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Ewa

Les Parisiens utilisent plus le vélo que la voiture pour se déplacer

« C’est officiel, il y a aujourd’hui plus de déplacements à vélo qu’en voiture à Paris (…). C’est l’objectif que nous nous étions fixé dans le cadre du plan vélo« ,  s’est félicité dans un tweet Belliard, l’adjoint écologiste municipal chargé des mobilités à Paris.

C’est ce qui ressort de l’enquête régionale sur la mobilité des Franciliens publié le 4 avril par l’Institut Paris Région. « 30 % des déplacements à vélo en Île-de-France sont effectués par les Parisiens« , précise l’étude.

La marche reste  toutefois le premier mode de déplacement pour les Parisiens (44 %) et pour les habitants de la petite couronne (33 %). Les transports collectifs constituent aussi le principal mode motorisé les résidents de Paris et de la petite couronne. Il est aussi le premier mode, dans la région, pour aller travailler (45 % de part modale contre 33 % en voiture) et pour aller étudier (67 %).

 

Ewa

Pourquoi les bus franciliens changent de numéro

Une petite révolution bouleverse les bus d’Ile-de-France depuis quelques mois, assez discrètement : de nombreuses lignes changent de numéro en petite et grande couronne, pour unifier le réseau et supprimer les doublons hérités du passé.
« Le premier objectif, c’est la mise en place d’un réseau unique dans la région » avec une signalétique et une information voyageurs unifiées, explique-t-on à Ile-de-France Mobilités (IDFM). L’autorité régionale des transports y voit un pendant à l’ouverture à la concurrence en cours, qui s’accompagne de la réorganisation des anciens réseaux locaux d’Optile —assez disparates— en 36 lots et du regroupement des lignes dans des bassins de vie. Avec trois mots-clefs: « harmonisation, cohérence, simplification. »
Avant une nouvelle vague de changements de numéros touchant quelque 400 lignes le 22 avril du côté de Marne-la-Vallée, Roissy ou Saint-Quentin-en-Yvelines, il y avait encore en Ile-de-France quinze lignes 1 (en plus du métro), deux lignes 01, une ligne 01EX et une ligne EX01… D’autres ont déjà disparu, comme la ligne 1 de Versailles devenue 6201 en janvier.
Pourquoi 6201 ? Le numéro de la ligne doit permettre de savoir où l’on est. Les autobus actuellement exploités par la RATP au cœur de l’agglomération parisienne ne changent pas, puisque les numéros des bus parisiens gardent deux chiffres, tandis que ceux de la petite couronne auront tous trois chiffres. Certaines lignes de petite couronne ont donc changé ou vont changer de numéro, comme celles du territoire de la Bièvre, dans les Hauts-de-Seine, qui ont passé le pas dès juin 2023 à l’ouverture du nouveau tram T10 : du côté d’Antony, la ligne 1 est devenue 401, la 2 402, etc.
Dans les départements de la grande couronne, tous les numéros de ligne doivent avoir quatre chiffres : le premier désigne le secteur (1 pour le Val d’Oise, 2 pour le nord de la Seine-et-Marne, etc.), le deuxième un sous-secteur, et les deux derniers identifient la ligne. La ligne 6201 est donc la 01 dans le secteur 6 (nord-est des Yvelines), sous-secteur 2 (Versailles)…
On n’hésitera donc plus à Roissy entre le EX 100 (vers Chelles, avec espace) et le EX100 (vers Persan, sans espace !). « L’objectif, c’est qu’en 2026, on ait changé tous les numéros », précise-t-on chez IDFM. Ce grand ménage dans les 1 900 lignes de bus de la région —dont 1 500 en grande couronne— doit aussi simplifier l’utilisation des applications ou la validation des titres de transport par téléphone.
François Enver

