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Ewa

Fret ferroviaire : le « je vous ai compris » de Clément Beaune

Clément Beaune en clôture d'Objectif OFP

Ce mercredi, une semaine après une rencontre qu’il a qualifiée de « fructueuse » avec les acteurs du fret ferroviaire, le ministre Clément Beaune a marqué de sa présence la conférence annuelle Objectif OFP, dont il était le dernier intervenant. C’était « la première fois depuis très longtemps » qu’un ministre honorait de sa présence cette manifestation qui réunit la plupart des acteurs de la filière, selon Jacques Chauvineau, président d’objectif OFP. Mais l’incendie couve et le secteur ferroviaire a connu des moments difficiles ces derniers mois, entre un contrat de performance Etat-SNCF Réseau unanimement qualifié de décevant par la filière et une explosion du prix de l’énergie consommée par le rail.

D’emblée, le ministre a rappelé le maintien de l’enveloppe supplémentaire jusqu’en 2024, au moins (170 millions d’euros annuels pour soutenir l’exploitation). Il a aussi émis le souhait de voir cet effort prolongé jusqu’à la fin de la mandature actuelle, tout en rappelant les récents efforts sur l’infrastructure dédiée au fret, qu’il s’agisse de voies de service ou des capillaires fret. Clément Beaune a déclaré vouloir « faire de la France un grand pays du fret ferroviaire », insistant sur l’intermodalité et la chance d’avoir de grandes zones portuaires, avec un potentiel dans la desserte de leur hinterland… Même si « tous les soutiens ne sont pas possibles ».

Un contexte marqué par la flambée des coûts de l’énergie

Bref, un « je vous ai compris », qui intervient dans un contexte complexe, mais qui devrait être a priori favorable au mode ferroviaire : crise énergétique, pénurie de chauffeurs routiers, alors que le doublement de la part modale du rail à horizon 2030 pour le transport de marchandises est inscrit dans la loi Climat et résilience depuis août 2021 ainsi que dans la Stratégie nationale de développement du fret ferroviaire. Une situation dont les acteurs de la filière, réunis avec ceux du transport combiné rail-route au sein de l’Alliance 4F (Fret Ferroviaire Français du Futur), était venue exposer au ministre une semaine avant sa présence à Objectif OFP.

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Ci-contre : les représentants de l’Alliance 4F et du transport combiné rail-route reçus par le ministre. De gauche à droite : Frédéric Delorme (Fret SNCF), Raphael Doutrebente (Europorte), Franck Tuffereau (AFRA), Ivan Stempezynski (GNTC) et Alexandre Gallo (DB Cargo France).

Reçus le 16 novembre par Clément Beaune, pour le première fois depuis sa nomination comme ministre délégué chargé des Transports, les représentants de l’Alliance 4F lui avaient en effet rappelé les atouts du fret ferroviaire et du transport combiné rail-route, ainsi que la nécessité capitale d’un soutien de l’Etat et de SNCF Réseau quant à la mise à disposition d’infrastructures « performantes et viables », sans lesquelles l’objectif de doublement de la part modale (pour atteindre 18 %) d’ici moins de huit ans ne pourra pas être atteint, malgré de récents signes encourageants. En effet, la part modale de fret ferroviaire est passée de 9,6 à 10,7 % entre 2020 et 2021, alors que le transport combiné rail-route a connu une croissance encore plus forte, de 16 % en volume.

