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Ewa

Une convention de six milliards d’euros pour les TER en Auvergne-Rhône-Alpes

TER AURA

« L’esprit est de mettre la pression sur la SNCF. Mais si nous mettons la pression pour obtenir des résultats, nous donnons également les moyens d’atteindre les objectifs avec un budget de près de 6 Md€ sur 10 ans », a souligné Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, à l’occasion de la signature de la nouvelle convention TER avec la SNCF pour 2024-2033. Cette pression se traduit par le renforcement du dispositif de bonus-malus, déjà en vigueur sur la précédente convention. Des pénalités s’appliqueront en cas de suppression de trains, même si les voyageurs sont prévenus une semaine à l’avance, et les pénalités seront plus fortes pour les suppressions de dernière minute. Le nouveau dispositif pourrait conduire à des pénalités de l’ordre de 13 M€ par an alors qu’elles s’élevaient en moyenne à 7 M€ sur la précédente convention. « Nous avons doublé le poids de ces pénalités », confirme Laurent Wauquiez qui justifie ce choix avant tout par la volonté d’améliorer la qualité de service offert aux voyageurs.

L’élu estime que la précédente convention a porté ses fruits puisque la ponctualité et la régularité ont progressé. « Nous avions 13 % de TER en retard et nous en avons moins de 8 % aujourd’hui. Nous avons également enregistré une baisse de 32 % du nombre de suppressions le jour J », souligne-t-il. En proposant un meilleur service, l’enjeu est de rendre les TER plus attractifs. Cet objectif est en bonne voie puisque l’an dernier 230 000 voyageurs quotidiens ont été comptabilisés sur le réseau régional, en hausse de 20 % comparé à 2022. « D’ici dix ans, nous visons 300 000 voyageurs par jour », indique Frédéric Aguilera, vice-président délégué aux Transports à la région.

D’où un autre volet majeur : un « choc d’offres« . Entre 5 000 et 8 000 places de plus seront proposées tous les ans grâce au renouvellement du matériel. Une enveloppe annuelle de 250 M€ sera consacrée à l’acquisition de matériels. Dix-neuf nouvelles rames Regio2N, plus capacitaires, seront mises en service d’ici 2026, dont dix dès cette année. Pour assurer leur entretien, le technicentre de Vénissieux, où 162 cheminots travaillent à la maintenance de 400 rames, est en travaux avec la construction d’une nouvelle halle.

En revanche, Laurent Wauquiez affirme ne pas vouloir « se précipiter et faire de l’affichage » pour ouvrir à la concurrence les TERCinq lots « cohérents avec des lignes rentables et des lignes d’aménagement du territoire » ont été définis : Lot Auvergne, lot Etoiles de Chambéry et de Grenoble, lot Etoile de Savoie et transfrontalier, lot Etoile lyonnaise, lot relations longues distances régional, auxquels s’ajoute un lot fonctionnel pour la relation avec les voyageurs.

Séverine Renard

Ewa

Comment la SNCF va faire rouler un TGV sur deux malgré la grève des contrôleurs

Train quai gare

Malgré le conflit ce week-end avec les contrôleurs, qui s’annonce très suivie avec trois chefs de bord sur quatre en grève, la SNCF a affirme qu’elle va pouvoir faire rouler un TGV sur deux. Comment? En recourant à des agents volontaires habilités à porter la caquette de contrôleur, suite à une formation qui dure une semaine. Habilitation qui doit être renouvelée tous les ans.

En plus des non grévistes, 300 personnes (cadres, managers, agents dans des bureaux quel que soit leur métier) se sont ainsi portés volontaires et vont descendre sur le terrain vendredi, samedi et dimanche, pour assurer une des missions de chef de bord : la garantie de la sécurité des voyageurs à bord. Mission qui explique l’impossibilité de faire rouler un TGV en l’absence d’un contrôleur. En revanche, n’étant pas assermentés, les volontaires n’effectueront pas le contrôle des billets, qui représente la seconde mission des chefs de bord.