Ewa

Des fermetures prévues sur la ligne 11 avant son prolongement début juin

Ligne 11
Le prolongement de la ligne 11 du métro parisien entre Mairie-des-Lilas et Rosny-Bois-Périer, avec six nouvelles stations, sera ouvert « début juin », ont annoncé conjointement la RATP et Île-de-France Mobilités le 10 avril, sans plus de précisions.
Au lancement des travaux, en 2016, la date prévue d’ouverture avait été fixée au printemps 2023. « Nous avons subi quatre mois d’interruption de travaux en mai 2023 à cause du Covid », a expliqué Pierre Florent, directeur du prolongement de la ligne 11. Le chantier a ensuite connu des difficultés de renchérissement et d’approvisionnements en matières premières dus aux conséquences de la crise sanitaire. « Nous avons néanmoins pu résorber trois mois retard, mais de nouveaux aléas dont la découverte de quatre bombes datant de la guerre de 1870, nous ont encore retardés », poursuit Pierre Florent.
Deux des quatre nouvelles stations, Rosny-Bois-Périer et Coteaux-Beauclair, sont terminées et ont reçu, par anticipation, leurs agréments de sécurité. Dans les autres stations les travaux de second œuvre se poursuivent, et elles seront prêtes à temps pour l’ouverture.
Côté matériel roulant, la RATP a déjà réceptionné 31 nouvelles rames MP14 à cinq voitures. Elles devraient assurer une fréquence de 2 minutes et 10 secondes aux heures de pointe. Des rames supplémentaires sont attendues d’ici  à 2025. À cette date, avec 39 trains, l’intervalle ne devrait plus être que de 1 minute et 45 secondes.
En attendant l’ouverture du prolongement, la RATP va devoir fermer la ligne entre les stations Belleville et Maire des Lilas du 12 au 27 avril afin d’effectuer des travaux de voie pour le raccordement entre la ligne existante et le prolongement au niveau du terminus actuel à Porte des Lilas. Entre Belleville et Porte-des-Lilas la ligne continuera toutefois de fonctionner et un service de bus sera mis en place au-delà, complété par un renforcement du service sur les lignes de bus 20 et 105.
À l’issue de ces travaux de raccordement, la ligne entière sera totalement fermée le dimanche 28 avril afin d’effectuer des tests. Le lendemain, la ligne sera rouverte et les marches à blanc commenceront, sans voyageurs, sur la partie nouvelle.
Le montant du projet de prolongement s’élève à 1,3 milliard, auquel s’ajoute l’achat du matériel roulant, acquis par IDFM, soit 38 millions pour 39 nouvelles rames.
Pour les amoureux de matériel ferroviaire ancien, sachez que les dernières MP59, les plus âgées des rames en service sur le réseau du métro devraient « effectuer leurs derniers voyages mi-mai » précise Pierre Florent.
Yann Goubin
Le prolongement de la ligne 11, c’est :
– Six nouvelles stations (Serge Gainsbourg, Romainville-Carnot, Montreuil-Hôpital, La Dhuys, Coteaux-Beauclair, Rosny-Bois-Perrier) dont cinq souterraines (20 à 25 mètres de profondeur) et une aérienne (80 mètres de longueur) ;
– 6 km supplémentaires dont 3 km de tunnel circulaire creusés par le tunnelier Sofia ;
– 1 nouvel atelier de maintenance construit à Rosny-sous-Bois ;
– 7 communes traversées : Paris, Les Lilas, Romainville, Noisy-le-Sec, Montreuil, Rosny-Sous-Bois, Bagnolet ;
– 80 000 personnes qui bénéficieront de ce prolongement. –  190 000 voyageurs attendus, contre 110 000 actuellement.

Ewa

Le prolongement d’Eole jusqu’à Nanterre devrait être mis en service le 6 mai

Il faisait partie des projets prévus avant les JO et était attendu « pour le printemps » (si l’on fait abstraction de la longue histoire et des retards qui ont jalonné son histoire). Pari tenu! Le RER E devrait commencer à circuler à partir du 6 mai jusqu’à la gare de Nanterre-La Folie, grâce au prolongement réalisé depuis le terminus actuel de Haussmann-Saint-Lazare. Avant d’arriver à Nanterre, le RER également appelé Eole empruntera un tunnel de 8 km et desservira deux nouvelles gares sous la Porte Maillot et La Défense.

Un nouveau matériel, le RER Nouvelle Génération (RER NG), est entré progressivement en service depuis novembre dernier sur la ligne. Le RER commencera modestement son service avec des navettes tous les quarts d’heure aux heures creuses entre Magenta et Nanterre, mais rien pendant les heures de pointe…   En raison d’un nombre de rames insuffisant (il y a 22 trains) et afin de tester le matériel en conditions réelles sans trop risquer d’aléas.

Le service sera un peu renforcé pendant les Jeux olympiques. Mais il faudra attendre le 4 novembre pour avoir un service complet selon l’avenant au contrat passé avec Ile-de-France Mobilités (IDFM). 28 rames supplémentaires devraient arriver d’ici la fin de l’année.

Ile-de-France Mobilités a annoncé aujourd’hui avoir « financé une nouvelle commande de 35 trains supplémentaires pour la ligne E, pour un montant de 650M€ courants HT ».  Cette commande doit permettre d’assurer le prolongement de la ligne vers Mantes-la-Jolie attendue fin 2026. « D’autres RER NG, qui remplaceront les MI2N de la ligne E et les rames Z2N de la ligne D, seront commandés prochainement pour compléter le parc de la ligne D et assurer les renforts d’offre prévus à l’est et l’ouest de la ligne E« , précise encore l’autorité organisatrice des transports en Ile-de-France.

