Comment la vidéoprotection s’est imposée dans les réseaux
«On parle aujourd’hui de vidéoprotection et parfois même de vidéotranquillité. A quand la vidéosérénité ou le vidéozen ?!? », a ironiquement soulevé Etienne Sesmat, le directeur de la sûreté de la RTM lors de son intervention des journées Agir, à Marseille, en juin 2013. Derrière l’évolution de la terminologie, la pratique semble de plus en plus acceptée. Réticents, au départ, à l’installation de caméras « Big Brother », les Français s’y sont progressivement habitués. Selon un sondage BVA de mars 2013, 75 % d’entre eux se déclarent aujourd’hui favorables au développement de la vidéosurveillance dans les centres-villes, les transports et les lieux publics.
Les systèmes de vidéosurveillance se sont développés dans les transports en commun à partir des années 1970, surtout en Ile-de-France. Ces premières caméras servaient principalement d’outils pour assurer le bon fonctionnement du matériel, notamment dans le métro (escalators, fermetures des portes des rames…), et pour réguler les flux de voyageurs. C’est à partir des années 1990 que le système de vidéosurveillance sert à assurer la sûreté du réseau. Après les attentats du RER B, aux stations Saint-Michel en 1995 et Port-Royal en 1996, les pouvoirs publics implantent des caméras dans plusieurs gares de RER, avec enregistrement des images à des fins d’investigation et de lutte contre le terrorisme. Les attentats à Madrid en 2004 ont encore accentué le sentiment de nécessité d’un réseau de vidéosurveillance complet. Petit à petit, de nombreux réseaux de transport en commun, trains, tramway ou bus, ont installé des systèmes de vidéosurveillance.
A Lyon, à l’origine, le système de vidéosurveillance n’était pas, non plus, dédié à la sûreté, mais était uniquement un outil participant au bon fonctionnement du réseau, servant notamment à repérer un dysfonctionnement sur un équipement ou à réguler les flux de voyageurs. C’est à partir de 2004 que la vidéosurveillance devient une aide à la sécurité à Lyon. Le réseau s’est ensuite rapidement développé : le dispositif compte aujourd’hui 5 200 caméras. Pour Bernard Rivalta, président du Sytral, l’efficacité d’un tel système est certaine : « Lors de l’affaire du jeune homme égorgé dans le métro en février 2011, grâce aux caméras de surveillance, on a retrouvé l’auteur du crime en moins d’une journée », explique-t-il, « car on a pu remonter les stations de métro empruntées par le meurtrier grâce à la vidéo et ainsi retrouver sa trace ». Dans les bus, les chauffeurs sont reliés en phonie avec le PC Sécurité, les bus sont suivis par satellite et en cas de problème, une voiture de sécurité de Keolis est rapidement envoyée sur place et la police est prévenue. « La vidéosurveillance nous a permis de résoudre un bon nombre d’affaires, ça a contribué à la baisse de la délinquance », explique-t-il. Par conséquent, « on n’est pas prêts de revenir en arrière ! », assure Bernard Rivalta. Les transports en commun lyonnais ne sont pas les seuls à être devenus des adeptes de la vidéosurveillance. A la RTM, où 3 700 caméras scrutent le réseau marseillais, les incidents signalés ont diminué depuis 2009 de 24 % sur le réseau bus et de 33 % sur les trois modes.
Les exemples de réseaux qui installent des systèmes de vidéosurveillance ou développent leur système existant sont légion. Au niveau national, l’équipement en vidéosurveillance concernerait déjà 75 % des bus en France. Souvent, l’arrivée d’un nouveau matériel roulant est l’occasion de franchir le cap. A Metz, l’arrivée du Mettis s’accompagne de celle de la généralisation de la vidéosurveillance : le nombre de voyageurs devrait passer de 17 à 34 millions par an, et afin de lutter contre les possibles incidents ou dégradations du Mettis, les élus ont voté, lors du conseil municipal du 26 avril dernier, pour le renforcement du dispositif. 70 caméras vont être installées dans les stations Mettis, permettant de couvrir tous les quais des 37 stations, chacune des 27 rames va être couverte par 10 caméras, les 3 parkings-relais seront eux aussi dotés de quatre caméras chacun. Le centre-ville, ainsi que les lieux de passage majeurs vont également voir leur dispositif de cam&eac
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Publié le 14/01/2025 - Nathalie Arensonas
Publié le 09/01/2025 - Nathalie Arensonas