Les participants au déplacement de Valérie Pécresse et de plusieurs membres du conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités (IDFM) sur les sites Alstom de Crespin et de Petite-Forêt, dans le Valenciennois, n’auront pas été déçus du voyage. Le 22 novembre, la présidente de la région Île-de-France et d’IDFM a pu voir de ses yeux, en cours de production ou montées, les nouvelles rames pour le Grand Paris Express, les rames MP14 pour la ligne 11 du métro parisien en cours de prolongement et les trams-trains pour la future ligne T12 et le T4. De plus, la dernière rame Francilien (la 360e) et un Regio 2N pour IDFM étaient garées à l’accueil de l’ancien site Bombardier de Crespin.
En outre, au Centre d’essai ferroviaire (CEF) voisin du site de Petite-Forêt, Valérie Pécresse a pu effectuer un aller et retour à bord de la dixième rame RER NG, en composition de 7 voitures pour le RER D, et prendre des nouvelles des futures rames MF19 pour le métro et MI20 pour le RER B. On a rarement vu une telle diversité de matériel en cours de livraison… ce qui, pour la présidente, est une preuve que ses promesses sont tenues, presque quatre ans après une précédente visite sur les sites du Valenciennois (alors détenus séparément par Alstom et Bombardier) et alors que les nuages s’amoncellent sur la gestion des transports franciliens, entre une opposition régionale qui dénonce l’insuffisance de l’offre et une hausse du passe Navigo en perspective…
Un contexte qui s’est invité dans le discours prononcé par Valérie Pécresse en fin de visite. Tout en se déclarant « très fière de voir des trains Origine France Garantie », et en se félicitant des recrutements effectués sur les sites du Valenciennois, la présidente a rappelé qu’IDFM avait partagé ses commandes entre les deux constructeurs présents dans la région, Bombardier et Alstom. « Maintenant, voilà, on a un grand acteur, dont nous espérons qu’il sera l’un des grands du ferroviaire pendant très très longtemps. Et nous sommes heureux, en Île-de-France, d’être une vitrine d’Alstom. C’est vrai que nous représentons, je crois, 10 % de votre carnet de commandes, 40 % des commandes en France. Nous sommes votre premier client parce que les transports, dans la région, ce sont beaucoup plus que des transports. Alors j’espère que vous allez être à l’heure, car nous sommes terriblement impatients ! » Après avoir déclaré qu’IDFM avait été très rassuré par les engagements du constructeur en la matière, tout en rappelant quelques circonstances atténuantes comme le Covid et la guerre en Ukraine, Valérie Pécresse a remercié les salariés d’Alstom… ou plutôt « d’Alstom-Bombardier ».
Avec les commandes en cours, « le nom d’Alstom va être partout en Ile-de-France, y compris pendant les Jeux olympiques », a proclamé la présidente de la région, qui a répété que même si les finances étaint très tendues, elle ne sacrifierait pas l’investissement, que ce soit pour les matériels roulants ou les nouvelles lignes : RER E à l’ouest, ligne 14 à Orly et le Grand Paris. « Mais pour faire fonctionner toutes ces nouvelles lignes, il faut de nouvelles recettes… et ces nouvelles recettes, je ne les ai pas. J’ai fait des propositions au gouvernement, les collectivités locales ont dit oui et je veux limiter la facture pour les voyageurs, parce que le pouvoir d’achat est une immense préoccupation pour tous les Français ». Et Valérie Pécresse veut que les entreprises « acceptent leur part de l’effort ». Ainsi, « j’ai proposé 7,5 % de hausse pour les collectivités : elles ont accepté, 7,5 % de hausse pour le passe Navigo et 7,5 % de hausse pour les entreprises », a précisé la présidente d’IDFM, tout en s’excusant auprès de son hôte d’aborder ce sujet. Mais sans « gros sous », pas de commandes…
P. L.