700 000 voyageurs doivent être accueillis à terme sur la ligne E.

MH P

 

Ewa

Fin de la soudure des rails sur la ligne 15 Sud

Ligne 15 Sud
C’est une étape symbolique : le 3 avril, le dernier rail de la ligne 15 Sud a été soudé. Les opérations de pose des voies dans les 37 km de tunnel avaient commencé en décembre 2021. 4100 soudures et 4200 tonnes de rails auront été nécessaires pour équiper la ligne 15 Sud qui reliera Pont de Sèvres à Vitry-sur-Seine.
Mais il faudra encore attendre l’été 2024 pour voir les circulations en pilotage automatique sur les voies, puis l’automne, pour la traversée des gares de la ligne. Avant cela, il faudra finir d’installer le profil aérien de contact (PAC), qui alimente les trains en électricité – 30 % reste à monter –, mais aussi les équipements nécessaires au pilotage des trains. Puis les essais dynamiques se tiendront progressivement sur l’ensemble de la ligne dont la mise en service est attendue à la fin 2025.

Ewa

François Delétraz succède à Bruno Gazeau à la tête de la Fnaut

François Delétraz, président de la Fnaut

A l’âge de 77 ans et après dix ans de présidence à la Fédération nationales des associations d’usagers des transports (Fnaut), Bruno Gazeau a décidé de passer le relais. Le 5 avril, la Fnaut a choisi François Delétraz pour le remplacer.

Journaliste (il est actuellement chroniqueur culture au Figaro Magazine), il avait rejoint depuis deux ans l’AUT-Fnaut Ile-de-France. En prenant ses nouvelles fonctions, il a déclaré « vouloir s’inscrire dans la continuité de Jean Sivardière, Jean Lenoir et Bruno Gazeau, s’appuyer sur les associations régionales et associations locales et maintenir le haut niveau d’expertise de la Fnaut», indique la fédération dans un communiqué.

Bruno Gazeau ne quitte pas totalement la Fnaut puisqu’il a été réélu au bureau national et devient conseiller du président.

Ewa

L’avenir de Jean-Pierre Farandou en suspens

Le mandat de Jean-Pierre Farandou s’est en théorie terminé en décembre 2023. Mais dans les faits, il restera à son poste jusqu’à la prochaine assemblée générale qui doit clôturer l’année échue et sera convoquée lors du conseil d’administration prévu fin avril.

Et après ? Plusieurs hypothèses sont évoquées, sachant que l’âge limite à ce poste est fixé à 68 ans, que le PDG de la SNCF atteindra en juillet 2025. Dans ces conditions, soit le gouvernement décide de le remplacer en mai. Soit il choisit, ce qui paraît plus probable, de le laisser à ce poste jusqu’à la fin des JO. Soit encore il prolonge son mandat jusqu’à ce qu’il atteigne ses 68 ans. Il pourrait aussi dissocier la fonction de président du conseil de surveillance et de celui de directeur général. Dans ce cas, Jean-Pierre Farandou pourrait accompagner le ou la directeur (trice) général(e) pendant deux ans. Ne reste plus qu’à attendre un signal du gouvernement….

Ewa

Interview exclusive de Jean-Pierre Farandou : « Je suis un infatigable du dialogue social »

Alors que le gouvernement ne s’est toujours pas prononcé sur sa reconduction à la tête du groupe ferroviaire, le PDG de la SNCF a accepté de passer en revue tous les sujets chauds du moment. Difficultés du dialogue social interne, risques de grève, préparation des JO, polémique Ouigo en Espagne, prix des billets, attente aux guichets, méga-camions : une interview-vérité en forme de bilan mais pleine de projets.

Ville, Rail & Transports. L’amélioration du dialogue social au sein de la SNCF était une de vos priorités lorsque vous en avez été nommé PDG en novembre 2019. Le climat s’était alors effectivement apaisé. Mais récemment il y a eu les grèves ou menaces de grève des contrôleurs, il y a des préavis pour le mois de mai, il y a des alertes pour les JO… Peut-on toujours dire que vous avez réussi ?