Les TGV qui circuleront ce week-end seront prioritairement ceux desservant la montagne car ce sont les plus pleins, a expliqué le 14 février la SNCF pour justifier ses choix. L’entreprise cible aussi les trains qui transportent des enfants dans le cadre de son service Junior & Cie. 9000 jeunes sont attendues ce week-end, le service sera assuré pour 85 % d’entre eux, assuré Alain Krakovitch. « Et nous allons essayer de proposer une solution à tous« , a indiqué le directeur des TGV-Intercités.

Plus précisément, un TG Inoui sur deux devrait circuler, un Ouigo sur deux, un Intercité sur deux (trains de jour et de trains de nuit). La SNCF a envoyé à tous les voyageurs dont elle avait les coordonnées un mail ou un sms pour leur indiquer si leur train est supprimé. Avec la possibilité de se le faire rembourser à 100 % ou de l’échanger sans frais. Elle va aussi offrir aux personnes dont le train a été supprimé un bon de voyage permettant leur de voyager à 50 % dans le mois.

 

 

 

Ewa

Paris-Clermont : l’ultimatum de Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez

Après plusieurs dysfonctionnements subis par les voyageurs de la ligne Paris-Clermont, dont celui du 19 janvier qui les a bloqués en pleine voie pendant des heures , le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes hausse le ton. Laurent Wauquiez demande des « engagements concrets avant la fin du mois« , ce qui passe selon lui notamment par la fiabilisation des matériels en attendant les nouvelles rames Oxygène, dont la livraison est prévue à partir de la mi-2025. Il faut aussi de toute « urgence« , poursuit l’élu dans un communiqué, « sécuriser l’infrastructure et les voies« , « organiser la gestion de crise en cas d’incident avec une information fiable et en direct; une prise en charge des voyageurs et un renforcement des accès de secours en cas d’intervention entre deux gares pour réduire les délais d’intervention« . Ou encore disposer de « deux locomotives opérationnelles (…) pour réagir rapidement en cas de panne« .
Rappelant que la région a mis sur la table 40 millions de financement pour cette ligne « qui n’est pas de sa responsabilité« , l’élu pose un ultimatum : « si la SNCF ne propose pas de solutions avant la fin du mois de février, la Région retirera ses financements« .

 

Ewa

Une coalition contre l’extension du tram à Strasbourg

Tram Citadis CTS Strasbourg pont Kehl

C’est le projet phare d’aménagement de la municipalité écologiste en place à Strasbourg depuis 2020 : l’extension du tramway prévue au nord de l’agglomération, sur cinq kilomètres vers la commune périphérique de Schiltigheim, mobilisera à elle seule 268 millions d’euros. Soit plus de la moitié du budget consacré par Jeanne Barseghian (Verts) et son équipe à la « révolution des mobilités » (500 millions d’euros d’investissement), qui comprend aussi des extensions de BHNS, les transports publics gratuits pour les jeunes, des aménagements cyclables et du transport à la demande. Le « tramway nord » complètera le réseau de six lignes existantes et entrera en service en 2027.

Une coalition politique inédite hausse le ton cet hiver contre les écologistes. Peu habitués à s’exprimer conjointement, l’ancienne maire socialiste Catherine Trautmann et les conseillers municipaux d’opposition (LR) Jean-Philippe Vetter (LR) et Pierre Jakubowicz (centriste) ont pris la parole de façon coordonnée dans une réunion publique contre le tram nord, organisée en janvier.

« Les Verts vont cramer la caisse et empêcher tout autre projet de transport en commun dans les trente prochaines années« , a prévenu Pierre Jakubowicz. « Ce tramway, trop cher, n’a rien de social« , a renchéri Catherine Trautmann. Les opposants dénoncent également les choix des urbanistes dans le secteur de la Neustadt, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Ils reprennent les arguments des riverains de l’avenue des Vosges, dont la requalification réduira drastiquement la place de la voiture au profit des vélos et des piétons.

L’enquête publique du tramway nord sera ouverte en mai 2024.