Rappel des demandes

La filière du fret ferroviaire avait donc rappelé à l’occasion ses trois demandes au ministre. La première était de bénéficier à très court terme d’un dispositif permettant d’absorber le choc énergétique pour, a minima, jouer à armes égales avec le secteur routier. La deuxième était de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la performance et la fiabilité du réseau. Et la troisième était la reconduction des aides aux opérateurs au-delà de 2023 (170 millions d’euros par an), la confirmation des cofinancements concernant le plan de relance d’un milliard d’euros par an ainsi que la décision d’un plan d’investissement sur le réseau ferroviaire du fret de 3,5 milliards d’euros entre 2023 et 2030. Des exigences qui ont été entendues, voire partiellement exaucées…

Pour l’Alliance 4F, les engagements pris doivent être inscrits dans une loi de programmation des investissements, afin de permettre de donner une visibilité indispensable et des moyens de long terme aux entreprises du secteur, et de contribuer ainsi à la planification écologique. En outre, sur proposition des représentants de l’Alliance 4F, le ministre Clément Beaune a accepté de venir visiter dans les prochains mois une plateforme de fret ferroviaire.

P. L.

Ewa

Dix tramways Stadler Tramlink pour Lausanne

Tram Stadler Tramlink Lausanne

Les Transports publics de la région lausannoise (tl) et Stadler ont signé un contrat pour la fourniture de 10 tramways de type Tramlink, y compris les pièces détachées et outils spéciaux nécessaires à leur maintenance. Ces tramways sont destinés à la future ligne de tramway entre Lausanne et Renens, qui doit ouvrir en 2026.

En Suisse, la commande de Tramlink passée par les tl fait suite à celles passées par six autres réseaux de transports publics. Ce type est en service à Lugano depuis l’année dernière et doit l’être « bientôt » dans le canton d’Argovie, à Bâle et à Berne, précise Stadler. Cette nouvelle commande de Tramlink se distingue des précédentes passées en Suisse par le fait que ces nouveaux trams seront à écartement normal.

Constitué de sept modules articulés en acier inoxydable à haute résistance, pour une longueur de près de 45 m, les trams pour Lausanne disposeront de trois zones polyvalentes à côté des portes, comprenant un espace réservé aux fauteuils roulants, aux chariots et aux vélos. Chaque face est équipée de huit portes à deux vantaux, avec comble-lacune. A l’intérieur, dont le design est qualifié d’exclusif par le constructeur, les voyageurs bénéficieront d’une isolation acoustique et thermique « complète » et d’une climatisation « efficace ». D’une largeur de 2,65 m, les Tramlink des tl pourront transporter jusqu’à 316 personnes.

Le conducteur bénéficiera d’une visibilité panoramique « optimale », pour « une sécurité maximale dans les environnements urbains imprévisibles ». En outre, la conception de l’avant est conçue pour améliorer la protection des piétons.

Ewa

Lancement du Corifer pour piloter la recherche et l’innovation ferroviaires

Carole Desnost
SNCF

Sa création était un des engagements du Contrat stratégique de la Filière ferroviaire (CS2F) signé en juillet 2021, pour encadrer un appel à manifestation d’intérêt (AMI) visant à soutenir des projets de recherche et développement portés pour la filière ferroviaire. Désormais, le Comité d’Orientation de la Recherche et de l’Innovation de la Filière Ferroviaire – en abrégé Corifer – est officiellement lancé, à la suite du Comité de Pilotage Ministériel (CPM) Transports réuni le 14 novembre à Nevers autour de Clément Beaune, ministre chargé des Transports, Roland Lescure, ministre chargé de l’Industrie et de Bruno Bonnell, Secrétaire général pour l’investissement.

Avec ce lancement, le Corifer se structure comme une « véritable instance de pilotage », tout en « poursuivant les efforts collectifs engagés depuis presque deux ans sur l’innovation et la recherche ». Présidé par Carole Desnost, Vice-présidente et membre du directoire SNCF, le Corifer aura pour objectif de « piloter la feuille de route R&D de la filière et de fédérer les acteurs industriels autour de projets structurants et innovants ». Ingénieur chimiste de formation, Carole Desnost a débuté sa carrière en 1986 dans le groupe PSA, où elle a occupé divers postes en recherche, aux études produit, en marketing qualité de service, en lobbying international et en ventes opérationnelles. En 2008, elle a rejoint Rhodia en tant que directrice Innovation avancée, puis l’équipementier Plastic Omnium en tant que Directrice R&D. En 2015, elle a pris le poste de directrice Innovation et Recherche du Groupe SNCF, avant de prendre la tête en juin 2021 de la Direction Technologies, Innovation & Projets Groupe SNCF, dont elle est actuellement Vice-présidente, tout en étant membre du directoire de la SNCF.