Jean-Pierre Farandou. Je voudrais d’abord rappeler le contexte assez exceptionnel et les enjeux du moment. Depuis quatre ans, il y a eu une combinaison de crises externes que l’on n’avait jamais connue auparavant. Il y a eu la Covid, avec un enjeu important de baisse d’activité, de chômage partiel et de protection des salariés. Puis la guerre en Ukraine a entraîné une crise de l’énergie et une inflation qui pose des problèmes aigus de pouvoir d’achat. Il y a eu également deux réformes des retraites, avec une forte résistance syndicale au sein et en dehors de la SNCF, la fin du recrutement au statut, et l’arrivée de la concurrence, suite à un règlement européen qui nous a obligé à des transformations importantes pour l’entreprise, en créant une société mère et des SA filles de plein exercice. Si on rajoute les JO cet été, qui portent eux aussi des enjeux lourds en termes d’organisation et de contreparties financières pour les salariés concernés, on voit que le contexte n’est pas banal.

J’ai abordé ces sujets par un dialogue social nourri. Oui, je pense que j’ai retissé les liens du dialogue. Il est très riche et très dense à la SNCF, y compris à mon niveau. J’ai vu les représentants syndicaux et les délégués du personnel près de 70 fois l’année dernière, au niveau central et en région à chaque fois que je faisais une tournée sur le terrain.

VRT. Comment se passe le dialogue social?

J-P.F. Nous essayons de combiner trois principes. Le premier est un credo personnel: nous devons trouver l’équilibre entre l’économique et le social. Quand on a de bons résultats, comme en 2023, il est normal qu’il y ait un retour pour les salariés. Nous venons ainsi de verser 400 euros de gratification exceptionnelle à tous les cheminots en plus d’une prime de 400 euros déjà accordée fin 2023.

Nous avons augmenté les rémunérations de façon importante : + 17 % de hausse en moyenne sur trois ans, et jusqu’à 21 % pour les salaires les plus bas, alors que l’inflation était de 13 %. Ce qui a fait croître la masse salariale de la SNCF de 1,5 milliard d’euros sur cette période.

Je rappelle aussi que 3000 promotions supplémentaires ont été actées en 2024 et que l’indemnité de résidence a été portée à 100 euros minimum mensuels en Ile-de-France.

Mais le social doit tenir compte des contraintes économiques, et c’est ce que nous disons dans le cadre du dialogue avec les syndicats.

Second principe, nous cherchons à protéger et à développer. La promotion interne est une réalité : je rappelle que 70 % de nos cadres sont issus du collège exécution.

Enfin, je suis le président de tous les cheminots et quand il y a des revendications catégorielles, je veille à ce qu’elles s’inscrivent dans des ensembles plus larges. Je fais très attention à la cohésion sociale. Quand il y a des progrès sociaux, ils doivent concerner tous les cheminots. Et après on regarde s’il y a, pour telle catégorie, telle ou telle spécificité qu’il faudrait prendre en compte.

VRT. Vous venez de lancer une «plateforme de progrès social ». La formule est assez techno. Qu’est-ce que ça va vraiment changer?  

J-P.F. Les mots ont été choisis : c’est une plateforme, un espace dans lequel des thématiques de progrès social très concrètes vont être discutées avec les organisations syndicales. Nous nous mettrons d’accord sur les sujets qu’il faudra regarder en priorité et il y aura un agenda social. A chaque fois, l’entreprise s’engagera à faire mieux que la situation existante.

Faire mieux, ce n’est pas forcément satisfaire 100 % des revendications, parce qu’on peut être rattrapé par des contraintes économiques ou de cohésion sociale. Mais il y a une logique de progrès continu. Je veux qu’on apporte du plus par la négociation, par une culture du compromis, par le mouvement. Et j’espère que les syndicats reconnaîtront les progrès effectués. Un climat social apaisé et constructif permettra d’éviter les mouvements sociaux. Ce qui change, c’est le fond et la méthode.

VRT. Quels seront les premiers sujets traités ?

J-P.F. Nous sommes en train de négocier deux projets d’accord. A chaque fois, le processus est le même : nous commençons par des bilatérales pour terminer par une table ronde de convergence.

Le premier sujet concerne les fins de carrière. Suite à la réforme des retraites, les cheminots sont appelés à travailler deux ans de plus comme tout le monde. Il n’est pas anormal de regarder comment aménager les fins de carrière pour permettre aux cheminots soit de partir plus tard avec une retraite améliorée, soit de bénéficier de dispositifs anticipés. Les discussions se termineront par une table ronde le 10 avril. J’espère qu’elle sera conclusive.

Le deuxième projet d’accord concerne l’emploi. Nous regardons les grands équilibres à l’échelle nationale puis leur déclinaison au niveau régional et des établissements.

