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Ewa

A La Rochelle, une société d’économie mixte pour remplacer la régie des transports

La Rochelle

En 2017, l’agglomération rochelaise (Charente-Maritime) avait délégué les transports urbains à la régie des transports communautaires rochelais, et à Transdev l’exploitation des transports périurbains, transports scolaires et à la demande. Suite à une étude révélant « un bilan contrasté des performances », les élus ont choisi de confier les deux activités à un seul opérateur. Le 26 septembre dernier, ils ont annoncé avoir retenu Transdev, seul en lice, pour assurer la nouvelle délégation de service public du réseau Yelo. La société agira via une société d’économe mixte à opération unique (Semop), à partir du 1er janvier 2025 et pour cinq ans.

La nouvelle structure devra faire face à des objectifs ambitieux : un nouveau réseau, 20 % plus grand que l’actuel, doit voir le jour en juillet 2025. Et la collectivité locale souhaite que la fréquentation atteigne 13,8 millions de passagers par an d’ici à 2030, soit une progression de 38 %.

J-S. T.

Ewa

Les pistes (démoralisantes) de François Durovray pour financer le transport public

François Durovray

Ne comptez plus sur l’Etat pour financer vos projets ! C’est en substance ce qu’a répondu le 3 octobre François Durovray aux représentants du secteur du transport public réunis à Strasbourg à l’occasion du salon européen des transports, EuMo Expo.

Ceux-ci par les voix de Louis Nègre, le président du Gart, et Marie-Ange Debon, la présidente de l’UTPF, avaient réclamé de l’argent pour faire face au « mur d’investissements » qui se dresse devant eux pour mener à bien le développement du secteur. Auquel s’ajoute, selon Louis Nègre, un autre « mur », celui des dépenses de fonctionnement.

Le nouveau ministre des Transports a rappelé que personne n’a « vu les recettes permettant de financer le plan de 100 milliards d’euros » en faveur des transports publics, annoncés début 2023 par Elisabeth Borne, alors Première ministre. Ce plan reste « la feuille de route », a-t-il toutefois assuré. «Il faut réinventer un modèle de financement », a-t-il lancé, en ajoutant que cela nécessitera « un peu de temps ».

Et il a évoqué quelques pistes. Dont le versement mobilité additionnel (VMA), qui existe déjà mais est peu utilisé. Pour cela, il faut, a-t-il expliqué, que les collectivités travaillent davantage ensemble et qu’elles se mettent d’accord (région, métropole, éventuellement départements) afin de créer un syndicat mixte comme le permet la loi SRU. C’est ce qu’a fait la Nouvelle-Aquitaine avec le syndicat NAM (Nouvelle-Aquitaine Mobilités), qui a décidé de mettre en place le VMA, « un outil qui permet d’agir ! », a souligné le ministre.

Les certificats d’économie d’énergie (C2E), qui ne financent pas assez la mobilité, représentent une autre piste. Ou encore, comme le réclament l’UTPF et le Gart, le fléchage d’une fraction du produit de la mise aux enchères des quotas d’émissions des gaz à effet de serre (ETS). Les ETS pourraient représenter une manne de 250 millions d’euros selon eux.

« Evidemment le ministre des Transports est favorable à une affectation des recettes ! L’enjeu est de trouver des solutions sans être obligés à chaque fois de tendre la main vers l’Etat », a souligné François Durovray, avant de conclure :  « C’est une rupture, il va vraiment falloir m’accompagner ».

Malgré le ton de son discours qui pourrait être jugé démoralisant, ce ministre très au fait des réalités du secteur reçoit pour le moment un très bon accueil. « On vous aime ! », ont assuré ensemble Louis Nègre, le président du Gart, et Marie-Ange Debon, la présidente de l’UTPF.

En revanche les transports « lourds » comme le ferroviaire ne semblent plus au coeur du projet. La conférence sur le financement des Serm, qui était attendue cet été, est repoussée à cet hiver, un « horizon «raisonnable ».

Le ministre, qui reste président du département de l’Essonne, n’oublie pas la route qui « continuera à supporter la majorité des déplacements à l’avenir ». Et parie sur l’apport des cars express pour faciliter la mobilité en périphérie des métropoles. Ce qui inquiète des syndicalistes de la SNCF, persuadés que le ferroviaire va en faire les frais.

Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

Katayoune Panahi de retour au cabinet du ministère des Transports

Katayoune Panahi, directrice de l'immobilier groupe SNCF

Katayoune Panahi est devenue fin septembre directrice de cabinet de François Durovray, le nouveau ministre des Transports. Cette ingénieure en chef des ponts, des eaux et des forêts était depuis un an présidente de l’association des utilisateurs de La Défense, après avoir été directrice de SNCF Immobilier de 2021 à 2023.

Elle signe aujourd’hui son retour au ministère des Transports puisqu’elle déjà été, entre autres, en 2008, conseillère chargée des infrastructures de transports au cabinet du ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance de l’économie. Dans ce cadre, elle avait piloté le financement des opérations d’infrastructures de transport et de renouvellement du matériel roulant de la SNCF et de la RATP.

Ewa

Le succès du « ticket climat » en Autriche

Particularité de l’« opportunity charging » développé par Siemens pour l’opérateur Wiener Linien à Vienne (Autriche), le pantographe sur toiture capte le courant à partir d’une courte ligne aérienne bifilaire branchée sur le réseau des tramways.

Lancé en octobre 2021 sous l’impulsion des Verts, qui quittent le pouvoir après la victoire de l’extrême droite aux législatives en Autriche, le « Klimaticket », le pass rail autrichien, restera comme une avancée de la précédente législature dans la lutte contre le dérèglement climatique. Ce pass donne un accès illimité aux trains, bus et tram au prix de 1095 euros par an. Soit trois euros par jour.

L’objectif de 100 000 utilisateurs a largement été dépassé : 300 000 personnes ont adopté ce ticket climat qui inclut tous les modes de transport collectif. Nouveauté, depuis juillet, les jeunes de 18 à 21 ans ont droit à un pass gratuit.

Selon Leonore Gewessler, ex-ministre de l’Environnement, qui a accordé un entretien à l’AFP et s’appuie sur une étude de l’organisation VCÖ, l’incidence de ce pass est « réel » pour la planète car près de la moitié des abonnés affirment avoir délaissé leur voiture pour privilégier les transports en commun.

Ewa

Bientôt des locomotives Vectron en France après une nouvelle commande du loueur Beacon

Locomtive Vectron de Siemens Mobility

Quelques semaines après l’annonce de la commande d’Alpha Trains en faveur de locomotives Vectron, c’est le loueur européen Beacon qui a retenu Siemens Mobility pour la fourniture de 25 de ces locomotives multi-système. Cette deuxième commande en peu de temps marque l’arrivée prochaine en France de ce matériel en cours d’homologation, alors que des Vectron circulent déjà à travers l’Europe depuis une bonne douzaine d’années.

Ces locomotives d’une puissance pouvant développer jusqu’à 6,4 MW viendront compléter la flotte existante de Beacon (plus de 180), indique le constructeur dans un communiqué. « Les unités seront produites dans l’usine Siemens Mobility de Munich-Allach », précise-t-il. Ce parc de locomotives doit permettre d’ouvrir de nouveaux corridors en Europe, ajoute-t-il.

