Nouveau mouvement social des conducteurs de train en perspective en Allemagne. Le syndicat des conducteurs de locomotives, GDL, a en effet appelé à relancer la grève à partir du 24 janvier et pendant six jours, ce qui représentera le quatrième mouvement depuis novembre. Le syndicat, minoritaire à la Deutsche Bahn qui compte quelque 211 000 salariés, réclame des hausses de salaires et un passage à la semaine de 35 h sur quatre jours (contre 38 heures hebdomadaires actuellement). Et reproche à la direction de « poursuivre sans relâche sa politique de refus et de confrontation« .
De son côté, la compagnie, qui avait déjà proposé une hausse des salaires de 11 %, une prime inflation et une plus grande flexibilisation du travail, a présenté une nouvelle offre rendant notamment possible un passage à 37 h hebdomadaires. S’attendant à une situation très difficile pour les voyageurs, elle accuse le GDL d’agir de manière « irresponsable » et estime qu’il devrait s’agir de la plus longue grève des conducteurs de trains en Allemagne depuis 2015.
Après une année record en 2022, la SNCF a affirmé avoir atteint de nouveaux sommets dans la fréquentation de ses trains, quels qu’ils soient. Ainsi, les trains franciliens affichent une hausse de 6 % du trafic voyageurs entre 2022 et 2023 (le trafic restant toutefois en-deçà des niveaux d’avant-Covid du fait notamment du télétravail). Les TER de leur côté ont transporté 8 % de voyageurs de plus, certaines régions affichant des performances particulièrement fortes comme l’Occitanie ou la Bretagne (+ 40 % en quatre ans). Les Intercités enregistrent une croissance de fréquentation de 4,5 % en 2022 comparé à 2023 (soit 11 millions de personnes). Les TGV enfin ont transporté 122 millions de voyageurs en plus en France, soit une hausse de 4 %, tandis qu’en Europe, la croissance est de 6 %.
« Les Français ont un appétit de train, c’est une tendance durable« , a souligné ce matin Christophe Fanichet, lors d’une présentation à la presse. Selon le PDG de SNCF Voyageurs, non seulement les déplacements liés aux loisirs continuent de progresser, mais les voyageurs d’affaires sont désormais également de retour.
Saturation des TGV
Seul hic au tableau, la croissance a été limitée par le nombre de trains en circulation. « Un TGV sur trois a circulé avec un taux d’occupation à 100 %« , a indiqué Christophe Fanichet qui attend avec une « impatience non dissimulée » l’arrivée des TGV nouvelle génération d’Alstom (lire aussi ci-dessous). Le dirigeant espère pouvoir exploiter les premières rames à partir de l’été 2025.
D’où un comportement récent des voyageurs qui ont tendance à anticiper toujours plus l’achat de leurs billets. « Aujourd’hui, un billet sur deux est acheté plus de 24 jours avant le départ, c’est trois jours de plus que l’année précédente« , poursuit le dirigeant, insistant sur la politique tarifaire à prix réduits mise en place : « 40 % des réservations ont été réalisées avec la carte Avantage et 20 % des voyages ont été effectués sur des Ouigo. Donc six sur dix ont bénéficié de tarifs avantageux« .
Reste que les tarifs des TGV Inoui vont augmenter cette année, dans la limite de l’inflation, selon les propos à la fin de l’année dernière de Clément Beaune, qui était alors ministre délégué aux Transports. « Les tarifs des TGV Ouigo, des trains Intercités et le prix des cartes Avantage ne vont pas bouger« , rappelle Christophe Fanichet.
Jusqu’à un milliard de financement supplémentaire
Or, la SNCF fait face à une hausse de ses coûts : salaires, énergie mais aussi et surtout péages d’utilisation des voies ferrées (leur montant augmente de 7,6 % cette année). « Nos marges baissent« , résume le patron de SNCF Voyageurs, rappelant qu’il doit aussi investir dans de nouvelles rames pour faire face à la demande.
Pour le gouvernement, les profits de la SNCF doivent aussi profiter au réseau. Suite à des pourparlers longs et difficiles, il a décidé que le groupe supporterait seul l’effort du financement de 1,5 milliard d’euros promis par les pouvoirs publics pour rénover et moderniser l’infrastructure ferroviaire, comme l’a révélé le média L’informé. La SNCF va ainsi devoir verser, dans le fonds de concours qu’elle abonde déjà, 300 millions d’euros supplémentaire dès cette année, puis 400 millions l’année suivante, 600 millions en 2026 et jusqu’à un milliard d’euros en 2027.