Je rappelle que nous avons décidé de faire 1100 embauches de plus cette année, ce qui conduira à un total de 8400 recrutements à la SNCF en 2024. C’est un effort considérable.

VRT. Faut-il pourtant craindre une grève en mai ? Sud Rail a déposé un préavis pour les chefs de bord…

J-P.F. C’est aux syndicats qu’il faut poser la question!  Nous faisons parfois face à des préavis de préavis! Ce n’est pas la meilleure façon d’aborder le dialogue social. Je ne vois pas pourquoi il faudrait en passer par la grève pour améliorer la situation. Je rappelle que la grève, ça pénalise les cheminots qui perdent de l’argent, l’entreprise alors qu’elle a besoin d’argent pour investir dans le réseau ferré et acheter des TGV et pour payer les cheminots, et surtout nos clients, voyageurs et fret, qui peuvent partir chez nos concurrents. Quand un chargeur passe au camion, c’est très difficile de le faire revenir au train. Attention à ne pas galvauder la grève !

VRT. Le Sénat vient d’approuver en commission une proposition de loi visant à interdire la grève certains jours. Qu’en pensez-vous?

J-P..F. Le travail politique ou législatif n’est pas de mon ressort. Mon travail c’est le dialogue social dans l’entreprise. Je suis convaincu qu’on peut avancer grâce à lui. Nous avons pu conclure récemment plusieurs accords, par exemple un sur la mixité qui a été signé par les quatre organisations syndicales représentatives, ou d’autres encore sur les classifications et sur les revalorisations annuelles (NAO), signés par deux syndicats. Cela montre que le dialogue social fonctionne au sein de la SNCF, il est fructueux et il apporte des résultats très concrets. C’est ma priorité.

VRT. Mais la SNCF fait partie de l’Union des Transports Publics qui réclame une évolution législative pour mieux encadrer les préavis de grève illimités ou les grèves de 59 minutes… 

J-P.F. Ce sont des sujets du secteur, ce ne sont pas les sujets de la SNCF. La question posée, c’est celle de la proportion entre les modalités choisies pour faire grève et l’impact sur le service. On sait qu’une grève de 59 minutes impacte le service pendant bien plus que pendant 59 minutes, mais plutôt pendant une demi-journée voire toute la journée, puisqu’elle perturbe les roulements des trains et les journées de travail. Quant aux préavis à répétition ou aux préavis très longs, ils sont légaux. La SNCF en a quelques-uns qui vont jusqu’en 2040, voire 2045. Je ne conteste pas leur légalité mais on peut se demander si ces modalités sont fidèles à l’esprit du droit de grève, qui est un droit collectif sur une revendication précise. Ce n’est pas à moi de répondre à cette question mais au gouvernement et au Parlement.

VRT. Vous êtes en train de discuter des primes qui seront versées aux agents les plus concernés par les JO. Pourquoi ne sont-elles pas encore décidées ?

J-P.F. C’est un bon exemple du nouveau dialogue social mature que nous voulons mettre en place. Un groupe de travail se réunit tous les mois avec les quatre syndicats représentatifs depuis novembre dernier. Il s’agit d’une revue de projets dans laquelle nous discutons de deux grands sujets : le premier porte sur les ressources, l’organisation, l’emploi, l’utilisation du matériel roulant et les conditions de travail pendant les JO. Cela permet de pointer des sujets intéressants qui sont ensuite travaillés dans les établissements.

Le second sujet porte sur la prime. Nous avons mis des propositions sur la table en janvier. C’est une bonne base, appréciable, sous laquelle nous ne descendrons pas. Nous verrons s’il y a lieu de l’améliorer et comment. Nous avons encore le temps de finaliser ces discussions. Il faut comprendre que nous avons beaucoup d’autres sujets fondamentaux dans l’entreprise. Les JO s’ajoutent mais ne sont pas le cœur du dialogue social. Nous devrions finaliser les négociations en mai ou en juin.

VRT. Les syndicats disent que la disparition des CSE a éloigné la direction des cheminots qui sont sur le terrain. Qu’en pensez-vous?

J-P.F. L’écoute sociale n’est pas l’apanage des organisations syndicales. Dans les établissements, les managers, les directeurs d’établissement, les dirigeants de proximité sont aussi là pour écouter et dialoguer avec les agents. C’est d’ailleurs ce que je demande. Nous avons aussi commencé à travailler avec les syndicats sur le dialogue social de proximité et nous avons donné carte blanche aux SA et aux établissements pour le renforcer.

VRT. Le ministre espagnol des Transports accuse Ouigo Espagne de faire du dumping sur les prix. Que répondez-vous ? 

J-P.F. Je n’ai pas de commentaire à faire sur ce que dit le ministre espagnol.