Ewa

Le service des TER s’améliore dans les Hauts-de-France

TER Hauts-de-France à Boulogne-Ville
Bonne nouvelle dans les Hauts-de-France : la régularité des TER est en hausse avec un taux qui a atteint 90 % en août, alors qu’il n’était que de 81,9 % en 2022. Dans le même temps, le trafic voyageurs TER a augmenté de 10 % entre 2023 et 2024.
C’est le bilan dévoilé mi-septembre à Lille par Christophe Coulon, le vice-président des Hauts-de-France chargé des mobilités, des infrastructures de transport et des ports. Selon lui, les raisons pour lesquels les TER sont parfois annulés, sont de moins en moins imputables à des causes internes à la SNCF : « C’est moins de 1 % aujourd’hui, contre 4,8 % en 2020 », précise Jérôme Bodel, directeur régional SNCF Voyageurs TER Hauts-de-France.
Ces améliorations sont notamment dues à la hausse des effectifs. « Nous avons multiplié par trois nos capacités de recrutements et avons ainsi embauché, depuis 2022, 1500 personnes, dont 300 conducteurs », rappelle Jérôme Bodel. « Par ailleurs, le taux de réussite à l’examen de conduite se situé entre 85 et 90 %, alors que la moyenne nationale est de 70 %. Beaucoup sont de jeunes, des bacheliers. Nous constations qu’ils perdaient leurs moyens à l’examen, alors qu’ils obtenaient de bons résultats aux évaluations intermédiaires. Pour lutter contre ces échecs, nous avons eu recours à un sophrologue pour les aider à se détendre avant l’examen ». La direction régionale continue de planifier des recrutements les prochaines années, en réservant des places dans les campus SNCF.
33 rames made in Hauts-de-France
La SNCF a aussi planché sur l’amélioration du matériel. Sur le “Y“ picard (Paris – Creil, Paris – Beauvais), les rames TER ont remplacé les rames Corail, tractées, qui prennent plus de temps pour être manœuvrées. « À Paris-Nord, les Corails utilisaient les quais et l’avant gare pendant 40 min. Les nouvelles rames ne restent plus que 20 minutes. Le réseau est donc occupé moins longtemps, ce qui nous permet de gagner 2,2 points de régularité sur ses lignes », explique encore Jérôme Bodel.
D’autres changements sont attendus l’année prochaine. « Nous allons recevoir 33 rames TER “made in Hauts-de-France“, entre janvier 2025 et janvier 2026 », annonce Christophe Coulon. Le montant de la commande représente 565 millions d’euros.
La région a commandé des TER 2N XL de 1250 places. Elles sont destinées à remplacer les rames qui circulent actuellement sur les lignes du sud de la région et ont « une capacité de 800 places maximum, en UM », selon Jérôme Bodel. Ces dernières seront déplacées sur les lignes du “nord“, sur lesquelles circule du matériel plus âgé et moins capacitaire.
Reste la question de l’entretien de l’infrastructure. Malgré « 560 millions de travaux effectués cette année, tous financeurs confondus », a rappelé Marie-Cécile Masson, directrice territoriale Hauts-de-France SNCF Réseau, ce n’est pas assez pour le vice-président, Christophe Coulon. « Je sais que vous faites le maximum, mais vous n’avez assez d’argent pour faire tous les travaux nécessaires, je sais que le budget que l’État vous confie n’est pas suffisant pour entretenir et rénover le réseau », a-t-il commenté.
L’élu a aussi prévenu que des suppressions de trains seront encore nécessaires pour poursuivre les travaux dans les Hauts-de-France, citant les chantiers sur Douai – Cambrai (25 km) dont la réouverture est prévue en mai 2025 (79 millions d’euros), et les travaux préparatoires sur Laon – Hirson (30 km), avant la fermeture de la ligne pour renouveler la caténaire (94 millions d’euros).
Yann Goubin

Ewa

« Le salon EuMo Expo s’ouvre encore plus à l’Europe », estime Alain Jund, VP de la métropole de Strasbourg

Alain Jund

Strasbourg accueille du 1er au 3 octobre 2024 le salon European Mobility Expo. 250 exposants français et internationaux et 10.000 participants des filières de la mobilité sont attendus dans la capitale alsacienne. Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge des mobilités, des transports, des politiques cyclable et du plan piéton, détaille les enjeux de ce salon.

Ville, Rail & Transports. Le salon European Mobility Expo se tient pour la première fois en-dehors de Paris. Quels sont les enjeux selon vous ?

Alain Jund. Strasbourg va accueillir 10.000 acteurs professionnels des filières de la mobilité. Nous allons faire connaître nos politiques en matière de mobilité, échanger sur les bonnes pratiques avec d’autres agglomérations. Vienne, la capitale autrichienne, sera notre invitée d’honneur. Le salon European Mobility Expo s’ouvre encore plus à l’Europe.

VRT. Quels sont les signaux visibles de cette ouverture ?

A. J. Le Gart et le Club des villes et territoires cyclables tiendront leur assemblée générale pendant le salon. Il y aura des échanges avec la commission TRAN des Transports et du tourisme du Parlement européen, en cours d’installation avec la nouvelle législature. Nous invitons des députés européens, qui viendront participer à nos travaux.

VRT. De votre côté, quels éléments de votre politique allez-vous mettre en avant ?

A. J. Le point le plus important, lié à notre actualité, c’est le développement transfrontalier de notre politique de mobilité. Nous partageons une frontière avec l’Allemagne. Le tramway, le réseau express métropolitain et le vélo ont franchi cette frontière. Nous sommes fier, aussi, de notre offre de transport à la demande, qui couvre l’ensemble de l’agglomération.

VRT. Comment la politique de mobilité, imaginée il y a trente ans à Strasbourg avec l’arrivée du tramway, a-t-elle évolué au fil des années ?

