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Ewa

Alstom signe en Australie un contrat représentant « le plus grand projet de signalisation au monde »

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C’est en consortium avec DT Infrastructure, l’un des principaux fournisseurs australiens de services d’ingénierie et de construction, qu’Alstom a signé un contrat avec la Public Transport Authority of Western Australia (PTA, autorité organisatrice du réseau Transperth) pour la conception, la fourniture, la construction, l’installation, les essais, la mise en service et la maintenance d’un système CBTC (Communication Based Train Control, système de gestion des trains basée sur la communication) du type Urbalis destiné au réseau ferré de banlieue de Perth, capitale de l’Etat d’Australie-Occidentale. Ce projet permettra d’augmenter de 40 % la capacité du réseau, de réaliser des économies d’énergie, d’assurer une cybersécurité « de premier ordre » et d’anticiper une hausse de la fréquentation, tout en réduisant au minimum les perturbations. De plus, il mettra en œuvre un nouveau système de communication polyvalent basé sur un réseau radio privé LTE (Long-Term Evolution).

Evalué à un milliard d’euros (1,6 milliard de dollars australiens, Alstom détenant environ les deux tiers du consortium, y compris les services de maintenance), ce projet sera réalisé par une alliance composée de l’autorité organisatrice des transports publics (PTA), d’Alstom (fournisseur du CBTC) et de DT Infrastructure (installateur du système). En termes de kilométrage de lignes à équiper (181 km), il s’agit, selon Alstom, du « plus grand projet de signalisation au monde », du moins pour un CBTC (généralement, il s’agit d’équiper des lignes de métro longues de quelques kilomètres à une vingtaine, environ). Mais chronologiquement, ce projet ne sera pas le premier en Australie, y compris pour Alstom, qui y déploie déjà sa solution Urbalis sur le métro de Sydney et le train de banlieue de Melbourne.

Tout en annonçant que « plus de 750 emplois locaux en Australie-Occidentale garantis pour le projet » et que « des entreprises locales et autochtones seront créées avec des opportunités d’emploi associées », Alstom rappelle à l’occasion de cet important contrat être également le producteur des nouvelles rames C-series (voir photo illustrant cet article) pour les trains de banlieue de Perth, assemblées localement sur le site de Bellevue, dans la partie est de l’agglomération.

P. L.

Ewa

Transdev garde ses trains régionaux dans le sud de la Bavière

Train BRB Transdev en Bavière. Schliersee, printemps 2024

La Bayerische Eisenbahngesellschaft (BEG), autorité organisatrice des trains régionaux dans le Land de Bavière, a attribué à Transdev le marché des trains régionaux Oberland 2027+. Comme son nom l’indique, ce marché porte sur les trois lignes du réseau de l’Oberland, au sud de Munich, et entrera en vigueur lors du changement d’horaire de décembre 2026 (service annuel 2027).

Successeur de Veolia Verkehr, anciennement Connex, qui exploitait ce réseau de 120 km depuis 1998, Transdev garde ainsi les trois lignes entre Munich et les Alpes bavaroises, vers Lenggries, Tegernsee et Bayrischzell, jusqu’en décembre 2032 au moins. Ce réseau est exploité sous la marque BRB (Bayerische Regiobahn), qui a succédé en 2020 à l’ancienne appellation BOB (Bayerische Oberlandbahn), plus locale.

Transdev indique qu’en moyenne, 6,4 millions de voyageurs empruntent chaque année ces trois lignes cadencées, dont le personnel compte 260 salariés. En Bavière, Transdev exploite également les dessertes ferroviaires autour d’Augsbourg et d’Ingolstadt, ainsi que de Munich à Salzbourg, en Autriche.

Plus largement, le groupe français, qui exploite aussi les réseaux de S-Bahn (RER) à Brême et à Hanovre, rappelle à l’occasion qu’avec plus de 128 millions de voyageurs transportés, il est devenu le premier opérateur ferroviaire privé en Allemagne, où « depuis l’ouverture à la concurrence du rail régional, ce sont plus de 900 km de lignes qui ont repris du service, entraînant une augmentation de 33 % de l’offre et de 88 % de la fréquentation ».