Particulièrement impliquée dans le fonctionnement de cette nouvelle instance, la Fédération des Industries Ferroviaires (FIF) « se réjouit de cette annonce qui va contribuer à rassembler les acteurs de l’innovation du secteur ».

Dans les semaines à venir, le Corifer orientera son travail sur le deuxième appel à manifestation d’intérêt, articulé autour de six thématiques prioritaires : décarbonation, efficacité énergétique et sobriété ; infrastructure ferroviaire résiliente, capacitaire et digitalisée ; mass Transit / RER métropolitain ; accélération du Fret ferroviaire ; mobilité en zone peu dense / Train léger et nouvelles mobilités partagées ; gestion des risques et nouvelles méthodes de conception et de fabrication.

Ewa

Une nouvelle signalisation pour les « petites lignes » et les passages à niveau

Essais train Lucy de Thales en Allemagne

Mené par Thales, en partenariat avec Setec Ferroviaire, GeoSat, Clearsy et la région Nouvelle Aquitaine (FerroCampus), avec la participation de la SNCF, le consortium NS2F, comme « nouvelle signalisation ferroviaire frugale » a pour but, comme son nom l’indique, de développer un système de signalisation et d’exploitation « simplifié, digital et innovant ». Son objectif revendiqué est de revitaliser la desserte fine des territoires par les « petites lignes » et d’améliorer la sécurité, « en particulier aux passages à niveau ».

Un système de plus, donc ? Oui, mais avec une « garantie d’interopérabilité avec le réseau structurant » et des coûts d’investissements et d’exploitation réduits « de plus de 30 % », assurent les membres du consortium NS2F, déjà engagé auprès de la SNCF dans le projet Train Léger Innovant et dont l’ambition est de porter le projet de signalisation « en moins de 36 mois ». Entré en phase de contractualisation auprès de l’Ademe, le projet NS2F bénéficie d’une aide au financement de 7,164 millions d’euros votée par le Comité France 2030.
Neuf innovations sont mises en œuvre par les membres du consortium pour maîtriser la connaissance des infrastructures parcourues et la localisation des trains avec un minimum d’installations fixes, coûteuses à déployer et à entretenir. Elles concernent la localisation et odométrie autonome agnostique du train sans éléments à la voie (Thales) ; l’utilisation de télécommunications publiques cyber sécurisées (Thales) ; la cartographie numérique de terrain de haute densité (GeoSat) ; la génération formelle de données en sureté (Clearsy-Thales), l’interface de supervision et d’exploitation sur tablette (Setec Ferroviaire -Thales), l’intégration de la surveillance des Passages à Niveau (Thales-région Nouvelle Aquitaine); la surveillance de l’infrastructure par les senseurs du matériel roulant (GeoSat-région Nouvelle Aquitaine-Thales) et la signalisation frugale et supervision centralisée des lignes (Thales).

Ewa

Le train à hydrogène n’est pas l’idéal pour le Bade-Wurtemberg

Siemens Mireo Plus H à Innotrans 2022

Avec sa livrée blanche, jaune et noire du Bade-Wurtemberg, le train à hydrogène Mireo Plus H de Siemens était une des vedettes d’Innotrans, en septembre dernier, avec son voisin Mireo Plus B à batteries et aux mêmes couleurs. Mais au premier, le Land dans le sud-ouest de l’Allemagne préfère désormais le second pour remplacer les autorails diesel desservant les lignes non électrifiées du réseau. Ceci depuis la publication d’une étude réalisée par le consortium regroupant les cabinets TTK et Komobile.