VRT. Mais on constate que Ouigo Espagne et Iryo, une autre compagnie liée à Trenitalia, ont déjà pris plus de 40 % du marché quand ils sont en concurrence face à la Renfe. Un tel scénario est-il envisageable en France ? 

J-P.F. Je ne connais pas les stratégies commerciales de nos concurrents mais je vois les faits. Les Italiens sont venus sur l’axe Milan- Chambéry-Lyon-Paris avec cinq allers-retours entre Lyon et Paris pour le moment. Cela n’a pas eu d’effet sur la fréquentation de nos trains. Entre Lyon et Paris, SNCF Voyageurs propose 20 allers et retours et le trafic a même progressé.

De leur côté, les Espagnols se sont lancés sur la liaison Lyon-Barcelone et entre Madrid et Marseille. Je ne sais pas quelles sont leurs intentions pour la suite.

Nous n’avons pas de soucis avec la concurrence pour le moment. Nous continuons à nous développer. La fréquentation de nos trains n’a jamais été aussi élevée. Donc tout va bien pour les TGV et SNCF Voyageurs.

VRT. En voyant les prix très bas pratiqués par la SNCF en Espagne, les Français ne vont-ils pas réclamer la même chose chez nous ?

J-P.F. Le montant des péages n’est pas le même. Ceux que payent les trains circulant en France sont parmi les plus élevés d’Europe. Quand vous payez votre trajet 50 euros, il y en a 20 qui vont au péage. En Espagne, c’est beaucoup plus bas. L’écart de coûts explique l’écart de prix.

VRT. N’y a-t-il pas aussi un modèle d’exploitation différent?

J-P.F. La seule réponse que je peux apporter en tant que PDG du groupe, c’est que SNCF Voyageurs et Ouigo sont sur leur feuille de route, et que les résultats sont en ligne avec le plan d’affaires proposé au moment de la décision du lancement en Espagne.

VRT. Suite notamment à votre lobbying, le gouvernement a promis 100 milliards pour le ferroviaire. On n’y est toujours pas. Et aujourd’hui, le gouvernement cherche plutôt des économies partout. Vous êtes déçu ? 

J-P.F. Moi, je constate que les lignes bougent. Dans son discours de politique générale, le Premier ministre Gabriel Attal a parlé d’investissements massifs dans le ferroviaire. La volonté politique est toujours là. Au-delà des discours, on voit qu’il va y avoir plus d’argent pour la rénovation du réseau avec 2,3 milliards d’euros supplémentaires entre 2024 et 2027.

Les projets de services express régionaux métropolitains (SERM) sont également emblématiques de cette volonté de faire plus de ferroviaire en France. Des sociétés de projet se créent, il y a une labellisation des projets. Dans les contrats de plan Etat-région, l’Etat est prêt à financer la phase des études. Sur le fret, on s’organise pour remettre en état les grands triages. Les lignes bougent. L’élan est donné pour les années qui viennent.

VRT. En devenant PDG, vous aviez également affirmé que vous ne vouliez plus d’attente aux guichets. Ce sera le cas cet été ?

J-P.F. Oui, nous avons réussi à réduire les attentes pour qu’elles ne dépassent pas la demi-heure. En mettant en place des appareils qui acceptent la monnaie et des agents pour aider les clients. C’est installé dans toutes les grandes gares et ça fonctionne.

VRT. La SNCF n’a-t-elle pas été trop loin dans la suppression des agents et des vendeurs en gare ?

J-P.F.  C’est une question qui se pose aux autorités organisatrices avec lesquelles nous discutons. Quel niveau de service souhaitent-t-elles? Avec quelle présence humaine? Pour quel coût? Tout cela est précisé dans les contrats de délégation. La SNCF est un opérateur qui réalise le service que lui demandent les autorités organisatrices dans le cadre de contrats. Ils vont être mis en concurrence. On verra bien ce qu’il y aura dans les cahiers des charges.

VRT. Alstom multiplie les retards de livraison de matériels roulants. Vous êtes fâché? Il y aura des pénalités? 

J-P.F. Les retards sont pénalisants pour nos clients. Si nous avions plus de trains, nous les remplirions sur de nombreuses destinations, comme la Bretagne ou le Sud Ouest, où nous manquons de trains. La livraison des TGV M aurait dû commencer à la fin de l’année dernière. C’était la date prévue dans le contrat d’achat. Désormais, on nous annonce mi-2025, c’est donc un an et demi de retard.