P. L.

Ewa

Le prochain congrès UIC de la grande vitesse ferroviaire se tiendra à Pékin

grande vitesse chine nanjing–hangzhou

L’Union internationale des chemins de fer (UIC) et les chemins de fer chinois (China Railway, CR) ont annoncé conjointement que la douzième édition du Congrès mondial UIC de la grande vitesse ferroviaire se déroulerait du 8 au 11 juillet 2025 à Pékin, sur deux sites : le China National Convention Center (CNCC) et le National Railway Test Center (NRTC). Ce congrès est organisé conjointement par l’UIC et le CR, « en coopération avec toutes les parties prenantes de la grande vitesse ferroviaire à travers le monde ».

Ce congrès revient donc à Pékin, 15 ans après y avoir été organisé pour la première fois… et cinq ans après la date initialement prévue pour l’édition 2020, repoussée à 2022 et finalement reportée à 2023 pour se tenir au Maroc, à Marrakech.

Le thème de l’édition 2025 est intitulé : « La grande vitesse ferroviaire : innovation et développement pour une vie meilleure », soulignant ainsi que « la grande vitesse ferroviaire en Chine et dans le monde a évolué pour passer de l’exception à la norme ».

Ewa

En Grande-Bretagne, Peter Hendy nommé ministre des Transports chargé des chemins de fer

Peter Hendy, ministre britannique des Transports

C’est un grand spécialiste des transports publics et du rail qui a été nommé ministre des Transports au sein du gouvernement britannique, en la personne de Peter Hendy, né en 1953, et officiellement Lord Hendy of Richmond Hill CBE, depuis son anoblissement. Du fait de son rang nobiliaire, le nouveau ministre « spécialiste » au sein du ministère des Transports (DfT) répondra aux questions de la Chambre des Lords, et non à la Chambre des Communes.

La nomination de Peter Hendy au poste de ministre d’Etat, le 8 juillet, est intervenue trois jours après celle de Louise Haigh, députée travailliste de Sheffield, au poste de secrétaire d’État aux Transports, par le nouveau Premier ministre travailliste, Keir Starmer. Dans son discours de politique générale, la secrétaire d’État a chargé Peter Hendy du poste de Rail Minister : « Le nouveau ministre chargé des chemins de fer apportera des décennies d’expérience pour aider à réaliser l’ambition du gouvernement de transformer l’infrastructure et d’améliorer les transports publics pour les voyageurs ».

Le nouveau ministre d’État était jusqu’à présent président de Network Rail, le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire britannique. Nommé à ce poste en juillet 2015, il avait été reconduit pour deux années de plus en juin 2023. Il était auparavant à la tête de Transport for London (TfL), l’autorité organisatrice des transports de Londres, dont il avait été nommé Commissioner en février 2006. C’est à ce titre que Peter Hendy, qui a commencé sa carrière dans les bus de Londres en 1975, a dirigé la modernisation des transports de la capitale britannique, tout en les préparant pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2012. Ce spécialiste du mass transit a également été invité par Ville Rail & Transports pour intervenir  à plusieurs occasions sur le sujet (lire ici)

P. L.

Ewa

Inauguration du premier Fnac Café à Paris-Nord

Fnac Café en gare de Paris-Nord

Ambiance de fête, le 8 juillet, à la Gare du Nord, à l’étage situé au-dessus du point de vente Relay implanté depuis l’été dernier le long de la voie 19. C’est à cet étage, accessible par escalier et par ascenseur, que la Fnac inaugurait son premier Fnac Café en France, sous une toiture dont le faîte reprend l’axe d’une des verrières de la grande gare parisienne, première d’Europe par sa fréquentation. Ouvert deux semaines auparavant, ce nouveau commerce phare de Paris-Nord est donc prêt pour les échéances olympiques et paralympiques de cette année.

