Bonne nouvelle dans les Hauts-de-France : la régularité des TER est en hausse avec un taux qui a atteint 90 % en août, alors qu’il n’était que de 81,9 % en 2022. Dans le même temps, le trafic voyageurs TER a augmenté de 10 % entre 2023 et 2024.
C’est le bilan dévoilé mi-septembre à Lille par Christophe Coulon, le vice-président des Hauts-de-France chargé des mobilités, des infrastructures de transport et des ports. Selon lui, les raisons pour lesquels les TER sont parfois annulés, sont de moins en moins imputables à des causes internes à la SNCF : « C’est moins de 1 % aujourd’hui, contre 4,8 % en 2020 », précise Jérôme Bodel, directeur régional SNCF Voyageurs TER Hauts-de-France.
Ces améliorations sont notamment dues à la hausse des effectifs. « Nous avons multiplié par trois nos capacités de recrutements et avons ainsi embauché, depuis 2022, 1500 personnes, dont 300 conducteurs », rappelle Jérôme Bodel. « Par ailleurs, le taux de réussite à l’examen de conduite se situé entre 85 et 90 %, alors que la moyenne nationale est de 70 %. Beaucoup sont de jeunes, des bacheliers. Nous constations qu’ils perdaient leurs moyens à l’examen, alors qu’ils obtenaient de bons résultats aux évaluations intermédiaires. Pour lutter contre ces échecs, nous avons eu recours à un sophrologue pour les aider à se détendre avant l’examen ». La direction régionale continue de planifier des recrutements les prochaines années, en réservant des places dans les campus SNCF.
33 rames made in Hauts-de-France
La SNCF a aussi planché sur l’amélioration du matériel. Sur le “Y“ picard (Paris – Creil, Paris – Beauvais), les rames TER ont remplacé les rames Corail, tractées, qui prennent plus de temps pour être manœuvrées. « À Paris-Nord, les Corails utilisaient les quais et l’avant gare pendant 40 min. Les nouvelles rames ne restent plus que 20 minutes. Le réseau est donc occupé moins longtemps, ce qui nous permet de gagner 2,2 points de régularité sur ses lignes », explique encore Jérôme Bodel.
D’autres changements sont attendus l’année prochaine. « Nous allons recevoir 33 rames TER “made in Hauts-de-France“, entre janvier 2025 et janvier 2026 », annonce Christophe Coulon. Le montant de la commande représente 565 millions d’euros.
La région a commandé des TER 2N XL de 1250 places. Elles sont destinées à remplacer les rames qui circulent actuellement sur les lignes du sud de la région et ont « une capacité de 800 places maximum, en UM », selon Jérôme Bodel. Ces dernières seront déplacées sur les lignes du “nord“, sur lesquelles circule du matériel plus âgé et moins capacitaire.
Reste la question de l’entretien de l’infrastructure. Malgré « 560 millions de travaux effectués cette année, tous financeurs confondus », a rappelé Marie-Cécile Masson, directrice territoriale Hauts-de-France SNCF Réseau, ce n’est pas assez pour le vice-président, Christophe Coulon. « Je sais que vous faites le maximum, mais vous n’avez assez d’argent pour faire tous les travaux nécessaires, je sais que le budget que l’État vous confie n’est pas suffisant pour entretenir et rénover le réseau », a-t-il commenté.
L’élu a aussi prévenu que des suppressions de trains seront encore nécessaires pour poursuivre les travaux dans les Hauts-de-France, citant les chantiers sur Douai – Cambrai (25 km) dont la réouverture est prévue en mai 2025 (79 millions d’euros), et les travaux préparatoires sur Laon – Hirson (30 km), avant la fermeture de la ligne pour renouveler la caténaire (94 millions d’euros).
Yann Goubin