A. J. Nous travaillons à la fois sur le structurel et dans la dentelle. Pour réussir, nous devons travailler avec tous les territoires qui nous entourent. C’est l’une des réussites à Strasbourg : si nous ne l’avions pas co-financé à 50 % avec la Région Grand Est, le Réseau express métropolitain ne serait pas entré en service il y a un an et demi. L’offre supplémentaire représente maintenant 650 trains par semaine. C’est quatre fois plus qu’à Bordeaux.

Nous allons aussi ouvrir notre gare centrale à 360 degrés, avec de nouveaux accès. D’autres élus municipaux ont essayé pendant vingt ans de lever les enjeux fonciers de cette gare agrandie, sans jamais y parvenir. Nous allons réussir parce que nous coopérons avec la Région, c’est la clé du succès.

Propos recueillis par Olivier Mirguet

Ewa

Didier Cazelles quitte Keolis pour Eurotunnel

Didier Cazelles

Jusqu’alors directeur général adjoint chargé de la branche Territoires chez Keolis, Didier Cazelles rejoint Eurotunnel où il devient directeur général délégué. Il rejoint à ce titre le comité exécutif de Getlink et est directement rattaché à Yann Leriche, directeur général de Getlink et d’Eurotunnel.

Ce diplômé de Science-Po et de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées connaît parfaitement le secteur des transports pour lequel il travaille depuis 1992. Il a commencé sa carrière à la SNCF, où il a occupé différentes fonctions opérationnelles et managériales avant de rejoindre en 2013 le groupe Elior puis de retourner six ans plus tard dans le giron du groupe SNCF via sa filiale de transport public Keolis.

Ewa

Le train léger Draisy espéré en 2028 pour relancer des petites lignes

La maquette du Draisy

A peine dévoilé (une maquette a été présentée le 25 septembre à Strasbourg lors du congrès des régions), Draisy, le futur matériel ferroviaire destiné aux petites lignes, a suscité l’engouement des élus car il suppose des coûts moins élevés à l’achat et à l’entretien des voies, puisque moins lourd donc moins usant pour l’infrastructure. Mais ce train léger, conçu dans le cadre d’un consortium mené par la SNCF, pose aussi des questions sur sa robustesse et le confort des voyageurs. Destiné à transporter quelque 80 personnes avec 10 tonnes au maximum par essieu (soit 20 tonnes par rame), il pourrait par exemple facilement patiner en cas de feuilles mortes sur les voies. « Mais il freinera également plus facilement« , nuance un expert ferroviaire que nous avons interrogé. Tout dépendra aussi du type de ligne sur lesquelles il circulera. « S’il roule sur une voie fermée à tout autre trafic, il n’y aura aucun risque de collision avec un autre véhicule ferroviaire« , ajoute cet expert.

 

Ewa

Lancement de la concertation sur la reconstruction de la liaison Bedous-Canfranc

Somport ligne

Avec les acteurs et la population du Haut-Béarn, la concertation sur la reconstruction de la voie ferrée Bedous-Canfranc a été lancée mardi 24 septembre à Oloron Sainte-Marie. Les résultats seront publiés en décembre prochain. Un prélude à l’enquête pour déclaration d’utilité publique nécessaire avant la reprise (ou pas) des travaux et donc des liaisons par rail entre Pau et Saragosse via le tunnel pyrénéen du Somport.

Si le trafic voyageurs est revenu en juin 2016 entre Pau et Bedous, la portion entre cette dernière gare et le tunnel du Somport reste à reconstruire dans la haute vallée d’Aspe. Soit 33,2 km. Des sondages du sol et des ouvrages d’art ainsi que du débroussaillage ont été réalisés.

Selon la SNCF, le dossier d’enquête publique pourrait être déposé à l’été 2025, puis la déclaration d’utilité publique obtenue début 2026. Si bien que les travaux commenceraient en 2027 et la ligne coupée depuis 1970 serait remise en service en 2032.

Entre Bedous et le tunnel sous les Pyrénées la voie est à refaire ainsi que quelques ponts et passages à niveau. Un investissement chiffré à 500 millions d’euros que la région Nouvelle-Aquitaine se déclare prête à engager, comme elle l’a fait pour Oloron-Bedous (103 millions d’euros). D’autant que l’Union européenne a financé les études dans le cadre du Mécanisme pour l’interconnexion de l’Europe.

Côté espagnol, le ministère des Transports a, le 26 septembre, ouvert à l’information publique l’étude pour la réouverture du tunnel du Somport. Inauguré en 1928, cet ouvrage de 7,8 km (dont 60 % se trouvent chez nos voisins) est en bon état, mais il faut revoir son revêtement et le gabarit pour le fret.

Michel Garicoix