Entre parvis, voies et escalier d’accès à la mezzanine Eurostar, ce nouveau lieu, à la fois accessible et un peu à l’écart, offre « une vue imprenable sur la gare », comme l’a rappelé Julie Reiner, Secrétaire générale de Gares & Connexions et présidente de la joint-venture Lagardère & Connexions, lors de l’inauguration.

Dans la lignée des librairies de gare

Sa vocation est, comme les autres Fnac implantées dans les gares française, « la facilitation du voyage », pour reprendre le terme de Vincent Romet, DG de Lagardère Travel Retail France, qui en assure l’exploitation. Avec un plus : « une offre alimentaire qui complète la culture et la tech ». Non seulement on peut trouver, sur plus de 100 m², tout ce qu’il faut pour passer un bon voyage, de l’accessoire manquant à son smartphone au roman policier ou sentimental (le « roman de gare » garde ses fidèles !), ou encore à la bande dessinée, mais 45 m² ont été dédiés à un espace Fnac Café, avec boissons chaudes ou fraîches, sandwiches et viennoiseries… sans oublier les chaises et les guéridons pour une faire une « pause rapide avant le train ou entre amis », comme le propose Julie Reiner, qui loue son « architecture chaleureuse » associant, comme celle de la gare, plafond de bois, structure métallique et panneaux de verre.

François Gazuit, directeur Exploitation chargé du pilotage du parc de magasins intégrés et franchisés Fnac et Darty, rappelle que ce point de vente pilote est né d’un partenariat à trois – Lagardère Travel Retail, Fnac Darty et Lagardère & Connexions – dans la lignée des « librairies de gare » lancées par Hachette (aujourd’hui Lagardère) du temps du Second Empire. Ce lieu est, selon le représentant de Fnac Darty, « un concentré de l’offre de la Fnac, la promesse de la Fnac, qui fête ses 70 ans ». Et lorsque l’offre, forcément limitée, du point de vente ne suffit pas, on peut aussi y retirer des achats effectués en ligne. Bref, ce nouveau commerce de gare « se projette dans l’avenir sans renier le passé », proclame François Gazuit.

À propos de passé, rappelons que l’espace désormais occupé par cette Fnac d’un nouveau genre était, de 2016 à 2019, celui du restaurant L’Étoile du Nord, de Thierry Marx. Si l’aspect extérieur du lieu a été conservé, pas moins de 18 mois de travaux ont été nécessaires pour en transformer les aménagements.

P. L.

Ewa

Le métro de Berlin passe au CBTC avec Siemens

Métro de Berlin, ligne U5

Siemens Mobility a remporté l’appel d’offres des transports publics de Berlin (Berliner Verkehrsbetriebe, BVG) pour mettre en œuvre, sur deux premières lignes de métro, un système de contrôle des trains du type CBTC (Communications-Based Train Control). Ce sont les lignes U5 (26 stations) et U8 (24 stations) du métro de Berlin qui devraient donc être équipées les premières de la solution CBTC Trainguard MT, d’ici 2029 et à partir de 2032 respectivement. Siemens Mobility a annoncé que la conversion serait effectuée alors que la ligne resterait en exploitation.

Une fois équipées, ces lignes pourront être exploitées en mode de conduite semi-automatique avec conducteur GoA2 (Grade of Automation 2, les deux niveaux supérieurs étant sans conducteur). L’objectif recherché est d’augmenter la capacité sur ces deux lignes d’environ 30 % après mise en œuvre du CBTC, avec des intervalles entre passages de moins de 100 secondes, tout en améliorant la fiabilité et la ponctualité de l’ensemble du système.

Ce contrat a un volume d’environ 200 millions d’euros pour l’équipement de 40 km sur les deux lignes concernées. S’y ajoutent des contrats à long terme pour la maintenance.

