Les transports et la mobilité n’ont pas trouvé leur place comme objet politique dans la campagne électorale des européennes du 9 juin prochain, elle-même éclipsée par les tensions géopolitiques internationales. Au mieux, le débat s’est focalisé sur un seul sujet: la voiture électrique. Mais le train fait aussi l’unanimité.
Les principales propositions des têtes de liste (par liste alphabétique)
Besoin d’Europe (Ensemble, Renaissance, MoDem, Horizons, Parti radical, UDI)
Tête de liste : Valérie Hayer
▶ Produire 10 millions de véhicules électriques (ni hybrides rechargeables, ni GPL) en Europe d’ici à 2030, « contre 880 000 assemblés dans l’UE aujourd’hui ».
▶ Doubler la part du fret ferroviaire
▶ Développer les trains de nuit
▶ Lancer un Passe rail illimité pour les jeunes
▶ Développer l’avion vert : biocarburants et molécules de synthèse.
Europe Écologie (Écologistes, Alternative alsacienne)
Tête de liste : Marie Toussaint
▶ Doubler la part du ferroviaire d’ici à 2030, financé par une taxe sur le fret maritime et aérien
▶ 39 milliards d’euros d’investissement pour le rail
▶ Non aux méga-camions, « un contresens climatique »
▶ Augmenter les péages autoroutiers pour les camions
▶ 100% des flottes d’entreprises électriques d’ici à 2030
▶ 10 milliards d’euros d’investissement pour le vélo
▶ Créer un « ISF climatique et social »
▶ Contracter un « emprunt Climat »
▶ Une « union fiscale » afin que l’Europe se dote de fonds propres pour engager les investissements dans la transition écologique, en permettant à l’UE de « lever des impôts » avec des ressources fiscales affectées aux mobilités du quotidien.
La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe (Les Républicains, les Centristes)
Tête de liste : François-Xavier Bellamy
▶ Revenir sur la fin de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035 : « Le continent européen va ressembler à Cuba avec des véhicules hors d’âge », prédit le candidat LR
▶ Défendre le Lyon-Turin et le fret ferroviaire. Et lancer un ticket unique européen.
La Gauche unie pour le monde du travail (PCF, Radicaux de gauche, Gauche républicaine et socialiste, L’Engagement)
Tête de liste : Léon Deffontaines
▶ Investir massivement pour le réseau ferré
▶ Gratuité des transports publics du quotidien
▶ Débloquer des outils fiscaux pour développer des grands projets de transport dans les métropoles
▶ Financements dédiés pour les Serm (RER métropolitains) : produits des concessions autoroutières, taxes sur les bureaux, emprunts verts.
▶ Imposer un malus au poids des véhicules
▶ Arrêter l’ouverture à la concurrence des transports
▶ Interdir les vols intérieurs intra-européens
Tête de liste : Jordan Bardella
Poursuivre la vente des voitures thermiques au-delà de 2035
▶ Abandon de la fin des ventes de véhicules thermiques à partir de 2035, mesure décidée en 2022 par l’Union européenne. « Plutôt que d’interdire brutalement et sans étude d’impact la vente de voitures thermiques individuelles, l’Europe doit favoriser l’innovation dans le secteur pour ne pénaliser ni les consommateurs ni les emplois industriels », milite le candidat d’extrême droite.
▶ « Créer les conditions d’un redéploiement massif du transport ferroviaire » en passant par « la possibilité accrue pour les États de déroger aux règles européennes de concurrence ».
Réveiller l’Europe (Parti socialiste – Place publique)
Tête de liste : Raphaël Glucksmann
▶ Lancer un « ticket climat » à 49 euros, passe donnant accès illimité à tout le réseau de transport public français (trains régionaux, bus, métro, hors TGV)
▶ Amplifier la taxe carbone aux frontières
▶ Embrancher les lignes de fret ferroviaires aux ports fluviaux et maritimes
▶ Taxer le kérosène et instaurer une TVA standard sur les billets d’avion (le taux est de 10 %, comme pour les billets de train)
▶ Limiter les liaisons aériennes court-courrier
▶ Refondre le versement mobilité
▶ Baisser le tarif des péages ferroviaires
▶ taxer les « 0,1 % les plus riches » au niveau de l’UE, pour financer la transition écologique.
Union populaire (LFI, Gauche écosocialiste, Parti ouvrier indépendant, Révolution écologique pour le vivant)
Tête de liste : Manon Aubry
Interdire les vols aériens dans l’UE s’il y a une alternative en train en moins de 4h
▶ Interdire les vols aériens à l’intérieur de l’Union européenne (UE) quand il existe une alternative en train en moins de 4 heures. Et taxer le kérosène
▶ Baisser les péages ferroviaires
▶ Renationaliser et réunifier la SNCF
▶ Développer et rénover des lignes ferroviaires de fret, de trains du quotidien et des trains de nuit, « plutôt que des projets inutiles comme le Lyon-Turin »
▶ Miser sur le rail, les Serm, « pas sur les BHNS ».