Dans le cadre de cette étude, une comparaison a été effectuée entre une électrification classique par caténaire et la mise en œuvre de batteries embarquées dans les trains ou encore de piles à combustible (hydrogène). Et ce, tous frais compris, qu’il s’agisse des installations nécessaires ou de la production, de l’usage et de la maintenance des matériels roulants, en tenant compte du fait que certains itinéraires sont partiellement effectués sous caténaire et que des électrifications permettraient de combler certaines lacunes et de mailler le réseau ferré. Les besoins énergétiques et les émissions de CO2 ont également été pris en compte.

Pour le ministère des Transports du Bade-Wurtemberg, la conclusion semble sans appel : en se basant principalement sur l’aspect économique, le train à hydrogène, même alimenté à la caténaire lorsqu’elle est présente, ne bat ni l’électrification, ni le recours aux batteries sur les lignes desservant le Land. En effet, les distances à parcourir sans caténaire sont suffisamment courtes dans le Bade-Wurtemberg pour que la caténaire reste abordable par rapport au trafic assuré sur cinq des lignes étudiées, alors que l’autonomie offerte par les batteries est suffisante pour franchir les lacunes non électrifiées sur sept autres lignes du Land.

P. L.

Ewa

L’Elizabeth Line de bout en bout

Fanions inauguration Elizabeth Line

La reine Elizabeth II aura eu le temps d’inaugurer « sa » ligne du « RER londonien » en mai dernier. Mais les nouvelles relations dont les usagers ont pu bénéficier une semaine plus tard ne tenaient pas encore toutes les promesses du projet Crossrail, dont l’objectif était de permettre des liaisons sans changement de l’ouest du bassin londonien (Reading, aéroport de Heathrow) et l’est (Shenfield au nord-est et Abbey Wood, au sud de la Tamise).

Dans les faits, durant tout l’été et le début de l’automne, l’Elizabeth Line n’était pas une, mais trois lignes, avec correspondances dans les gares de Paddington et de Liverpool Street pour passer des deux tronçons exploités sur le réseau ferré britannique à la ligne nouvelle sous le centre de Londres. De plus, une gare de cette ligne nouvelle, Bond Street, n’a été ouverte au public que le 24 octobre, alors que la fréquence des trains était réduite et qu’aucun train ne circulait le dimanche.

Depuis le 6 novembre, c’est un service quasi-nominal dont bénéficient les usagers de l’Elizabeth Line, qui peuvent désormais voyager d’est en ouest, sans avoir à prendre les escaliers entre les nouvelles gares souterraines et les gares en cul-de-sac de Paddington ou de Liverpool Street. Toutefois, quelques changements resteront nécessaires, toutes les combinaisons entre les branches ouest et est n’étant attendues qu’avec le service 100 % nominal, en mai prochain. Toujours est-il que jusqu’à 22 trains traversent Londres par heure et par sens sur le tronc commun, contre 12 dans les mois qui suivaient l’inauguration. Et l’Elizabeth Line est maintenant ouverte tous les jours !

P. L.

Ewa

Parts modales des transports publics dans les villes : le rôle-clé du stationnement

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Qu’est-ce qui nous pousse à utiliser les transports publics en ville? Et dans quelle mesure sommes-nous influencés par l’offre mais aussi par la structure des agglomérations desservies ? C’est pour répondre à ces questions que Bruno Cordier, directeur d’Adetec, bureau d’études au service des politiques alternatives de déplacements, a présenté son étude sur les déplacements dans les grandes villes françaises lors de la conférence de presse organisée par la Fnaut le 4 novembre.

Pour sa nouvelle étude, Bruno Cordier s’est basé sur les données fournies en particulier par le Cerema, en différenciant son analyse entre ville-centre et banlieue (qui forment ensemble le pôle urbain) et la couronne périurbaine (le tout formant l’aire urbaine). Ceci a permis de mettre l’accent sur plusieurs facteurs explicatifs des écarts de parts modales dans les 47 villes étudiées, qui représentent 44 pôles urbains, 36 aires urbaines et 13 métropoles, avec une analyse des cas de Rennes et Tours. L’étude de 2022 s’inscrit dans la lignée de deux autres, intitulées Les déplacements dans les villes moyennes : résultats et facteurs de réussite (2019) et Parts modales et partage de l’espace dans les grandes villes françaises (2021).