Olivier Mirguet

Ewa

De nouvelles commandes géantes pour moderniser les métros et les bus franciliens

Future rame MF19 du métro parisien

La modernisation du matériel roulant en Île-de-France accélère. Après avoir financé, en 2019, 44 rames pour les lignes 10, 3bis et 7bis, Ile-de-France Mobilités a annoncé début février avoir demandé à la RATP de commander 103 nouvelles rames MF19 pour les lignes 8, 12 et 13 du métro. Elle financera cet achat pour un montant évalué à près d’1,1 milliard d’euros courants HT.

« Ces rames, qui seront déployées entre 2027 et 2029, bénéficieront à l’ensemble de la ligne 13 et en partie pour les 8 et 12. Une commande pour compléter les lignes 8 et 12, ainsi que les lignes 3 et 7, interviendra prochainement« , explique IDFM. Les MF19 construits par Alstom remplaceront les MF67, MF77 ou encore les MF88.

Ces trains « Boa » ouverts sur toute leur longueur existeront en trois longueurs de rame, seront modulables avec différents aménagements intérieurs et pourront passer d’une conduite manuelle à une conduite automatique en fonction des lignes sur lesquelles ils circuleront. La première rame de ce métro nouvelle génération est attendue en 2025 sur la ligne 10. Entre 2025 et 2033, il est prévu que le MF19 remplace la moitié des rames de métro actuelles.

L’autorité organisatrice des transports franciliens a également décidé de commander, via la Centrale d’achat du transport public (CATP), 3 500 bus et cars propres. Cette commande, chiffrée à 1,8 milliard d’euros, vient s’ajouter à celle de 500 midibus propres commandés en 2022 et qui doivent arriver entre 2025 et 2028. « Cette nouvelle commande permettra de mettre en circulation près de 1 000 bus et cars par an« , souligne IDFM, en précisant que 4 200 bus et cars propres (près de 40% de la flotte) sont déjà en service dans l’ensemble de l’Île-de-France.

Et en 2025, les véhicules diesel et hybrides rouleront au HVO, un carburant alternatif composé d’huiles végétales pour tenir l’objectif d’avoir une flotte 100% biométhane et électrique. 49 centres opérationnels bus ont déjà été convertis aux nouvelles énergies (électricité et biogaz) et 30 sites sont en cours de conversion.

Ewa

Pourquoi la ligne 14 devra encore fermer après les JO

MP 14

Les usagers de la ligne 14 n’en ont pas fini avec les longues interruptions de trafic. Après des fermetures l’été dernier, puis pendant toutes les vacances de la Toussaint, auxquelles s’ajoutent de nombreuses soirées, la RATP renouvelle l’opération depuis dimanche : la ligne est de nouveau totalement fermée aux voyageurs pour deux semaines, pendant les vacances de février.

L’objectif est de poursuivre les essais de modernisation du nouveau système de pilotage automatique. Et de le déployer en juin sur la ligne existante et sur les deux prolongements qui doivent alors ouvrir simultanément, soit 14 km de tunnel et sept stations en direction du sud vers Orly, et 1,4 km et une station vers le nord à Saint-Denis-Pleyel. Autrement dit, il faudra être prêt avant les Jeux olympiques.

Sur cette ligne 14, il est prévu que le nombre de trains augmente progressivement à l’horizon 2025 jusqu’à 72 trains (avec 8 voitures, donc avec une plus grande capacité). « Actuellement, nous avons 39 rames, nous en aurons 47 pour tenir le service » en juin, assure Stéphane Garreau, le directeur d’opération du prolongement de la ligne. Un nombre suffisant dans un premier temps pour tenir un intervalle de 105 secondes entre les trains. Puis, l’intervalle doit pouvoir être abaissé à 80 secondes aux heures de pointe.

Or, le système de pilotage actuel, vieux de 30 ans, n’a pas la capacité de gérer les 72 trains. Depuis 1998, date de l’inauguration de cette ligne automatique, sa longueur et le nombre de matériels roulants ont plus que triplé. D’où la nécessité de déployer une nouvelle technologie. « C’est une première au monde sur une ligne exploitée. C’est aussi la conclusion de sept années de travail des ingénieurs de la RATP et de Siemens qui fournit le pilotage automatique », souligne le responsable de la RATP.