P. L.

Ewa

A Melbourne, Transdev reprend à Keolis le plus grand réseau de tram du monde

Tramway de Melbourne

Le 28 juin, le consortium Yarra Journey Makers (YJM) qui regoupe Transdev et John Holland, a remporté le contrat pour l’exploitation et la maintenance du réseau de tramway de Melbourne pendant neuf ans à partir de décembre prochain pour le compte de l’Etat australien de Victoria. Le réseau de sa capitale, aujourd’hui le plus grand du monde avec ses 250 km de lignes, est actuellement exploité par la coentreprise franco-australienne Keolis Downer, qui avait elle-même succédé en novembre 2009 à une autre coentreprise franco-australienne, TransdevTSL, formée par Transdev (avant fusion avec Veolia Transport) et l’acteur local Transfield Services.

Cette fois, c’est avec le spécialiste australien des infrastructures et des transports John Holland (filiale du groupe chinois China Communications Construction Company depuis 2014) que Transdev est en consortium pour exploiter le tram de Melbourne. Les deux entreprises travaillent déjà ensemble en Australie, où elles exploitent les autobus dans la banlieue est de Sydney. De son côté, Transdev exploite également les tramways à Sydney, Canberra et Adélaïde, tout en préparant la mise en service du tramway de Parramatta, toujours dans l’agglomération de Sydney.

Dans son communiqué, le consortium YJM a annoncé avoir mis en place un plan détaillé pour « donner la priorité à une transition sans accroc, tant pour les clients que pour le personnel actuel », lors du changement d’opérateur en décembre prochain.

P. L.

Ewa

Les Travaillistes se donnent cinq ans pour (re)nationaliser les trains de voyageurs en Grande-Bretagne

Train Southern à Battersea Park (Londres, Angleterre, Grande-Bretagne)

Selon les sondages, le parti travailliste devrait remporter confortablement les élections générales britanniques du 4 juillet, après 14 années de majorité conservatrice. Pour autant, les Travaillistes ne promettent pas de faire table rase de la situation actuelle au Royaume-Uni, mais plutôt d’en modifier le cours, en donnant la priorité à la compétence sur l’idéologie.

Ceci vaut en particulier pour le secteur ferroviaire en Grande-Bretagne (c’est-à-dire en Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse, et non dans le Royaume-Uni dans son ensemble, les chemins de fer d’Irlande du Nord ne faisant, ni géographiquement, ni techniquement partie du réseau ferré britannique). En deux mots, l’opposition actuelle a pour objectif d’aboutir, au terme de la prochaine législature de cinq ans, à une renationalisation des transports de voyageurs sur rail… mais sans jamais parler de « nationalisation » ! Ce qui est un changement par rapport aux précédentes alternances, lorsque les Travaillistes, sous Tony Blair et Gordon Brown, s’étaient accommodés du système des franchises mis en place par les Conservateurs au milieu des années 1990.

Le système des franchises avait du plomb dans l’aile

Il faut dire que ce système des franchises, qui associait la délégation du service public ferroviaire à des exploitants privés, en échange d’une prise de risque financier de ces derniers après une période de subventions, avait du plomb dans l’aile depuis l’effondrement de la fréquentation (donc des recettes) durant la pandémie. Depuis, les voyageurs sont revenus, peut-être même trop nombreux, car les principaux reproches faits aux trains actuels sont d’être « surchargés, trop chers, en retard et toujours en grève ».

Les Travaillistes ne sont ainsi pas les premiers à proposer une réforme ferroviaire ces dernières années : Boris Johnson en avait déjà annoncé une à grand bruit il y a quatre ans. Mais malgré la publication du Plan Williams-Shapps en 2021, les changements annoncés par les Conservateurs, autour d’un organisme nommé Great British Railways (GBR), à créer, se sont fait attendre. Tout au plus, les franchises ont-elles été remplacées par de simples contrats au fur et à mesure des échéances de renouvellement (comme par exemple les anciennes franchises Thameslink, Southern et Great Northern, gardées par Govia en 2022).

