Avis de tempête sur les TGV américains
Haro sur les TGV d’Obama ! Depuis la défaite des démocrates aux élections de mi-mandat en novembre, les républicains prennent un malin plaisir à s’opposer aux principaux projets du président américain. Son programme de renaissance des chemins de fer est particulièrement visé. Et des gouverneurs républicains fraîchement élus ont déjà fait capoter certains des projets les plus avancés : en Ohio, au Wisconsin, et surtout en Floride.
Un peu d’histoire, pourtant récente : à peine élu, Barack Obama avait fait une priorité de ce qu’il a appelé des « trains à grande vitesse », le but suprême étant de recréer à terme un réseau ferré performant couvrant tout le pays – ou presque –, afin de lutter contre la congestion des routes et des aéroports et contre la pollution. En janvier 2010, le président américain a désigné treize corridors susceptibles d’être desservis en priorité par des trains rapides. Du moins, rapides au sens américain du terme, la grande vitesse concernant officiellement des trains roulant à 110 miles par heure, soit 175 km/h (mais certaines liaisons devaient être beaucoup plus lentes). On y trouvait bien sûr le projet californien – qui doit permettre de relier San Francisco à Los Angeles en moins de trois heures –, Tampa – Orlando en Floride – un court tronçon ayant vocation à être ultérieurement prolongé jusqu’à Miami – et une ligne reliant Chicago à Saint-Louis, amorce d’un maillage beaucoup plus ambitieux dans la région du Midwest. Des fonds ont été distribués : Barack Obama a apporté 8 milliards de dollars tirés de son plan de relance, auquel le Congrès a ajouté 2,5 milliards. Ces sommes n’étaient certes pas énormes, mais elles devaient servir à amorcer la pompe. Une pluie de milliards devait suivre par la suite.
Mais les urnes en ont décidé autrement. Pas sûr que les électeurs aient voulu directement protester contre les projets ferroviaires de l’administration américaine, mais les nouveaux élus républicains se sont empressés de s’y opposer. Or, si c’est bien le rôle de Washington de lancer et de coordonner ce genre de programmes fédéraux, rien ne peut se faire sans la volonté des Etats ! La première victime a été le projet des « 3C » de l’Ohio, enterré par le nouveau gouverneur John Kasich. Il s’agissait de rouvrir la ligne reliant les trois principales agglomérations de l’Etat, Cleveland, Colombus et Cincinnati, fermée au trafic passagers en 1971. Les premiers trains devaient circuler dès 2012. Mais les 400 km du parcours devaient prendre 6 heures 30, ce qui n’en faisait pas un projet très attractif…
Plus symbolique, le Wisconsin : l’administration Obama avait beaucoup misé sur ce projet pourtant discret à l’échelle du pays. Il s’agissait de rénover et de rou
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Publié le 26/06/2024
Publié le 22/05/2024