On sait aussi que les grosses commandes de RER pour l’Ile-de-France, les MI20 et le RER 2NNG, vont être livrés en retard. Cela nous embarrasse. Sur la ligne B par exemple, nous sommes obligés avec la RATP d’exploiter avec du matériel très ancien : le M I84 date de 1984… Un matériel de 40 ans est forcément moins fiable qu’un neuf. Il y a même des MI 79, vieux de 45 ans…  Alstom est confronté à des problèmes industriels. Espérons qu’ils seront résolus rapidement. Les pénalités prévues par les contrats en cas de retard s’appliquent.

VRT. Finalement il y aura un Pass rail pour les jeunes cet été. Qu’en pensez-vous ?

J-P.F. Tout ce qui peut contribuer à amener des voyageurs dans les trains est une bonne idée mais le montage de ce produit tarifaire entre l’Etat et les régions ne nous regarde pas. Nous nous organiserons pour offrir dans nos systèmes de distribution le tarif décidé.

VRT. Les projets de commande centralisée du réseau peuvent-ils être un facteur de fragilité, notamment en cas de grève ou de cyber-attaque ?

J-P.F. La SNCF est une entreprise d’innovation. Le principal objectif des CCR est d’obtenir une vraie réduction des pannes d’aiguillage grâce aux données recueillies, à l’intelligence artificielle et à la maintenance prédictive qu’elles permettront. Nous pourrons aller vers le zéro panne. Cela ferait gagner quatre ou cinq points de régularité. C’est beaucoup. Cela améliorera la fiabilité et l’attractivité du ferroviaire.

VRT. Chaque année, des plans d’économies sont mis en place qui aboutissent notamment à des suppressions de postes dans les fonctions support…

J-P.F. La productivité n’est pas un mot tabou à la SNCF. Comme toutes les entreprises, elle doit chercher à produire moins cher. Pour les clients d’abord qui attendent que les prix n’augmentent pas ou très peu. Et parce que, dans la concurrence, vous devez maîtriser vos coûts pour dégager des résultats. Je rappelle que nos résultats sont réinvestis à 95 % dans le ferroviaire. Tout l’argent qu’on gagne grâce à la productivité est réinvesti dans l’infrastructure, dans l’achat de TGV et dans la création de nouveaux ateliers.

Nous voulons avoir des effectifs qui correspondent à la charge de travail de chaque établissement. Il peut y avoir des méthodes pour ajuster les effectifs mais on ne trichera pas avec l’emploi.

Après, des efforts de productivité peuvent porter sur les fonctions support mais ils sont réalisés comme dans toutes les entreprises. Ils nous permettent d’atteindre les objectifs de cash flow libres fixés lors de la réforme ferroviaire. Depuis 2022, nous réalisons un cash flow positif et le budget 2024 est aussi construit sur un cash flow positif. La performance économique est absolument nécessaire, ne serait-ce que pour la qualité de service que nous devons aux Français. L’argent investi dans l’infrastructure et le matériel roulant fera le service de demain. C’est peut-être ce qui n’a pas été suffisamment fait dans les décennies précédentes. Nous réalisons désormais de gros efforts financiers grâce à l’argent gagné qui dépend aussi de nos efforts de productivité.

VRT. Clément Beaune était un ministre des Transports très interventionniste. Son successeur arrive avec un nouveau style. Qu’est-ce que cela peut changer pour la SNCF ?  

J-P.F. Le ministre vient d’arriver, il est en train de construire son analyse. Il a une formation de polytechnicien, c’est donc un ingénieur rationnel qui va devoir intégrer le facteur finances publiques dans les politiques qu’il définira après une période d’observation. Il semble intéressé par l’impact de la mobilité sur l’aménagement et le développement des territoires. Je suis convaincu que le ferroviaire aura toute sa place parce qu’elle est importante dans la vie des Français et des territoires.

VRT. Et vous dans tout cela, comment voyez-vous la suite? Vous n’avez jamais caché votre envie de continuer.

J-P.F. La décision ne m’appartient pas, je travaille, et les sujets sont nombreux. J’accepterai la décision du gouvernement, quelle qu’elle soit.

VRT. Qu’est-ce que vous aimeriez plus particulièrement avoir réussi lorsque vous ferez le bilan ?

J-P.F. Je n’en suis pas là. Ce n’est pas mon état d’esprit actuel. Mon état d’esprit, c’est de faire avancer cette entreprise. En quatre ans, on a fait bouger les lignes, le cap est donné. Le cap, c’est celui du développement qui passe par le développement du réseau. Je me suis beaucoup impliqué sur ce sujet. Les premiers résultats sont là, il y a plus d’argent pour le réseau. Les Français nous récompensent car ils ont plus envie de prendre le train. Un cercle vertueux se met en place. Plus d’offre, c’est plus de demande.