Limiter les risques pour être prêt avant les JO

Les essais réalisés le week-end ne peuvent pas être réalisés avec plus de deux trains. Pour tester en conditions réelles sur toute la ligne (mais sans voyageurs), et vérifier que les interfaces répondent bien, la RATP a donc besoin de plus de temps pour faire rouler les trains et rôder le système. « Pour ouvrir les prolongations au nord et au sud, il nous faut avoir réalisé 90 % du volume des essais. Nous en sommes à 92 % et sommes en train de réaliser les 8 % manquants« , précise encore le directeur des opérations. Et le 26 février, les métros circuleront grâce au nouveau système de pilotage.

D’autres fermetures seront programmés, notamment pour voir si la cadence à 80 secondes peut être tenue, avec sept jours de fermeture entre le 7 et le 14 avril. Et sûrement encore une autre en juin « pour de petits ajustements« .

Reste que le nouveau système de pilotage n’apportera pas, dès le mois de juin, toutes les innovations promises par Siemens. Le temps étant désormais compté, il a été décidé de limiter ses fonctionnalités au strict nécessaire, appelé dans le jargon de la RATP, « le périmètre fonctionnel« .

Pas question en effet de prendre des risques supplémentaires alors que les marges de manoeuvre sont faibles pour tenir les délais. Pour la RATP, qui se sait attendue par les pouvoirs publics, l’épreuve olympique a déjà commencé. Quant aux usagers, ils peuvent d’ores et déjà s’attendre à de nouvelles fermetures dès le début 2025, pour  tester « quelques nouvelles fonctions » du nouveau système de pilotage, reconnait-on côté RATP. Peut-être quelques-unes des plus innovantes.

Marie-Hélène Poingt

 

 

 

Ewa

Les dossiers qui attendent Patrice Vergriete, le nouveau ministre des Transports

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Lorsqu’il avait défendu sa candidature face au Parlement il y a quasiment un an (le 17 janvier 2023), pour prendre la présidence de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit France), Patrice Vergriete s’était dit « passionné par les mobilités ». Nommé le 8 février ministre délégué aux Transports, il va pouvoir le prouver en remplaçant Clément Beaune, parti sous les louanges d’un secteur qui a apprécié sa connaissance des dossiers et sa volonté d’avancer. 

Agé de 55 ans, polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, Patrice Vergriete connaît déjà bien les difficultés de financements des transports, étant resté six mois à la tête de l’Afit France (soit trois mois de plus que son prédécesseur Jean Castex parti à la RATP), avant d’être nommé ministre du Logement.

Lorsqu’il était maire de Dunkerque, il s’est aussi intéressé aux transports publics, décidant en 2018 de les rendre gratuits et faisant alors de sa ville « la première agglomération d’Europe à proposer la gratuité pour tous dans ses transports publics« , avait-il expliqué dans une interview à VRT. Avec l’ambition de lutter contre la pollution et de redonner, précisait-il, « du pouvoir d’achat à la population« .

Ancien du parti socialiste, qu’il a quitté en 2013, il représente aujourd’hui l’aile gauche au sein de Renaissance, un peu à l’image de son prédécesseur Clément Beaune. Celui-ci s’était  attaqué à des sujets de fond, nouant ici un accord pour financer les transports publics franciliens, promettant le même traitement aux collectivités de province, et annonçant là une taxe sur les secteurs routier et aérien au bénéfice des modes non polluants au nom de la transition écologique. En janvier, l’ancien ministre attendait un rapport sur les péages ferroviaires, prévoyait le lancement d’un plan d’Etat pour des liaisons en cars express et promettait la diffusion d’une liste de projets d’autoroutes à abandonner. Sans oublier la poursuite du plan de transformation de Fret SNCF sous le radar de Bruxelles ou, sujet phare de l’année,  la préparation des JO…

Depuis, une crise sociale couve à la SNCF, qu’il va falloir éteindre….

Passage en revue de quelques grands dossiers emblématiques qui attendent le nouveau ministre.

Les JO Paris 2024

Vingt-neuf jours de compétition, des millions de spectateurs, 200 000 accrédités, dont 15 000 athlètes. Le réseau francilien devra absorber entre 600 000 et 800 000 voyageurs supplémentaires chaque jour pendant les JO. Jamais l’organisation d’Olympiades n’auront autant souligné l’enjeu des transports collectifs.