Plus la ville est peuplée, plus l’usage de la voiture recule

On constate d’emblée que pour l’usage des transports publics, Paris se situe très loin devant les agglomérations suivantes (Lyon, Grenoble, Rennes – qui monte – et Strasbourg), alors que Saint-Nazaire, Dunkerque et Troyes figurent en queue de classement des grandes villes.

Une première analyse démographique corrobore, courbe de corrélation à l’appui, ce que l’on soupçonne aisément : plus la ville est peuplée, plus l’usage de la voiture diminue. Mais quelques villes s’éloignent de la courbe de corrélation : Lyon, Grenoble et Rennes font mieux que la loi générale, alors que Marseille s’en tire moins bien.
Une deuxième analyse confirme un autre fait bien connu : plus on s’éloigne du centre-ville, plus l’usage de la voiture est élevé, l’écart étant très net pour ce qui est de la marche à pied (alors qu’il n’y pas d’écart flagrant pour le vélo, dont on constate que l’usage est très faible, de façon générale).
Troisième facteur assez intuitif : plus l’enveloppe urbaine est dense (au sens donné dans son étude par le géographe et spécialiste des transports Pierre-Henri Emangard), plus l’usage de la voiture est bas.

Un léger mieux dans le nord-est de la France 

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La position géographique des villes expliquerait-elle certains écarts ? On constate effectivement un léger mieux pour l’usage des transports publics dans le nord-est de la France, mais il ne faut pas généraliser : de mauvais résultats sont enregistrés dans le Nord et le Pas-de-Calais, alors que la fréquentation est bonne à Toulouse, Montpellier ou Nice.

Mais il n’y a pas que la structure urbaine. Un centre-ville « fort », avec peu de vacances commerciales, entraîne un fort usage de la marche et des transports publics. Les politiques de mobilité aident aussi, à terme : plus la date du premier PDU est ancienne, moins l’usage de la voiture est élevé – mais ce constat est sans doute un peu faussé par le fait qu’il y avait surtout des grandes villes parmi les premières à adopter un PDU. « L’œuf ou la poule ? corrélation ou causalité ? » Pas évident, mais une vision d’ensemble est toujours favorable à l’usage des transports publics : « un tram sans places de stationnement n’aura pas de bons résultats ».

La corrélation est également très forte entre motorisation des ménages et utilisation de la voiture particulière, sauf à Lyon, Rennes, Annemasse et Annecy, où « les gens ont le moyen d’avoir des voitures mais utilisent les transports publics au quotidien », explique Bruno Cordier. Les explications sont diverses (par exemple, Annemasse tire profit de sa proximité avec le réseau de Genève). Autre corrélation très nette, cette fois pour ce qui est de la voirie en banlieue, moins l’espace est consacré à la voiture, moins l’usage de cette dernière est élevé. Et dans les centres-villes, l’usage de la voiture est moins élevé dans les villes qui limitent la vitesse à 30 km/h.

La marche trop souvent oubliée des politiques

Plus généralement, les grandes infrastructures routières encouragent l’usage de la voiture, comme le montre une comparaison entre Nancy et Angers au début de la décennie (traversée par une pénétrante à l’époque où ont été collectées les données de l’étude). Inversement, la congestion routière (mesurée par l’écart de temps de parcours entre pointe et heure creuse) n’encourage pas à prendre la voiture… sauf à Marseille et à Toulon.

Enfin, le stationnement est un déterminant essentiel de la politique de mobilité, ce qui semble surprenant pour les élus, mais pas pour les usagers de la route. Ce que confirme une étude franco-suisse menée par le Cerema et l’EPFL : « On enfonce des portes ouvertes : plus l’offre est élevée, plus l’usage l’est ». Ceci vaut aussi bien pour le stationnement dans le cas de la voiture que pour la fréquence ou l’amplitude des dessertes dans l’usage des transports publics.

