Bus hybrides, faut-il y aller ?
Bus au GNV, au GPL, au biodiesel, au gazole additionné d’urée ou recyclant une partie des gaz d’échappement, ou encore munis de filtre à particules, bus électriques sur batteries, trolleys-bus, bus hybrides… La liste est longue, des solutions pour réduire les émissions polluantes des transports en commun. Mais la star des
7e Journées bus propres, les 9 et 10 février, à Limoges, organisées par l’Ademe, le Gart et l’UTP, était sans contexte le bus hybride. L’attrait de la nouveauté sans doute, mais pas seulement. Les réseaux ou les opérateurs qui les ont testés sont unanimes : les bus hybrides diesel-électriques permettent de réduire la consommation de gazole.
Reste à savoir de combien. Jean-Loup Gauducheau, responsable innovations Veolia Transports Méditerranée, annonce « une réduction de la consommation de 20 % » au cours d’un essai réalisé par l’opérateur. Une révolution quand on sait qu’« à chaque fois qu’on réceptionnait du nouveau matériel on avait une hausse de la consommation », note-t-il.
A la RATP, les gains peuvent atteindre 25 %, a constaté Daniel Jacq, responsable de l’unité ingénierie de l’autobus et équipements au département du matériel roulant bus. Mais il s’agit de la fourchette haute. Sur certaines lignes de la régie parisienne où l’hybride a été testé, la baisse n’est que de 8 %. Du coup, l’intérêt de cette technologie paraît moins évident. Même au regard du prix du gazole qui augmente régulièrement. Car le surcoût est pour l’instant très important. « A 500 000 euros environ le Solaris hybride, c’est 150 000 de plus qu’un Citalis comme celui qui a servi pour nos tests », détaille André Heusser, responsable maintenance à la CTS, à Strasbourg. « Même avec un gazole à un euro – les réseaux le payent actuellement 0,92 –, il faudra 25 ans pour amortir un bus hybride. Et encore, j’ai oublié les batteries à changer tous les sept ans, qui coûtent 30 000 euros. » De plus, lors de l’essai de la CTS, la consommation des hybrides s’est envolée bien au-delà de leur témoin, les Citelis. 72 litres pour les hybrides contre « seulement » 62 pour les gazoles. En cause, un problème de Webasto (chauffage) ajouté en deuxième monte à la demande des Alsaciens, qui connaissent des températures très basses en hiver. Si le problème a été en partie corrigé par Solaris, la consommation de gazole des hybrides alsaciens reste élevée. 52 litres pour les hybrides en moyenne corrigée sur deux ans. En conclusion, André Heusser reconnaît attendre qu’un très gros réseau s’équipe et donne les résultats de ses essais.
Les coûts d’amortissement plus élevés ont aussi été mis en avant par Veolia. En tant qu’opérateur, il répercute le coût d’achat sur la durée du contrat. Evidemment, plus celui-ci est long, moins cette répercussion à l’année est élevée. Mais l’opérateur tient compte aussi de la revente du matériel. Or, avec le matériel hybride, dont le marché est naissant pour ne pas dire inexistant, la revente reste une grande inconnue. Il est donc impossible de la prendre en compte dans le calcul de l’amortissement. Ainsi, les offres d’opérateurs incluant du matériel hybride restent non seulement très élevées, donc peu compétitives, mais aussi
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Publié le 12/02/2025 - Philippe Hérissé
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