Maillons essentiels de la réussite des épreuves, les opérateurs de transport public se veulent rassurants, les politiques aussi. Interrogé, début décembre 2023 sur Franceinfo, sur une lettre que lui avait adressé le préfet d’Île-de-France et dans laquelle ce dernier relevait l’impréparation des transports en commun franciliens à l’approche des JO, Clément Beaune avait reconnu : « il y a encore des lignes, des navettes supplémentaires à organiser, du renforcement d’offres à organiser ».

A certains endroits, le plan de transport ne permettrait pas d’acheminer les spectateurs à cause de la saturation des lignes de métro et RER en dépit « des renforts envisagés » par Île-de-France Mobilités (IDFM) avec des bus de substitution, pointait le courrier révélé par le Canard Enchaîné. « A certains endroits, le plan transport [tel qu’il est prévu durant les JOP] ne permet d’acheminer les spectateurs que si tous les autres voyageurs étaient dissuadés ou presque » de se déplacer, y était-il écrit. Clément Beaune invitait les Franciliens à « s’organiser un peu différemment durant la période » des JOP avec « plus de télétravail » et des « congés ». Et prévoyait « une campagne d’information précise à partir du mois de janvier… ».

Le passe Rail

Inspiré du Deutschland Ticket en Allemagne (transports régionaux à volonté pour 49 euros par mois), le passe Rail à la française – sans les TGV ni les transports urbains – verra-t-il le jour à l’été comme Emmanuel Macron l’avait demandé à son ex-ministre des Transports congédié début 2024 ? Outre-Rhin, le dispositif a mobilisé des engagements financiers exceptionnels de l’Etat fédéral (5 milliards d’euros annuels).

En France, pas sûr que le verrou de Bercy saute si aisément. Il faut aussi trouver un consensus avec les régions, autorités compétentes pour les TER. Si les Français ont fortement plébiscité le train en 2023, le prix des billets reste un sujet crispant.

Les RER métropolitains

La loi encadrant le développement des Services express régionaux métropolitains (Serm), communément appelés RER métropolitains, a été votée en décembre dernier.

Voulus par Emmanuel Macron qui en avait fait l’annonce surprise fin 2022 sur Youtube, plusieurs projets sont à l’étude ou en cours de développement : Lille, Lyon, Grenoble, Marseille, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg, Bordeaux, Toulouse.

Les premiers projets retenus pour obtenir un soutien de l’État devaient être connus au printemps 2024, avait annoncé en octobre Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique. Avec quelle enveloppe budgétaire pour les financer ?

Les péages ferroviaires

C’est un sujet qui fâche : SNCF Réseau doit augmenter de 7,6 % en moyenne ses redevances d’utilisation des voies ferroviaires en 2024. Et d’autres augmentations devraient suivre les années suivantes. Les régions, autorités organisatrices des TER, les contestent. Et les usagers, qui se plaignent du prix du train, les subissent également, le péage représentant près de 40 % du tarif du billet.

Face à la bronca, Clément Beaune avait demandé à l’automne dernier le lancement d’une enquête conjointe à l’Inspection générale des finances et à l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable. Faudrait-il baisser les péages ? Mais dans ce cas, l’Etat est-il prêt à subventionner davantage les travaux des infrastructures ferroviaires ?

Des financements pérennes pour la mobilité locale

« L’Etat doit être cohérent avec ses objectifs de décarbonation », plaident les élus du Groupement des autorités organisatrices du transport (Gart). S’inquiétant d’un traitement inéquitable entre l’Île-de-France et les autres territoires, depuis que Valérie Pécresse a arraché un accord avec l’Etat pour sécuriser le financement des transports publics d’Ile-de-France, les élus des autres territoires en voudraient bien autant.