« Le métro et le tramway ne suffisent pas, comme le montre Marseille… En revanche, Strasbourg et Dijon ont fait pas mal de choses en plus ! D’ailleurs, Dijon avait déjà de bons résultats avant le tram. Alors que Nice et Valenciennes, avec son urbanisme multipolaire, sont très en-dessous », rappelle Bruno Cordier. Toutefois, « Toulon est la seule ville de son importance sans tram et le paye ».

Côté modes actifs, les corrélations ne sont pas toujours très nettes pour ce qui est de l’usage – parfois très saisonnier – du vélo et de son accidentologie. Et pour la marche à pied, « le schéma piéton est encore une denrée rare ». Et Bruno Cordier de déplorer ce rôle de parent pauvre : « il est assez rare que l’on mentionne la marche à pied dans la communication, alors que c’est le deuxième mode de transports ! ».

Former et diffuser 

L’étude comprend une comparaison détaillée entre Rennes et Nantes : deux capitales régionales voisines, l’une ayant choisi le métro automatique, l’autre le tram et le BHNS. Et contre les attentes de beaucoup, c’est Rennes qui affiche de meilleurs résultats dans l’usage des transports publics que sa voisine. Ce qui s’explique en partie par l’urbanisme en archipel de l’agglomération rennaise, qui s’oppose à la tache urbaine autour de Nantes, où beaucoup de populations se retrouvent éloignées… et obligées de prendre la voiture. Et pas facile de changer de telles tendances : « avec l’urbanisme, on en prend pour 100 ans », rappelle Bruno Cordier. Côté offre de transports, « le métro n’est qu’un bout d’explication » : un bon maillage et de bonnes fréquences encouragent l’usage du BHNS. Même si tout n’est pas parfait autour de Rennes, avec l’existence de quartiers « trop spécialisés en périphérie », comme ceux où résident les étudiants…

L’autre étude de détail porte sur Tours, où la grande majorité des équipements (parc expos et même magasins de bricolage) sont restés dans le centre-ville. « Est-ce un héritage de Jean Royer ? Il y a beaucoup de petits commerces ! » Subsistent toutefois des points faibles partagés avec beaucoup de villes, en particulier les aménagements urbains réalisés au coup par coup.

En conclusion, on retrouve dans les grandes villes françaises les mêmes facteurs, plus ou moins, que dans les villes moyennes et l’on constate la nécessité de mener une politique globale. « La formation des techniciens est un point essentiel : le savoir existe, le Cerema et d’autres acteurs font du très bon travail. Mis il y a une question de diffusion de ce savoir », insiste Bruno Cordier, qui rappelle que le stationnement est « l’alpha et l’oméga des choix modaux ».

P. L.

Ewa

Ermewa commande 780 wagons intermodaux en 2022

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Le loueur de wagons Ermewa a annoncé que son parc intermodal s’enrichirait de 780 nouveaux wagons en 2022 dans le cadre de l’expansion de son offre et de son portefeuille dans ce segment. C’est ainsi que 530 wagons intermodaux neufs ont été livrés à la fin du troisième trimestre 2022 et 250 autres wagons suivront d’ici la fin de l’année.
Au total, 780 wagons de type Sgmmnss 40′, Sgnss 60′, Sggrss 80′ et Sggmrss 90′ rejoindront cette année le parc Ermewa, qui comprend déjà 4 000 wagons intermodaux « et doit encore être augmentée de façon significative dans les années à venir ». D’ici à la fin de l’année 2030, le loueur s’est en effet fixé pour objectif de faire passer son parc intermodal à 10 000 wagons.
Les nouveaux wagons disposent d’un GPS et sont pré- équipés pour l’attelage automatique numérique (DAC). Les nouveaux Sggmrss 90′ construits par Inveho sont plus légers d’une tonne que les modèles courants de cette catégorie, ce qui permet d’augmenter la charge utile ou de réduire l’apport d’énergie en traction, précise Ermewa.
Les wagons actuellement livrés ont été produits par Inveho, Greenbrier et Tatravagónka. Pour l’année à venir, Ermewa a déjà commandé plus de 1 000 nouveaux wagons intermodaux, qui seront livrés d’ici fin 2023.