Une clause de revoyure est prévue en 2025 au cas où les résultats de la SNCF se dégraderaient, indique à VRT un haut dirigeant de la SNCF. Une telle situation existe-t-elle ailleurs en Europe? « Les autres pays européens participent davantage au financement des infrastructures…« , répond-il. Autrement dit, une autre exception française…
Marie-Hélène Poingt
En attendant le TGV M…
Pour faire face à la demande croissante de voyages, la SNCF cherche à agir sur tous les leviers. Elle mise sur la montée en puissance des TGV Ouigo, dont le nombre de rames (plus capacitaires) va passer de 38 à 50 d’ici à 2027. « Sur le mix TGV Inoui versus TGV Ouigo, on va aller pas à pas vers un TGV sur cinq ou un TGV sur quatre qui sera un Ouigo« , précise Christophe Fanichet.
La compagnie a également lancé le programme Botox pour prolonger la durée de vie d’une centaine de TGV. « Mais elles n’arriveront pas avant les années 2025-2026-2027« , précise le PDG de SNCF Voyageurs.
Enfin, la compagnie cherche à augmenter le taux de rotation de ses TGV en les faisant rouler plus. Le modèle est celui du TGV Ouigo, le plus performant de ce point de vue. Un Ouigo roule en moyenne 700 000 km par an contre 400 000 à 450 000 km pour un TGV Inoui. « Les équipes travaillent dans ce but mais il n’y aura pas un grand miracle. Nous pourrons proposer quelques centaines de milliers de places en plus, pas des millions« , conclut le dirigeant.
Guy Le Bras, directeur général du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), s’apprête à faire valoir ses droits à la retraite, après quatorze années passées au sein de cette association de défense des AOM, où il était reconnu pour son expertise. C’est son adjoint avec qui il travaille en étroite collaboration, Alexandre Magny, qui prendra le relais à partir du mois de juin.
Âgé de 51 ans et diplômé d’une licence de droit public et d’une maîtrise de droit des affaires, Alexandre Magny a débuté sa carrière en 1997 au sein du Conseil régional de Bourgogne en tant que chargé d’études sur le contrat de plan État-Région. En 2001, il devient chef de cabinet du président de la Communauté d’agglomération dijonnaise. Il rejoint le Gart en 2002 comme directeur administratif et financier avant de devenir secrétaire général de l’association en 2010. Depuis septembre 2021, Alexandre Magny occupait la fonction de directeur général adjoint.
Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées, de juillet 2022 à juillet 2023, Jean-Christophe Combe est attendu le 1er février chez Keolis pour prendre la direction du Marketing, Innovation, Développement Durable et Engagement de l’entreprise. Il intègre à ce titre le comité exécutif de l’opérateur de transport public.
Agé de 42 ans, ce diplômé de Sciences Po Paris a débuté en 2003 sa carrière au Sénat avant de rejoindre en 2007 le cabinet Deloitte où il est nommé collaborateur Audit et secteur public. De 2008 à 2011, il occupe successivement des postes en collectivités locales, avant de rejoindre la Croix Rouge française en avril 2011 et d’en prendre la direction générale à partir de 2016.
Changement d’ère pour la SNCF : depuis le 25 décembre dernier, il n’est plus possible pour les régions de signer une convention d’exploitation des TER, de gré à gré, avec la compagnie publique. L’ouverture à la concurrence devient obligatoire. Jean-Aimé Mougenot, le directeur TER délégué, explique à Ville, Rail & Transports la stratégie suivie par la SNCF et les conséquences à venir.
Ville, Rail & Transports. Comment vous êtes-vous préparés à cette échéance ?
Jean-Aimé Mougenot. Le 25 décembre dernier marque une étape importante, puisque depuis cette date, les régions ne peuvent plus contractualiser directement avec la SNCF pour l’exploitation de leurs TER. C’est la fin d’un chapitre dans l’histoire de la régionalisation, la fin d’une période de transition qui s’est déroulée entre 2019 et 2023, et pendant laquelle l’ouverture à la concurrence était possible sans être obligatoire. Elle a permis d’entrer concrètement dans la concurrence et surtout de se préparer à son accélération.