D’anciennes franchises déjà nationalisées

Par ailleurs, certaines anciennes franchises ont déjà été « nationalisées » ces dernières années. Au niveau national, il y a eu le cas des franchises en difficulté pour lesquelles un « opérateur de dernier recours » public a été nommé par le ministère des Transports (DfT), pour les anciennes franchises LNER en 2019, Northern en 2020, Southeastern en 2021 et Transpennine Express en 2023. Parallèlement, au Pays de Galles et en Ecosse, la dévolution de l’organisation des transports a permis aux gouvernements locaux de prendre le contrôle de l’exploitation des trains de voyageurs (y compris celle des trains de nuit vers Londres, pour l’Ecosse).

Nationaliser, même sans nationalisation, n’est donc pas une nouveauté ; cet objectif s’inscrit de plus dans la ligne des annonces faites par les Travaillistes en 2022. Un an et demi après la publication d’un livre blanc sur l’avenir du rail britannique, les Travaillistes proposent simplement de mettre enfin sur les rails l’organisme Great British Railways, mais avec une rôle plus étendu que celui de centralisateur que voulaient lui donner les Conservateurs. Pour les Travaillistes, GBR devrait également remplacer les exploitants actuels au fur et à mesure que les contrats actuels se terminent. Une nationalisation très progressive, qui plus est par un organisme « at arm’s length », c’est-à-dire avec une certaine autonomie vis-à-vis du gouvernement. GBR, comme dans le plan initial des Conservateurs, récupèrerait aussi l’infrastructure, déjà renationalisée en 2002, quand Network Rail a remplacé le gestionnaire privatisé Railtrack.

Une nationalisation très soft

De fait, la nationalisation se limiterait donc à la reprise par GBR des contrats d’exploitation des trains de voyageurs dont l’exploitation est contractualisée dans le cadre d’un service public. De leur côté, les trains de voyageurs en open access pourront continuer de rouler à leur guise en cas de victoire travailliste, de même que les trains de fret. Ne seraient pas nationalisées non plus les entreprises propriétaires du matériel roulant (Roscos) : quand les finances publiques ont du mal à joindre les deux bouts, autant laisser le secteur privé acheter les trains nécessaires plutôt qu’avancer des milliards de livres Sterling…

Une telle nationalisation très soft serait on ne peut plus éloignée du big bang de 1948, qui avait mis l’ensemble des moyens de transport sous le contrôle de la British Transport Commission. Trois quarts de siècle plus tard, les Travaillistes veulent simplement refermer, sans faire de bruit, une période de plus de trois décennies durant laquelle le rail britannique aura beaucoup fait parler de lui !

P. L.

Ewa

Des travaux vont interrompre trois mois la circulation des trains de nuit Paris – Berlin et Vienne

Train de nuit Nightjet de Berlin et Vienne à Paris.

La relance d’un train de nuit Nightjet par les chemins de fer fédéraux autrichiens (ÖBB) entre Paris et Berlin, en décembre dernier, ne s’était pas déroulée dans des conditions optimales. Déjà, le rythme tri-hebdomadaire de cette relation avait été imposé par une pénurie temporaire de matériel roulant, alors que les travaux d’infrastructure sur son trajet laissaient prévoir des interruptions du trafic sur de plus ou moins longues périodes. C’est ainsi que, pour reprendre l’expression des ÖBB, une « pause » de deux mois et demi devrait être marquée du 12 août au 25 octobre prochains. Et ce, non seulement pour la nouvelle tranche entre Paris et Berlin, mais aussi pour les autres voitures associées en cours de trajet, reliant Vienne à Paris ou Berlin à Bruxelles.