Ewa

Accord entre Thales et Knorr-Bremse pour l’automatisation des trains de fret

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Deux spécialistes s’unissent pour le développement de la conduite automatique sur les trains remorqués par des locomotives. En effet, un protocole d’accord a été signé entre l’équipementier Knorr-Bremse, spécialiste des systèmes de freinage, et Thales, pour coopérer au développement de solutions de conduite automatique qui concernent aussi bien les trains de marchandises que ceux de voyageurs. Plus que d’arriver à brève échéance à une autonomie complète de ces trains tractés par locomotive, qui pourrait intervenir dans une phase ultérieure, il s’agit ici d’automatiser certaines fonctions, ce qui pourrait se montrer particulièrement utile dans le cadre de la digitalisation des trains de fret.
Selon les deux entreprises, « la conduite automatique des trains (ATO) apportera (…) au secteur du fret ferroviaire (…) des gains d’efficacité et de capacité, des économies d’énergie, des améliorations des performances et une meilleure ponctualité ». Ce dernier point peut surprendre, mais, ajoutent Knorr-Bremse et Thales, le respect de heure d’arrivée prévue dépend d’une conduite fluide des trains, basée sur des facteurs tels que les caractéristiques de la voie, la topographie et le trafic environnant, ainsi que sur des paramètres spécifiques au train tels que la charge, qui influence les performances de traction et de freinage. C’est là que l’introduction de fonctions numériques et automatisées pour contrôler ces paramètres apporterait une amélioration. En disposant de données fournies en temps réel par des capteurs à installer sur les parcs existants de matériel roulant, les conducteurs des trains pourront élaborer des stratégies de conduite optimales. Les deux entreprises ajoutent que la conduite automatique des trains « contribuera également, entre autres avantages, à lutter contre la pénurie de personnel qui menace le secteur du fret ferroviaire ».

Ewa

En Espagne, Thales équipe un raccordement stratégique entre LGV

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Ce n’est qu’un raccordement de 1,7 km de long à la sortie sud de Cordoue, entre les lignes à grande vitesse Madrid – Séville et Cordoue – Malaga, mais il facilitera les transports dans le sud de l’Espagne, en raccourcissant d’une vingtaine de minutes les temps de parcours sur les relations à grande vitesse entre Séville, Malaga et Grenade. Ce troisième côté du triangle d’Almodóvar del Río, dit « bypass » et aussi orthographié « baipás » localement, évitera en effet aux voyageurs des trains à grande vitesse entre les villes les plus au sud de l’Espagne de rebrousser à Cordoue.

En vue d’équiper ce raccordement de 1 738 mètres de long exactement entre Almodóvar del Río et La Marota, Thales a remporté un contrat pour la conception et l’installation de systèmes de sécurité et de communications. Plus précisément, Thales sera chargé d’installer des systèmes de contrôle du trafic, de signalisation, de protection des trains et de communications. Soit un marché de 11,6 millions d’euros (hors TVA), pour une durée de réalisation supérieure à 17 mois, selon l’attributaire, qui précise que le projet « inclut l’adaptation des systèmes de contrôle du trafic : les enclenchements et systèmes de détection des trains (circuits de voie) de Thales pour le nouveau tronçon, l’extension du système de protection des trains (LZB) et du système ERTMS et l’adaptation des systèmes de télécommunications fixes et mobiles aux nouvelles conditions d’exploitation ». Le contrat prévoit également ​ la maintenance des nouvelles installations sur une durée de six mois.