Rappelons que cette phase transitoire a été relativement rapide : elle a duré cinq ans en France, alors qu’elle a pris 17 ans en Allemagne puisque la possibilité d’ouvrir les TER à la compétition outre-Rhin été ouverte en 1994 et n’est devenue obligatoire qu’en 2011.
Un nouveau chapitre s’ouvre donc. Nous nous y préparons depuis longtemps selon plusieurs axes. Dès 2019, quand la région Sud Paca a lancé la procédure pour deux lots, nous avons mis au point notre modèle pour répondre aux appels d’offres. A la fois sur le fond, sur les grands enjeux et les performances, et sur la forme, sur la manière de répondre et les équipes à mettre en place. Nous avons misé sur des équipes mixtes, réunissant des compétences ferroviaires et l’expérience des systèmes concurrentiels au sein de notre groupe (en premier lieu à Keolis) et à l’international. Ce modèle a plutôt bien réussi et nous allons le poursuivre.
VRT. Vous avez aussi décidé de lancer des sociétés dédiées…
J-A. M. Nous avons effectivement créé des sociétés dédiées aux lignes que nous avons remportées lors de trois appels d’offres. Ainsi, le 15 décembre prochain, lors du changement du service, trois sociétés dédiées fonctionneront pour exploiter les lots gagnés : la société SNCF Voyageurs Sud Azur pour exploiter l’Etoile de Nice (les lignes Cannes/Grasse – Les Arcs/Vintimille – Cannes /Nice/Monaco/Vintimille et Nice à Azur, ndlr), SNCF Voyageurs Etoile d’Amiens (lignes Amiens-Tergnier-Laon, Amiens-Saint-Quentin, Amiens-Albert, Amiens-Abbeville, Beauvais-Abancourt-le-Tréport, Amiens-Creil, et Amiens-Montdidier-Compiègne) et SNCF Voyageurs Loire Océan pour exploiter dans un premier temps le tram-train, qui dessert les lignes Nantes – Nort-sur-Erdre – Châteaubriant et Nantes – Clisson (puis, dans un second temps, le lot Sud Loire). Ces trois sociétés vont commencer leurs services en même temps, la remise des clés se faisant au changement de service, donc le 15 décembre prochain.
VRT. Les transferts de salariés sont-ils déjà réalisés ?
J-A. M. Globalement, ces sociétés ont le nombre de salariés voulu (voir encadré ci-dessous). La localisation territoriale, la continuité avec le cadre social, qui est en grande partie transférée, et l’étanchéité des lots facilitent l’acceptation des agents à travailler pour ces sociétés, même s’il y aura toujours aussi un certain nombre de recrutements.
Parallèlement, nous préparons toutes les équipes TER (un peu moins de 27 000 agents) à ces profondes évolutions. Et bien sûr nous poursuivons le « business as usual », avec la mise en qualité de nos process pour accompagner les politiques territoriales et économiques des autorités organisatrices.
Pour beaucoup de régions, la concurrence représente l’occasion d’augmenter l’offre de transport. D’autant que la fréquentation des TER a bondi ces dernières années de 30 % par rapport à la période post-Covid : le trafic a augmenté de 20 % en 2022, puis de 10 % en 2023.
VRT. Quel est le calendrier cette année ?
J-A. M. Un appel d’offres est en cours dans le Grand Est, huit autres seront ouverts en 2024. C’est l’avis de pré-information qui est le déclencheur, il décrit les lots et fixe les dates pour l’ouverture à la concurrence.
Les Régions qui ouvrent pour la première fois en 2024 sont la Normandie pour l’Etoile de Caen, la Bourgogne-Franche-Comté pour l’Ouest nivernais, la Nouvelle-Aquitaine pour le lot Poitou-Charente et Auvergne-Rhône-Alpes pour le lot Auvergne. D’autres Régions élargissent l’ouverture à la concurrence comme Grand Est avec le lot Etoile de Reims qui rejoint les lots Transfrontaliers et Bruche-Piémont-Vosges en cours de procédure, ou la région Sud pour son troisième lot (Marseille-Toulon et la ligne des Alpes). Les mises en service sont attendues vers 2027-2028-2029.