Quand on n’est ni francilien, ni éligible à un RER métropolitain, comment financer le choc d’offre sans pouvoir augmenter le versement mobilité ?, demandent-ils en substance. « Il ne peut pas y avoir une France à deux vitesses », martèle Louis Nègre à chaque occasion. « Ce qui s’est passé en Ile-de-France ouvre des perspectives pour le pays tout entier », lui avait répondu Clément Beaune. Quelle sera la réponse du nouveau ministre ?

N. A. et M.-H. P.

Ewa

Un an après, ce que les contrôleurs de la SNCF ont obtenu

TGV Duplex (ALSTOM) en gare voyageurs Lyon Part-Dieu - Rampe d'acces aux quais.

La SNCF a entamé un travail d’explication auprès des contrôleurs sur les avancées qu’ils ont déjà obtenues depuis décembre 2022, afin d’éviter un nouveau conflit qui pourrait peser lourd pendant les vacances de février.

« Contrairement à ce que certains disent, l’accord des chefs de bord est largement respecté », a martelé le PDG Jean-Pierre Farandou en présentant le 8 février un nouvel agenda social pour le goupe. Selon l’entreprise, tous les engagements ont bien « été pris en main » et sont, soit déjà en place (pour la majorité d’entre eux), soit en cours de déploiement.

Ainsi, la direction pour le métier de chef de bord, qui avait été supprimée, a été remise en place. « Nous avons aussi cherché à être plus transparent pour le parcours professionnel et pour faciliter l’évolution de Transilien et TER vers Intercités et TGV« , indique Lucile Quessart, la directrice des Ressources humaines de SNCF Voyageurs, en précisant que 200 contrôleurs ont quitté l’activité TER pour rejoindre TGV en 2023. Et un accompagnement financier a été instauré pour aider à leur reconversion s’ils le souhaitent.

850 embauches prévues cette année

De nouvelles recrues ont renforcé les équipes : 653 contrôleurs ont été embauchés l’année dernière, soit une hausse de 60 % par rapport à 2022. Vont s’ajouter 200 recrutements en plus, vient d’annoncer la SNCF. Ce qui porte le nombre total à 850 nouveaux contrôleurs et permettra d’avoir deux chefs de bord par rame de TGV. Actuellement, c’est le cas sur 87 % des TGV Inoui. « Ce sera 92 % fin 2024 et 100 % en 2025, conformément au calendrier de l’accord« , souligne Jean-Pierre Farandou.

Enfin, s’agissant des rémunérations, « 100 % des mesures ont été mises en oeuvre de manière progressive, que ce soit pour les contractuels comme pour les statutaires ». Par exemple, « En janvier, une majoration brute de 60 euros bruts a été apportée à la prime de travail« , indique la SNCF. Enfin, parmi d’autres dispositions, la sécurisation d’une partie de la prime de travail est prévue pour permettre de limiter l’impact d’un arrêt maladie sur la rémunération. Prime de travail qui compte entièrement pour le calcul de la retraite, précise le groupe.

« Ce ne sont pas quelques accords mineurs dans l’application de l’accord qui pourraient empêcher les Français de partir en vacances. Cela serait grave, » estime le patron du groupe ferroviaire. Le ton est donné même si la porte n’est pas tout à fait fermée : « Il peut toutefois y avoir des spécificités liées aux conditions d’exercice des métiers. Nous sommes bien sûr prêts à les prendre en compte comme nous l’avons toujours fait« .

MH P

Ewa

Une marche pour soutenir la coopérative ferroviaire Railcoop

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L’association « les amis de Railcoop » lance un « relais citoyen », du 17 février au 2 mars, pour faire connaître au public le projet de la coopérative et sensibiliser le public à ses difficultés : en redressement judiciaire depuis le 16 octobre et pour six mois, Railcoop cherche en effet à boucler un tour de table financier pour poursuivre son activité et relancer un service ferroviaire entre Bordeaux et Lyon. 
Le « Grand défi Railcoop » consistera à relier Bordeaux à Nantes en 15 étapes* dans les 12 villes de la future ligne, à pied ou en vélo. « Des animations et réunions publiques auront lieu en soirée dans huit villes étapes, et sur des journées complètes dans les villes clés que sont Bordeaux, Limoges, Guéret et Lyon », indiquent les organisateurs dans un mail envoyé aux sociétaires de Railcoop. 
*Les 15 étapes : Bordeaux, Libourne, Périgueux, Thiviers, Limoges, Saint-Sulpice-Laurière, Guéret, Montluçon, Gannat, Saint-Germain-des-Fossés, Roanne et Lyon.