« Malgré les efforts intensifs des chemins de fer impliqués », il a bien fallu suspendre trois relations nocturnes « en raison d’importants travaux d’infrastructure en Allemagne et en France », indiquent les ÖBB. Ces derniers qualifient de « regrettables » les effets de ces chantiers, situés entre Eisenach et Halle, au cœur de l’Allemagne, ainsi qu’entre Château-Thierry et Epernay, sur la ligne classique Paris – Strasbourg. « Afin d’éviter les annulations de trains inattendues, les retards et les inconvénients pour nos clients, nous devons malheureusement suspendre temporairement l’exploitation de certaines lignes Nightjet », annoncent les ÖBB, précisant qu’« aucun billet n’a encore été vendu pour les trains concernés ».

Toutefois, « la liaison Vienne – Bruxelles circule comme prévu, trois fois par semaine », ajoutent les ÖBB, qui recommandent de prendre ce Nightjet pour les relations entre Vienne et Paris, avant de prendre une correspondance en Eurostar. Les ÖBB n’indiquent pas qu’une solution similaire existe également entre Berlin et Paris, en empruntant le train de nuit European Sleeper, qui propose toujours à la vente des billets entre Bruxelles ou Amsterdam et Berlin (ou Prague). Les deux relations de nuit au départ de Bruxelles ne sont pas concernées par les chantiers évoqués plus haut.

À partir de 28 octobre, toutes les relations « seront à nouveau proposées comme prévu », rassurent les ÖBB, qui exploitent le Nightjet entre l’Allemagne et la France ou la Belgique en coopération avec la DB, SNCF Voyageurs et la SNCB.

P. L.

Ewa

Retour des trains de voyageurs sur toute la Route du fer

Train de nuit Vy entre Kiruna (Suède) et Narvik (Norvège).

Est-ce, cette fois, la fin de six mois de cauchemar sur la ligne dite des Minerais, alias Route du fer, entre la cité minière suédoise de Kiruna et le port norvégien de Narvik ? Toujours est-il que depuis le 17 juin, pour la première fois de l’année 2024, les trains de voyageurs sont les bienvenus sur l’ensemble de cette ligne après exactement six mois d’absence.

Au cours de ces six mois, la section entre Kiruna et Narvik a connu une suite de déraillements aussi spectaculaires que les trains de minerais impliqués. À la suite du premier, mettant en cause un train en pleine charge le 17 décembre, il a fallu attendre le 20 février pour que la voie unique soit à nouveau praticable par les trains prioritaires, c’est à dire de minerai et de fret. Mais le 24 février, la ligne était à nouveau coupée par un déraillement, survenu très prés du premier, cette fois avec un train effectuant un retour à vide. Moins importants que ceux de la première fois, qui avaient obligé de reconstruire 15 km de voie au cœur de l’hiver, les dégâts du deuxième déraillement sur 6 km ont été réparés en onze jours. Pour autant, les ennuis n’étaient pas terminés sur le sections reconstruites : le 31 mai, après un passage soudain des températures de valeurs hivernales à plus de 25 degrés, la dilatation des rails a rendu la ligne impraticable en plusieurs points. Un renouvellement partiel de la voie et du ballast a permis une reprise du trafic huit jours plus tard, alors que les trains de voyageurs restaient encore limités aux sections de la ligne qui n’avaient pas été endommagées par les déraillements.

Le retour actuel des trains de voyageurs sur toute la ligne reste très symbolique, l’essentiel du trafic restant le transport de minerai vers Narvik et le fret entre ce port et le sud de la Norvège, via la Suède. Mais pour le tourisme, qui représente une ressource importante dans cette partie de la Laponie entre montagnes et fjords spectaculaires, les trains de voyageurs – en premier lieu le train de nuit entre Stockholm et Narvik – n’en sont pas moins essentiels.

Et malgré cette restauration bienvenue des relations vers Narvik, les difficultés ne sont pas terminées pour les candidats au voyage en Laponie : des bugs informatiques compliquent la commande des billets en ligne, alors que les renouvellements de voie doivent reprendre à la fin de l’été, sans oublier les préparatifs au déploiement d’ETRMS…

P. L.