VRT. Quand verra-t-on une accélération des appels d’offres ?
J-A. M. A partir des années 2026-2027-2028, je pense qu’il y aura annuellement deux fois plus d’appels d’offres qu’aujourd’hui. Ainsi, à l’horizon 2029, la moitié des lots aura été attribuée. Ils représenteront alors 50 % des trains-km effectués par les TER, contre 5 % cette année avec les trois lots déjà attribués.
Soyons clairs, ces 5 % peuvent paraître modestes mais techniquement, il aurait été très difficile d’aller plus vite. Il y avait un besoin de montée en compétences, d’un lissage de la charge de travail.
Plusieurs régions prévoient un calendrier d’ouverture partielle et puis finiront par un lot plus important vers 2034. De leur côté, la Bretagne et l’Occitanie, qui n’ont pas prévu de recourir à la concurrence avant la fin de leur convention avec la SNCF en 2033, seront amenées à ouvrir tout, d’un seul coup, à ce moment-là. Mais d’ici là, elles auront le temps de s’y préparer. Quant à nous, nous répondrons à 100 % des appels d’offres qui seront lancés.
Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt
Plus de 1300 agents transférés
Les trois premières sociétés dédiées de SNCF Voyageurs exploiteront à partir du 15 décembre prochain (SA 2024) les trois lots remportés en appels d’offres. SNCF Voyageurs Sud Azur comptera près de 500 équivalents temps plein (ETP), SNCF Voyageurs Etoile Amiens environ 460 et SNCF Voyageurs Loire Océan en emploiera 370, dont un peu moins d’un tiers pour le Tram-train nantais dont l’exploitation démarre donc en décembre prochain (et deux tiers pour l’exploitation des lignes ferroviaires Sud Loire qui démarrera en décembre 2026).
Rappelons que le nombre d’ETP par société d’exploitation est décidé par les Régions dès le démarrage de la procédure d’appel d’offres.
Quels que soient leurs choix, toutes les régions ont signé, entre mars 2022 et décembre 2023, des conventions TER avec la SNCF, les engageant en général sur une dizaine d’années. Sauf les Hauts-de-France qui n’ont signé que pour cinq ans (2024-2028) et la Nouvelle-Aquitaine pour sept ans (2023-2030).
En général, les conventions prévoient une ouverture progressive des lignes de TER au cours du contrat. Seules la Bretagne et l’Occitanie ont décidé de rester fidèles à la SNCF jusqu’en 2033.
Retrouvez ci-dessous les grandes dates de l’ouverture à la concurrence dans chaque région, et les ouvertures de lots programmés.
Durée des conventions par région :
Pays de la Loire : signature du contrat le 25/03/2022 pour la période 2022-2031
Centre-Val de Loire : signature le 08/07/2022 pour la période 2022-2031
Occitanie : signature le 31/03/2023 pour la période 2023-2032
Nouvelle-Aquitaine : signature le 17/06/2023 pour la période 2024-2030
Bourgogne-Franche-Comté : signature le 05/12/2023 pour la période 2023-2032
Bretagne: signature le 07/12/2023 pour la période 2024-2033
Hauts-de-France : avenant signé le 10/12/2023 pour la période 2024-2028
Normandie : signature le 15/12/2023 pour la période 2024-2033
PACA Sud : signature le 15/12/2023 pour la période 2024-2033
Auvergne-Rhône-Alpes : signature le 22/12/2023 pour la période 2024-2033
Grand Est : signature le 22/12/2023 pour la période 2024-2033
Les programmations d’allotissements de lignes TER
PACA Sud : deux lots déjà attribués, deux autres à venir
Lot 1 Inter Métropoles : attribué à Transdev pour exploitation mi-2025
Lot 2 Sud Azur : attribué à SNCF Voyageurs pour exploitation au SA 2025
Lot 3 Toulon Alpes : Avis de pré-information (API)
Lot 4 Ouest Provence : API
Grand Est : dix lots à attribuer
Lot 1 Nancy-Contrex : attribution début 2024, Transdev est l’opérateur pressenti
Lot 2 Bruche-Piémont-Vosges : Dossier de consultation des entreprises (DCE). Attribution attendue en fin d’année
Lot 3 Transfrontalier Moselle : DCE
Lot 4 Transfrontalier Rhin : DCE
Lot 5 Etoile de Reims : API