Nous nous battons aussi sur le dossier fret. Il vaut mieux avoir plus de trains et moins de camions, et surtout pas des méga-camions qui seraient une vraie erreur. Je me bats pour le développement du ferroviaire et je n’oublie jamais le social. Je suis un infatigable du dialogue social, en associant les cheminots aux progrès de l’entreprise à travers leurs syndicats.

VRT. Pour conclure, qu’avez-vous envie de dire aux cheminots ?

J-P.F. Je suis l’un des vôtres. J’ai commencé à travailler à la SNCF début 1981 et je connais bien l’entreprise. J’ai exercé vos métiers. J’ai été aiguilleur, régulateur, j’ai conduit des trains, j’ai été chef d’établissement exploitation, chef de PC, chef de dépôt, chef d’établissement, directeur de région… Je sais que cette entreprise est attachée à des valeurs. Certes la SNCF se transforme mais ce n’est pas une entreprise comme une autre et elle reste fidèle à ces valeurs : nous voulons être utiles aux Français et aux territoires.

Je veux aussi les remercier les cheminots pour le travail qu’ils réalisent. Ce sont eux qui font rouler les 15 000 trains quotidiens et qui travaillent sur 1600 chantiers par an.

Je suis convaincu que le ferroviaire fait partie de la solution face aux enjeux environnementaux, d’aménagement du territoire et de pouvoir d’achat.

C’est aussi une formidable industrie. Nous avons un rôle de leadership pour la filière qui est porteuse d’emplois.

Nous avons de la chance. Nous faisons un beau métier.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

Ewa

La CGT recule encore lors des élections au CA de la SNCF

Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour la SNCF : la représentativité de la CGT recule dans toutes les sociétés (SA) du groupe SNCF mais au bénéfice d’un autre syndicat contestataire, Sud Rail, comme le montrent les résultats le 4 avril des élections aux différents conseils d’administration. La CGT Cheminots  reste toutefois la première force syndicale du groupe mais elle perd quatre points avec 32,85 % des voix au conseil d’administration de la maison mère, comparé aux dernières élections de 2020. Elle perd encore trois points avec 38,09 % au CA de SNCF Réseau, et pas moins de cinq points chez SNCF Voyageurs (31,37 % des voix), et quatre points (18,94 %) chez Gares & Connexions (G&C).

Sud Rail renforce son implantation dans toutes les SA. Le syndicat gagne plus de trois points avec 20,27 % des voix au conseil d’administration de la maison mère et chez SNCF Réseau (17,58 %). Il obtient 9,22 % des voix chez à G&C (8,16 % en 2020). Sa forte progression chez SNCF Voyageurs (près de 4 points à 25,49 %) serait facilitée, selon une source syndicale, par la politique sociale appliquée par cette SA qui cède facilement face à ses menaces de grève, au détriment de la concertation menée avec les autres organisations.

Les syndicats réformistes se renforcent aussi. L’Unsa Ferroviaire arrive en seconde position dans toutes les sociétés du groupe sauf à SNCF Voyageurs où Sud Rail le devance (et où l’Unsa obtient 19,51 % des voix). C’est aussi le seul syndicat à avoir des représentants dans toutes les SA.

La CFDT Cheminots affiche également une représentativité en hausse de cinq points chez G&C et globalement de 1,5 % pour les autres mais n’obtient pas de représentant du fait de la baisse du nombre d’administrateurs décidée par la loi, explique-t-elle dans un communiqué. Le syndicat regrette aussi la forte abstention qui a marqué le scrutin. Mieux vaudra donc attendre de nouvelles élections avant de tirer des conclusions plus poussées.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Un train à bas prix Ouigo dessert désormais -à vitesse classique- Rennes

OUIGO classique

Après avoir transporté ces deux dernières années plus de deux millions de voyageurs sur les lignes Paris- Lyon et Paris-Nantes, le service à bas coûts Ouigo Train Classique étend son offre vers Rennes à partir du 5 avril.

Partant de Paris Austerlitz, le corail aux couleurs rose dessert aussi Massy-Palaiseau, Versailles Chantiers, Chartres, Le Mans et Laval. Il relie Rennes en moins de cinq heures, à raison d’un aller-retour quotidien, pour des départs de Paris entre 8h et 9h et un retour de Rennes entre 15h et 16h.

250 000 voyageurs sont attendus cette année sur cette ligne. Ils pourront bénéficier de prix compris entre 10€ et 49€ maximum l’aller simple (5€ pour les moins de 12 ans).