proposés. L’exploitation nécessitera le transfert d’une quarantaine d’agents de la SNCF. L’objectif est une ouverture en décembre 2027.

Une deuxième lot concernant la ligne Bruche-Piémont en Alsace est aussi ouvert à la concurrence par la région Grand Est mais le concessionnaire n’a pas encore été désigné.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

« En lançant la gratuité des transports publics, nous avons développé une vision systémique », affirme Julie Frêche

Montpellier tram

Cinq mois après le lancement, le 21 décembre 2023, de la gratuité totale des transports publics, Montpellier dresse un premier bilan. La fréquentation a progressé de 23,7 % sur les trois premiers mois 2024 comparés à la même période 2019 (avant Covid). 

Selon Julie Frêche, conseillère municipale déléguée aux transports, la gratuité concerne potentiellement un demi-million de personnes qui habitent Montpellier. Avant la première phase de la gratuité, instaurée par étape (en septembre 2020, les transports publics avaient commencé par être gratuits le week-end, un an plus tard, la mesure concernait les moins de 18 ans et les plus de 65 ans), le réseau comptait 86 000 abonnés. Désormais, ils sont 358 000 à posséder un abonnement.

 

Ville, Rail & Transports. Vous tirez un premier bilan positif de la gratuité des transports publics…

Julie Frêche. Sur le premier trimestre 2024, comparé à la même période en 2019, nous enregistrons une hausse de la fréquentation de 23,7 %. Ce qui représente 5 millions de déplacements en plus. Il faudra toutefois attendre la fin de l’année pour disposer d’un panorama complet car le système de comptage entre les deux périodes a changé, passant de celui par validation à celui assuré par des cellules compteuses installées dans les tramways et les bus.

Dans le cadre de notre plan Stratégie Mobilités 2025, nous avons développé une vision systémique : nous mettons à disposition de tous les habitants, où qu’ils soient, sans dogmatisme, une offre de transport complémentaire, avec une palette de services pour répondre à la demande.

La gratuité ne se fait pas au détriment du vélo, puisque le nombre de cyclistes a fait un bond de 17,2 % à l’échelle de Montpellier et de 16,2 % à l’échelle de la métropole. En plus de la gratuité, nous avons développé le vélo, le covoitutage gratuit, le déploiement de bornes électriques…. Avec, à la clé, davantage de pouvoir d’achat.

VRT. La part modale de la voiture a-t-elle reculé?

J. F. La part modale de la voiture n’a pas augmenté. Mais nous devrons attendre les chiffres stabilisés pour en savoir plus.

Nous sommes tellement attaqués sur la gratuité que cela nous oblige. Nous proposons 42 lignes de bus et quatre lignes de tram. Nous allons lancer une cinquième ligne de tram ainsi qu’une extension de la ligne 1 jusqu’à la gare TGV Montpellier Sud de France.

On nous dit aussi que l’insécurité serait plus grande lorsque les transpors sont gratuits, ce n’est pas le cas, au contraire : le nombre d’atteintes aux biens et aux personnes a reculé de 26 % alors que la fréquentation a augmenté. Nous multiplions les actions conjointes avec la police des transports. 22 agents ont été recrutés pour constituer notre police des transports. Nous allons en embaucher 20 supplémentaires. Nous aurons ainsi le plus grande police de transport public de France.

VRT. Que deviennent les contrôleurs dans le dispositif?

J. F. Les contrôleurs poursuivent leurs missions mais différemment. Ils traitent surtout des incivilités et mettent encore quelques amendes lorsque les voyageurs ne sont pas en règle car la gratuité est réservée aux résidents.

VRT. Pourquoi avoir changé le statut juridique de la société qui exploite le réseau de transport public?

J. F. Nous avons transformé le statut juridique de la société TAM, de société anonyme d’économie mixte locale en société publique locale (SPL). Nous l’avons décidé en 2021 pour pouvoir sortir de la concurrence, pour nous conformer aux règles. Cela a permis de mieux sécuriser notre choix. C’était aussi une forte demande des syndicats. Ainsi, nous pouvons pérenniser l’exploitant TaM.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

Trois régions pour expérimenter le titre de transport unique

La Normandie, les Pays-de-la-Loire et le Centre-val-de-Loire sont les trois régions retenues pour expérimenter à partir de la fin de l’année le titre de transport unique, a annoncé le 23 mai dans un communiqué le ministère des Transports. Cette « première phase expérimentale » portera en particulier sur l’axe Caen – Le Mans – Tours avec la participation des trois métropoles concernées. « Ces territoires offrent un terrain propice pour tester différents parcours utilisateurs, valider des propositions techniques, améliorer et étendre progressivement le service auprès d’usagers effectuant des déplacements interrégionaux de porte-à-porte », indique encore le ministère, espérant dès 2025 le déploiement national « d’une solution permettant de réaliser des trajets de bout-en-bout sur tout le territoire national avec un seul titre de transport ». Et de préciser : « Il s’agit de relier entre eux les systèmes billettiques régionaux et locaux pour simplifier le parcours des usagers« .

Ewa

Nouvelle victoire d’Alstom face à Lille dans l’affaire de la modernisation du métro

Métro de Lille

Alstom gagne un nouveau point dans le match qui l’oppose à la Métropole de Lille (Mel) furieuse des retards pris par le constructeur pour moderniser la ligne 1 du métro. Le Conseil d’Etat a en effet rejeté le 21 mai le pourvoi de la Mel qui exigeait d’Alstom des mesures pour pallier les conséquences des retards pris dans le chantier de modernisation. Selon cette juridiction, qui a rejeté les demandes de la collectivité, le pourvoi n’est pas « admis« .

Elle conforte ainsi la décision du 25 janvier du juge de référés du tribunal administratif de Lille, qui avait déjà débouté la Mel en estimant que si la fourniture des rames et du nouveau système de conduite automatique Fluence sur la ligne 1 est bien l’objet du contrat entre les deux parties, les mesures de compensation demandées par la collectivité concernent également la ligne 2… et ne font donc pas partie des obligations contractuelles d’Alstom.

Rappelons que depuis plus de dix ans, Alstom échoue à valider, lors des tests, son système dénommé Urbalis Fluence qui devait être mis en place en 2016 dans le métro de Lille. Des rames de 52 mètres ont bien été livrées mais elles sont stockées, selon des sources syndicales, dans l’attente du nouveau système de pilotage automatique. Le constructeur assurait en janvier que le projet se trouvait dans sa dernière phase avant sa mise en service. Mais la Mel avait décidé le 27 novembre denier « mettre fin ce jour à la médiation engagée avec Alstom et d’aller en justice pour obtenir de la société et de ses dirigeants qu’ils assument enfin leurs responsabilités envers la Métropole Européenne de Lille et les usagers du métro face à une situation critique sans précédent dans l’histoire des transports urbains en France ». 

MH P