Lot 6 Sillon lorrain
Lot 7 Etoile de Strasbourg / Mulhouse
Lot 8 RER bâlois (attribution directe)
Lot 9 Etoile de Metz-Nancy
Lot 10 Grand Express
Hauts-de-France : un lot déjà attribué, trois autres à venir
Etoile d’Amiens : attribué à SNCF Voyageurs pour exploitation au SA 2025
Dessertes parisiennes : API
Etoile de Lille et littoral
TERGV
Pays de la Loire : un lot attribué, trois autres à venir
Lot 1 Tram-Train & Sud Loire : attribué à SNCF Voyageurs pour exploitation au SA 2025
Lot 2 Boucle Loire Bretagne
Lot 3 Etoile Mancelle : API
Lot 4 Axe Loire
Bourgogne-Franche-Comté : quatre lots
Lot 1 Bourgogne Ouest : DCE
Lot 2 Etoile de Dijon et Besançon : API
Lot 3 Jura – Pied des Vosges : API
Lot 4 Paris – Dijon – Lyon : API
AURA : cinq lots
Lot 1 Auvergne : API
Lot 2 Etoile de Chambéry/Grenoble : API
Lot 3 Longues distances : API
Lot 4 Haute Savoie, LEX, EMB : API
Lot 5 Etoile Ferroviaire Lyonnaise : API
Nouvelle-Aquitaine : quatre lots
Lot A Poitou-Charentes : API
Lot B Périgord-Limousin
Lot C Etoile de Bordeaux
Lot D Sud Aquitaine
Normandie : cinq lots
Etoile Caen : API
Etoile Rouen
Etoile Mancelle
Paris Granville
Lot parisien
Centre Val de Loire : deux ou trois lots
Périmètres non précisés
Depuis la démission du gouvernement Borne et l’arrivée à Matignon le 9 janvier de Gabriel Attal, c’est l’attente parmi les professionnels du transport public et les élus chargés de ces questions : qui sera le(la) prochain(e) ministre des Transports?
La déception est perceptible : si le ministre de tutelle, Christophe Béchu, est maintenu au ministère de la Transition écologique (mais sans l’énergie qui passe désormais dans le giron du patron de Bercy, Bruno Lemaire), les transports ne sont pas représentés pour le moment au sein du nouveau gouvernement et ses 14 ministres aux compétences très larges. Et la lutte contre le réchauffement climatique n’apparaît plus en première ligne dans le discours politique. Or, les transports sont responsables de 30 % des émissions de gaz à effet de serre…
Du côté des associations de défense de l’environnement, on s’inquiète d’un amoindrissement des compétences de l’Hôtel de Roquelaure, tout en notant un « point positif : le maintien de la planification écologique à Matignon« .
Dans un communiqué du 16 janvier, le Groupement des autorités responsables des transports réclame la nomination d’un « ministre de plein exercice » en rappelant que « la mobilité est un enjeu du quotidien et se déplacer une nécessité pour tous nos concitoyens« . Selon le Gart, « l’absence d’un ministre dédié pour les Transports témoignerait d’une contradiction avec les objectifs affichés, alors même que les défis à relever restent considérables : consolidation du modèle économique des transports publics, accompagnement du verdissement des flottes de bus et de cars, mise en service des réseaux express régionaux métropolitains (SERM), concrétisation du titre unique… »
Même demande du côté de l’UTP, pour qui le rôle d’un(e) ministre des Transports « sera déterminant pour mettre en œuvre l’objectif de report modal fixé par le président de la République dans le cadre de la planification écologique et garantir l’accroissement indispensable de l’offre de transport public urbain et de transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises sur tout le territoire. A plus court terme, son rôle sera aussi décisif pour contribuer au succès des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024« .
L’histoire semble se répéter : la nomination de Clément Beaune au poste de ministre délégué aux Transports (jusqu’ici non reconduit), n’était intervenue que le 4 juillet 2022, soit plus de deux mois après la ré-élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République. Avec, à l’époque, la même consternation face au peu d’intérêt du pouvoir politique pour le transport public…
MH P