Ewa

Une nouvelle « plateforme » sociale proposée à tous les cheminots

Gare Montparnasse 2019

Pour la SNCF confrontée à une menace de grève des contrôleurs en pleines vacances de février, le compte à rebours a commencé. Si les préavis déposés par les fédérations cheminotes Sud, CGT et CFDT ne sont pas levés d’ici lundi, il faudra commencer à préparer les plans de transport. Avec, à la clé, des suppressions de trains si les contrôleurs décident d’entrer en masse dans le conflit. Et une image qui risque encore une fois d’être bien écornée.

D’où la prise en main, en direct, par Jean-Pierre Farandou des négociations avec les organisations syndicales.  Avec l’idée  -habile- du PDG du groupe SNCF de ne pas répondre à des revendications catégorielles mais d’élargir les propositions de l’entreprise à tous les cheminots. « Je suis garant de l’équité sociale« , souligne-t-il.

Une réunion de trois heures a donc été organisée ce matin avec les quatre organisations syndicales représentatives de l’entreprise pour « jeter les bases d’une nouvelle plateforme de progrès social avec des mesures à court terme et à moyen terme« . Le dirigeant indique que cette réunion aurait dû se tenir en mars. Mais vu l’actualité, il a décidé de l’avancer pour tenter d’enrayer le mouvement qui s’annonce.

Selon lui, l’entreprise a tenu tous les engagements qui avaient été pris à l’égard des contrôleurs en décembre 2022 après un précédent conflit. De nouvelles mesures vont être adoptées qui doivent profiter à l’ensemble des salariés, annonce-t-il, refusant une « SNCF à deux vitesses« .

Au chapitre des rémunérations, à compter du 1er mars, une prime de 400 euros sera versée à tous les cheminots en raison des bons résultats qui doivent être annoncés fin février. Elle s’ajoute à une prime de 400 euros déjà décidée en décembre dernier. Et, à partir du 1er avril, l’indemnité de résidence va être revalorisée entre 30 et 50 % selon les zones. Cette prime aura un plancher minimum de 100 euros en Ile-de-France. Au total, 77 000 cheminots vont en bénéficier.

Enfin, 3000 cheminots vont bénéficier d’une promotion additionnelle, ce qui signifie qu’ils toucheront entre 2 et 4 % de plus. Selon la SNCF, les efforts réalisés ces trois dernières années en faveur de la rémunération représentent une hausse de la masse salariale de 1,5 milliard d’euros.

Côté emplois, 1000 personnes de plus que prévu vont être recrutées en CDI, dont 200 pour les contrôleurs. Ce qui aboutira à l’embauche de 8300 personnes cette année à la SNCF. « En deux ans, la SNCF aura recruté en CDI 17000 personnes« , souligne le patron du groupe.

A plus long terme, la SNCF va chercher à définir une enveloppe qui pourrait être consacrée à l’évolution de la rémunération moyenne des agents sur trois ans. Des négociations vont également s’ouvrir sur les conditions d’exercice des métiers.

Enfin à propos du CPA (une des demandes fortes des chefs de bord), des négociations vont s’ouvrir sur les aménagements possibles en fin de carrière pour mieux prendre en compte la pénibilité.

Le PDG du groupe a aussi cherché à responsabiliser les syndicats. « L‘économique doit tenir compte du social :cela s’adresse aux dirigeants, aux patrons d’activités et à moi-même. Mais le social doit aussi tenir compte de l’économique : cela ‘adresse aux organisations représentatives responsables qui ont le souci de la pérennité de l’entreprise, de l’avenir des salariés mais aussi des attentes des Français, qui ont besoin de nos services et qu’il ne faut pas décevoir« , a-t-il martelé.

Les managers sont désormais priés de répercuter le message auprès de leurs équipes, en espérant les convaincre ne pas faire grève.

Marie Hélène Poingt